Errances Parisiennes

Claudine Santelli, Wong Daniel, Madeleine Melquiond

Description

Le fil conducteur de ces contes est Paris. Pourtant, chaque personnage y est différent, et l’on s’attache aussi bien à un célèbre photographe qu’à une fine brochette de star du cinéma d’avant guerre ou à l'imaginaire d'un peintre surréaliste génial.

Sujets

• Political Science

Informations

• Publié par: Edilivre
• Date de parution: 30 août 2013
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782332578518
• Langue: Français

Extrait

Couverture
Copyright




Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : [phone] – Fax : [phone]
Mail : [e-mail]
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-57849-5

© Edilivre, 2013
Présentation
Ce projet est né d’une rencontre lors d’un stage d’alphabétisation approfondi dont le but ultime était de relooker nos écrits en employant des figures de style des plus élaborées. Il nous fallait un challenge pour mettre en application toutes ces belles recettes littéraires qui donnent envie d’aller au bout d’un roman, d’une nouvelle ou tout simplement d’une histoire. La période des fêtes de Noël arrivant à grand pas, le conte s’est imposé comme une évidence où chaque enfant sommeillant en nous est toujours prêt à donner corps à ses rêves en matérialisant, grâce à l’écriture, des situations ou des rencontres impossibles. C’est chose faite avec ces cinq contes où nous nous mettons en scène à notre manière, avec des personnages illustres que nous aurions tellement aimé connaître.
Nous étions à Paris dans le quartier de Belleville, le quartier des artistes, des poètes et des peintres qu’a su si bien photographier Doisneau. La thématique de l’image était donc toute trouvée. Nous vous proposons d’accompagner notre pécheur d’instants au cours de ses errances dans le Paris des années 1950 où tout pouvait arriver, y compris changer le cours du destin historique d’une princesse d’exception ou déflorer le mystère sur ce fameux baiser qui a bouleversé tous les sens de cette jeune fille prête à tout donner pour être l’amante de la photo du siècle. Vos années 50 étaient elles plus dociles que le monde d’aujourd’hui Monsieur Doisneau ? En cette veille d’année 2014, les fées s’agitent sur fond de crise économique et confient une mission humanitaire au revenant de Montrouge.
Ensuite, changement de registre. Nous vous entraînons dans une séquence frisson avec ce thriller surréaliste où vous serez guidés dans les tréfonds de l’activité psychique paranoïaque d’un génie à la recherche de sa muse.
Pour finir, nous vous suggérons une incursion dans le cercle parisien très fermé des stars du grand écran d’avant-guerre où vous serez les témoins privilégiés de leurs confidences.
Si ce voyage au pays de nos imaginaires agrémenté de jolies illustrations vous a plu, alors dites-le autour de vous et faites nous part de vos impressions. Nous serons ravis de sévir à nouveau pour votre plus grand plaisir.
Didier Renouard
Les auteurs
Florence Grinsnir
Florence est bien plus à l’aise pour raconter des histoires que pour raconter sa vie. Deux romans en quête d’un éditeur, quelques nouvelles. Tout ça parce qu’elle préfère souvent cette vie imaginaire mais tellement réelle à la « vraie » vie. Et qu’elle aime par dessus tout partager ses récits avec le plus de lecteurs possibles. Email : [e-mail]
Madeleine Melquiond
Un CV ça tient à quoi ?
Madeleine n’est pas assez âgée pour évoquer Proust, mais elle est une baby-boomeuse.
Elle tricote sans trêve des nouvelles, des poèmes, des romans et des contes après avoir écrit dans les journaux. Elle a publié un bouquin sur une période peu faste de sa vie ( Longtemps j’ai vécu avec une bouteille , édité par Albin Michel), jeté ses poésies dans Verso, une des plus anciennes revues de poésie, et semé quelques textes autobiographiques dans La Revue des 100 voix.
Elle vient de publier son deuxième livre, édité par Max Milo. Il porte sur les sexagénaires (comme de juste). « On n’est pas sérieux quand on a 60 ans » . Email : [e-mail]
Lia Lhys
Lorsqu’adolescente elle s’enticha d’Heathcliff, elle ne se doutait pas que cela l’entraînerait dans des aventures sulfureuses avec Ryno de Marigny ou Henry qu’elle disputa à June. Jeune adulte, elle monta sur les planches, se glissant dans la peau des héroïnes de Pinter ou de Claudel. Pour voler un peu de leur destin quitte à risquer de se perdre. Elle voyagea encore à Hiroshima, dansa sur les remparts de Séville après avoir visité Florence et le bel canto. Curieuse effrénée, elle enfile aujourd’hui des talons et façonne ses pas pour arpenter les milongas parisiennes. Email : [e-mail]
Claudine Santelli
Plasticienne, Claudine aime toucher à tout : les matières, les moyens d’expression, les inspirations…
Elle est coloriste, Elle a un monde onirique extrêmement riche. Son univers artistique s’inspire de ses lectures, des musiques qu’elle écoute, des artistes qu’elle aime (Munch, Bacon, Klimt, Schiele, Klee, de Stael) des films qu’elle regarde (Lynch en particulier). Elle est éclectique et elle essaie d’avoir un regard bienveillant et ouvert sur le monde qui l’entoure… Elle s’intéresse aux arts vivants également et pratique danse, théâtre et marionnette. Chaque secteur artistique entre en interaction avec les autres et s’enrichit l’un de l’autre.
Son blog : paysdonir.blog.fr
Depuis un an, elle a créé une association, Arts de Sauvages, à Montrouge. Elle y enseigne le dessin, la peinture ainsi que des techniques créatives très variées (collage, linogravure, pâtes polymères…) Son Blog : artsdesauvages.blogspot.com
Elle ignore les limites, tout est possible….
Email : [e-mail]
Daniel Wong
Grande personne à l’âme d’éternel enfant, Daniel est passionné par tout ce qui fait rêver : livres, théâtre, cinéma, BD, musique (à écouter uniquement, on lui a fait comprendre depuis longtemps que le chant n’était pas pour lui).
Et l’écriture ? Oui, aussi, bien sûr, sinon, il ne serait pas là. Il y est tombé par le théâtre, d’abord avec ses modestes tentatives d’acteur, ensuite en écrivant quelques pièces, certaines ayant même été jouées. Et puis, tout doucement, il a glissé vers les nouvelles et les romans et il ne perd pas l’espoir de les voir publiés un jour. Il aime aussi beaucoup les voyages, ce qui parait banal, mais étant mi sud-américain d’ascendance chinoise, mi basque franco-espagnol (ça ne s’invente pas) il y a une prédisposition naturelle. Eux aussi le font rêver.
Email : [e-mail]
Didier Renouard
Didier n’a découvert l’écriture que très récemment. Des situations vécues se rapportant à ses passions telles que la musique, la danse et les ambiances festives d’une manière générale, lui ont inspiré l’écriture de contes et de fictions qui se terminent toujours bien. Il est souvent débordé par un imaginaire hyperactif. Son shopping, il le fait dans la rue en captant un instant de vie, lors d’une rencontre avec un personnage haut en couleur ou en écoutant une brève de comptoir dans un bistrot parisien qu’il affectionne. Il suffit d’un déclic et hop ! Une nouvelle histoire prend forme sous sa plume. Sa préférence va définitivement à l’écriture de dialogues. Il aime ciseler ses personnages en mettant du rose dans leur vie. Le mouvement et le visuel sont les ingrédients dont il use sans modération dans ses écrits. Il était donc tout naturel que son projet phare soit axé sur la mise en scène de ses rêves à travers l’écriture d’un scénario d’un long métrage avec le secret espoir de le voir un jour, défiler sur le grand écran.
Email : [e-mail]
Camélia Didier Renouard

