La Fracture
28 pages
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Description

Ce livre se veut un rappel. Un rappel que la politique menée par Pierre-Christophe Baguet et son équipe n’est pas, contrairement à ce que veut faire croire la majorité municipale, une politique exemplaire ; que, si la ville de Boulogne-Billancourt est aujourd’hui une ville globalement tranquille, cette politique a un impact négatif considérable sur certains quartiers et certaines catégories de personnes.


Cet essai est divisé en deux parties : la première, sur la fracture politique et sociale qui fragmente la ville de Boulogne-Billancourt. À travers divers sujets, tels que le logement, l’environnement et la question des mobilités, ou encore celle des services publics ou celle de la santé, l’auteur dénonce de très profondes inégalités régnant dans la ville et remarque que la politique menée actuellement ne fait que les accentuer.


La deuxième partie montre dans quelle mesure cette fracture se retrouve sur le plan électoral. Alors que les élections municipales ont eu lieu au mois de mars dernier, certains quartiers, ceux qui souffrent le plus de la politique menée par l’équipe municipale actuelle, ont clairement exprimé leur rejet de celle-ci dans les urnes.



Préface d’Isabelle Goïtia

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 juin 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782381531212
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La Fracture
Boulogne-Billancourt, une ville divisée
 
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à la demande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.
Raphaël Charlet
La Fracture
Boulogne-Billancourt, une ville divisée
Essai

 
 
Sommaire
Introduction
Chapitre 1 : la fracture politique
Chapitre 2 : la fracture électorale
Conclusion
 
 
PRÉFACE
Boulogne-Billancourt est-elle condamnée à devenir un ghetto pour riches à l’instar de Neuilly et Saint-Cloud, ses voisines   ? Boulogne continuera-t-elle à dominer Billancourt et effacera-t-elle son passé ouvrier et populaire   ? C’est sans aucun doute l’ambition des majorités municipales de droite qui mènent depuis plusieurs années une politique du logement ségrégative. Vivre à Boulogne-Billancourt est devenu un droit inaccessible pour les catégories sociales modestes et intermédiaires. La gestion municipale sert aujourd’hui les intérêts des premiers de cordée qui n’ont pas besoin de logements sociaux ni de services publics. Les habitants les moins favorisés souffrent de ces choix qui les privent de droits essentiels.
Oui, Boulogne-Billancourt est une ville socialement et territorialement fracturée entre le nord de la ville où résident les plus riches et le sud où se concentrent les quartiers populaires. L’image «   haut de gamme   » que revendique la municipalité heurte les catégories modestes qui se sentent rejetées.
Pour autant, tout espoir n’est pas perdu comme le souligne Raphaël Charlet dans son ouvrage.
Son étude minutieuse sur le résultat des dernières élections municipales montre que les quartiers populaires résistent encore à la vague bleue et que la gauche pourrait peser dans le paysage municipal et agir pour plus de mixité sociale dans notre ville. Oui, le rassemblement de la gauche à Boulogne est un enjeu majeur pour espérer rendre à notre ville sa diversité sociale et culturelle qui a fait sa richesse et sa marque de fabrique.
La crise sanitaire a révélé au grand jour le rôle indispensable de ces travailleurs et travailleuses de l’ombre qui vident les poubelles, distribuent le courrier, livrent des paniers-repas, ou nettoient les écoles. Ces petites gens, dont le président de la République disait qu’ils n’étaient rien, rendent des services essentiels, voire vitaux à la collectivité. Certains édiles découvrent aujourd’hui leur utilité sociale et, plus crûment, l’importance de les avoir sous la main.
Cette prise de conscience salutaire doit servir à repenser la gestion municipale autocentrée des villes riches comme Boulogne-Billancourt pour qu’elles s’ouvrent enfin à la mixité sociale.
En cette période de grand questionnement sur le jour d’après, l’ouvrage de Raphaël Charlet est un outil précieux pour nous guider dans la construction du Boulogne-Billancourt que nous voulons pour toutes et tous.
Isabelle Goïtia, ancienne conseillère municipale (PCF)
 
