La création de l Euro
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Description

De 1988 à 1998, pendant une décennie, le débat européen s’est concentré sur la création et la mise en place de l’Union économique et monétaire, avec une monnaie unique : l’euro. Longtemps cette ambition ancienne parut hors de portée. La faiblesse du système monétaire précédent, le contexte international et la volonté politique ont néanmoins permis d’aboutir. Les décisions prises à cette époque exercent leur influence aujourd’hui dans notre vie quotidienne. Établir ce que disaient les acteurs, ce qu’ils pensaient peut-être, ce qu’ils espéraient, ce qu’ils ont dit depuis, mérite notre intérêt.

Philippe de Schoutheete, diplomate belge, a été ambassadeur à Madrid, directeur général de la politique au ministère des Affaires étrangères puis représentant permanent auprès de l’Union européenne de 1987 à 1997. Il a participé à la rédaction du Rapport Tindemans, à la négociation de l’Acte unique et des Traités de Maastricht et d’Amsterdam. Il a été professeur à l’Université catholique de Louvain et au Collège d’Europe à Natolin. Il est membre de l’Académie royale de Belgique.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9782803105335
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LA CRÉATION DE L’EURO
Philippe de Schoutheete
La création de l'Euro
Préface de Philippe Maystadt
Académie royale de Belgique
rue Ducale, 1 - 1000 Bruxelles, Belgique
www.academieroyale.be
Informations concernant la version numérique
ISBN : 978-2-8031-0533-5

© 2016, Académie royale de Belgique
Collection L’Académie en poche
Sous la responsabilité académique de Véronique Dehant
Volume 73
Diffusion
Académie royale de Belgique
www.academie-editions.be
Crédits
Conception et réalisation : Laurent Hansen, Académie royale de Belgique
Illustration de couverture : © Roman Sigaev
Publié en collaboration avec
Bebooks - Editions numériques
Quai Bonaparte, 1 (boîte 11) - 4020 Liège (Belgique)
info@bebooks.be
www.bebooks.be

