Aliénation

Beghdad Bellaredj

Description

L'ouvrage brosse ici le tableau peu reluisant de la colonisation ; il met à nu la condition d'extrême pauvreté de l'indigène et l'état de servilité qui lui a été infligé durant des décennies, hélas au nom d'une loi exceptionnelle, abusive et arbitraire : le code de l'indigénat. Ce dernier a extrêmement nui aux rapports des communautés en présence et a conduit fort malheureusement à l'inéluctable...

Sujets

• Colonisation
• Political Science

Informations

• Publié par: Edilivre
• Date de parution: 27 mai 2014
• Nombre de lectures: 1
• EAN13: 9782332690876
• Langue: Français

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ISBN numérique : 978-2-332-69085-2

© Edilivre, 2014
PARTIE I Colonat et code de l’indigénat ou la galère et l’enfer
– Quelques fresques du vécu quotidien de l’indigène en pays conquis, reviviscences…… contre l’oubli –
« … mais chez nous, presque tout ce qui est administratif cède plus ou moins à la tendance de regarder l’indigène comme une race inférieure, comme qualité négligeable… »
LYAUTEY, 1920.
* * *
… Il existe des Institutions et des hommes dont le métier est de se souvenir… (les crimes de l’armée française – Maspero, 1975).
Pierre Vidal Naquet
Prologue
Quand les médias et les politiques en France – concours de circonstance ou hasard – évoquent la tragédie du peuple algérien colonisé, il est une tendance, une volonté délibérée de la circonscrire au seul drame de la torture pratiquée pendant la guerre, en mettant sous silence tout un pan et non des moindres de l’histoire de la colonisation en Algérie et dont les séquelles sont tout autant, sinon plus douloureuses qu’elles ne paraissent ou qu’on veuille qu’elles paraissent. En effet les affres de la colonisation sont méconnues du grand public (Une étudiante française à Montpellier en 1980 m’avait posé une question très déconcertante et inattendue, relative à l’importance de la communauté algérienne : pourquoi y-a-t-il autant d’algériens en France ??? me questionnait-elle…) et il est du devoir de chaque être humain – digne de ce nom – de contribuer à lever tout le voile et à faire un travail de vérité sur la colonisation (l’Australie a consenti à faire ce travail) pour réhabiliter – face au mépris dont il est l’objet – l’ancien colonisé et informer les concitoyens de l’ancien colonisateur des dures épreuves endurées, pour chasser définitivement les démons dont il est affublé jusque de nos jours. La série d’émissions consacrées à la guerre d’Algérie et les déclarations d’anciens artisans de cette guerre en disent long sur le comportement et les troubles du comportement chez l’ancien colonisé et chez l’ancien colonisateur… « les années algériennes Benjamin STORA, 1991, Antenne 2… ». Mes séjours assez prolongés en France m’ont permis d’en goûter amèrement et douloureusement quelques saveurs… En termes clairs, quelle part anthropologique sur le quotidien d’aujourd’hui de nos concitoyens et de certains français (pieds noirs, soldats du contingents…) est le fait directement de la colonisation et de la guerre d’Algérie et quelles sont les séquelles qu’il importe de connaître pour parer voire guérir d’éventuelles réactions de comportements néfastes qui risquent de marquer encore nos enfants !!! Il s’agit de mesurer les effets pervers de cette colonisation (en Algérie et ailleurs) et les racismes qu’elle a générés dans le subconscient (en France) pour pouvoir juger et faire la part des choses en toute objectivité. Certains auteurs très mal éclairés ont directement mis en relation pétrole et violence en Algérie… pour cacher le mal profond dont souffre l’algérien… cette simplification est à notre sens pour un spécialiste de l’anthropologie outrageante et offensante à l’endroit de tout algérien au fait de l’origine de sa propre douleur… La colonisation et ses artisans sont coupables des discriminations actuelles vis-à-vis des anciens colonisés… !!!!!!!! Car comment expliquer le délit de faciès qui a été maintes et maintes fois rapporté par la presse audiovisuelle (entretenu par une certaine presse écrite). Le soir du mardi 2 septembre 2000 – hasard ou concours de circonstances – des animateurs sur deux chaînes de télévision à grandes écoutes (FR2 et TF1) relatent des pratiques et des faits sur le délit de faciès : en effet sur FR2 l’émission « on a tout essayé » de Laurent RUQUIER, un européen (le comédien DEREC) et un jeune noir promènent successivement le même chien en l’occurrence un pitbull au même endroit où sont en faction des CRS et à quelques minutes de passage l’un de l’autre : le premier citoyen au faciès européen n’est nullement inquiété, le second se fait interpeller (en raison de sa couleur) pour contrôle d’identité et justificatif concernant l’animal ; le soir même, l’émission « ciel mon mardi » de Christophe de CHAVANNE, des pratiques qui s’apparentent au délit de faciès sont révélées : en effet deux victimes d’erreurs judiciaires sont présentes ce soir sur le plateau : une dame, une française qui a écopé 15 jours de prison a reçu en guise d’indemnisations 200000 francs, DOULOUCHE le maghrébin qui a purgé 5 ans de prison et acquitté pour un