GRANDS DISCOURS POLITIQUES 1900 A NOS JOURS , livre ebook

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De notre histoire collective, nous gardons en mémoire des faits, des dates importantes, des hauts lieux, mais aussi des expressions cultes : « Je vous ai compris », « Ich bin ein Berliner » ou « I have a dream ». En les invoquant, nous retrouvons les voix qui les ont portées et l enthousiasme de la foule qui les a reçues. Tout au long du xxe siècle, le discours est resté l une des formes essentielles de la communication des personnalités politiques. Il a bénéficié de l émergence de nouveaux médias pour être très largement diffusé et n a rien perdu de son efficacité en gagnant la force du visuel. Lues aujourd hui avec un il alerte et critique, les phrases prononcées jadis permettent de dérouler l histoire de notre monde contemporain, depuis les prémices de la Première Guerre mondiale jusqu à nos jours. Les discours réunis dans cet ouvrage ont été choisis pour leur portée historique. En plus d une présentation de leurs auteurs, Kevin Labiausse s attache à les remettre en perspective dans leur contexte et propose des pistes pour aller plus loin.
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Publié par

Date de parution

11 novembre 2013

Nombre de lectures

238

EAN13

9782749530901

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

3 Mo

KevinLabiausse
LES GRANDS DISCOURS POLITIQUES DE 1900 À NOS JOURS
e 2 édition
© Bréal 2014 Isbn : 978 2 7495 3339 1
Toutes les traductions sont de l’auteur, à l’exception de : P. 33, 129, 187 : traduction de l’allemand par Corinna Gepner. P. 25, 136, 181, 219 : traduction de l’anglais par Corinna Gepner. P. 17, 73, 99, 249, 257 : traduction de l’anglais par Valérie Julia.
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Jean Jaurès, 25 juillet 1914 « Que le battement unanime de leurs cœurs écarte l’horrible cauchemar. »
Woodrow Wilson, 8 janvier 1918Les quatorze points
Mahatma Gandhi, 23 mars 1922 Déclaration de Gandhi à son procès
er Adolf Hitler, 1 septembre 1939 Discours annonçant la guerre contre la Pologne
Winston Churchill, 13 mai 1940 « Du sang, de la peine, des larmes et de la sueur. »
Philippe Pétain, 17 juin 1940 « Je fais à la France le don de ma personne. »
Charles de Gaulle, 18 juin 1940 L’appel du 18 juin
Philippe Pétain, 30 octobre 1940 « J’entre aujourd’hui dans la voie de la collaboration. »
Franklin D. Roosevelt, 8 décembre 1941« Une date qui restera dans l’histoire un jour d’infamie. »
Charles de Gaulle, 25 août 1944 La Libération de Paris
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Sommaire
Julius Robert Oppenheimer, 2 novembre 1945Discours sur la responsabilité des scientifiques dans l’ère atomique
Winston Churchill, 5 mars 1946 « Un rideau de fer est tombé à travers le continent. »
David Ben Gourion, 14 mai 1948 La proclamation de l’État d’Israël
Robert Schuman, 9 mai 1950 La déclaration Schuman
Charles de Gaulle, 4 juin 1958 « Je vous ai compris ! »
John F. Kennedy, 15 juillet 1960 « La nouvelle frontière »
John F. Kennedy, 26 juin 1963 «Ich bin ein Berliner. »
Martin Luther King, 28 août 1963 «I have a dream.»
André Malraux, 19 décembre 1964 « Entre ici, Jean Moulin, avec ton terrible cortège »
Charles de Gaulle, 30 mai 1968 « Je ne me retirerai pas. »
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Willy Brandt, 28 octobre 1969 L’Ostpolitik
Richard Nixon, 8 août 1974 Démission de la présidence
Simone Veil, 26 novembre 1974 L’intervention volontaire de grossesse
JeanPaul II, 2 juin 1979 Discours aux autorités civiles polonaises
Robert Badinter, 17 septembre 1981L’abolition de la peine de mort
François Mitterrand, 20 octobre 1981Discours de Cancún
Ronald Reagan, 12 juin 1987 « Monsieur Gorbatchev, abattez ce mur ! »
Yasser Arafat, 13 décembre 1988 Discours aux Nations unies
Helmut Kohl, 3 octobre 1990 La situation économique de l’Allemagne réunifiée.
Mikhaïl Gorbatchev, 25 décembre 1991« Je mets fin à mes fonctions de président de l’URSS. »
Nelson Mandela, 10 mai 1994 Déclaration d’investiture
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Jacques Chirac, 16 juillet 1995 « Oui, la folie criminelle de l’occupant a été secondée par des Français, par l’État français. »
Yitzhak Rabin, 4 novembre 1995 « Donner une chance à la paix. »
Elie Wiesel, 12 avril 1999 « Quel héritage ce siècle qui s’achève nous laisseratil ? »
George W. Bush, 20 septembre 2001« Les ennemis de la liberté ont commis un acte de guerre contre notre pays. »
Jacques Chirac, 2 septembre 2002 « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. »
Dominique de Villepin, 14 février 2003 Discours au Conseil de sécurité de l’ONU
Barack Obama, 4 novembre 2008 «Yes we can.»
