Dieu et la Création
118 pages
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Dieu et la Création , livre ebook

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Description

Jean MICHELET propose un essai éclairant sur le début du récit originel biblique, à savoir les sept premiers jours de la création de l’Univers. En revenant à la source première du texte et en s’appuyant sur une analyse grammaticale et étymologique de la langue hébraïque, l’auteur nous permet de mieux comprendre certaines zones obscures et mystérieuses de la parole divine. On y apprend par exemple l’importance d’aleph, première lettre de l’alphabet, qui représente le Dieu créateur dans la tradition d’Israël. Il confronte ses interprétations à la lecture classique des deux premiers chapitres de la Genèse et révèle que « des trésors de sens sont cachés au cœur de l’écriture ». Les nombreuses citations assorties de ses commentaires érudits à propos des histoires extraordinaires d’Abraham, Isaac, Jacob, ou encore Moïse, démontrent la puissance symbolique à l’œuvre dans la Bible.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 18 novembre 2015
Nombre de lectures 8
EAN13 9782332973276
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-97325-2

© Edilivre, 2015
Citation


En un commencement Dieu crée le Ciel et la Terre.
Or la Terre n’est que tohu-bohu, ou ténèbres sur face d’abîme, le souffle de Dieu caressant la face des eaux.
Genèse 1, 1-2
 
