Hypothèque sur l’émergence socioéconomique de l’Afrique : La méthodologie stratégique en questions
240 pages
Français

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Hypothèque sur l’émergence socioéconomique de l’Afrique : La méthodologie stratégique en questions , livre ebook

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Description

Bien que perçue parfois comme un simple phénomène de suivisme, l’émergence socioéconomique à laquelle aspirent les pays africains ne dénote pas moins une ambition légitime et réaliste de leur part. Sa réalisation se trouve simplement hypothéquée par de multiples errements dans la formulation et la mise en œuvre de leurs différentes stratégies. Mieux qu’une simple matière à polémique, le présent ouvrage se veut être un puissant outil d’aide à la bonne décision, de par les solutions et approches qu’il préconise et qui sont pour certaines de l’ordre du classique mais mal capitalisées jusqu'alors, et pour d'autres innovantes mais gagneraient à être osées dans un contexte global qui appelle des initiatives de rupture seules à même de catalyser l’émergence socioéconomique de ce continent.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 08 juin 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782334074681
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-07466-7

© Edilivre, 2018
Dédicace spéciale…
… A la mémoire de ma très chère et regrettée mère, Johane EBOLO, très souvent préoccupée par mes nuits blanches lors de la rédaction de cet ouvrage mais qui nous a malheureusement quittés quelques semaines avant sa parution.
… A tous les africains qui ne désespèrent pas de l’émergence socioéconomique de leur continent.
… A ma chère épouse Célestine et à mes enfants Anne-Marie Emma, Léonelle Audrey, Johanne Channel, Hyacinthe Junior et Alexandre Pascual dont l’accompagnement multiforme a été d’un apport déterminant pour la réalisation de cet ouvrage.
Préface
La pensée du futur est profondément ancrée dans notre humanité.
Elle se manifeste par deux questions très simples : « que va-t-il se passer ? » et « comment puis-je empêcher que cela se passe ? » .
Des chamanes (au sens sanskrit de « celui qui sait ») – observateurs des récurrences ou interprètes des dieux, dont on retrouve la trace dès – 12000 av. JC – aux scientifiques modernes (les « sachants »), c’est toute une tradition de plus de 10 000 ans de découverte du futur qui s’est développée pour répondre à cette première question : que va-t-il se passer ? L’ensemble des techniques mobilisées pour s’emparer de cet objet insaisissable qu’est le futur est impressionnant et révélateur de ce puissant appétit de connaître. Dès l’Antiquité trois grandes formes de pensée exploratrice du futur sont bien installées : la divination, fondée sur une voyance naturelle, intuitive, une sorte de prescience du futur à laquelle les divinités ne sont pas étrangères (oracles) ; la « devination », artificielle et inductive, fondée sur des techniques telles que l’examen des entrailles d’animaux, l’astrologie ou la cartomancie (devins, augures) ; et la prédiction, fondée sur un effort de réflexion (philosophie) ou sur l’analyse mathématique (statistiques, lois naturelles), l’un conduisant au développement par exemple de la stratégie et l’autre de l’astronomie. La science, qu’elle soit exacte ou humaine et sociale, apparaît aujourd’hui la forme la plus répandue de cette quête du futur.
Mais à quoi servirait de savoir ce que le futur nous réserve si nous n’étions capables d’agir sur ce futur à venir ?
C’est pourquoi la réponse à la seconde question « comment puis-je empêcher que cela se passe ? » , accompagnée très vite de son corollaire « comment puis-je faire en sorte que ce que je veux advienne ? » a, elle aussi, suscité un vaste ensemble de réponses à travers le temps, les régions et les cultures. Celles-ci peuvent être rassemblées en trois catégories qui correspondent aux trois formes de pensée détaillées ci-dessus : l’intercession auprès du divin, à travers la prière et les offrandes, qui constitue encore le fondement de la démarche religieuse ; le développement de pratiques occultes, magiques, faisant intervenir de tierces parties (sorcellerie) ; et « l’art de la guerre » c’est-à-dire la plus ancienne forme de stratégie visant à atteindre un but futur donné. Par « art de la guerre », j’entends ici la capacité à se fixer un but et chercher à l’atteindre de manière rationnelle au moyen de techniques matérielles (outils) et organisationnelles (tactiques). Cette catégorie englobe aussi bien les premières techniques de chasse organisée (Paléolithique), l’art sophistiqué de la guerre développé dès les premiers siècles de cette ère (Chine, Méditerranée), que les pratiques actuelles de guerre économique et toute stratégie pacifique visant à changer le cours des choses, dont la prospective.
