Etat des lieux
296 pages
Français

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Etat des lieux , livre ebook

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Description

Violence. Indignité. Discrimination. Insécurité. Mensonges. Précarité. Des maux qui contaminent la société dans laquelle nous évoluons. Quel rôle jouons-nous au sein du système? Quelles sont nos véritables ambitions? Comment se libérer de nos doutes, de nos regrets et de nos préjugés? A travers un regard critique sur les relations et les vices que nous entretenons, à travers une réflexion sur les conditionnements et les avilissements dont nous sommes chaque jour les victimes, ce livre tente, non pas d’apporter les réponses, mais bien de faire naître en chacun les bonnes questions.

Il est désormais temps de faire l’ETAT DES LIEUX.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 25 juin 2013
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332599162
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright




Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-59914-8

© Edilivre, 2013
Citations


Je dédie ce livre à ses véritables auteurs, vous tous. Je n’ai fait qu’exposer les pensées dont des dizaines et centaines de gens ont provoqué la naissance. Le mérite leur revient donc de droit, qu’ils soient ici ou ailleurs, proches ou inconnus, amis ou ennemis. « Si vous voulez donner un message à ce monde, ce doit être un message d’amour ». C’est ce que Gandhi disait. Et il m’a fallu près de quatre années de travail pour établir mon propre message d’amour. Un message qui se veut témoignage, comme s’il n’était pas le mien, mais finalement, le nôtre. A chacun d’entre nous. Beaucoup ne se rallieront pas à mes opinions, néanmoins le but n’a jamais été de faire approuver mes réponses, mais bien de faire à chacun, découvrir les siennes.
PREAMBULE
Chapitre 1 : « innocence »
Toute pensée a pour origine un homme, tout homme a pour origine ses choix et expériences. Tout ce que je peux raconter, tout ce que je peux penser, et offrir, vient bien de quelque part. Qu’il s’agisse de souffrances ou de joies, de larmes ou de sourires, chaque instant a été une leçon à retenir, un grain de plus dans le sablier, une brique de plus sur mon propre édifice.
Né en septembre 1990 dans une petite ville de province à une heure de Paris, on m’appela Pierre, comme mon grand père, malheureusement décédé pendant l’écriture de ce livre. Un véritable héros que je n’oublierai jamais. Parce que nos modèles sont comme des phares, qui nous guident dans les instants de pénombre. Au moment où je poussais mon premier cri, j’avais déjà une sœur, et je pense que sans elle ma vie n’aurait pas tourné de la même façon. J’étais le produit 100 % pur jus d’une mère femme de ménage et d’un père ouvrier, à croire qu’avant même ma naissance, j’étais déjà un stéréotype.
Si je devais y repenser sagement, je dirais que la suite des évènements reste, encore aujourd’hui, un souvenir plus qu’agréable, rempli de douceur et de sucreries. Mon enfance a été pleine de naïveté et de joies diverses. Tout paraît parfait lorsque notre innocence nous protège du reste. Les noëls magiques, les parties de foot déchaînées à la récréation, les blagues avec les copains, les incessantes chamailleries entre frère et sœur, un semblant d’unité et d’harmonie dans ma famille, de bons résultats à l’école, des grandes vacances ensoleillées, tout était là pour rendre heureux n’importe quel petit bonhomme de cet âge. Y’avait pas à se plaindre, vraiment pas. Au fond, je n’avais pas à me préoccuper de choses sérieuses, tout cela était loin de moi, et dans le pire des cas, Spider-Man se serait surement chargé de tous mes problèmes. Violence, cupidité, hypocrisie, contradictions, guerre, famine, Haine, non, tout ça ne me concernait pas. Trop loin de moi, comme dans un autre pays. Je vivais encore dans un monde où le Power Ranger rouge était le garant de ma sécurité. Et quand j’y pense, je n’ai jamais su si c’était ma naïveté de gosse, ou bien les efforts de mes parents, qui m’ont permis de vivre cette petite enfance joyeuse, dans l’innocence et la paix, mais dans tous les cas, je reste reconnaissant, pour ce cadeau qui se fait souvent trop rare. Malheureusement, beaucoup n’ont pas pu avoir la chance que j’ai eue. Je pense qu’avoir eu une enfance douce et paisible est une base importante dans le développement de soi. Si les responsabilités envahissantes et les réalités brutales arrivent trop vite, on n’a pas le temps de profiter de la légèreté d’une enfance bien remplie, forcé de grandir trop vite, comme arraché violemment à notre propre innocence.
