Cauchemar démocratique
182 pages
Français

Cauchemar démocratique , livre ebook

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Description


Lire la collection : Afrique liberté

La doctrine démocratique, dans les faits, est depuis longtemps tombée en disgrâce. Mais son péché caché est à demi pardonné quand on sait qu'il n'est point de mode de gouvernance qui puisse la suppléer. Et si les nations africaines n'ont eu d'autres choix que de tenter d'épouser, depuis leur indépendance, ce mode de gouvernance, c'est bien parce qu'il était suffisamment opaque pour que chacun puisse s'en accommoder.

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Publié par
Date de parution 01 janvier 2014
Nombre de lectures 6
EAN13 9782336335681
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Alain CAPPEAU
Cauchemardémocratique
L’Afrique d’hieret d’aujourd’hui
afriqueliberté
CAUCHEMARDÉMOCRATIQUE L’Afrique d’hier et d’aujourd’hui
Du même auteur La valorisation de la recherche et le transfert des savoirs entre l’université et l’entreprise au Maroc, ouvrage collectif édité par le service culturel et scientifique de l’ambassade de France. 1996. Les Savoir-faire technologiques. Pourquoi et comment les évaluer ?, Jean-Pierre Huguet éditeur, 1999. La Nouvelle Externalisation.Jean-Pierre Huguet éditeur, 2005. Une fourmilière dans la tête(roman), Éditions Baudelaire, 2011. Laurent Gbagbo, la conscience ivoirienne, Éditions L’Harmattan, 2012. Quelle souveraineté pour les États africains ?(ouvrage collectif), collection « Respectez l’Afrique », Éditions L’Harmattan, 2013. Le Président Laurent Gbagbo à la Cour pénale internationale. Justice ou imposture ?(ouvrage collectif), Éditions L’Harmattan, 2013 ; L’Introuvable Preuve contre Laurent Gbagbo(ouvrage collectif), Éditions L’Harmattan, 2013. © L’Harmattan, 2014 5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-02320-5 EAN : 9782343023205
Alain CAPPEAUCAUCHEMARDÉMOCRATIQUEL’Afrique d’hier et d’aujourd’hui
Afrique Liberté Collection dirigée par Claude KOUDOU Afrique Libertéune collection qui accueille essais, est témoignages et toutes œuvres qui permettent de faire connaître l’Afrique dans toute sa diversité et toute sa profondeur. Cette collection qui reste ouverte se veut pluridisciplinaire.Son orientation sera essentiellement axée sur les rapports entre l’Afrique et l’Occident. Elle refuse l’afro-pessimisme et se range résolument dans un afro-optimisme réaliste. Sur quels repères fonder l’Afrique d’aujourd’hui ? Telle est une des questions majeures à laquelle cette collection tentera de répondre.Afrique Liberté se veut un espace qui doit explorer l’attitude de l’Africain ou des africanistes dans ses dimensions mentale, scientifique, culturelle, psychologique et sociologique. Dans un monde en proie à de graves crises, un des enjeux majeurs de cette plate-forme serait de voir comment faire converger les différents pôles de compétences pour hisser l’Afrique à la place qui doit être véritablement la sienne. Déjà parus Raymond Koudou Kessié, Hubert Oulaye, Félix Tano (coord.),Cour pénale internationale : l’introuvable preuve contre le président Laurent Gbagbo, 2013. Justin Kone Katinan,Côte d’Ivoire. L’audace de la rupture, 2013. Lazare Koffi-Koffi,La France contre la Côte d’Ivoire. L’affaire du Sanwi, 2013.Claude Koudou,Le président Laurent Gbagbo à la Cour pénale internationale. Justice ou imposture ?, 2013. Georges B. Beyllignont,Côte d’Ivoire et Afrique francophone. La police face aux défis de prévention des conflits africains,2012.
Préalable
Le but premier de cet ouvrage est de proposer une forme de monographie d’une doctrine politique, plus connue dans son acception canonique sous le nom de démocratie, au sein de laquelle le peuple, pierre angulaire de l’édifice, se doit d’être souverain, car il y demeure, subordonné à personne. C’est en tout cas de cette manière qu’il faut entendre les choses et ne pas déroger à la conception étymologique de cette science sociale qui depuis des siècles, pose problème à l’humanité. Comme dans toute monographie, il importe de décrire les faits et de les situer dans leurs différents contextes historiques, puis de tenter d’en expliquer leurs modes opératoires, sans exclusive, pour en arriver si possible à proposer des variantes opérationnelles afin d’infléchir des situations qui auraient tendance à vouloir s’exonérer de leurs fondamentaux. La particularité de cet exercice de prescription de nouvelles formulations qui viendrait modifier le patrimoine chromosomique de la démocratie, est difficilement tenable, car le risque d’indigner les marionnettistes qui tirent les ficelles des figurines constitutives d’un peuple, est lourd de conséquence. L’indignation est une arme idéologique qui a été brandie en son temps par les inquisiteurs de l’église catholique, par Hitler qui s’offusquait des bombardements américains sur Berlin, et aujourd’hui par tous les dictateurs d’Afrique et d’ailleurs, qui se réclament d’une conscience morale et d’un sentiment de justice. Dans le déroulement d’un scénario démocratique, le peuple ne joue qu’un rôle de figurant auquel il s’accommode. En effet se sentant à la fois méprisé et considéré comme du consommable, se sentant mis sous l’éteignoir, il ira naturellement s’affranchir de lois iniques pour se concentrer, sur des intérêts égoïstes car la démocratie, ce n’est pas le pouvoir de tous en meute pour la meute, mais le pouvoir de tous pour chacun, c’est une équation impossible à résoudre d’où ce charivari intellectuel qui brouille et égare les esprits depuis des siècles, et pourtant il est dit que la démocratie