C’est bien dans la distinction essentielle entre ces deux grandes questions que réside notre posture fondamentale vis-à-vis de ce temps à venir. On l’appelle « futur », lorsqu’il est pressenti comme inéluctable, déjà écrit ; c’est un territoire inconnu à explorer dont nos techniques modernes de prédiction peuvent permettre de dévoiler quelques aspects (tendances, récurrences). Mais on l’appelle « avenir », si l’on pense pouvoir le construire, au moyen d’un large éventail d’instruments allant de la planification à la communication, des politiques publiques aux décisions privées. La prospective française, fondée par Gaston BERGER (dont la grand-mère était sénégalaise) à la fin des années 1950, est une discipline spécialisée dans l’anticipation du futur et la construction de l’avenir. Elle appartient à un ensemble plus vaste – les futures studies – recouvrant de multiples approches rationnelles du futur (prévision, extrapolation, modélisation, prévoyance ( foresight ), planification, transformation, etc.). Elle est subdivisée en plusieurs spécialisations selon son objet d’étude ou d’application : la prospective organisationnelle qui s’occupe du devenir des organisations (entreprises, institutions, etc.) 1 , la prospective territoriale (territoires, Etats) 2 , la prospective scientifique et technique (technologies et leurs impacts) et la prospective globale qui a trait à de grandes problématiques affectant toute la planète (urbanisation, éducation, développement, changement climatique, environnement, etc.). Se développant depuis la fin de la dernière Guerre Mondiale, la prospective au sens large, à travers ses concepts, méthodes ou pratiques, a gagné tous les continents et abordé quasiment tous les sujets.
L’Afrique n’a pas été le dernier continent à s’emparer de cette forme moderne de la pensée du futur. Dès les années 80, la seconde patrie de Gaston BERGER réalise l’étude prospective Sénégal 2015 3 . Au cours de la décennie suivante, le Programme National des Nations-Unies pour le Développement lance le programme Futurs Africains pour aider les pays à réfléchir à leur avenir à long terme 4 . Depuis lors, les traces de la prospective africaine émaillent le berceau de l’Humanité (cf. l’avant-propos de ce livre). Mais, si dans certains pays comme le Kenya, l’Afrique du Sud, le Sénégal ou le Bénin, la prospective a conduit à une véritable prise en charge du devenir du pays par ses décideurs ou par ses habitants 5 , trop souvent, ailleurs, elle ne parvient pas à devenir l’instrument de liberté et d’indépendance de choix qu’elle est fondamentalement 6 . Car la prospective est une chose, et la décision en est une autre.
Bien entendu, la prospective n’est pas qu’affaire de dirigeants ou d’intellectuels : elle concerne chaque individu dans la mesure où elle l’aide à former ses propres choix de manière éclairée, à travers la compréhension, l’anticipation et l’invention de nouvelles modalités de résolution de problèmes structurels. C’est pourquoi, professeur associé à l’Université d’Angers (ISTIA), j’ai enseigné la prospective au Cameroun (IFTIC-SUP), de 2008 à 2015. Maître Hyacinthe AWONO fit partie de la première promotion de nos étudiants. Il se distingua très vite par sa fine compréhension de cette forme de pensée du futur et des implications qu’elle avait dans la construction de l’avenir africain. Je suis fière et heureuse de voir à travers cet ouvrage la maturation de sa pensée, et la contribution qu’il offre ainsi au développement d’une pensée authentiquement africaine de l’avenir de ce continent. Car « Aucun des objectifs mondiaux de paix, de sécurité, de prospérité ne pourra être atteint tant que l’Afrique et les peuples africains ne prendront pas une part égale dans le concert des nations » (Irina BOKOVA, Directrice Générale de l’UNESCO 7 ).
C’est bien ce qu’a compris l’auteur de cet ouvrage en mettant l’accent non sur la prospective elle-même finalement, mais bien là où le bât blesse réellement – en Afrique comme partout ailleurs – c’est-à-dire sur la gouvernance des territoires, qu’ils soient locaux, nationaux ou régionaux 8 . Car il appartient aux seuls peuples africains de décider de leur propre avenir et de le construire : c’est à ce prix, parfois lourd à payer, qu’ils renoueront avec une Histoire dont la colonisation les a en partie privés. Hyacinthe AWONO a bien compris et le démontre brillamment ici que c’est à travers la participation des gouvernés au processus de gouvernance que l’on peut s’assurer de leur concours. Je ne crois pas qu’il y ait une « scientificité » de la gouvernance mais il y a clairement une rationalisation nécessaire à y inscrire et c’est bien le sens des propos quelque peu provocants de l’auteur.
J’espère vivement que cet ouvrage fera des émules et dépassera les frontières de l’Afrique, car il est porteur d’une analyse fine et d’un véritable « bon sens » moderne qui font bien souvent défaut aux dirigeants de la planète entière et qu’il est plus que temps que ceux-ci retrouvent s’ils ne veulent pas que la bombe à retardement évoquée ici ne les balaye.
Fabienne GOUX-BAUDIMENT
Prospectiviste, PDG de proGective 9
Président de la Société Française de Prospective 10
1 HINES, Andy, and Peter Bishop, eds. Thinking about the Future : Guidelines for Strategic Foresight . 1st edition. Washington, DC : Social Technologies, 2007.
2. GOUX-BAUDIMENT, Fabienne, Jacques de Courson, and Ghislaine Soulet. Quiz pour conduire un exercice de prospective territoriale . Beauvais : La Documentation Française, 2008 (1 ère édition).
3. GIRI, Jacques. Du Tiers monde aux mondes émergents. Un demi-siècle d’aide au développement . Paris : Karthala, 2012.
4. SALL, Alioune. La Compétitivité future des économies africaines . Abidjan  : Paris  : Dakar : Karthala, 2000.
5. cf. Programme « prospective populaire urbaine » de l’ONG ENDA (Sénégal), http://base.d-p-h.info/fr/fiches/organisme/fiche-organisme-227.html
6. GOUX-BAUDIMENT, Fabienne. Donner du futur aux territoires  : Guide de prospective territoriale à l’usage des acteurs locaux . Lyon : Tec & Doc Distributio

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