Israéliens - palestiniens
249 pages
Français

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Israéliens - palestiniens , livre ebook

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Description

En Israël et Palestine, l'auteur a rencontré des femmes et des hommes de tous âges qui refusent les stéréotypes et le "prêt-à-penser" diffusés par certains leaders des deux côtés. Sans nier la complexité de la situation, ils affirment qu'avant tout il est nécessaire que les deux peuples apprennent à se connaître. Revisitant l'histoire contemporaine de la région, ils donnent des clefs pour construire un espace de paix.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2010
Nombre de lectures 73
EAN13 9782296713581
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Israéliens - Palestiniens
Libres paroles au-dessus du mur
Comprendre le Moyen-Orient
Collection dirigée par Jean-Paul Chagnollaud
Mohamed EL BATTIUI, La Gestion de l’eau au Moyen-Orient, 2010.
François SARINDAR, Lawrence d’Arabie. Thomas Edward, cet inconnu, 2010.
Marie-Thérèse OLIVER-SAIDI, Le Liban et la Syrie au miroir français (1946-1991), 2010.
André POUPART, Adaptation et immutabilité en droit musulman , 2010.
Mohammed GUENAD, Sayyid Qutb. Itinéraire d’un théoricien de l’islamisme politique, 2010.
Alireza MANAFZADEH, La construction identitaire en Iran, 2009.
Firouzeh NAHAVANDI (dir.), Mouvements islamistes et Politique , 2009.
Kazem Khalifé, Le Liban, phœnix à l’épreuve de l’échiquier géopolitique international (1950-2008), 2009.
Barah Mikaïl, La Syrie en cinquante mots clés, 2009.
Jean-Jacques LUTHI, Lire la presse d’expression française en Égypte, 1798-2008, 2009.
Aurélien TURC, Islamisme et Jeunesse palestinienne, 2009.
Christine MILLIMONO, La Secte des Assassins, XI e - XIII e siècles, 2009.
Jérémy SEBBANE, Pierre Mendès France et la question du Proche-Orient (1940-1982 ), 2009.
Rita CHEMALY, Le Printemps 2005 au Liban, 2009.
Anne-Lucie CHAIGNE-OUDIN, La France dans les jeux d’influence en Syrie et au Liban, (1940-1946), 2009.
May MAALOUF MONNEAU, Les Palestiniens de Jérusalem. L’action de Fayçal Husseini, 2009.
Mohamed ABDEL AZIM, Israël et ses deux murs. Les guerres ratées de Tsahal, 2008.
Aline B ALDINGER


Israéliens - Palestiniens

Libres paroles au-dessus du mur


Préface de Denis Charbit
Du même auteur


Petit guide des grandes religions en France , Liana Levi, 1998
Histoires de commencement du monde, Noviny 44, 2010


© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-13557-4
EAN : 9782296135574

