De l'imparfait au subjectif

Maguèye Toure

Description

…Une démocratie apaisée et d'exercice ancien s'inscrit dans la mesure. Autrement dit, l'hyperbole et l'excès lui sont antinomiques..
Dans notre époque saturée d'images, il semble que la perception de l'autre, avec qui on ne cohabite pas toujours, passe justement par la construction de l'image...

Sujets

• Actualité
• Démocratie

Informations

• Publié par: Feu de brousse
• Date de parution: 24 août 2009
• Nombre de lectures: 14
• EAN13: 2-911673-46-8
• Langue: Français

Extrait

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Maguèye TOURE

De l’imparfait au subjectif

© Edit ions feu de brousse ISBN: 2-911673-46-8

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Dédicace

Grâce soit rendue à Dieu pour t out ce qu’Il nous donne et t out ce qu’Il nous pardonne.

Reconnaissance ét ernelle à t out es les personnes qui nous appor- t ent sout ien, nous manifest ent t olérance, compréhension, nous prodiguent conseils et encouragement .

Cet ouvrage a ét é édit é grâce au Fonds d’Aide à l’Edi- t ion du m inist ère de la Cult ure et de la Francophonie.

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Sommaire Avantpropos ............................................................................... 5 Chapitre I :? )Démocraties (démonscraties Manifestations variées ................................................................. 8 Réflexe mimétique ..................................................................... 20 Logique de l’indignation ........................................................... 22 Pluralisme politique .................................................................. 24 Liberté de la presse ................................................................... 27 D e l’impertinence ...................................................................... 33 L’ère du soupçon ....................................................................... 35 E loge de la mesure .................................................................... 38 Chapitre 2 :Tendances modernes Coût du mimétisme ................................................................... 45 Nouvelles divinités, nouvelle morale ...................................... 47 A propos de l’image .................................................................. 50 Le pain et les jeux ...................................................................... 52 . Jeux d’argent et frénésieSMSière L’implicite de la publicité ......................................................... 57 L’image de l’autre, l’image de soi ............................................ 63 . L’image de l’autre . D onner la mort . Clichés et stéréotypes . L’image de soi Mythes et mots modernes ........................................................ 78 . Mots du développement . Mots de médias L’intime et le social ................................................................... 88 Conclusion ................................................................................. 92

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Avant -propos

L’époque act uelle est féconde en analyses, en point s de vue et en jugem ent s, à l’échelle nat ionale com m e int er nat ionale t ant les boulever sem ent s sont nom - breux, les sit uat ions de t ensions cult urelles, polit iques, répandues. On sem ble vivre dans une époque de t ran- sit ions qui durent et où les nouveaux m ondes qui s’ins- t allent se bât issent sur du m ouvant , sur des socles dont on a l’ im pr ession qu’ ils se dér obent sans cesse pour êt re recom m encés, com m e dans une sort e de jeu à la Sisyphe, passionnant et inquiét ant . Dans cet univer s de possibles, la quest ion du sens - on devrait dire des sens - a t out e son im port ance. Et celle de la vérit é aussi.

Les ident it és deviennent incert aines, sans cesse en re- com posit ion ; les cert it udes d’ant an fragilisées. Ne sem - ble subsist er f inalem ent , dans un m onde de libérat ion de la parole et de dom inat ion de l’im age et des nou- velles t echnologies m édiat iques, que le jeu de l’appa- rence et du paraît re, du chat oyant et du clinquant , de la beaut é passagère, des valeurs suspect es, de la perfor- m ance vaine, de l’argent . Et les nouveaux dieux sont les port e-ét endards de ces valeurs. Les aut res paraissent en errance dans le t em ps présent des t ransit ions infinies.

En som m e, avec l’époque, on sem ble inst allés dans un bouillon de cult ure, un lieu d’expérim ent at ions di- verses, dont on ne sait les résult at s f inaux: des anges

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ou des m onst res ? Cela est valable aussi bien dans les cont ext es nat ionaux qu’ int er nat ionaux m ondialisés. Car les cont raires se concilient en parallèle sans se dé- passer : la par ole libr e, f oisonnant e, débor dant e, est une vert u posit ive ; m ais lorsqu’elle em prunt e les vices de l’invect ive, elle devient vaine, se condam ne à la dé- liquescence ; la par ole f oisonne donc, m ais, par -là m êm e, cache la vérit é au lieu de la révéler, par excès rhét orique ; l’im age, « vraie » par nat ure, chat oyant e, at t r act ive, séduct r ice, peut se r évéler m anipulat r ice, révélant le m ensonge sous l’apparence de la vérit é ; les concept s fondam ent aux (dém ocrat ie, libert é, et c.), qui doivent per m et t r e de vivr e, deviennent les divinit és profanes, les lignes de part age et axes de f ixat ion du plus ou m oins hum ain, au dét rim ent de leur nécessaire adapt at ion aux cont ext es cult urels (aux m ent alit és, aux spirit ualit és, aux m odes de vie) et hist oriques.