 
 
Métro « Porte de Clignancourt ».
19h00. Mince, je vais être en retard.
Je suis pigiste à Jour de France. Je raconte l’histoire de Monsieur ou de Madame tout le monde dans laquelle nos lecteurs peuvent s’identifier, à partir d’une interview faite plus ou moins au hasard dans la rue. Ça n’est pas très bien payé, mais mon salaire est à la hauteur des sujets traités. On m’a demandé d’illustrer mes textes avec des photos. C’est le début de la culture de l’image. Il faut être à la page sans vouloir jouer avec les mots.
Voici ce que m’a dit en substance mon rédacteur en chef.
– Les ventes sont en baisse. Il faut faire rêver nos lecteurs. Il faut que tu mettes de la vie dans tes rubriques. Contacte donc ce photographe dont tout le monde parle.
Ah ! Comment s’appelle-t-il ?
– Robert Doisneau. Dis-je sur un ton de soumission, écrasé par la pression soudaine de mon patron.
J’ai donc rendez-vous avec la star montante de la photographie pour l’accompagner lors de l’une de ses nombreuses sorties parisiennes. Il prendra certainement des photos inoubliables des instants de vie qu’il sait si bien sublimer sur la pellicule de son Rolleiflex.
C’est un fait.
J’ai l’impression de raconter toujours les mêmes histoires, celles de Madeleine, Nathalie, Daniel ou Florence, vous, moi quoi ! Je ne sais plus très bien quel sujet traiter. A vrai dire, je m’ennuie dans ma vie de mineur de fond de l’écriture, voire dans ma vie d’homme tout court.
Doisneau va me montrer des horizons nouveaux et relancer ma motivation. J’ai lu que le personnage est assez secret. Il aime travailler seul en se perdant dans les rues. Il paraît qu’il n’a pas son pareil pour passer une porte cochère, saisir un regard, un moment d’émotion tel un baiser spontané, ou être témoin d’une situation insolite que les yeux du commun des mortels ne savent pas percevoir. Toujours en éveil, mobile et léger, il est à l’affût du monde, toujours prêt à faire une bonne prise tel un pêcheur d’image.
Métro « Opéra ».
Dans quatre stations j’y suis. Nous avons rendez-vous sur l’île de la Cité.
N’appartenant pas au cercle très fermé des journalistes vedettes de la presse écrite, je ne suis pas très à l’aise à l’idée de collaborer avec cette personnalité en passe de devenir une référence dans le monde de la photo d’art. Il faut admettre que mon rédacteur en chef a fait le nécessaire pour entamer mon capital confiance. Il n’a cessé de me répéter.
– Attention l’homme est une célébrité. Il est sûrement imbu de sa personne.
Certes, il ne doit pas partager aisément son savoir photographique et en plus je n’ai aucune notion de l’image. Je me demande bien ce que nous allons nous raconter. Quelle soi