Bio-anthropologie de la sexualité
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Bio-anthropologie de la sexualité , livre ebook

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Description

Bien qu’elle soit une pratique universelle, aussi vieille que l’humanité elle-même, traversant toutes les espèces vivantes, l’homosexualité a, pourtant, souvent été honnie. Les adeptes de cette préférence sexuelle, selon les religions, les cultures et les époques du devenir humain, sont vilipendés, agressés, violentés, humiliés et voués aux gémonies.
Comment faut-il comprendre la violence de ces postures de l’être humain par rapport à ce choix sexuel spécifique ? Tel est le but de ces investigations : démontrer que l’homosexualité, loin d’être une pratique contre nature, comme le prétend la folie des hommes, est elle-même le produit du fonctionnement biochimique du vivant.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 22 avril 2014
Nombre de lectures 7
EAN13 9782332673954
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

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Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-67393-0

© Edilivre, 2014
Du même auteur chez Edilivre
Du même auteur chez Edilivre
– Algies nocturnales – L’insoutenable précarité du désir humain –
– Un gentilhomme français sous les tropiques pendant la colonisation
Dédicace


A tous ceux qui, de par le monde, subissent le rejet et l’incompréhension des hommes en raison de leurs préférences sexuelles
Première Partie
Au cœur de la question de l’homosexualité : entre nature, controverses et théologie de la christophanie
Introduction
« Montrez-vous compatissants, comme votre Père est compatissant. Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés… » (Luc 6-36-37, In La Bible de Jérusalem – Desclée de Brouwer, Paris 1975 –)
Les sociétés humaines, dans leur quasi totalité, et aussi loin qu’on puisse remonter dans leur histoire, ont édifié des barrières autour de la sexualité. Ces précautions supposent des causes multiples dont il est possible d’en retenir trois essentiellement.
D’abord, l’énergie sexuelle est perçue comme fondamentalement dangereuse et mortifère. Elle a besoin d’être nécessairement canalisée, domestiquée à défaut d’être totalement maîtrisée. C’est ce qui a conduit toutes les sociétés à codifier les pratiques sexuelles, à légiférer à propos de celles-ci. Nonobstant ce, la lecture quotidienne des journaux permet à tout un chacun de se rendre à l’évidence que, sur ce point, il y a une faillite des hommes à se protéger totalement des désordres générés par leur sexualité. Car des crimes sexuels se commettent en permanence dans de nombreux pays du monde dont les femmes et les enfants sont les premières et les principales victimes 1 .
Ensuite, cette réglementation relative à la pratique sexuelle s’est imposée comme un moyen permettant d’instaurer et de réguler les échanges matrimoniaux ; et ceci pour diverses raisons dont nous ne retiendrons seulement que deux : d’une part, il s’agit d’avoir un droit de regard sur la paternité des enfants. Conformément à la maxime latine « pater incerto, mater certa », dans le mariage, bien que ce n’en soit pas un gage absolu, on s’assure que le lignage ne serait pas perturbé, bouleversé en profondeur. D’autre part, en vertu de l’attrait irrésistible des particuliers dans les milieux familiaux qui incline aux diverses formes d’actes incestueux, l’hypothèse de Claude Lévi-Strauss 2 se comprend fort bien et fort aisément. En échangeant les sœurs, on résout la tentation de l’inceste et on ouvre les sociétés les unes aux autres. Dans cette perspective, la femme apparaît alors comme la fondatrice et la source à la fois de la réciprocité dans les échanges matrimoniaux et, donc, de l’émergence de toute société.
Enfin, d’un point de vue théologique, la sexualité inaugure l’avènement du mal en ce monde, c’est-à-dire dans la dimension des réalités humaines. Même si le vétéro testamentaire ne le dit pas expressément, des commentateurs de la Torah comme Achkenazi De Janow Jacob ben Isaac soutiennent que le mal est advenu au monde suite à la consommation de l’acte sexuel par Adam et Eve ; la manducation du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal n’étant qu’une métaphore de cet acte fondamental. En fait, tout se passe comme si Dieu n’était pas satisfait de sa créature. D’une part, il commence par créer Adam seul qu’il institue comme roi de la Création. Mais, très vite, il réalise qu’il n’est pas heureux ni accompli, malgré le pouvoir qu’il est censé exercer sur toute la terre. Adam a le sentiment d’être incomplet, inachevé. Quelque chose d’essentiel lui manque pour être heureux. Alors, selon la deuxième version du premier livre de la Genèse, Dieu crée Eve pour lui tenir compagnie. Mais, aussitôt après, il leur interdit de se connaître (sexuellement) tout en les dotant d’organes destinés à cet office. Or, la perpétuation de l’espèce humaine ne pouvait être envisagée sans passer par l’acte sexuel. On eût dit que le Créateur aurait voulu les garder dans leur ignorance initiale tout en les privant d’une quelconque progéniture. Le paradoxe du mal demeure dans l’intention même de Dieu, suivant une certaine lecture du premier Livre de la Genèse.
