Comprendre la gouvernance
170 pages
Français

Comprendre la gouvernance , livre ebook

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170 pages
Français

Description

Cet ouvrage est une contribution à la compréhension et à la pratique du "vivre ensemble" et de "gérer ensemble" en toute transparence. Les mutations de la société contemporaine, les crises qui ébranlent les certitudes et les acquis, l'émergence de nouveaux acteurs qui exigent d'être pris en compte dans la gestion des affaires qui les concernent, sont autant de motifs qui imposent que le concept de gouvernance soit revisité en permanence.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2013
Nombre de lectures 45
EAN13 9782296529960
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Emil Tchawe Hatcheu
Comprendre la gouvernance
Comprendre la gouvernance
Emil Tchawe Hatcheu Comprendre la gouvernance
Du même auteurMarchés et marchands de vivres à Douala,préface de Georges Courade, Collection « Mouvements économiques et sociaux », L’Harmattan, 2006. L’étalement urbain en Afrique. Défis et paradoxes, L’Harmattan, 2013. © L’Harmattan, 2013 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-336-00927-8 EAN : 9782336009278
« La gouvernance est au goût du jour. Les articles, livres, colloques sur la question sont légion. Cette notion est devenue le sésame d'un État en transformation, sansque l'on sache exactement cequi se cache derrière cette transformation. On saitque cette notion dérange, notamment en raison de l'utilisation par trop normative qu'en font certains auteurs : « les critiques traditionnellement adressées à la notion degouvernance découlent leplus souvent de la confusion entre les approches normatives et analytiques. Lorsqu'il est reproché à la gouvernance de prétendre au statut de réponse universelle ou de solution miracle à la crise degouvernabilité des sociétés et à l'impuissance de l'actionpublique, il apparaît alors évidentque ses contempteursportent une vision essentiellement managériale et normative de lagouvernance[] Trois mythes sous-tendent toutparticulièrement ces critiques, à savoirque cette notion cache unprojet néolibéral etqu'elle suppose lafin ou la négation du politique ainsiqu'une vision nécessaire de l'histoire, au terme de laquelle l'avènement de lagouvernance serait inéluctable ». Dans un articlepublié dans Libération1er le juin 2000, Jean-Gustave Padioleau s'insurgeait contre « ce néologismepasse-partout(qui) détourne le sens des mots simples telsque citoyen, intérêt général, autorité » et qui constitue « une entreprise idéologique de malversation du républicanisme libéral » »(Bernard Jouve : 2004).
AVANT PROPOS
Que du jour au lendemain les grandes entreprises de la toute-puissante Amérique crient à la faillite aux yeux du monde ; que des pays européens comme l’Irlande et la Grèce soient obligés de recourir eux aussi au Fonds monétaire international comme le firent de nombreux pays en développement d’Afrique et d’Amérique latine à la fin du siècle dernier, obligeant les plus fervents partisans de l’euro à s’inquiéter de l’avenir de leur zone monétaire ; que pendant deux années consécutives, la Fondation Moi Ibrahim ait été dans l’impossibilité de décerner son prix qui récompense un chef d’Etat africain qui se serait distingué par la transparence de sa gestion, le consensus et la concertation de son processus de prise de décision ; que dans un pays comme le Cameroun tous les anciens dignitaires soient poursuivis pour corruption et pour détournement des fonds publics ; que des gestionnaires de l’aide française au renforcement des équipes scientifiques du sud se coalisent avec certains partenaires locaux pour déstabiliser des équipes « rebelles » au point de se livrer à l’ escroquerie intellectuelle au mépris de la gouvernance universitaire ; que des communes se trouvent paralysées dans leur fonctionnement en raison des divergences, des rivalités et des conflits entre les membres de l’ exécutif communal, sont autant de crises qui indiquent que la bonne gouvernance est loin d’être la chose la mieux partagée dans nos sociétés. On se rend ainsi compte que la gouvernance est un chantier complexe et en construction permanente.
Cet ouvrage n’est pas un livre de trop, mais une contribution certaine à la compréhension et à la pratique du « vivre ensemble » et en toute transparence. Les mutations rapides de la société contemporaine, les crises multiformes qui ébranlent les certitudes et les acquis d’ hier, l’émergence de nouveaux acteurs qui exigent en douce ou bruyamment, mais fermement d’être pris en compte dans la gestion des affaires qui les concernent, sont autant de motifs qui imposent que le concept de gouvernance soit revisité en permanence.
