La confession d un détenu
212 pages
Français

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La confession d'un détenu , livre ebook

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Description

Il y a en France des milliers de détenus. Des visiteurs de prisons. Des juges, des avocats, des greffiers, des éducateurs. Et des gens voulant savoir ce qu’est l'univers carcéral ; l'Ancien Régime ! C'est à eux que Joseph Leibe adresse son livre, l'essai témoignage. Car, si sa vie tourmentée lui a donné tout le poids de l'expérience, la détention lui apporta le temps de la méditation. C'est un récit touchant, simple et direct. Mais qui sommes-nous, tous ? L'être humain se vaut. Il diffère par l'instruction, la culture, l'intelligence, la puissance matérielle, et quoi d'autre ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 17 juin 2013
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332560728
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright




Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-56070-4

© Edilivre, 2013
Moi, Joseph.

Mon ex-fiancée, Ghiloue.


Notre baraque américaine.

De gauche à droite, mon neveu Alain, moi Joseph, mon frère adoptif et ma nièce Christiane !


Moi, Joseph avec mes camarades, jour de mon stage de soudeur.

De gauche à droite, ma nièce Anita, ma mère, mon frère Sylvain, ma belle-sœur Colette, et mon frère Henri !


De gauche à droite, mon frère Robert, ma nièce Janine et moi Joseph !

Ma sœur Violette de Marseille.


Ma belle-sœur Colette et, ma nièce Janine.

Mon frère adoptif Romain.


Mon père Henri était Communiste.

La fiancée de mon frère Sylvain.


Une autre belle-sœur, et mon frère Robert, jour de leur mariage.