Il s’agit just e de poser des quest ions et de part ager. Il n’y a pas non plus la prét ent ion à l’object ivit é, il s’agit de point s de vue nécessairem ent im parf ait s et subjec- t ifs, parf ois à la lim it e caricat uraux et excessif s, voir e injust es peut -êt re, m ais on sait bien que la caricat ure a par f ois cet t e ver t u qu’ en f or çant le t r ait (un t r ait ), elle suggère une idée sur la vérit é. Nous n’avons pas non plus l’ out r ecuidance et la m aladr esse d e nous poser en m oralist e ou en donneur de leçons, ce qui si- gnifierait aller à l’encont re de not re propos.

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On pourra dét ect er dans ces pet it s textes des générali- sations avec parfois un défaut de «contextualisation», mais sans dout e est -il préférable de suggérer ; on peut voir dans l’agencement de ces sket ches une impression de «pat ch- w ork», mais il s’agira de t rouver un fil conduct eur.

Il s’agit aussi de ne pas s’inscrire dans l’inf lat ion du propos sur la polit ique qui const it ue, à cause de la li- bér at ion de la par ole, une car act ér ist ique d e no t r e époque, quoique, f inalem ent , t out soit polit ique au sens ét ym ologique, c’est -à-dir e social. Il s’agit égale- m ent de t ent er d’int erroger des cert it udes et des évi- dences const ruit es par l’habit ude m ais dont l’analyse peut révéler quelques surprises.

C’ est une invit e à par t ager , en dilet t ant e, su r des réalit és connues.

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Démocrat ies (dém ons-crat ies ?)

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M anifestations variées

Dans son cont enu idéal, la dém ocr at ie est univer - selle, m ais elle doit êt re appliquée en t enant com pt e des caract érist iques de chaque peuple, en part iculier de celles des peuples africains. Les hist oriens ont m on- t ré que l’Afrique possédait des syst èm es d’organisat ion ét at ique t r ès élabor és, not am m ent au M oyen Age ; la Char t e du M andé est souvent cit ée com m e une t en- t at ive élabor ée de f or m alisat ion des dr oit s d es p er - sonnes et des différent s rapport s sociaux, sur une base de just ice et de dém ocrat ie. La dém ocrat ie et les va- leurs posit ives qu’elle véhicule com m e la solidarit é, la t olér ance, et c. const it uent sans dout e des élém ent s puissam m ent ancrés dans nos sociét és et que la dém o- crat ie m oderne f orm elle a d’une cert aine m anière t ra- vest ies en les vidant de la subst ance spirit uelle qui leur est nécessaire.

En Occident , la dém ocrat ie m oderne t end parf ois à f ragiliser la dim ension hum aine des rapport s sociaux. Les not ions de solidarit é, de t olérance, de respect de la personne hum aine, de l’aut re, font l’objet de t ext es, de lois appliquées et dissuasives qui st r uct ur ent l’or - ganisat ion sociale et per m et t ent un f onct ionnem ent har m onieux sans conf lit s m ajeur s, m ais t endent à se déshum aniser. Sans syst ém at iser et en caricat urant un peu, on ir a vot er pour élire ses dirigeant s, on m anif es-

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t er a libr em ent pour r evendiquer ses dr oit s, on n’en- t r et iendr a pas f or cém ent des r appor t s sociaux m ini- m aux avec son voisin de palier ; on enverra des sacs de riz dans un pays éloigné en pr oie à la f am ine, on lais- ser a ses vieux m our ir seuls dans leur s appar t em ent s ou à l’ hospice. La char it é occident ale devient ainsi, t out es proport ions gardées, avec la sociét é m oderne, une charit é « du loint ain » organisée et influencée par le pouvoir m édiat ique. Les sociét és occident ales dém o - crat iques peuvent connaît re ainsi une form e de violence im placable - sans dout e pas de m êm e nat ure que celle des m assacr es af r icains -, c’ est la violence d e la soli- t ude, de l’individualism e, d’une spir it ualit é f lot t ant e, m êm e si, il est vrai, des form es de réact ions cit oyennes éclosent par m om ent s et de plus en plus.

L’Afrique doit -elle alors im it er avec une f idélit é t o- t ale un t el m odèle ? L’adapt at ion est nécessaire d’au- t ant plus que la dém ocr at ie, sous d’ aut r es f or m es, exist ait et exist e en Afrique, form es qui correspondent davant age aux réf érences cult urelles et hum aines de ses peuples. La t olérance int eret hnique ét ait assurée par des m oyens de prévent ion et de régulation des ten- sionscomme la parenté à plaisanterie, par exemple ; le génie propre à l’Af rique a sans cesse m is en œuvre des ins- t rum ent s à m esure hum aine (légendes, cont es, m yt hes, croyances, et c.) pour perm et t re l’harm onie sociale et com m unaut aire en inst aurant un sens (des sens) à l’uni-

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