L École au chevet de la République
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Description

Face aux inégalités scolaires et pour tous ceux qui, depuis trop longtemps, sont sur le banc de touche, ils se mobilisent. Politiques, chercheurs, enseignants, proviseurs, acteurs de la société civile témoignent et partagent leurs solutions. Ils s'engagent pour la démocratisation scolaire, vous offrant trente regards à discuter. Notre pays est riche d'atouts considérables ; l'ascenseur social peut être réparé. Ensemble, faisons de l'égalité des chances une réalité pour chacun. Xavier Bertrand, Patrick Bloche, Nathalie Bulletin, Nathalie Chomarat, Alain Chrétien, Yves Daniel, Constance De Ayala, Angélique Del Rey, François Dubet, Marie Duru-Bellat, Luc Ferry, Yann Forestier, Dominique Glasman, Véronique Guinaudeau, Bernard Hugonnier, Yves Jégo, Alain Juppé, Nathalie Kosciusko-Morizet, Jérôme Krop, Denis Laforgue, Jean-Christophe Lagarde, Paul Lejeune, Martine Martinel, Pierre Merle, Jean-Pierre Minaudier, Robin Reda, Nicolas Sarkozy, Jean-Pierre Sueur, Élise Tenret, Jean-Louis Touraine, Frédéric Worms.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 18 mars 2016
Nombre de lectures 1
EAN13 9782342047905
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0026€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L'École au chevet de la République
Association l'Ecole républicaine
Connaissances & Savoirs

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Connaissances & Savoirs
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
L'École au chevet de la République
 
 
 
Remerciements  à  Mina Duk pour son aide graphique.
 
 
 
 
À tous les enfants au destin déjà tracé.
 
 
 
Préface
 
 
 
Le débat sur l’école qui anime l’espace public depuis une dizaine d’années, au gré d’annonces ambitieuses et de réformes partielles, se fonde sur un diagnostic partagé. Lourde d’incohérences, l’école se montre incapable d’assurer les missions qu’on lui a confiées : remédier aux inégalités qui paralysent la mobilité sociale, contrebalancer la reproduction des classes par le principe du mérite, donner à chaque enfant une chance égale de réussite et d’intégration, amoindrir les écarts d’éducation qui cantonnent encore dans l’illettrisme 7 % de la population adulte, répondre efficacement au chômage, irréductible chez les jeunes, et essentiellement les non-diplômés, dont 48 % ne trouvent pas d’emploi trois ans après leur sortie du système scolaire.
Non seulement inefficace dans sa lutte contre la reproduction sociale, l’école amplifie les inégalités, laissant une partie de la jeunesse démunie face au marché du travail et isolée dans la société. Ainsi, lorsque près de sept enfants de cadres sur dix accèdent à des fonctions d’encadrement, sept enfants d’ouvriers sur dix assurent des fonctions d’exécution.
Ce diagnostic collectif s’accompagne de la conviction que l’école reste une institution centrale, grâce à laquelle nous pouvons atteindre notre rêve républicain d’égalité.
Nous partageons le sentiment que République et école ne sont pas dissociables. Alors, si nous voyons en elle un moyen de répondre à la crise qui touche notre société, ses échecs et ses incertitudes nous sont insupportables. Comment expliquer autrement que par nos espoirs déçus la vigueur du débat actuel ?
Notre projet est de contribuer à ce débat. Étudiants aux parcours divers, ayant fait association en 2014 sous le nom de « l’école républicaine », une ambition nous unit : participer au renouvellement d’une école dont nous mesurons, avec le temps, ce qu’elle nous a apporté. Tous issus de cette école qui nous a éduqués, formés, construits et animés, nous offrons le résultat de douze mois d’un travail de collecte d’idées auprès d’un certain nombre de chercheurs, d’hommes et de femmes de la scène politique française et d’acteurs issus de la société civile, sur la question de l’égalité des chances. Ils nous fournissent, ensemble, un panorama éclairant des constats et propositions actuels à prendre en compte pour la refonte de l’école, dans une perspective de justice véritable. Par la confrontation des divergences d’opinions, cet ouvrage propose une réflexion collective et transpartisane.
En 2014, les événements autour de la suppression de la bourse au mérite – délivrée aux bacheliers aux faibles revenus détenteurs d’une mention « Très bien » –, initiée par la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche alors en poste, Geneviève Fioraso, ont actualisé la question de la promotion des efforts scolaires des plus démunis par la récompense et l’allocation d’un budget d’études. Un certain nombre d’étudiants se sont rassemblés en un collectif opposé à cette suppression – « Touche pas à ma bourse, je la mérite ! » –, faisant valoir la légitimité de cette aide financière, indispensable à leurs études, eu égard à leurs faibles revenus. Nombreux ont été les étudiants frappés par l’incohérence des réponses politiques et par la confusion des arguments, avancés sous couvert d’une « justice sociale » ou d’une « méritocratie » qu’ils ne comprenaient pas.
Ces événements ont révélé l’absence de consensus sur l’égalité des chances à l’école. Divers paradigmes de pensée et d’action s’opposent : les uns et les autres s’accusent mutuellement de « méritocrates » ou d’« égalitaristes », fustigeant un « nivellement par le bas » ou encore l’« élitisme », invoquant tantôt la « méritocratie », tantôt la « justice sociale ». Prenant acte de ces divergences, notre projet veut faire vivre ce débat, et procède d’une prise de conscience : pour réformer l’école, il faut se concentrer avant tout sur la question du juste. Il y a urgence à redéfinir les valeurs attachées à l’école de la République, qui doivent guider son développement. Nous souhaitons ainsi compenser un désert médiatique inquiétant. En effet, l’absence étonnante de débats sur la confrontation des valeurs méritocratiques et égalitaristes, sous une apparence de consensus, révèle en vérité un flou politique transpartisan complet sur le sujet.
Cette notion d’égalité des chances, hautement polémique, sera ici discutée en cinq moments. En premier lieu, nous apporterons au débat une clarification à la fois conceptuelle et historique. Identifier les problèmes induits par la confrontation entre l’égalité des chances et l’idéal de justice sociale, et évoquer la filiation et l’expérience historiques de l’égalité des chances, sont nécessaires pour comprendre les implications, parfois négatives, d’un système scolaire purement méritocratique.
Se pose alors le problème de la mise en œuvre de l’égalité des chances, notamment sur la place à accorder au mérite. S’affrontent diverses visions de l’égalité, procédant de logiques variées.
Face à la confrontation des paradigmes, nous aborderons la question des pratiques favorisant l’égalité des chances à adopter à l’école, mais aussi dans l’environ­nement parascolaire.
Les réformes, mesures et projets animés d’une volonté de justice sociale attisent cependant les critiques, qui sont autant de nouvelles propositions pour relancer la démocratisation scolaire.
L’égalité des chances est un concept à refonder sans cesse, du fait qu’il soit remis en cause chaque fois que son application pratique se heurte à de nouvelles difficultés. Il appelle à développer des alternatives, à renouveler les propositions, à innover, dans une logique constante d’adapta­tion de l’école aux inégalités qu’elle voit émerger, vers un progrès social.
« Que promeut l’école ? », « à qui donne-t-elle sa chance et dans quelles conditions ? », « quelle justice sociale la République française défend-elle à travers son modèle scolaire ? », « peut-on parler d’un droit au savoir ? », « l’égalité vaut-elle équité ? », ou encore « le mérite peut-il tout justifier ? » sont autant de questions face auxquelles les contributions recueillies dans cet ouvrage proposent idées et solutions. Le choix des propos retenus n’est pas exhaustif ; la présente édition reprend l’ensemble des contributions reçues à ce jour, permettant de dresser un panorama le plus large possible des opinions sur le sujet.
Toutefois, à compter de ce jour, toute contribution d’initiative privée souhaitant être ajoutée au projet sera examinée et pourra être ajoutée sur le site internet de l’association ( www.ecolerepublicaine.com ).
Bonne lecture !
 