Ma sœur Léonie.
Souffrance
Souffrance, cheveux blancs, yeux rougis, larmes qui coulent facilement ; qu’ai-je fait ?
Dos courbé, jambes fragiles. Le cœur sur la main, tendre sourire, tout s’efface. Une bonne parole et tout est parti, comme avant. La main tendue, on attend. Ivresse de vivre, douceur du sacrifice.
Doux, oui, doux comme la chaleur du soleil : c’est ainsi que je caresse mon passé, sans trop ouvrir mes plaies. J’y pense. Comme c’est flou dans le rêve. Bercé par mes espoirs, j’endors mes peines.
Deux êtres qui s’aiment, des vieillards qui vont bras dessus, bras dessous, sans un mot.
Comme c’est beau, l’éternité. Une caresse de vent doux qu’on laisse faire. Un oiseau qui s’envole, qui siffle. Un rire qu’on entend, l’eau qui clapote. Le soleil qui se couche, et encore, un regard doux de notre femme, c’est réconfortant, apaisant.
Je demande à vivre, je le veux, j’ai envie de le crier !
En partant
Que de pleurs, de cris ; elle part. Enfermé dans mon silence, je l’accompagne dans ma pensée. Reviendra-t-elle ?
Je marche, je marche, la tête me tourne, l’image ne peut se défaire, je l’aime. Peux-tu me pardonner, dis ? Tu sais, plus tard, je veux bien faire ce que tu me demanderas, oui, je te le promets, je te le jure. Mon cœur pleure, mais tu ne peux pas le voir, c’est pour ça que tu crois que je ne t’aime pas.
Je te fais mal, je ne voulais pas. Dis, tu me crois ? Ma main te caresse, ta joue mouillée, tiède. Je reste là devant toi, à te regarder, à partager ta peine, notre peine.
Caresse
Parfois, tu prends la photo. Combien de temps restes-tu devant elle ? Le regard fixe, tu voudrais lui dire tant de bonté, tu veux lui montrer que tu as un cœur, et, par moments, tu détournes la tête, ton cœur te fait mal. Tu aimes l’obscurité pour qu’on ne te voie pas, qu’on ne voie pas tes larmes.
Jour de parloir
Viendra-t-elle ? Je l’attends, et toujours j’ai peur. Je me fais beau : il faut que je lui plaise.
J’écoute ; envoyez la trente-trois, la quarante-quatre… Parfois le gardien vient ouvrir la porte et alors j’hésite, je crois que c’est pour autre chose. Mais non, c’est pour moi, pour le parloir.
J’attends, je regarde. Puis juste derrière quelqu’un : oui c’est elle. N’empêche son sourire ; elle doit souffrir. J’écoute, mais je ne suis pas là.
Oh, combien d’attentes ; dehors dans le froid, tu attends et pourtant, rien ne pourra te faire changer d’avis, non, rien au monde.
« L’air doux, un soleil pâle, un sourire, des gens qui passent à côté de nous. Assis dans ce lieu que vous aimez le plus, devant la merveille des choses, cela il faut le digérer au ralenti, aussi je voulais que ces bonnes choses durent, mais hélas… » Et pourtant, le bonheur n’est pas loin.
Drogues
Jeune, toi qui t’évades dans un monde doux, tu voudrais bien partager, donner ce que tu as dans le cœur. Donner, parce que tu as envie d’être aimé, d’être caressé. Comme tu voudrais communiquer ta peine ; pauvresse de l’abandon !
Tu es, tu voudrais, on ne te comprend pas. Sois patient et tu seras aimé. Et je te dis que c’est la véritable drogue !
Méditation
À le toucher, le lit me fut d’une extraordinaire douceur. Je ne sentis même pas que je m’y enfonçai, comme un astronaute endormi en apesanteur.
L’esprit reste dans un constant et primaire brouillard, qui ne se dissipe jamais.
La vie ? Pour celui qui sent, d’un tel degré d’intensité en profondeur ; celui-ci est un éternel jouisseur.
Je vous laisse comme je suis et, laissez-moi comme vous soyez.
Je m’interroge sur le passé, mais aussi sur le futur : c’est par eux deux que j’arrive à vivre le présent.
L’infiltration dans le cercle est trop néfaste.
La méditation ? Elle est la plus belle chose pour ceux qui veulent comprendre : ainsi prend-on du temps pour vivre, car vivre, c’est aussi quand nous savons que nous vivons.
Cela fait quatre ans que je m’agrippe à la bouée de sauvetage et que je respire comme un poisson hors de l’eau. Ce que je souhaite, c’est accéder à l’université et y faire des études prolongées. Ouvrez-moi les portes.
Délivrance !
Auguste personnage,
Que m’as-tu apporté ?
Oh ! Ne serait-ce que la clarté !
La connaissance de soi-même
Enfin la délivrance !
Que te dois-je, âme sacrée ?
Oui, je te lirai.
Je ne t’ai point sous-estimé
Comme tant d’autres
Jeté dans un coin.
Je t’honore !


J’écris ce livre pour me défouler, pour me démontrer à moi-même et aux autres que je n’ai pas à me justifier. Et qu’en aucun cas, je ne verse dans le sociopolitique. Je vis dans un pays libre, j’écris pour la liberté.
C’est avec mes parcelles de connaissance, par la progression constante de l’instruction, par la littérature, par la psychologie, par ma soif de progresser dans le savoir et dans la culture que j’ai façonné cet ouvrage. Je ne voudrais rien démontrer aux lecteurs. Oh non, j’écris simplement parce que j’aime.


