La mémoire sociétale et la démocratie
200 pages
Français

La mémoire sociétale et la démocratie , livre ebook

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200 pages
Français

Description

La démocratie est en danger face aux urgences d'un présent économique des plus sombres. Si l'on veut échapper à de nouvelles dictatures, la mémoire sociétale doit être activée. Elle est la connaissance, fixée en la mémoire collective, du modèle de la bonne société, qui permet à la fois de juger et de jauger la société actuelle, avec une intensité violente de refus. Elle perdure dans les écrits des penseurs du politique et du sociétal, analysés dans cet ouvrage : Machiavel, Rousseau, Marx, Mannheim, Halbwachs…

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Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2014
Nombre de lectures 17
EAN13 9782336333465
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

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Extrait

Ixée en la mémoire collective, du modèle de la bonne société, qui
Gérard Namer
LA MÉMOIRE SOCIÉTALE ET LA DÉMOCRATIE
Texte posthume Ouvrage élaboré, composé et préfacé par Francis Farrugia
Série Sociologie de la connaissance L O G I Q U E S S O C I A L E S
LA MÉMOIRE SOCIÉTALE ET LA DÉMOCRATIE
Texte posthume
© L’Harmattan, 2013 5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-02267-3 EAN : 9782343022673
Gérard NAMER
LA MÉMOIRE SOCIÉTALE ET LA DÉMOCRATIE
Texte posthume
Ouvrage élaboré, composé, et préfacé par
Francis FARRUGIA
à partir de notes enregistrées
L’Harmattan
Logiques Sociales Série Sociologie de la connaissance dirigée par Francis Farrugia
En tant que productions sociales, les connaissances possèdent une nature, une origine, une histoire, un pouvoir, des fonctions, des modes de production, de reproduction et de diffusion qui requièrent descriptions, analyses et interprétations sociologiques.  La série vise à présenter la connaissance dans sa complexité et sa multidimensionnalité : corrélation aux divers cadres sociaux, politiques et institutionnels qui en constituent les conditions empiriques de possibilité, mais aussi , de manière plus théorique, analyse des instruments du connaître dans leur aptitude à produire des « catégorisations » savantes ou ordinaires, à tout palier en profondeur et dans tout registre de l’existence. Attentive à la multiplicité des courants qui traversent cet univers de recherche, ouverte à l’approche socio-anthropologique, intéressée par les postures critiques et généalogiques, cette série se propose de faire connaître, promouvoir et développer la sociologie de la connaissance. Elle s’attache à publier tous travaux pouvant contribuer à l’élucidation des diverses formes de consciences, savoirs et représentations qui constituent la trame de la vie individuelle et collective.
Déjà parus
MOREAU DE BELLAING Louis,Des sociologues dans la soute, 2009. NAMER Gérard,Machiavélisme et mondialisation en crise, 2009. CHARMILLOT Maryvonne, DAYER Caroline, SCHURMANS Marie-Noëlle (dir.),Connaissance et émancipation, 2008. JANNE Henri,Le système social,2008. MOREAU DE BELLAING Louis,L’enthousiasme de Madame de Staël, 2007. NAMER Gérard,Karl Mannheim, sociologue de la connaissance. La synthèse humaniste ou le chaos de l’absolu, 2006. SAINT-LOUIS Fridolin,Georges Gurvitch et la société autogestionnaire, 2006. FARRUGIA Francis (dir),L’interprétation sociologique. Les auteurs, les théories, les débats, 2006. SCHREKER Cherry,La communauté. Histoire critique d’un concept dans la sociologie anglo-saxonne, 2006. FARRUGIA Francis (dir),Le terrain et son interprétation, 2006. NAMER Gérard,Dérision et vocation, 2004.
PREFACE
« Quand le passé n’éclaire plus l’avenir, la pensée marche vers les ténèbres. »