Antoine Vermorel, coordinateur général de l’école républicaine
avec Morgane Delorme, Anne-Laure Fabre, Anne-Élise Guilbert-Tetart
et Juliette d’Angelo, Vincent Galibert, Louis Bedessem-Porte, Thibault Lavaud, Marianne Billard, Julie Pereira, Loïc Beuvant, Tristan Bjalon, Loïc Roger, Jan Bediat, Alice Best, Ariane Lathuile, Christopher Rigollet, Romain Donné, Juliet Uraz, Lise Coniel, Élise Coblentz, Aleksandra Tolmats.
 
 
 
Propos introductif
 
 
 
L’article 6 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen fait état des deux principes essentiels à l’école de la République : « Tous les citoyens étant égaux à ses yeux sont également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leur capacité, et sans autre distinction que celle de leurs vertus et de leurs talents. »
 
Selon un sondage récemment mené par OpinionWay, 85 % des parents d’élèves souhaitent une réforme de l’école. Partant de ce constat, il est évident que l’école actuelle ne parvient pas à répondre aux attentes de ses bénéficiaires. L’école déçoit. À examiner de plus près les procédures existantes, elle apparaît comme un « ascenseur social » assez décevant. Depuis les années 1950, l’allongement des études s’est pourtant généralisé : si 5 % d’une classe d’âge accédait alors au baccalauréat, on compte aujourd’hui 69 % pour la même classe d’âge. Toutefois, pour reprendre une distinction de l’historien Antoine Prost, si l’on constate une démocratisation « quantitative » de l’école, y compris à l’université, il semble que celle-ci ne se soit pas doublée d’une démocratisation « qualitative », censée rétribuer les mérites indépendamment des origines sociales. Dans la France d’aujourd’hui, ce sont près de sept enfants de cadres sur dix qui accèdent à des fonctions d’encadrement, tandis que sept enfants d’ouvriers sur dix sont cantonnés à des fonctions d’exécution. En d’autres termes, les inégalités sociales n’ont pas été éradiquées ; elles se sont simplement déplacées en raison du jeu des filières et de l’allongement des études, sans oublier les effets pervers de la carte scolaire. Nombreux sont les reproches adressés à une école qui tendrait davantage à reproduire les inégalités sociales plutôt qu’à fournir les outils permettant de les déjouer.
 
Pourtant, les initiatives de réformes ne sont pas en manque depuis le milieu des années 1970. Le Secrétariat de l’OCDE, dans une note de travail publiée en juillet 2015 – « France, vers un système d’éducation plus inclusif ? » –, observe que les inég

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