Barack Obama, 20 janvier 2009 Discours d’investiture
Christiane Taubira, 29 janvier 2013 Le mariage homosexuel
Introduction
De notre histoire collective, nous gardons en mémoire des dates importantes, des hauts lieux, mais aussi des expressions cultes, comme « Je vous ai compris »,« Ich bin in Berliner » ou»have a dream « I . En les invoquant, nous parvenons à retrouver les voix qui les ont portées et l’enthousiasme de la foule qui a les reçues. Elles sont le condensé fidèle d’un discours, souvent rédigé avec soin, parfois répété durantdes heures.
e Tout au long duXXsiècle, le discours est resté l’une des formes essen tielles de la communication des personnalités politiques. Il a profité de l’émergence de nouveaux médias pour être davantage diffusé et n’a rien perdu de son efficacité face à la force du visuel. Barack Obama n’atil pas bâti sa campagne électorale de 2008 sur des déclamations enflammées et autour d’une formule percutante :« Yes we can »?
Le souvenir de ces discours a pu varier avec le temps. Certainesformules ont été immédiatement adoptées par la foule ; d’autres ont eu une influence tardive ; d’autres encore ont gagné en importance avec le temps du fait de leur caractère prophétique. Ceux que nous avons réunis danscet ouvrage ont été choisis pour leur portée hautement historique.
Les discours présentés ici permettent de dérouler l’histoire de notre monde contemporain, depuis les prémices de la Première Guerremondiale jusqu’à nos jours. Il faut néanmoins garder en tête qu’ilsformulent d’abord la vérité de leur auteur. Les phrases jadis prononcées doivent donc aujourd’hui être lues avec un œil alerte et critique. Si certains textes portaient l’unique volonté de changer le monde, d’autres tentaient, sous ce prétexte, de légitimer un objectif nuisible.
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Jean Jaurès, 25 juillet 1914
« Que le battement unanimede leurs cœurs écartel’horrible cauchemar. »
Jean Jaurès est né le 3 septembre 1859 à Castres. Issu de la bourgeoisie, il intègre l’École normale supérieure et obtient l’agrégation de philosophie.Il consacre la première partie de sa vie à l’enseigne ment, d’abord au lycée d’Albi, puis à l’université de Toulouse. Sa carrière politique débute lorsqu’il est éludéputé du Tarn en 1885. D’abord au centre gauche,il rejoint les socialistes à sa réélection en 1893. Il s’engage à la fois auprès des grévistes et des dreyfusards de l’époque. Élu à nouveau député en 1902, il assiste à la création du Parti socialiste français la même année et à celle de la SFIO (Section française de l’internationale ouvrière) trois ans plus tard. En avril 1904, il fonde le journalL’Humanité.
Il met ses qualités d’orateur au service des postiers, des instituteurs et des cheminots dont les mouvements de grève ponctuent le début du e XXsiècle. Il s’exprime en faveur de l’impôt sur le revenu et s’oppose à la peine de mort et à l’allongement du service militaire. Il impose également la clarté de ses opinions diplomatiques, ce qui lui vaut l’hostilité virulente de la droite nationaliste : il refuse l’atmosphère belliciste dans laquelle est plongée l’Europe et s’affirme favorable à la réconciliation francoalle mande. Après avoir subi des pressions et des intimidations de la part de ses opposants, il meurt assassiné par un nationaliste le 31 juillet 1914 à Paris. Ses cendres sont transférées au Panthéon en 1924. Nous lui devons uneHistoire socialiste de la Révolution française.
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En cette année 1914, Jean Jaurès refuse de croire CONTEXTEen la fatalité d’un conflit européen face à la montée des nationalismes. Il souhaite voir triompher la négociation diplomatique. Il sait que le jeu des alliances peut rapide ment précipiter le continent dans la guerre. L’un de ses vœux, partagé par une partie des socialistes seulement, est de déclencher une grève générale, ce qui annulerait toute hostilité meurtrière. Mais la majorité de la population ne se rallie pas à cette proposition. Et l’assassinat de Fran çoisFerdinand, héritier du trône d’AutricheHongrie, par le Serbe Gavrilo Princip le 28 juin 1914 à Sarajevo, semble imposer le scénario contraire. Le conflit européen paraît inéluctable.
Le 25 juillet 1914, Jean Jaurès est à Vaise, un quartier industriel et populaire de Lyon. Il y délivre un discours dans lequel il vise les respon sables d’une guerre devenue imminente. Il laisse également entendre que préserver l’Europe est encore possible. Il redira ses espérances de paix dans un autre discours prononcé à Bruxelles le 29 juillet. Il ignore encore que la Première Guerre mondiale est déjà en marche et qu’elle se déroulera sans lui.
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