Alexis de Tocqueville Voici déjà vingt-cinq ans, Gérard Namer, dans un ouvrage intituléMémoire et sociétédans le explorait livre II,Les problèmes de la mémoire collective. Faisant référence à Maurice Halbwachs, il écrivait dans l’introduction : « Le manuscrit laissé inachevé à la mort du philosophe et publié sous le titreLa mémoire collectivese proposait une synthèse nouvelle des rapports entre mémoire et société ». L’on sait que Gérard Namer, lecteur attentif et spécialiste de cet auteur, a établi une édition critique deLa mémoire collectiveaprès avoir eu accès aux manuscrits d’Halbwachs, et présentifié en quelque sorte cet ouvrage au plus près de sa forme juste. Par un étrange retour du Même dans l’Autre dont l’histoire est quelque fois le lieu fascinant de la réitération, me voici aujourd’hui en situation analogue de recueillir le manuscrit laissé inachevé à la mort de Gérard Namer, travail qu’il souhaitait publier sous le titreLa mémoire sociétale et la démocratie. Il y propose une synthèse nouvelle des rapports entre mémoire et démocratie, explorant cette « réalité des choses, qui est la pluralité des mémoires collectives. »
Chacun à notre tour, enrôlé, transporté par ce flux historial et mémoriel, pris en cette chaîne d’union, perpétue, prolonge et commémore le travail des anciens disparus, transporté par un impérieux courant de mémoire qui traverse les lieux, les langages, les personnes et les temps, courant dont il faut épouser le cours, et sans cesse réécrire et reconstruire l’histoire, afin que la penséeinitiéene marche pas « vers les ténèbres » et soit à l’inverse éclairante pour les contemporains et les successeurs. Gérard Namer était un ami. Son passage à l’Orient éternel qui survint sans s’annoncer à la toute fin de l’année 2010 est une perte pour ses proches, mais également pour la communauté des analystes de notre temps et pour les producteurs de connaissances de notre époque mutante, inscrite dans cette configuration démocratique (mais l’est-elle encore ?) qui s’initia étrangement dans la Grèce du e V siècle avant Jésus-Christ, et fut après une éclipse médiévale de plus d’un millénaire, l’objet d’une anamnèse et d’une parousie laïque au siècle des Lumières en Europe occidentale, en particulier sous l’impulsion de Rousseau. La connaissance devint alors centrale pour la vie sociale et l’organisation politique. La communauté savante éclairée des Philosophes, substituant la Raison à la foi, et la liberté à la servitude, s’efforça de promouvoir l’homme nouveau, placé sous les auspices de la Loi fondée en Raison, non pas en Dieu, mais dans la Nature conçue comme principe et norme suprême, loi sanctifiée par le Contrat social, garantie de la sauvegarde de l’Intérêt général. Le citoyen devait naître sous l’effet de l’instruction publique inculquant la connaissance et les valeurs de la République au plus profond des consciences. La communauté des hommes de connaissance œuvra pour la production de cette nouvelle figure de l’Humain.
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Mais le concept decommunauté, et plus précisément de communauté savante, de communauté éclairée, convient-il encore pour qualifier en notre monde actuel pluralisé, une constellation d’acteurs, de savoirs, de cultures, de méthodes, d’objectifs et d’objets aujourd’hui si divers et même divergents, assemblage de conceptions, de pratiques et de postures disparates : scientifiques, politiques, religieuses, éthiques, expertes, journalistiques, ce qui n’est pas sans évoquer « la vache multicolore » duZarathoustrade Nietzsche. Cette dilution, voire même cette dissolution de la pensée et des valeurs anthropologiques dans les remous pragmatiques du millénaire commençant, cette dissipation et diversion du savoir, désormais éclaté et émietté dans un siècle matérialiste qui uniformise les consciences et les neutralise, produit une cristallisation de l’esprit et une fascination fétichiste à l’endroit de quelques nouvelles valeurs à prétention universelle, à l’égard de quelques stéréotypes économico-politiques, à l’endroit de quelques fondamentaux idéologiques dominants. C’est ainsi que surgissent de ce sol en décomposition, et que s’adorent collectivement quelques fleurs vénéneuses, que s’érigent quelquestotemsetfétichesde l’économie mondialisée qui semblent désormais inaltérables : utilité, compétitivité, combativité, réactivité, proactivité, efficacité, compétence, employabilité, malléabilité, disponibilité, réalisme, pragmatisme, innovation, conquête de marchés, gouvernementalité, rentabilité, économie de moyens, marchandisation, management, profit, concurrentialité, productivité, zéro défaut, démarche qualité, rationalisation, rendement, croissance, etc., autant de mots-totems, de croyances et de rites associés, émanant d’une nouvelle religion séculière héritée du positivisme.
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