Nos ancêtres appellent Dieu le créateur de l’univers.
Ils disent que Dieu nous parle dans la Bible.
C’est pourquoi nous voulons déchiffrer ce qui nous est dit,
en lisant ce qui est écrit dans le Livre.
Dieu créateur de l’univers sera notre seule hypothèse.
Lire ce qui est écrit sera notre seule méthode.
Synopsis
Premier récit de la Création
En un commencement Dieu crée le Ciel et la Terre
1 – Un père invisible
Les versets 1 (aleph) et 2 (bèt)
2 – Le Ciel et la Terre
Noces mystiques
3 – Trois lectures du premier verset
Créer, disposer – Fils, je disposerai –
En un commencement Dieu crée
4 – Fils et froment
Nourrir la maison – Après Joseph – Peuple de Dieu
5 – Fils et prince
Prince, la lettre et l’esprit –
Le vœu de Jacob – Le combat de Jacob –
Fusion mystique – Nourritures spirituelles –
L’homme et l’arbre
6 – Les six Jours du Créateur
Quelques remarques,
avant la lumière, l’espace et le temps –
Jour un – Deuxième Jour – Troisième Jour –
Dieu fait voir ce qui est un bien –
Un premier triptyque – Un second triptyque –
Un quatrième Jour – Un cinquième Jour –
Un Jour, le sixième
7 – Le septième Jour de la Création
Le retrait divin – Dieu crée pour agir –
L’appel divin
Épilogue
Comme un arbre planté près du cours des eaux
Premier récit de la Création
En un commencement Dieu crée le Ciel et la Terre.
Or la Terre n’est que tohu-bohu, ou ténèbres sur face d’abîme,
le souffle de Dieu caressant la face des eaux.
* * *
Alors Dieu dit : « Lumière sera ».
Et lumière est.
Et Dieu fait voir la lumière, qu’elle est un bien.
Et Dieu fait une différence, entre la lumière et les ténèbres.
Dieu appelle : pour la lumière, « jour », et pour les ténèbres, il appelle « nuit ».
Et il y a un soir, et il y a un matin : Jour un.
* * *
Dieu dit : « Il y aura une voûte au sein des eaux,
et il y aura une différence à faire entre des eaux et des eaux ».
Dieu façonne la voûte, qui fait distinguer
entre les eaux au-dessous de la voûte,
et les eaux au-dessus de la voûte.
Et il en est ainsi.
Dieu appelle pour la voûte : « cieux ».
Et il y a un soir, il y a un matin : deuxième Jour.
* * *
Dieu dit : « Les eaux de dessous les cieux s’assembleront
en un lieu unique, et ce qui aura séché apparaîtra ».
Et il en est ainsi.
Dieu appelle : pour la partie asséchée « terre »,
et pour l’assemblée de ces eaux, il appelle « mers ».
Et Dieu fait voir que c’est un bien.
Dieu dit : « La terre fera pousser des végétaux : herbage faisant germer germe, arbre-fruit faisant fruit pour son espèce ;
à chacun sa semence en lui sur la terre ».
Et il en est ainsi.
La terre produit des végétaux : herbage germant germe pour son espèce, et arbre faisant fruit, son germe en lui pour son espèce.
Et Dieu fait voir que c’est un bien.
Il y a un soir, il y a un matin : troisième Jour.
* * *
Dieu dit : « Il y aura des luminaires dans la voûte des cieux, pour faire une différence entre le jour et la nuit. Ils seront des signes pour les saisons, pour les jours et les années ».
« Ils serviront de luminaires dans la voûte des cieux,
pour éclairer la Terre ».
Et il en est ainsi.
Dieu façonne ces deux grands luminaires :
le plus grand luminaire pour la gouvernance du jour,
le plus petit luminaire pour la gouvernance de la nuit ;
et aussi les étoiles.
Dieu en fait don à la voûte des cieux
pour éclairer la Terre.
Pour gouverner le jour et la nuit,
pour distinguer entre lumière et ténèbres,
Dieu fait voir que c’est un bien.
Il y a un soir, il y a un matin : un quatrième Jour.
* * *
Dieu dit : « Les mers grouilleront
d’un grouillement d’êtres vivants,
Et des oiseaux voleront au-dessus de la terre,
face à la voûte des cieux ».
Et Dieu crée. Les grands monstres marins ;
tout ce qui vit et respire :
ce qui se meut, ce qui grouille dans les mers pour leurs espèces ;
et toute aile d’oiseau pour son espèce.
Et Dieu fait voir que c’est un bien.
Dieu les bénit en disant :
« Fructifiez et multipliez-vous, peuplez les eaux des mers.
Et ce qui vole se multipliera sur la terre ».
Il y a un soir, il y a un matin : un cinquième Jour.
* * *
Dieu dit : « La terre produira chaque être vivant pour son espèce : bétail, reptiles et vie terrestre de chaque espèce ».
Et il en est ainsi.
Dieu façonne le vivant terrestre selon son espèce : le bétail selon son espèce, et tout ce qui se meut sur le sol selon son espèce.
Et Dieu fait voir que c’est un bien.
Dieu dit : « Nous ferons des “adams” à notre image
et selon notre ressemblance.
Ils prendront le pas sur les poissons de la mer, sur les oiseaux des cieux ; sur le bétail et sur toute la terre. Sur tout ce qui se meut sur la terre.
Et Dieu crée l’“adam” à son image. À l’image de Dieu
il crée celui-ci.