 
Introduction
Le 15 mars dernier, le maire de Boulogne-Billancourt, Pierre-Christophe Baguet, était largement réélu à la tête de la commune, récupérant 56,05% des suffrages exprimés, et 45 des 55 sièges au conseil municipal de la ville. Malgré la forte abstention, ce résultat, cité par le maire réélu comme «   historique   » (jamais un maire n’avait été réélu dès le premier tour à Boulogne-Billancourt depuis près de trente ans), a réussi à masquer les profondes fractures qui divisent la commune, et qui, malgré la particularité de ce scrutin liée à la situation sanitaire, se sont quand même fait entendre lors de ce vote.
Boulogne-Billancourt a une histoire bien particulière. Cette histoire, c’est celle des usines Renault, fermées en 1992, après près d’un siècle d’activité, et dont l’activité a marqué éternellement le quartier de Billancourt, fusionné à la ville de Boulogne en 1859. Cette histoire, c’est celle d’une ancienne cité ouvrière reconvertie, par des décennies de politique libérale, en un quartier d’habitation pour gens aisés. Si la commune de Boulogne-Billancourt est aujourd’hui, selon le classement du site Business Insider, la deuxième commune la plus riche de France, elle n’en reste pas moins marquée par des inégalités profondes. Et ces inégalités, que tente tant bien que mal de masquer la municipalité en place, morcellent entièrement la commune de Boulogne-Billancourt.
Le bilan de la municipalité sortante, certes réélue largement, n’est pas, malgré ce que disent certains médias, comme le Point qui titrait en ce début d’année «   Boulogne-Billancourt : une gestion exemplaire   » , si beau que ce que l’on veut nous faire croire. Fermeture de PMI (centre de Protection Maternelle et Infantile), baisse du taux de logements sociaux (14,6% en 2018, contre 14,85% en 2016), les mauvais points s’enchaînent pour l’équipe de Baguet, et les conséquences dramatiques pour les Boulonnais également. Expulsions sans solutions de relogements, difficulté pour les travailleurs et les travailleuses qui travaillent à Paris ou dans la petite couronne à se loger, les obligeant à s’exiler plus loin, faisant exploser leurs temps de migrations pendulaires.
La commune de Boulogne-Billancourt a vocation à changer, à se transformer. Dans un département où les inégalités entre les différents territoires sont massives, il est urgent que la deuxième commune d’Île-de-France prenne à bras-le-corps les défis qui sont les siens. Permettre à chacun de se loger et de vivre dignement, permettre une vraie démocratie locale, notamment via les conseils de quartiers et la participation directe des citoyens (via, par exemple, des référendums), à la vie démocratique de leur commune.
La ville doit également prendre à bras-le-corps les défis écologiques, et arrêter de masquer son retard dans le secteur du développement durable. Repenser entièrement les moyens de transport dans la commune, en favorisant les moyens de transport alternatifs comme le vélo, en favorisant la gratuité des transports en commun et en créant de véritables espaces verts, par exemple des jardins partagés. Tout un ensemble de questions qui doivent préoccuper la majorité municipale et l’ensemble des Boulonnais dans les six prochaines années de mandat de l’équipe de Pierre-Christophe Baguet à la tête de la ville.
Au cours de ce texte sur la fracture au sein de la commune de Boulogne-Billancourt, nous parlerons de la politique menée par la majorité municipale actuelle. Pierre-Christophe Baguet, successeur des maires de droite Jean-Pierre Fourcade et Pierre-Mathieu Duhamel, dont il a d’ailleurs affronté certains proches ou anciens proches cette année encore, a contribué à rendre la ville de Boulogne-Billancourt de moins en moins accessible, transformant cette ancienne cité ouvrière en ville fermée, réservée aux gens qui ont des moyens de plus en plus importants. Malgré la défaite de la gauche lors des élections du mois de mars dans la commune (18,42% pour l’ensemble des listes de gauche au premier tour, quatre conseillers et conseillères élus), les sujets de logement social, de démocratie, de services publics et d’écologie ne doivent pas tomber dans l’oubli pendant six ans.
Nous prendrons d’ailleurs le temps de revenir sur le résultat de ces élections, et verrons en quoi le titre de cet ouvrage trouve toute sa consonance dans ce terme de «   fracture   ». Nous verrons que si une bonne partie des quartiers de Boulogne-Billancourt, notamment au nord de la commune, ont massivement donné leurs suffrages au maire sortant, favorisant ainsi sa réélection dès le premier tour, d’autres, dans lesquels l’abstention culmine souvent beaucoup plus haut qu’au niveau moyen de la commune (36,08%), ont en revanche émis un avis beaucoup plus réservé. Dans certains bureaux, il arrive même que le bloc de gauche concurrence très sérieusement le maire sortant.
Nous diviserons donc cet essai en deux parties : le premier, sur la fracture politique et sociale qui fragmente la ville de Boulogne-Billancourt. Nous verrons, à travers plusieurs sujets, tels que le logement, l’environnement et la question des mobilités, ou encore celui des services publics ou celui de la santé, que de très profondes inégalités règnent dans la ville, et que la politique qui est menée actuellement ne fait que les accentuer.
La deuxième partie montrera dans quelle mesure cette fracture politique et sociale se retrouve sur le plan électoral. Alors que les élections municipales ont eu lieu au mois de mars dernier, nous verrons que certains quartiers, ceux qui souffrent le plus de la politique menée par l’équipe municipale actuelle, ont clairement exprimé leur rejet de celle-ci dans les urnes.
Ce livre se veut donc un rappel. Un rappel que la politique menée par Pierre-Christophe Baguet et son équipe, n’est pas, contrairement à ce que veut faire croire la majorité municipale, une politique exemplaire. Que, si la ville de Boulogne-Billancourt est aujourd’hui une ville globalement tranquille, certains quartiers et certaines catégories de personnes souffrent profondément de la politique menée par Baguet et par son équipe.
Mais commençons tout de suite ce voyage à...

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