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serait une doctrine politique selon laquelle la souveraineté appartiendrait à l’ensemble des citoyens ! C’est bien cette thèse aléatoire qui va nous poser problème tout au long de nos réflexions. Si la survie de cette doctrine politique dépend de la considération et de l’implication de ce qui est constitutif de sa colonne vertébrale, le peuple en l’occurrence, elle dépend également de ce que le mensonge, de la part du politique reste proportionné à une réalité socio-économique d’un Etat. Le politique est un mythomane par vocation, par nécessité et par intérêt. Le mensonge, se cachant derrière l’euphémisme langue de bois apparait ainsi plus politiquement correct ! Le problème du mensonge c’est qu’il n’appelle pas le débat car il reste dans la conjecture difficilement soumise à l’objection, et s’il n’y a pas d’objection, il n’y a pas de débat. Ce qui revient à nier la démocratie dans les faits tout en l’acceptant intellectuellement, pour donner le change. Et de ce point de vue, nulle apologie d’une démagogie quelconque ne fera le lit du politique qui gangrène nos institutions, nos Républiques, à des millénaires de l’intérêt général de lares- Republicaede nos penseurs de la cité. « Par métier - disait Jean-François Revel dans,Comment les démocraties finissent- les acteurs politiques dénaturent la vérité pour des raisons et avec des moyens qui varient selon le genre de leur pouvoir… les démocrates, tirant, pour leur bonheur, leur influence de la capacité de convaincre, consacrent tant d’énergie à dépeindre les faits sous un jour favorable à leurs entreprises qu’ils finissent par se déshabituer de considérer la substance même des questions ». Nous verrons également, dans la première partie de cet ouvrage, qu’à l’unisson, tous les hagiographes lettrés qui se sont succédés depuis l’apparition de cette doctrine politique, s’accordent à dire que le modèle démocratique, dans son corpus théorique est aussi séduisant, qu’il est détestable dans ses applications. Je le crois parce que c’est absurde,credo quia absurdum, aurait dit un certain catéchète à propos de Dieu, peut-être pourrions-nous nous approprier la radicalité de cette philosophie dès lors que nous
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parlons de démocratie. D’une manière différente, dans un raisonnement par l’absurde, on peut également douter de tout pour avoir des certitudes. Dans une deuxième partie, nous essaierons de comprendre pourquoi le continent africain et plus particulièrement cette Afrique noire de l’équateur qui s’étire vers les tropiques, cette Afrique qui fascine, est une terre de négation, à quelques exceptions près, des valeurs démocratiques telles qu’elles existent en théorie dans l’inconscient collectif, et pourquoi et comment elle tire son autoritarisme exacerbé de ses racines coloniales. Nous essaierons de comprendre pourquoi les esquisses de démocraties africaines manquent tellement d’assises populaires. L’Afrique aura été de tout temps, à la fois une aire de jeux et un laboratoire d’expérimentations des sociétés occidentales avec tous les travers que le jeu sans règle et les expérimentations sauvages impliquent en général. Elle aura été en son temps post colonial une terre, d’histoire de conflits et de sang, une terre de putschs, d’intrigues, de passions, de dépendances, de réseaux mafieux, de dérives autoritaires, de mouvements nationalistes, qui aura laissé d’indélébiles meurtrissures dans les consciences lettrées d’une descendance de plus en plus concernée par ce que son devenir va devoir à son passé. Pour mieux comprendre les faits socio-politiques contemporains qui se déroulent sous nos yeux dans l’Afrique qui nous concerne, pour ne pas dire dans les Afriques, il nous faudra repasser l’histoire, entendons l’histoire coloniale, par petits bouts, car, « il n’est point de secret que le temps ne révèle ». Si l’Afrique souhaite avoir une vision à long terme, elle se doit d’abord d’avoir une mémoire du passé, pour en tirer des leçons, avant de l’exorciser. « Ceux qui n’oublient pas le passé, sont maître de l’avenir ». e L’Afrique subsaharienne aura été depuis le début du XV siècle, l’exutoire de sociétés dites « civilisées », malades, ou en conflits d’hégémonie avec leurs voisins, ou encore en quête d’évangélisations de toutes sortes, avant de devenir terre de cruauté et d’abjection là où le goût de la mort s’accommode d’un goût
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