Quant à l’homosexualité, elle est évoquée pour être indirectement condamnée par Dieu lui-même comme une abomination 3 . Est-ce l’acte sexuel lui-même qui est condamné ? Dans ce cas, est-ce au nom d’une certaine morale ? Est-ce parce que cette pratique sexuelle, destinée au plaisir essentiellement et non à la procréation, comme le révèle Genèse 19-1 à 29, qu’elle est frappée d’abomination ?
Ce passage du vétéro testamentaire a toujours été utilisé par la doctrine de l’église chrétienne comme prétexte pour condamner l’homosexualité. En son sein, depuis sa création au IV e siècle après J.-C., l’Eglise a toujours compté des religieux qui pratiquent l’homosexualité que, pourtant, elle ne veut pas voir. C’est le cas dans les monastères, les couvents que nous avons fréquentés pendant de longues années ; et où nous avons été nous-mêmes témoins de telles pratiques. Alors, l’église est-elle la mieux placée pour condamner les homosexuels ?
1 . Il semblerait que les crimes homosexuels soient moins répandus et moins fréquents que ceux qui sont perpétrés dans les mondes hétérosexuels. L’impulsion animale, dans l’hétérosexualité, doit expliquer, en partie du moins, cette fréquence et cette abondance de crimes sexuels. Car la fureur prédatrice animale, voire l’aveuglement du scrotum désirant que Freud appelle le « chaudron » ou le ça, l’emporte sur le raisonnable chez le masculin.
2 . Les structures élémentaires de parenté (Presses Universitaires de France, Paris 1949)
3 . Nous verrons qu’il s’agit, en fait, d’une mauvaise compréhension de ce texte ou d’une volonté maligne de l’interpréter ainsi afin d’avoir des raisons théologico-religieuses de condamner cette sorte de préférence sexuelle.
Chapitre I L’homosexualité un phénomène naturel irréfutable
A) La copulation avec les individus du même sexe est un phénomène universel
Si l’on s’accorde avec le principe d’Epicure sur la définition de l’essence du vivant, selon lequel tout vivant, quel qu’il soit, recherche comme par nécessité, le plaisir et fuit, comme par nécessité, tout ce qui est source de douleur, alors peu importe la forme par laquelle il obtient ce plaisir. Dès lors, ce qui compte et qui est premier, c’est le fait d’atteindre une forme de bonheur puisque celui-ci est synonyme de plaisir ou absence de douleur. Epicure précise bien ce phénomène propre à l’être humain, voire au vivant, en général : le bonheur et/ou plaisir « est au principe de nos choix et refus, il est le terme auquel nous atteignons chaque fois que nous décidons quelque chose, avec, comme critère du bien, notre sensibilité. Précisément parce qu’il est le bien premier, épousant notre nature {…} Tout plaisir est en tant que tel un bien… » 4 En cette vie, que nous avons en partage, chacun recherche donc le bonheur/plaisir qui est conforme à sa propre nature sans que personne n’ait à en juger. Il est d’office disqualifié parce qu’il est étranger à la personne d’autrui qu’il s’octroie injustement le droit de juger.
Si, donc, il y a chez le vivant, en général et, particulièrement chez l’espèce humaine, ce que Maurice T. Maschino appelle « le terrorisme de la jouissance » 5 , on conçoit mal qu’au nom de la morale, religieuse notamment, dans le champ de la culture où l’on prétend nier les réalités biochimiques, on veuille juger les comportements sexuels en vertu de leur conformité supposée ou non à la nature. Tel semble être l’anathème qui frappe l’homosexualité comme genre de recherche de plaisir. Sur ce point, de nos jours, les interprétations biologiques, censées accorder les esprits compétents et éclairés dans ces matières varient considérablement en fonction de l’idéologie, de l’éthique religieuse et de la posture intellectuelle des auteurs.
D’abord, il y a ceux qui pensent que la recherche du plaisir est réduite au besoin de la reproduction chez toutes les espèces vivantes, hormis l’humaine. Ainsi, au fil de ses différents travaux biologiques, Diamond Jared s’emploie à démontrer que la recherche du plaisir pour le plaisir, en dehors de toute finalité procréatrice, apparaît comme une évolution de la sexualité de l’espèce humaine. L’un des aspects de sa thèse nous paraît un truisme : si les êtres humains passent le plus clair de leur temps de vie à faire l’amour, c’est parce qu’ils aiment particulièrement cette activité, source de plaisir. Et le fait qu’ils l’aiment tant tient essentiellement à la nature de la sexualité qui est pourvoyeuse de plaisir. Cette inclination à la recherche continue du plaisir sans but procréateur résulte, selon lui, d’une évolution spécifique que l’espèce humaine aurait opérée au cours de sa courte histoire au regard de celle des autres vivants sur notre commune terre. C’est en ce sens qu’il écrit : « l’exception humaine que représente la dissimulation de l’ovulation, la réceptivité permanente et l’importance du plaisir dans notre sexualité s’explique forcément par l’évolution. Il est tout particulièrement paradoxal que chez l’Homo sapiens, seule espèce capable de porter un regard sur elle-même, la femelle ne soit pas consciente de sa propre ovulation, contrairement à une femelle aussi bête que la vache. Il a fallu que quelque chose intervienne pour cacher sa propre ovulation à une femelle aussi perspicace et aussi avertie que la femme » 6
Naturellement, ce physiologiste analyse le plaisir essentiellement dans le cadre des relations hétérosexuelles. Cette transformation des mœurs sexuelles a été le fait des femelles

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