crime qu’il n’a pas commis n’a rien reçu de la commission d’indemnisation !!!! Le 31 0octobre 2000, dans une autre émission « Vie privée – Vie publique » de Mireille DUMAS, le délit de faciès est mis en cause pour refus d’accès à une discothèque à un couple de maghrébins et ses auteurs pris en flagrant délit grâce à une caméra cachée !!!! Les politiques ne sont-elles pas responsables de ces pratiques qui causent encore et encore du tort et marquent le psychique de ces beurs (du mot arabe, en verlan), nés en France, abreuvés de cultures, de traditions et de mode de vie français, mais dont le principal tort est d’être des filles et fils d’immigrés marqués par le mépris, l’exil, l’intolérable indifférence, et la ghettoïsation, véritables engrenages dont il ne peuvent s’en défaire et contre lesquels ils sont désarmés (car leurs conditions de vie dans ces cités les a défavorisées).
La France refuse de se repentir (repentance) pour ses fautes (colonisation, et ses corollaires : asservissement, ségrégations, massacres collectifs, dépossession de terres, ratonnades, tortures…) vis-à-vis de ses victimes avant, durant la guerre (reconnue en tant que telle par la loi, seulement en 1999) : pour Giscard d’ESTAING, il s’agirait d’un acte d’humiliation !!!. JOSPIN et bien d’autres considèrent que le dossier de la torture en Algérie pendant la guerre est du ressort des historiens !!! Un ancien ministre que je ne citerai pas (il ne mérite même pas d’être cité) a eu l’indécence de faire ce geste impudique sur un plateau de télévision, le prétentieux faraud, le rustaud flagorneur pour plaire au courant droitisant !!!!
Il ne s’agit pas de repentance que pour les pratiques de la torture !!! Et la colonisation ????? Les auteurs et les artisans de la colonisation, les tortionnaires durant la guerre d’Algérie doivent être jugés et condamnés pour crimes contre l’humanité.
Ce sont toujours les politiques, pour des raisons évidentes de pouvoir qui ont fermé les yeux pour permettre à de sinistres et cyniques personnages de s’exprimer sur des événements au cours desquels bien des horreurs ont été commises et que la morale la plus élémentaire réprouve !!!! Que dire de Massu – Général de brigade – commandant la ZNA et de la 10 ème DP – auteur d’une note de service datée du 19 mars 1957 instruisant ses lieutenants par ceci : « la condition sine qua – none de notre action en Algérie est que ces méthodes (méthodes d’action clandestines et contre – révolutionnaires opposées aux procédés classiques de combat. Sic !!!) soient admises en nos âmes et consciences (ont-ils des consciences ces bourreaux ????) comme nécessaires et moralement valables (morales, dites – vous ???… “alors, Massu, toujours aussi con ?” lui demandait le Général de GAULLE “in les 400 coups de Massu par DEMERON”) ; la preuve, il a récidivé en publiant un livre intitulé “La vraie bataille d’Alger” sans le moindre regret !!!! Que dire également de Lacoste Robert, ministre résidant qui déclarait le 7 juillet 1957 “les exhibitionnistes du cœur et de l’intelligence qui montèrent la campagne contre les tortures, je les voue à votre mépris”. Sic !!!. Alors !! Ils se sont battus avec courage Monsieur CHIRAC ???. Mais là où le bât blesse, c’est l’exercice de la politique par d’anciens tortionnaires : ils sont chefs de partis etc., etc., etc., etc…
Il ne faut pas oublier, ne jamais oublier que toute forme de violence est une horreur qui laisse des séquelles indélébiles aux conséquences graves !!!! La violence en Algérie n’est-elle pas – quitte à nous répéter – la résultante – de vicissitudes malheureuses pendant plus d’un siècle, de vexations exacerbées, de frustrations subies, de souffrances ensevelies et enfouies (tortures, arbitraires…). Qui peut s’aventurer à démontrer que nos douleurs présentes et anciennes (et notre condition de sous-développée) ne sont pas – entre autres – la conséquence de discriminations perpétrées des décennies et des décennies sur nos peuples (au même titre que ces populations d’Afrique noire qui furent administrées comme nous par cette horreur de code de l’indigénat et l’on ose dire que l’Afrique est en marge de l’histoire.) traités comme quantités négligeables (selon l’expression de LYAUTEY) par des politiques véreux, des pseudo – hommes de lettres et par de piètres artistes… la liste est trop longue pour les citer… !!!!!
Mais le propos de ces modeste lignes n’est pas destinée ni à attiser le feu ni à entretenir la haine ou de jeter l’opprobre sur tous, mais tout simplement par souci et par détermination à révéler la vérité et la porter à la connaissance de ces jeunes éberlués par les vendeurs de rêves et par le mirage d’un éden outre mer ! Mieux, les victimes que nous fûmes, sommes capables de pardon, car nous considérons que la pratique de la torture, les responsables directs ou indirects d’actes arbitraires conscients tels le délit de faciès, le racisme, sont l’œuvre de c… (sache qu’en ce monde, il y plus de C… que d’hommes, disait RABELAIS) – indignes de la qualité d’être humain – aux basses manœuvres, pour lesquelles le peuple français n’est en rien coupable, car ce peuple qui a droit à notre respect, a en