Je crois qu’on doit avoir été assez longtemps un enfant pour devenir un bon adulte. Parce que si nous faisons survivre assez longtemps notre imagination, notre candeur et notre simplicité en tant qu’enfant, ces valeurs deviennent éternelles dans notre cœur d’homme, sans pour autant gêner notre maturité et notre intelligence. Ce sont des valeurs dont nous avons besoin, pour ne pas nous enfermer dans un univers trop sérieux, trop fade, ou trop complexe, et pour laisser place à une certaine dose de créativité, de simplicité et de légèreté dans notre vie future. A cet âge je pensais encore que tout allait continuer « normalement », sans complications ni fausses notes. Quand on est enfant, on voudrait simplement que les choses restent telles qu’elles sont. Puis on grandit, et on prie alors le ciel pour qu’elles finissent par changer. J’étais trop jeune pour le comprendre. Trop jeune pour comprendre que lorsque la réalité décide de brûler tes paupières d’enfant pour te donner la vue en tant qu’adulte, tu n’as pas d’autre choix que de regarder les choses en face. Pauvreté, abandon, violence, deuil, maladie, … des générations entières ont vu leur enfance massacrée par un statut d’adulte terriblement précoce et douloureux. Beaucoup d’entre nous ont vu leur innocence comme assassinée par une réalité meurtrière. Et comme la plupart d’entre eux, mon adolescence a marqué un changement qui aura été tant décisif que brutal dans ma vie future. Il y a des périodes, comme ça, qui vous marquent à vie, au fer rouge de la réalité.
Chapitre 2 : « désillusion »
Aucun enfer n’est pire qu’un paradis réduit en cendres. J’ai eu 11 ans et alors, les choses ont été très différentes. On ne parle plus de « joies diverses » ni d’innocence comblée. On ne parle plus de sécurité ni de paix. Non, tout cela est terminé. Tout cela n’est plus qu’une flamme soufflée, s’évanouissant dans la nuit. Dorénavant on parle d’un climat familial devenu violent. On parle d’une mère de plus en plus perturbée par l’instabilité des évènements. On parle d’un père irresponsable et cruel, qui ira jusqu’à me renier en tant que fils, devenant alors un fantôme dans les couloirs de ma vie. On parle d’une famille brisée, et d’un foyer autrefois chaleureux, devenu prison de glace. Tout cela est arrivé sans prévenir, comme un astéroïde de réalité venu terrasser mon petit monde d’illusions. Tout mon équilibre s’est alors fracassé la gueule comme une femme saoule sur des talons aiguilles, et franchement, c’était aussi pathétique que ça en l’air.
A cet âge, comme beaucoup je pensais que les seuls problèmes que je rencontrerais pendant ma période collège-lycée, seraient les cours, les filles, l’acné, et rien de plus. Pas plus que ça. Et surtout pas le rejet d’un père, la dépression d’une mère, la violence verbale et physique entre mes parents, ni même tous les mensonges que je devrais créer autour de cette situation chaotique. Non, pas ça. Je n’étais pas prêt, je n’étais pas prêt à connaître ça, pas prêt à affronter un tel changement… mais c’est arrivé, et il a bien fallu continuer. Comme beaucoup j’ai dû abandonner une partie de mon innocence, au profit d’une maturité de fortune, et faire face à cette situation sans trop de dégâts. C’était un peu comme tenter de se repérer dans le noir avec une simple allumette. Il a fallu continuer les cours comme si de rien n’était, il a fallu paraître face aux autres comme « le petit blanc à qui rien n’arrive de mal ». Chaque jour, mentir, chaque soir, subir la Vérité. Pour moi rien n’était « normal » là dedans. Moi-même, je ne me sentais pas « normal ». Mais putain de merde, cette vie entière n’était pas « normale » !
C’est assez déroutant de se rendre compte à quel point la cohésion d’une famille peut devenir un château de carte fragile, s’écroulant sous le vent de la désillusion, et de la rancune trop longtemps gardée enfouie. Avec la télévision, les livres et le cinéma, on a toujours l’impression que la famille est l’institution la plus solide et forte qui soit. En réalité, non, et pour beaucoup, il n’y a rien de plus bancal et de plus destructeur. Prisonniers de notre propre sang, enchainés à des liens qui empoisonnent nos existences. Solidarité, soutien parental, sérénité, partage, tout cela était devenu un tas de conneries pour moi. Des mensonges, des tromperies. Je me suis senti comme escroqué par l’institution familiale. La notion même de famille m’avait arnaqué, … quelle salope !
Comme un arbre dont on avait gangréné les racines. Et durant toutes ces années, je crois que ma colère n’avait cessé de croître, comme le fruit de toutes mes déceptions. Jusqu’à ce qu’à certains moments, elle prenne le contrôle de mes décisions. A cet âge, beaucoup parlent de « crise d’adolescence » mais en réalité, c’était mon adolescence qui était en crise. J’allais arriver à un âge qui demandait déjà des choix difficiles, et donc, une confiance suffisamment solide pour les effectuer. Mais je n’avais aucune stabilité ni aucun soutien pour faire ce qu’il fallait. Au fur et à mesure, on peut dire que je me noyais complètement dans ce quotidien, et avant même mes 14 ans, je ne sais combien de fois j’ai pu penser au suicide, entre le cours de maths et celui d’histoire-géo. Et tout ça a eu beau durer plusieurs années, je me suis jamais réellement fait à tout ça. D’ailleurs, je ne pense pas qu’on puisse réellement se faire aux insultes, aux disputes, aux pleurs, aux trahisons, aux humiliations, aux déceptions, etc. Ce serait comme trouver l’équilibre sur un sol en mouvement. Toutes ces choses étaient mes hontes perpétuelles, mes démons toujours éveillés, que je sois en plein conflit parental, entre potes, au collège, ou avec une fille, tout ça me hantait quoi que je fasse, et où que je sois. Mon ombre, mon obscurité.
Je ne pense pas qu’on puisse s’habituer à tout ça. Les battements du cœur qui s’accélèrent lorsque les insultes et les cris viennent repeindre la pièce d’une sombre ambiance, au dessus d’un silence déconcertant. Non. Le jet d’adrénaline dans les veines quand papa et maman se mettent

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