J’écris, parce que je dois écrire
Dans ce livre je ne veux ressembler à personne, mais comme je ressemble à ces enfants perdus.
Avec une profonde pensée
Pour mes parents qui me restent
À eux je témoigne
Mon éternelle pensée
À mes amis, à mes connaissances
Aux hommes de bonne volonté
À celle qui fut…
Première partie Mon enfance
– Qui es-tu, toi qui te cherches ?
– Toi qui me quittes si brutalement.
– Je m’interroge, et je suis adulte.
Aussitôt que je fus dehors, à peine dans la rue, ma respiration fut coupée par un vent glacial, sec, venant de l’Est. Je fis le mouvement machinal de remonter mon cache-nez. Personne autour de moi. D’un pas rapide je parcourus quelques centaines de mètres. Cela remonte à loin ; je crois que c’est dans ma jeunesse… Quel âge avais-je ? 7 ans, 9 ans, je ne sais plus.
Cette jeunesse, hélas, qui me quitte si brutalement.
« Reviens, c’est là que j’étais heureux. »
Je vois ces peupliers, qui, par le souffle du vent, font des mouvements de va-et-vient, comme une vieille dame qui se dandine ou comme des gens joyeux qui, entraînés par une mélodie, se balancent d’un côté à l’autre ?
« Peuplier, tu agonises aussi bien qu’un être humain. Vois-tu, j’entends tes cris plaintifs. Ou veux-tu seulement encore passer une saison ?
Que portes-tu sur tes branches, un lourd passé de bonheur ou de malheur, ou encore une année de plus ? En hiver, tu es comme les hommes ; sombre, triste, dénudé : tu t’enfermes. En été, tu manifestes ta joie, tu es comme l’oiseau aussi léger qu’une plume, te voilà gai, heureux, tu revis à nouveau. »
Et toi, le père saule, l’hiver ne t’a pas épargné. Où pourrais-tu te réfugier maintenant ? Te voilà refroidi, tu grelottes. Tu es recouvert d’une légère pellicule de glace, qui pénètre jusqu’au fond de toi-même, où est ton manteau ? Recouvre-toi, tu meurs. Ta digne parure un peu lourde ploie sous les années. Flegmatique, tu incarnes la sagesse.
En été, tu es touffu, les feuilles cachent ta carcasse maigre, mais aussi résistante que le bambou. Que portes-tu dans ton cœur ? L’affection, te voilà bien entouré de créatures, que protèges-tu ? Ta famille les oiseaux.
Combien de fois ai-je vu ces plaines, entourées d’étranges créatures, fascinantes. Tu te montres bien galante cet été.
Je vagabondais avec une souplesse étonnante, gracieuse ; je courais parmi les papillons, sans aucune fatigue. J’étais leur ami, inondé de bonheur, recherche de gaieté inassouvie. Je regardais devant moi l’herbe verte, comme seule la nature peut la reproduire. Je voyais par moment – et je devais bien regarder de peur de me tromper – des vagues d’herbes qu’un léger vent faisait mouvoir, d’un va-et-vient. Il y avait même des oiseaux qui se posaient dans cette herbe sauvage ; mais craintifs, et toujours aux aguets à cause de ces vagues, ils devaient se dire : ce sont nos frères. Ou peut-être ne comprenaient-ils rien à ce phénomène. Parfois, mais c’était rare, je voyais une cigogne, imposante sur ses deux tiges, à vouloir me dire : « Vous osez fouler mon domaine la terre, allez ! Ouste, hors de là, vous ne voyez donc pas que je dois nourrir tant de bouches et que ma maigre constitution m’oblige à penser d’abord. » Je voulais la toucher, mais à peine ma main l’avait-elle effleurée, que d’un brusque saut elle s’envolait et prenait de l’altitude. Le soleil m’éblouissait, les larmes coulaient sur mes joues. Le cœur battant, je devais baisser la tête ; c’était comme dans un rêve.
Chaque matin quand je me levais, c’était une journée de bonheur, de gaieté, pleine de bonnes choses. Chaque petit insecte avait son importance, j’étais partout et nulle part. Le matin, souvent, je sortais encore endormi, après une nuit pleine de rêves comme seul l’enfant est capable d’en faire. Parfois aussi, j’allais en forêt avec quelque connaissance. Nous nous prenions pour Tarzan, jouant avec les lianes qui pendaient aux grands arbres. Souvent, elles cassaient, et nous nous retrouvions à terre, tout joyeux, et pleins de vie. J’explorais les touffes, j’étais là, je fouillais, je grimpais aux arbres avec une tell

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