Informations concernant la version numérique
ISBN 978-2-87569-211-5

A propos
Bebooks est une maison d’édition contemporaine, intégrant l’ensemble des supports et canaux dans ses projets éditoriaux. Exclusivement numérique, elle propose des ouvrages pour la plupart des liseuses, ainsi que des versions imprimées à la demande.
Préface
Au moment où, suite à la crise grecque, les « anti-euro » traditionnels redonnent de la voix et de nouveaux « abolitionnistes » se font entendre, il n’est pas inutile de rappeler pourquoi on a voulu créer l’euro, quel processus y a conduit, quelles étaient les attentes à l’époque, dans quelle mesure le Traité de Maastricht y répond. Comme souvent, connaître l’histoire permet de mieux comprendre le présent. Tel est le but de ce livre de Philippe de Schoutheete.
L’auteur est un témoin privilégié. Comme représentant permanent de la Belgique auprès de l’Union européenne, il a suivi de près tout le processus, depuis la décision de créer le Comité Delors en 1988 jusqu’à la signature du Traité de Maastricht en 1992. Il a eu accès à tous les documents préparatoires, il a assisté à toutes les discussions sur le projet de traité, il a parlé avec les principaux acteurs. En bonne complicité avec mes collaborateurs, Grégoire Brouhns et Bernard Snoy, il a lui-même joué un rôle discret mais précieux, suggérant des pistes de compromis sur les points les plus délicats. Aujourd’hui encore, s’appuyant sur une expérience professionnelle exceptionnelle et sur une connaissance sans égale des affaires européennes, Philippe de Schoutheete reste un des observateurs les plus perspicaces de l’évolution de notre continent et apporte une contribution significative à la réflexion commune, notamment au sein de « Notre Europe » (Institut Jacques Delors).
Le parcours proposé dans ce livre part logiquement des « antécédents », nous conduit au tournant qu’imprima le Conseil européen d’Hanovre en 1988, nous fait redécouvrir cette pièce essentielle que fut le Rapport Delors 1 , nous amène au cœur de la négociation du Traité de Maastricht, donne un éclairage sur « la face cachée » de ce Traité et se termine par quelques réflexions particulièrement pertinentes sur les difficultés soulevées au cours de sa mise en œuvre.
La monnaie unique est d’abord un choix politique et, du coup, un formidable pari économique. Réunir un ensemble de pays, par l’histoire très divers, pour leur donner une monnaie unique en fonction des seuls critères du Traité de Maastricht, c’était parier que, sous la pression des marchés, les économies de la zone euro allaient converger spontanément. On sait qu’il n’en a rien été. Certes, le désir de devenir membre de la zone euro a conduit à une forte convergence nominale dans la période précédant le lancement de l’euro. Ce fut particulièrement vrai pour l’inflation, plusieurs pays faisant un effort remarquable pour ramener leur taux d’inflation à un niveau proche des meilleurs. Mais, une fois entrés dans l’euro, trop de gouvernements ont oublié l’objectif de convergence ; les marchés financiers ont été aveugles, ramenant les écarts de taux d’intérêt à un niveau proche de zéro alors que les divergences s’accroissaient ; les autorités européennes ont manqué de lucidité ou de détermination. D’où cet aveu des « présidents » ( Juncker, Tusk, Dijsselbloem et Draghi) dans leur « Note analytique » du 12 février 2015 : « Bien que plusieurs parties prenantes au niveau européen aient attiré l’attention sur ces évolutions, le cadre de gouvernance de l’époque ne permettait pas une détection ni une correction systématique des déséquilibres et ne pouvait donc empêcher leur accumulation. » Ces divergences croissantes ont créé des difficultés non seulement pour les pays qui connaissaient ces déséquilibres mais, finalement, pour l’ensemble de la zone euro.
Si nous sommes (provisoirement) sortis de cette crise, c’est parce que, pour éviter son écroulement, les chefs d’État et de gouvernement ont finalement apporté des réparations d’urgence à la maison UEM : mise en place d’un filet de sécurité, le Mécanisme européen de stabilité ; extension de la surveillance par la création d’une nouvelle procédure sur les déséquilibres macroéconomiques ; révision du Pacte de stabilité pour le rendre à la fois plus flexible et plus crédible ; renforcement des pouvoirs d’Eurostat qui peut désormais effectuer des contrôles sur place ; instauration du « semestre européen » dans le cadre duquel chaque État doit soumettre son projet de budget pour l’année suivante ; lancement de l’Union bancaire avec une supervision bancaire unique et des modalités harmonisées de résolution des crises bancaires… En adoptant (tardivement) ces réformes, les chefs d’État et de gouvernement ont confirmé la justesse de la citation du Professeur Barry Eichengreen qui clôture ce livre. Mais la construction n’est pas pour autant achevée. Dans un livre récent 2 , j’ai indiqué quelles étaient les autres réparations qui restent nécessaires. Si nous voulons un pouvoir de la zone euro qui soit clairement limité, mais suffisamment fort et démocratique pour être efficace, d’autres transferts de compétences et d’autres réformes institutionnelles sont indispensables : une « capacité budgétaire » de la zone euro pour aider à absorber les chocs asymétriques, un mécanisme de traitement collectif d’une partie des dettes souveraines, un système d’assurance mutuelle des dépôts bancaires, un président à temps plein de l’Eurogroupe qui serait le ministre des finances de la zone euro, une Commission de la zone euro au sein du Parlement européen devant laquelle il serait responsable…
Toutefois, les opinions publiques ne sont pas préparées à des changements d’une telle ampleur. Le livre de Philippe de Schoutheete peut contribuer à cette préparation, notamment parce qu’il rappelle l’essence même du projet de création de l’euro : « un système monétaire qui soit plus stable, plus équilibré dans le jeu du pouvoir et plus solide dans le monde. » Si nous partageons la conviction si bien exprimée par l’auteur que ce projet garde toute sa pertinence, achevons de le construire.
Philippe Maystadt, Membre de l’Académie royale de Belgique
« En réalité, l’Europe s’est jouée au croisement de la volonté, de la nécessité et de la contrainte extérieure. »
Jacques Delors : Discours à l’Académie royale de Belgique le 6 mai 2013
Fixer la date de naissance d’un processus historique relève de l’arbitraire. Pour ma part, la date de naissance de l’euro est le 27 juin 1988. C’était à Hanovre. Le soir de ce jour-là, Jacques Delors, président de la Commission, a proposé aux chefs de gouvernement de la Communauté européenne de créer, sous sa présidence, un comité chargé d’étudier et de proposer les étapes vers une union économique et monétaire.
Représentant permanent de la Belgique auprès de la Communauté, j’avais, comme d’habitude, préparé la veille une note pour le Premier ministre, Wilfried Martens, détaillant l’ordre du jour du Conseil européen. Je signalais la portée de la proposition attendue, sur laquelle l’entourage de Delors s’était montré assez discret. Je présumais que la Belgique allait soutenir cette proposition, puisque notre pays avait toujours défendu l’idée d’une union é

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