Mâle et femelle il crée ceux-là.
Et Dieu les bénit. Dieu leur dit :
« Fructifiez et multipliez-vous, peuplez la terre et maîtrisez-la.
Prenez le pas sur les poissons de la mer, sur les oiseaux des cieux et sur toute vie se mouvant sur la terre ».
Dieu dit : « Voici que je vous donne : tout herbage germant germe à la surface de toute la terre ; et tout arbre en lui- même fruit d’arbre germant germe.
Ce sera pour vous une nourriture ».
« Et à tout vivant de la terre, à tout oiseau des cieux,
à tout ce qui se meut sur la terre avec en lui souffle de vie :
toute verdure d’herbage pour nourriture ».
Et il en est ainsi.
Dieu fait voir tout ce qu’il fait, que c’est un très grand bien.
Qu’il y a un soir, qu’il y a un matin. Un Jour, le sixième.
* * *
Alors sont achevés le Ciel et la Terre, avec toute leur garnison.
Or Dieu achève, en ce septième Jour, son œuvre qu’il a faite.
Il se retire, en ce septième Jour, de tout son œuvre qu’il a fait.
Et Dieu bénit ce septième Jour, il le sanctifie.
Parce qu’en lui il s’abstient, de tout son œuvre
que Dieu crée pour agir.
I Un père invisible
Dans la Bible, les premiers mots d’un texte ont souvent valeur de titre, annonçant les développements qui vont suivre. Ainsi, en lisant le premier verset du livre de la Genèse, le lecteur comprend qu’il va découvrir comment Dieu a créé l’univers. Et en effet, dès le second verset, le récit commence par décrire brièvement l’état initial de la création. On se prépare donc à lire une cosmogonie, et l’on y recherche une description physique de la genèse du monde qui nous entoure. Très vite, des incohérences surgissent dans la suite du récit. Comment la lumière, qui pour tout homme bien portant vient du soleil, a-t-elle pu surgir dès le premier jour, alors que le soleil et la lune n’apparaissent qu’au quatrième jour ? Pour satisfaire la logique, il nous faudra tenir compte de ce que les Hébreux ne portaient pas sur la notion de temps le même regard que nous ; il nous faudra comprendre que la sagesse hébraïque s’intéresse moins à la physique qu’à la vie spirituelle, moins à la lumière naturelle qu’à la lumière surnaturelle. Il nous faudra découvrir que la Genèse gagne beaucoup à être lue comme un guide de spiritualité plutôt que comme une cosmogonie.
Cependant, même à considérer les « jours » de la création comme des points de vue différents sur une même réalité éternelle (plutôt qu’un même point de vue à différentes époques), même à comprendre que les notions physiques mentionnées dans la Bible cachent des symboles de notions invisibles servant à décrire la vie spirituelle, pour autant, on n’aura pas encore épuisé ce que l’on peut tirer du texte hébreu. Car la langue hébraïque recèle en elle-même des trésors de sens, cachés jusqu’au cœur de son écriture, qu’il s’agisse des formes empruntées par le texte, des symétries de mots, des accidents de syntaxe ; qu’il s’agisse encore de la polysémie ordinaire de certains mots 1 , ou même de la symbolique propre à chaque lettre comme à l’ensemble de l’alphabet hébreu.
C’est pourquoi on se propose ici de relire avec soin les deux premiers versets de la Bible comme un grand titre, non seulement pour la Genèse, qui dit à l’homme d’où il vient, mais un titre pour toute la Bible, qui dit à l’homme où il va, conduit par son créateur. Pour cela, nous aurons à contempler le texte de ces deux versets comme si nous ignorions tout de la langue hébraïque. Paradoxalement, le lecteur non hébraïsant va se trouver avantagé : il sera guidé pas à pas, et les seules données nécessaires pour comprendre – données que connaissent tous les hébraïsants – lui seront fournies à bon escient. Pour commencer, les deux premières lettres de l’alphabet suffiront à se repérer.

Les Hébreux emploient les mêmes signes pour écrire – attention ! de droite à gauche – les lettres comme les chiffres. Aussi le verset un (1) est-il repéré par la première lettre, aleph , et le verset deux (2) par la seconde lettre, bèt . Sur l’illustration qui présente le texte de ces deux versets, on a choisi de réduire la taille des caractères aleph et bèt que l’on aperçoit en avant (à droite) du verset parce qu’ils ont la valeur d’un chiffre : c’est le numéro du verset. En revanche, dans le texte lui-même, tous les caractères sont de même taille. Cependant, la lettre aleph – et elle seule – y a été coloriée, afin de rendre plus visible une particularité qui va bientôt faire l’objet d’un commentaire.

Sous la ligne du texte de chaque verset, les mots ont été numérotés dans l’ordre où ils sont lus. Observons la distribution des mots dans le texte. Nous voyons que le verset 1 comp

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