Japon et Russie :
270 pages
Français

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Description

Dès le début du 20e siècle, le Japon est entré en compétition avec la Russie. Après la capitulation du Japon en 1945, l'armée russe occupa les "Territoires du Nord", quatre îles les plus au sud des Îles Kouriles, et en expulsa les habitants japonais. Aujourd'hui encore il y a conflit entre les deux pays au sujet de ces "Territoires du Nord" que chacun considère comme un territoire national. Comment le Japon va-t-il pouvoir se sortir de cette impasse et enfin signer un traité de paix avec la Russie ?

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2011
Nombre de lectures 109
EAN13 9782296809611
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1350€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

JAPON ET RUSSIE : L’HISTOIRE D’UN CONFLIT DE FRONTIERE AUX ILES KOURILES
Recherches Asiatiques
Collection dirigée par Philippe Delalande
Dernières parutions
Guy BOIRON, La Grande Muraille de Chine. Histoire et évolution d’un symbole , 2011.
Prince Mangkra SOUVANNAPHOUMA, Laos. Autopsie d'une monarchie assassinée , 2010
Marguerite GUYON DE CHEMILLY, Asie du Sud-Est. La décolonisation britannique et française , 2010.
Joëlle WEEKS, Représentations européennes de l’Inde du XVIIe au XIXe siècle , 2009
Hélène PORTIER, Les missionnaires catholiques en Inde au XIXe siècle , 2009.
Denis HOCQUET, BHUTTO DU PAKISTAN , Vie et martyre d’un Combattant de la Liberté , 2009.
Michel PENSEREAU, Le Japon entre ouverture et repli à travers l’histoire , 2009.
Toan THACH, Histoire des Khmers ou l’odyssée du peuple cambodgien, 2009.
Stéphane GUILLAUME, La question du Tibet en droit international , 2008.
Yves LE JARIEL, Phan Boi Chau (1867-1940). Le nationalisme vietnamien avant Ho Chi Minh , 2008.
NÂRÂYANA, Le Hitopadesha . Recueil de contes de l’Inde ancienne , 2008.
Michel BOIVIN (dir.), Les ismaéliens d’Asie du sud , 2008.
Michel NAUMANN et Fabien CHARTIER, La Guerre d’indépendance de l’Inde 1857-1858 , 2008.
Cyril BERTHOD, La Partition du Bengale , 2008.
Jean-Marie THIEBAUD, La Présence française au Japon, du XVIe siècle à nos jours , 2008.
Ami-Jacques RAPIN, Opium et société dans le Laos précolonial et colonial , 2007.
Louis AUGUSTIN-JEAN et Florence PADOVANI (dir.), Hong Kong : économie, société, culture , 2007.
Gérard Gilles EPAIN, Indo-Chine, une histoire coloniale oubliée , 2007.
TAKEHARA YAMADA Yumiko
JAPON ET RUSSIE : L’HISTOIRE D’UN CONFLIT DE FRONTIERE AUX ILES KOURILES
© L'HARMATTAN, 2011
5-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-55025-4
EAN : 9782296550254
AVANT-PROPOS
Ce livre est issu d’une thèse présentée à l’université Paris IV fin 2008. Il a été actualisé jusqu’à fin 2010.
Soixante cinq ans après la Deuxième Guerre mondiale et vingt ans après la fin de la Guerre-Froide, le Japon et la Russie n’ont toujours pas pu trouver de solution à leur conflit territorial dans le sud des îles Kouriles. C’est ce que l’on appelle au Japon le «Problème des Territoires du Nord» : quatre îles qui depuis longtemps faisaient partie intégrante du territoire japonais et qui sont occupées depuis 1945 par les Russes. Le 1er novembre 2010, le président russe Dimitri Medvedev, lui-même, s’est rendu, sans prévenir le Japon, à Kunashiri, une de ces quatre îles. Longtemps refoulée, en 2010 la colère des Japonais s’est faite véhémente, aussi bien contre les Russes que contre leur gouvernement qui n’avait pu s’y opposer.
Les «problèmes des Territoires du Nord» sont connus, mais avec une connotation négative au Japon. En général, les chercheurs japonais en géopolitique qui désirent faire une thèse ou qui écrivent des articles, évitent ce sujet très complexe de politique aussi bien intérieure qu’internationale. Habitant depuis de nombreuses années hors du Japon, cela m’a permis une approche plus objective du sujet.
Pourquoi ces problèmes territoriaux avec la Russie ont-ils une telle connotation négative pour les Japonais ? D’où vient-elle et quel est le fond des choses ? Cette vision négative n’a-t-elle pas occulté la vérité ? À vrai dire, quand je me suis posée ces questions, je ne savais pas grand-chose sur ce sujet, mais j’ai pensé que c’était une bonne occasion de tenter de mieux faire connaître aux Français le Japon et les Japonais. J’ai pu m’apercevoir combien le Japon et les Japonais ne sont pas vraiment connus dans les pays occidentaux.
