Compétition versus coopération : l’éloge de l’utopie
120 pages
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Compétition versus coopération : l’éloge de l’utopie , livre ebook

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Description

Observateur critique et avisé de la société contemporaine, l'auteur affirme que la course effrénée au profit et la compétitivité accrue commence à montrer des signes d'essoufflement. Face à ce changement de mentalités, il ose défendre l'utopie selon laquelle un autre modèle de société est possible. Il décrit comment des individus s'organisent ensemble pour proposer une alternative au système capitaliste, fondée sur la notion du « vivre ensemble ». Prônant les valeurs d'entraide et de partage, plusieurs initiatives citoyennes visant à renouer du lien social ont récemment vu le jour. Grâce aux réseaux sociaux, notamment, une chaîne de solidarité indépendante se construit peu à peu en marge des intérêts financiers privés. Son étude met en perspective les changements à l'œuvre au fil des siècles, pour aboutir à la conclusion optimiste que de plus en plus de citoyens semblent vouloir s'engager pour le bien-être de la communauté.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 13 octobre 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414075454
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-07543-0

© Edilivre, 2017
Remerciements
Ce travail s’est nourri des échanges, des lectures des rencontres parfois improbables avec des gens ordinaires et d’autres extraordinaires. Que toutes celles et tous ceux qui au fil de mes différentes activités m’ont permis de construire une réflexion se retrouvent un peu dans ces quelques lignes.
Merci tout particulier bien sûr à celle qui depuis plus de 40 ans m’accompagne, supporte mes colères, adoucit mes déceptions, celle sans qui rien n’aurait été possible.
Merci tout aussi particulier à mes garçons et à celles qui sont devenues mes filles et qui m’ont donné la joie d’être grand père.
C’est à ma petite Pénélope et aux quatre petits, Noah, Ethan Baptiste et Sacha que je dédie ce travail. Ils sont la génération qui va j’en suis sûr réenchanter le monde.
Pourquoi ce livre maintenant ?
Il y a dans cet essai des propositions hétérodoxes, des critiques sévères sur le système et certains de ses supporters ou acteurs, cités nommément. Certes, la réflexion a mûri, elle s’est enrichie de lectures nouvelles, certaines positions ont été confortées par des travaux à caractère plus scientifique, mais sur le fond, j’aurai pu écrire ce livre plus tôt. Cependant, comme je le dénonce, j’ai moi-même eu la crainte d’être broyé par l’intelligentsia académique et de me voir accusé d’amateurisme décrédibilisant ainsi mon statut d’enseignant chercheur. Tout le monde n’est pas Bernard Maris qui s’est permis de publier des ouvrages aux titres évocateurs pour un professeur d’université 1 en exercice.
Je suis aujourd’hui libéré, et j’assume pleinement mes propos dans mes fonctions électives. Elles devraient même me permettre d’affirmer encore plus mes convictions même si elles ne sont pas toujours politiquement correctes. Cet avertissement s’adresse à celles et ceux qui comme moi, sont révoltés par ce modèle de société inégalitaire et injuste, mais qui, par souci de préserver leur position, par volonté de ne pas engager leurs enfants ou leurs proches dans des assimilations de posture, ou plus simplement par paresse, n’osent pas franchir le Rubicon de la « bien-pensance ». Je les comprends, mais vient un moment où comme nous y invitait Stéphane Hessel nous devons nous indigner. J’ai toujours essayé dans mes enseignements auprès des étudiants comme auprès des professionnels dans les formations continues de provoquer la remise en question des déterminismes que je qualifiais de pseudo-scientifiques en interpellant l’auditoire sur cette interrogation : « et si la dette de la France n’était pas abyssale mais bien insuffisante au regard de l’intemporalité de la société humaine ? ». Mais cela n’était pas suffisant. En mettant le point final à cet essai je suis soulagé et serein.
Au fond peu importe si ce travail a un écho, il a le mérite d’avoir été écrit et il se veut une confirmation bien modeste de cette citation d’Albert Jacquard
« Communiquer, c’est mettre en commun ; et mettre en commun, c’est l’acte qui nous constitue. Si l’on estime que cet acte est impossible, on refuse tout projet humain. »
1. Bernard Maris Les Sept Péchés capitaux des universitaires 1991 et Des Économistes au-dessus de tout soupçon ou la Grande mascarade des prédictions 1990 Albin Michel
Introduction
Des enseignants chercheurs spécialisés sur les questions de management 2 , de stratégie, et autres disciplines touchant aux sciences de gestion s’interrogent sur la pertinence des paradigmes sur lesquels repose l’enseignement de ces matières aujourd’hui. Dans le même temps certains de leurs collègues de sciences économiques 3 qualifiés d’hétérodoxes, interrogent les questions touchant à l’évolution du capitalisme fordiste avec l’émergence du capitalisme cognitif. Les juristes de leur côté se questionnent sur l’évolution du concept de propriété à l’aune des valeurs immatérielles et de la croissance du libre accès au savoir et à la connaissance.