L’idée de faire une synthèse des pratiques et des approches de la gouvernance nait quand l’occasion nous est donnée de mettre en place le programme de recherche sur les enjeux et les défis de la gouvernance urbaine au Cameroun dans le cadre de la convention Aires Sud 7106. Bien avant, nous tentions péniblement de mettre en place l’observatoire de la gouvernance urbaine à Douala, la plus grande ville du Cameroun et de la sous-région de l’Afrique centrale. Nous pensions avoir échoué dans la tentative de créer une dynamique d’appui des universités et de la recherche scientifique à la gouvernance au Cameroun, convaincu de l’apport de cette approche au succès de la mise en œuvre du processus de décentralisation dans nos pays.
Ce travail de synthèse sur la problématique de la gouvernance devait être le socle sur lequel se construirait le RECAS41 (Réseau Corus Aires Sud sur la gouvernance urbaine en Afrique). Il faut espérer que les actes de l’atelier international sur ce thème comblent nos fantasmes et donnent de continuer à rêver à tous ces jeunes qui croient naïvement à l’effort au travail et à l’excellence et non à la divine bénédiction d’un mentor ou d’un quelconque gourou.
Pour être crédible, l’Afrique doit être audacieuse. Malgré l’adversité et la complicité de certains de ses fils, l’Afrique doit avancer contre le vent grâce à la force du vent. Dans cette optique, ce travail de synthèse se situe dans le sillage des travaux précurseurs de Richard Stern du Centre d’études urbaines et communautaires de l’université de Torronto. Nous avons presque pillé Bernard Jouve et Partick le Gales qui furent les premiers à faire de la gouvernance urbaine leur objet de recherche de prédilection. Toutefois, l’actualité internationale et nationale donne tout son sens au travail qui s’adresse aux gestionnaires, toutes catégories, tous secteurs confondu(e)s quelle que soit l’échelle. Et puisque la gouvernance est à la fois savoir et pratique comme le souligne fort pertinemment Gilles Pinson, les chercheurs en sciences sociales devraient y trouver leur compte. Je dédie ce travail à tous les membres et partenaires du JCAD et à tous les chercheurs du Laboratoire de recherche comparée sur le développement (LARCOD).
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INTRODUCTION
Commentgouverner ? Comment segouverner ? Commentgouverner les autres ? Parqui doit-on accepter d’êtregfaireouverné ? Comment pour être le meilleurgouverneurpossible ? Enquoi consiste l’art degouverner ? Comment être gouverné ? Comment faire pour être un bon gouvernant ?
Cesquestions seposaient hier auxpatrons d’entreprise toutes tailles confondues. Elles seposent aujourd’hui avec acuité aux hommespolitiquesqui ambitionnent de dominer leur société. Elles interpellent désormais les gestionnaires urbainsqui doivent relever concomitamment de nombreux défis dans un contexte d’urbanisation rapide et de mégalopolisation envahissante. Pendant très longtemps en effet, tantque l’Etat central avait ou croyait avoir suffisamment de ressources et /ou de puissance pour contrôler et dominer ses territoires, il ne s’estpas senti l’obligation de rendre compte de sagestion et moins encore d’y associer lespopulations de base. La même tendance a également pu être observée chez les chefs d’entreprise qui prenaient soin de tenir associés, partenaires et actionnaires loin des secrets de leur gestion.
Dans le contexte actuel de la mondialisation, il s’agit pour les pays en développement, notamment ceux d’Afrique de répondre à la question fondamentale suivante : comment réussir à passer des systèmes de gouvernance d'entreprise et de gouvernance politique fortement tributaires de relations interpersonnelles à des systèmes fondés sur des règles, à un moment où les grandes entreprises, publiques et privées, cotées ou non, jouent un rôle important et souvent dominant dans l'économie nationale et ont donc tendance à peser lourdement sur lessystèmes locaux de gouvernance ?
Le passage du G8 au G20 qui s’est imposé aux grandes puissances capitalistes à la suite de la crise financière de 2008 avec l’ accroissement du rôle despays émergents dans le système de régulation de l’économie mondiale ou mieux, dans la gouvernance mondiale, répond à cette affirmation selon laquelle « la stabilité des sociétés traditionnelles tient au faitqu’unepoignée de sages trompent lagrande masse etque les choses iraient tout autrement avec l’avènement d’une sociétéplus éveillée etplus homogène ». Il en est ainsi de la gouvernance.
La complexité du vaste chantier de lagouvernance n’a d’égaleque l’ampleur de la crise dans divers domaines et à différentes échelles de la société contemporaine. Que ce soit sur le plan organisationnel ou managérial, l’unilatéralisme a montré ses limites et aucun acteur n’estplus assezpuissant pour dicter seul la marche du monde. Et en attendantque « l’Afrique s’éveille » et occupe enfin la place qui devrait être sienne dans le concert des nations, les
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