Même les Français ne nous connaissent pas bien quand on s’écarte des sujets habituels, comme les arts, le cinéma, la littérature, etc. et cela malgré les bonnes relations entretenues depuis longtemps entre les deux pays, en particulier grâce à de nombreux échanges. Dans la vie quotidienne je rencontre des gens qui ont sur le Japon des idées stéréotypées et s’en font une image caricaturale. Pourquoi le Japon et les Japonais sont-ils si mal connus malgré leur importance sur le plan international ? Il n’y a que peu de contacts humains directs entre les Japonais et les Occidentaux. Il y a le problème de la langue et des idéogrammes.
Je pense aussi qu’il y a un manque d’informations directes, réelles et objectives de la part du Japon lui-même. On est donc obligé de modifier sa façon de présenter et d’analyser les documents japonais quand on les expose à des Occidentaux.
Je suis moi-même originaire d’une région frontalière. Je suis née dans une petite île (une île du groupe Amami), Tokunoshima, au nord de l’île d’Okinawa, dans la région de Ryûkyû. Cette île, qui est de même culture qu’Okinawa, a été à l’époque d’Edo alternativement intégrée dans le Ryûkyû indépendant ou dans le fief japonais de Satsuma (département actuel de Kagoshima). Après avoir été occupée par les États-Unis, comme une partie de Ryûkyû, après la Deuxième Guerre mondiale, cette île, comme l’ensemble du groupe Amami, a été restituée au Japon en 1953, avant Okinawa. Elle est devenue une partie de la région de Kagoshima. En fait la restitution du groupe Amami fut une concession stratégique des Etats-Unis, car cette mesure ne visait qu’à renforcer l’occupation américaine d’Okinawa.
Pendant mon enfance, je ressentais vaguement les problèmes dus à la situation de notre île : pourquoi était st-on puni quand on parle la langue de Ryûkyû à l’école ? Pourquoi dans les manuels scolaires, les images sur les quatre saisons, sur l’agriculture, sur les fêtes et les coutumes, n’étaient pas les mêmes que celles de chez nous ? … Je comprends donc les habitants des régions frontalières. J’ai constaté que certains problèmes étaient communs dans le nord et dans le sud du Japon.
Pour mes recherches, je suis allée deux fois à Hokkaidô, surtout à Nemuro, les réfugiés que j’ai rencontrés étaient âgés mais ils croyaient vraiment que les quatre îles étaient encore à eux, qu’elles étaient toujours territoire japonais. Ils participaient activement aux mouvements de restitution des Territoires du Nord.
En effet, après la guerre, diverses organisations s’étaient constituées pour essayer de résoudre ce problème. Ces efforts persévérants me rendent modeste.
À Nemuro j’ai vu aussi des Russes très sympathiques. J’ai remarqué, que les personnes qui subirent les affres de la guerre ne racontent pas facilement leurs souffrances, ils parlent plutôt des bons souvenirs de l’époque et de l’avenir de la génération suivante. Pour eux la guerre n’est encore pas terminée.
La dernière raison pour traiter ce sujet était pour moi le défi que cela représentait. La langue française n’est pas ma langue maternelle, je me suis demandé : « Est-il vraiment possible de traiter un sujet si complexe, dans une langue étrangère apprise si tard ? » En fait c’était particulièrement difficile, car, en même temps que mon travail sur le Japon et la Russie1, je perfectionnais non seulement la langue écrite mais aussi ma culture française, car la langue est un reflet de la culture du pays. J’y ai également découvert des avantages : il m’était impossible d’écrire en français des phrases ambiguës. Si ma pensée n’était pas précise et claire, j’aurais pu l’exprimer en japonais mais cela m’était impossible en français ! J’étais donc obligée d’étudier les documents en profondeur, jusqu’à pouvoir lire entre les lignes. De plus je me suis efforcée de traduire dans un français le plus clair possible toutes les nuances complexes de la pensée japonaise. Ce qui était important pour moi était de dire ce que mon expérience personnelle ainsi que le résultat de mes recherches m’ont appris, particulièrement les paroles et les sentiments des personnes qui habitent aux frontières et qui, jusqu’à aujourd’hui, n’ont pas été publiés à l’extérieur du Japon.
Je remercie le professeur Paul de Deckker de l’université de la Nouvelle-Calédonie, qui m’a soutenue et conseillée to

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