C’est en empruntant aux regards des sociologues, des anthropologues, des philosophes, des historiens, des généticiens, des poètes et autres experts improbables par rapport à leurs disciplines que ces gestionnaires, juristes et économistes ouvrent des voies nouvelles. L’exercice n’est pas facile tant sont ancrés au plus profond de la pensée de l’intelligentzia nationale et internationale, les déterminismes incontestables de l’homme rationnel, de la vertu de la compétition et du modèle entrepreneurial fer de lance de la croissance et de l’innovation.
Ces valeurs qui se sont construites de façon progressive pour atteindre leur paroxysme avec l’ère financière, subissent aujourd’hui les premières critiques. Certes celles-ci sont encore timides et relèvent plus de velléités que de passage à l’acte.
Cette contribution se veut un essai au sens du genre littéraire de ce type de travail. Il n’a aucune prétention scientifique, dans la définition que la communauté académique attribue à ce terme, dans la mesure où l’une des préconisations est précisément de sortir de l’emprise de cette vérité qui se prétend scientifique alors qu’elle n’est le plus souvent que scientiste, pour afficher sa pertinence et véhiculer une seule façon de penser.
Pour conduire cette réflexion nous emprunterons nous aussi aux travaux des chercheurs qui ouvrent des perspectives et proposent des hypothèses, souvent décalées de la pensée dominante.
Notre hypothèse de travail est celle de la saturation du modèle managérial enseigné dans les grandes écoles de management qui forment les élites des différents pays de tous les continents. Le modèle dominant résiste naturellement à toute tentative de remise en cause dans la mesure où telle l’Hydre de la mythologie, la contestation d’un principe en fait naître deux autres encore plus robustes. Notre pari est d’accepter de revêtir les habits d’Héraclès pour tenter de venir à bout de ce serpent immatériel. Vous comprenez dès lors le sous-titre de cet essai « l’éloge de l’utopie ».
Nous considérons depuis un certain nombre d’années 4 que les pratiques managériales s’adossent aux représentations dominantes du fonctionnement de la société. Nous reviendrons rapidement sur cette question dans l’étude historique. Proposer une autre conception du management voire considérer que le management est une pure invention, c’est aussi former l’hypothèse que le modèle de société est lui-même saturé.
C’est ici que nous considérons réunies les conditions pour le passage à un autre stade de civilisation quel que soit le nom qu’on lui donne, post moderne ou post industriel dans tous les cas post aujourd’hui.
Naturellement ce modèle à venir ne sera pas celui du grand soir, et il conservera des rémanences des organisations sociétales antérieures. Il ne sera lui aussi qu’un passage transitoire que les évolutions à venir viendront à leur tour remettre en cause. Il serait prétentieux et ridicule de décrire ce que sera le nouveau vivre ensemble. La seule ambition de cet essai est de présenter une utopie pour le passage à l’acte de changement.
2 . Cahier spécial EMR
3 . Les économistes hétérodoxes citer Keen
4 . J. Carles « gouvernance des territoires »
Chapitre 1 L’évolution des modèles de société
Une proposition de ce que recouvre le terme management dans ces propos s’avère nécessaire en préambule de ce chapitre.
Le management sera ici considéré comme les modalités d’organisation du vivre ensemble des membres d’une organisation qu’il s’agisse de la famille, d’une collectivité publique, d’une association ou d’une entreprise, mais aussi de celle de la cohabitation entre les différentes formes d’organisation sociale, formelles ou informelles, matérielles ou immatérielles, physiques ou virtuelles.
La question centrale du management est celle qui touche au comment vivre ensemble, dès lors que l’hypothèse du vivre seul ne nous parait pas envisageable. Il renvoie donc naturellement à la nature des rapports sociaux, des rapports de pouvoir, et pose ainsi des questions aussi fondamentales que celles de la justice, des inégalités, du bien commun et de la propriété individuelle.
Il faut alors visiter tous ces concepts et bien d’autres, en étant sûr que d’une seule chose, c’est que l’exploration sera incomplète, partiale, et qu’elle pourra ainsi s’ouvrir à la dispute au sens de la « disputation » médiévale qui pourrait redevenir une technique moderne d’enseignement des sciences sociales en abandonnant leur forme déterministe d’aujourd’hui.
1) Les chasseurs cueilleurs : un modèle d’organisation sociale
L’article intitulé « Il n’y a jamais eu de chasseurs cueilleurs » 5 sous la plume de Bernard Arcan met nettement en évidence la nécessité de revoir la conception simpliste que les étrangers aux disciplines de l’anthropologie et de l’ethnologie ont tendance à privilégier. Ce travail est fort utile à notre réflexion dans la mesure où le chasseur cueilleur incarne ce qui est considéré comme la première organisation humaine. La représentation dominante du paléolithique inférieur jusqu’au supérieur est celle de la pauvreté et de la bestialité telle qu’elle a été présentée dans le célèbre film de Jean-Jacques Annaud 6 dont il faut clairement préciser qu’il s’agit d’une fiction assez souvent éloignée de ce que nous livrent les connaissances scientifiques sur cette période. Ce film a cependant l’immense mérite de nous porter à réfléchir sur l’évolution de la société.
L’analyse anthropologique que nous qualifierons de classique repose sur la thèse d’un déterminisme techno-économique qui regroupe les sociétés humaines selon leurs modes de subsistance et que ceux-ci ont un effet déterminant sur l’ensemble de la vie sociale. L’évolution de

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