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
PRÉFACE
Ce livre ne prétend pas retracer l’histoire touffue des mouvements israéliens et palestiniens pour la paix, pas plus qu’il ne vise à décrire le profil idéologique et social des militants qui participent des deux côtés de cette tendance. Il ne tente pas non plus d’établir une comparaison systématique entre les deux mouvements, leur nombre, leur discours, leur structuration et leur impact au sein de la société au sein de laquelle ils agissent. Ni recherche historique, ni entreprise sociologique, Libres paroles au-dessus du Mur est un recueil de témoignages réalisé à partir des entretiens qu’a effectués Aline Baldinger durant l’année 2009, au lendemain de l’opération israélienne à Gaza pour convaincre le lecteur et se convaincre elle-même qu’entre les nervis du Grand Israël et de la Grande Palestine d’une part, les timides, les cyniques et les indifférents d’autre part, il existe une sève féconde et active qui nourrit l’espoir de la coexistence et de la réconciliation entre les deux peuples. Aline Baldinger n’a pas souhaité interviewer les professionnels du dialogue israélo-palestinien - Avraham Burg, Yossi Beilin, Yasser Abed Rabbo ou Sari Nusseibeh, aussi généreuse et riche que soit leur détermination et leur personnalité ou encore des écrivains engagés rompus également au dialogue. Elle a délibérément choisi de rapporter les expériences des petits, des obscurs, des sans-grade de cette cause lumineuse. Elle a tendu son micro et prêté sa plume à ceux qui, après leur travail, ont choisi non de vaquer aux besoins de leur famille et à leurs propres loisirs, mais de prendre part à une activité vouée au rapprochement entre Juifs et Palestiniens. Son propos est d’une très grande simplicité : Les bâtisseurs de paix, « les tisseurs de paix » existent, je les ai rencontrés. Ecoutons-les. Ce sont des pionniers de la paix, des militants de la réconciliation israélo-palestinienne, les hussards noirs d’une cause qui ne peut que faire l’unanimité en Europe mais qui rencontre sur le terrain tant de réticences et tant de résistances, et pas seulement dans les sphères politiques ou armées. La grande vertu de l’auteur est de ne pas diriger la conversation mais de les laisser s’exprimer librement sur leur démarche. Elle les prend comme ils sont, les priant seulement de raconter leur histoire individuelle et collective, et surtout, le moment de leur prise de conscience, l’expérience clé qui a déclenché leur engagement au quotidien, l’instant décisif où, pour chacun d’entre eux, un jour tout a basculé.
C’est à l’école ou bien durant le service militaire ou encore lors d’une période de réserve, en lisant Hirbet Hizeh une nouvelle de S. Yizhar ou en observant le visage d’un enfant ou d’un vieillard palestinien qu’ils ont éprouvé que quelque chose n’allait pas dans leur façon de voir les choses, que l’ordre cachait du désordre, que la vérité officielle recélait bien des tabous, que l’idéal avait ses ratés, et le soleil sa part d’ombre. Le cas le plus saisissant est sans doute celui de Bouma : après avoir perdu son fils, puis, quelques jours plus tard, le meilleur ami de son fils qui s’est suicidé de chagrin, il est passé, comme il dit, "de l’autre côté".
Ce jour-là, Bouma, Claire, Nelly, Illiana, Amos ont vu Israël, leur pays, leur Etat, leur armée et leurs concitoyens autrement. Ils ont surtout vu et perçu autrement l’ennemi palestinien dont ils ont entendu le malheur passé et la souffrance présente au point qu’ils ne voulaient plus et pouvaient plus le considérer comme tel, apparaissant, dès lors et avant tout, comme une victime. Pour cette réelle empathie, pour l’accueil qu’ils font en eux à cette douleur dont ils assument la responsabilité sinon la culpabilité, ces militants de la paix méritent notre respect préalable. Ensuite, on pourra toujours discuter leur attitude, juger leur vision du conflit, critiquer leur aveuglement ou leur complaisance. Ils sont d’abord des pionniers qui s’aventurent là où la majorité de leurs concitoyens juifs préfèrent ne pas s’engager par méfiance, prudence ou inertie, ceux-là estimant, dans le meilleur des cas, que l’ennemi reste l’ennemi tant qu’un traité de paix dûment signé et respecté ne renverse pas officiellement la perspective.
Rabin excepté, il n’y a pas en Israël de martyr de la paix, et on ne croupit guère dans une geôle parce que l’on revendique deux États pour deux peuples. La paix n’est pas une idée subversive, quoiqu’on en dise. Elle souffre cependant d’apparaître aux yeux du grand nombre comme une utopie naïve et inadaptée à cet environnement où règnent la violence et la force et où ne survivent que ceux qui savent l’employer. Tout au plus jouiront de la paix nos arrière-petits enfants si toutefois oncle Sam et tante Europe daignent prendre les choses en main et l’imposent aux parties récalcitrantes.
S’ils ne sont donc pas pourchassés pour leurs idées, s’ils ne sont pas licenciés pour leur engagement militant, leur cause n’est pas sans prix personnel. Rompant avec la bonne conscience de leur famille, de leur entourage professionnel, de leur classe sociale, ils sont devenus des militants dans une société qui cultive le désinvestissement politique et public.
On est frappé cependant par l’absence de culture politique et idéologique de nombre d’entre eux : ils n’ont été à l’école d’aucun parti, ils ne connaissent guère les classiques du radicalisme d’hier et d’aujourd’hui et ne pratiquent pas le jargon conceptuel des intellectuels post-sionistes pas plus qu’ils n’ont leur sens de la provocation. Aucun d’eux ne parle de révolution permanente, de lutte des classes ou de libération nationale. Nombre d’entre eux caressent l’idée, somme toute, réformiste que tout est affaire d’éducation et de changement de mentalités.
Substituant aux délices empoisonnés du consensus le charme discret du dissensus, qui peut être tout aussi grisant, leur engagement s’accompagne d’une certaine mais réelle solitude - ce dont témoigne une des interlocutrices lorsqu’elle éprouve le malaise qui échoit à quiconque prétend "sortir du chemin de tout le monde". Il est vrai que cette solitude que leur imposent ceux qui s’indignent de leur audace, ils la recherchent et la cultivent égale

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