De l Europe politique
84 pages
Français

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De l'Europe politique , livre ebook

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Description

L'oeuvre de G. Contogeorgis s'agence autour de la notion de "cosmosystème anthropocentrique" par lequel il déconstruit les catégories les plus solides de la philosophie politique concernant la liberté, l'identité, l'individualité, la solidarité ; en bref, tout ce qui fait société et permet de la penser dans des représentations et des systèmes. Dans cette perspective, l'UE est un moment essentiel où l'individu se "démassifie", se dénationalise, se politise... (Extraits de la préface).

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2011
Nombre de lectures 20
EAN13 9782296472280
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

De l'Europe politique
Collection « Inter-National »
dirigée par Denis Rolland avec
Joëlle Chassin, Françoise Dekowski et Marc Le Dorh

Cette collection a pour vocation de présenter les études les plus récentes sur les institutions, les politiques publiques et les forces politiques et culturelles à l’œuvre aujourd’hui. Au croisement des disciplines juridiques, des sciences politiques, des relations internationales, de l’histoire et de l’anthropologie, elle se propose, dans une perspective pluridisciplinaire, d’éclairer les enjeux de la scène mondiale et européenne.

Série générale ( dernières parutions ) :

Germán A. DE LA REZA, L'invention de la paix. De la République chrétienne du duc de Sully à la Société des nations de Simon Bolívar , 2011.
Claudine HERODY-PIERRE, Robert Schnerb, un historien dans le siècle (1900-1962) . Une vie autour d'une thèse , 2011.
Hugues TERTRAIS (dir.), La Chine et la mer. Sécurité et coopération régionale en Asie orientale et du Sud-Est , 2011.
Denis ROLLAND, La crise du modèle français , 2011.
Georges CONTOGEORGIS, L'Europe et le monde. Civilisation et pluralisme culturel , 2011.
Phivos OIKONOMIDIS, Le jeu mondial dans les Balkans. Les relations gréco-yougoslaves de la Seconde Guerre mondiale à la Guerre froide , 2011.
Lucie PAYE-MOISSINAC, Pierre ALLORANT, Walter BADIER, Voyages en Amérique , 2011.
Jean-Marc ANTOINE et Johan MILIAN (dir.), La ressource montagne, Entre potentialités et contraintes , 2011.
Carlos PACHECO AMARAL (éd.), Autonomie régionale et relations internationales, Nouvelles dimensions de la gouvernance multilatérale , 2011.
Denis ROLLAND (coord.), Construire l'Europe, la démocratie et la société civile de la Russie aux Balkans. Les Ecoles d'études politiques du Conseil de l'Europe. Entretiens , 2011.
Aurélien LLORCA, La France face à la cocaïne. Dispositif et action extérieurs , 2010.
Guillaume BREUGNON, Géopolitique de l'Arctique nord-américain : enjeux et pouvoirs , 2011.
Maria Isabel BARRENO, Un imaginaire européen, 2010.
Georges Contogeorgis


De l’Europe politique
Identités et citoyenneté dans le système européen


Préface de Paul Alliès
Du même auteur

La théorie des révolutions chez Aristote , LGDJ, Paris, 1978.
Histoire de la Grèce , Hatier, Paris, 1992.
Le phénomène autoritaire. Essai d’interprétation , Athènes, 2003.
Le citoyen dans la cité, in B.Badie, P.Perrinau (dir.), Le citoyen, Presses de sciences po, Paris, 2000.
La Grèce du politique (dir.), no spécial de la Revue Pôle Sud, 18/2003.
Le cosmosystème hellénique, Éd. Sideris, Athènes, 2006.
« Political Science in Greece », in H.-D. Klingemann (dir.), The State of Political Science in Western Europe, Barbara Budrich Publishers, Opladen, 2007.
Nation et modernité , Éd. Enallaktikes, Athènes, 2007.
La démocratie comme liberté , Éd. Patakis, Athènes, 2007.
'Hellénicité' et intelligentsia (avec Mikis Théodorakis), Éd. Ianos, Athènes, 2007.
La « démocratie hellénique » de Rigas Velestinlis , Éd. Parousia, Athènes, 2008
12/2008. La jeunesse, l'État et la liberté, Éd.Ianos, Athènes, 2009.
Systèmes économiques et liberté , Éd. Sideris, Athènes, 2010.
L ’Europe et le monde. Civilisation et pluralisme culturel, l’Harmattan, 2011.


© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-55594-5
EAN : 9782296555945

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Préface
La littérature sur l’Europe politique a sa propre historiographie. Elle a vu se renouveler, au cours des deux dernières décennies, les théories les plus classiques de la science politique académique. Celle-ci était confrontée à des questions inédites afférentes au dépassement de la forme historique des États-nations dont le continent avait été le site de la naissance et de l’expansion. Même le fédéralisme et ses avatars « régionalo-autonomistes » ne rendaient pas compte de la construction de ce qui restait bien « un objet politique non identifié » selon le mot de Jacques Delors. Rares ont été ceux qui, comme Jürgen Habermas, ont bâti des concepts originaux pour rendre compte de ce processus inédit de construction d’une démocratie cosmopolitique {1} .
Georges Contogeorgis est de ceux-là. Son œuvre fort dense et qui excède amplement le sujet de l’Union Européenne s’agence autour de la notion de « cosmosystème anthropocentrique » par lequel il déconstruit les catégories les plus solides de la philosophie politique concernant la liberté, l’identité, l’individualité, la solidarité; en bref, tout ce qui fait société et permet de la penser dans des représentations et des systèmes. Son hypothèse est que cet imaginaire moderne est historiquement daté par la Révolution française et le triomphe de l’État-nation. Le mouvement européen de sortie du Moyen-Âge aurait érigé l’État occidental en une norme universelle comme si le passage par la féodalité était une vérité épistémologique pour imaginer les conditions de la liberté des Modernes. Il en a découlé une sorte d’idéologie selon laquelle l’identité et la citoyenneté étaient une création de l’État dont la nation serait un attribut fonctionnel pour la mise en œuvre politique de ces concepts.
Au contraire, pense Contogeorgis, il n’y a de passage ni obligé ni unilatéral de la féodalité à l’État souverain; Byzance – ce n’est pas qu’une somme de Cités États – c’est la transition de la féodalité à l’anthropocentrisme. Autrement dit l’avènement de l’universalité de l’Homme comme centre du monde, du bien de l’Humanité comme finalité essentielle de l’Univers. Il faut donc considérer que la liberté est dans la nature de l’Homme, dans son essence même. Et l’histoire dont il nous faut rendre compte est celle d’une longue marche de la liberté de l’individu vers son autonomie sociale, son autogestion. L’État n’est qu’un artefact et la nation la référence commune du social, dépourvu de volonté propre.
Dans cette perspective, l’Union européenne est un moment essentiel où l’individu se « démassifie », se dénationalise, se politise. C’est un système politique sans État, déjà connu a l’époque hellénistique sous le nom de « sympolitie », une confédération (conférence plutôt) de cités reposant sur un double droit fédéral et local où les communautés gardent leur identité propre {2} . L’incertitude qui prévaut sur la citoyenneté européenne serait la plus éclatante et paradoxale démonstration de ce retour pertinent à une archéologie du savoir politique. Et on lira dans cet ouvrage les perspectives et conclusions qu’en tire Contogeorgis, toutes stimulantes pour résoudre des problèmes très concrets telle la composition de l’Union (avec ou sans la Turquie) ou la juxtaposition d’un Commonwealth (grand marché) et d’un espace politique.
L’Europe telle qu’elle est devenue serait donc un stade de transition vers un cosmosystème moderne qu’annonce la mondialisation : car c’est bien dans une régénérescence des identités individuelles et collectives que celle-ci nous saisit. On peut alors rêver à ce que pourrait être la contribution de l’Union à un tel basculement.
Cette pensée originale et fertile est plutôt mal reçue en France. Elle pourrait s’inscrire dans le sillage de l’École autrichienne de Von Mises des années 1950 et plus largement dans l’espace intellectuel de l’anarcho-libéralisme si ce n’est du libertarisme. La suppression de l’État y est voulue moins comme le triomphe de la « concurrence libre et non faussée » que comme la condition de l’avènement de principes éthiques. Dans la tradition de Locke, l’individu est le principe de toutes choses, le seul propriétaire légitime des fruits de son travail, pleinement responsable de ce qu’il produit dans son espace et de l’échange des biens et services qui en résultent. La coercition étatique pourrait ainsi disparaître au bénéfice d’une société du don et de la liberté. La théorisation de cette pensée a connu de remarquables développements chez les économistes mêmes {3} .
Il n’est pas sûr que Georges Contogeorgis en accepterait les prolégomènes et les développements. Sa démarche est quasi ontologique concernant la liberté, donc la dém

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