La pratique de la gouvernance au Cameroun
260 pages
Français

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La pratique de la gouvernance au Cameroun , livre ebook

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Description

L'auteur décrit des pratiques qui donnent sens au concept de bonne gouvernance, imposé aux pays sous-développés par les puissances occidentales et les institutions financières multilatérales. Il avertit que la bonne gouvernance repose sur un soubassement idéologique de type injonctif, situé au confluent de deux processus concomitants : un processus de désétatisation d'essence économique et un processus de démocratisation de nature politique.


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Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2011
Nombre de lectures 122
EAN13 9782296476660
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1150€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

P RATIQUE DE LA GOUVERNANCE
AU C AMEROUN
Hugues François Onana


P RATIQUE DE LA GOUVERNANCE
AU C AMEROUN


ENTRE DÉSÉTATISATION ET DÉMOCRATISATION


Préface de Jean-Emmanuel Pondi
Du même auteur


La radio côté cour, Yaoundé, Editions MOL, 1994, 100 p.
Les transitions démocratiques en Afrique, le cas du Cameroun , Yaoundé, CEPER, 1995, 170 p.
Terrorisme international et contestation de l’ordre impérial : sociologie des attentats du 11 Septembre 2001, Johannesburg, Sherpa, 2002, 255 p.


© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-56583-8
EAN : 97822965565838

Fabrication numérique : Actissia Services, 2013
PREFACE
Pratique de la Gouvernance au Cameroun : Les dynamiques subversives
« du bas » face aux logiques institutionnelles. Sous ce titre qui interpelle tout observateur attentif de la scène Camerounaise de ces dernières années, se cache une analyse fine des processus de gouvernance au Cameroun, prosée par le Dr Hugues François Onana.
En tant que directeur de la thèse qui a donné naissance au présent ouvrage, je puis attesterde l’importance et de la necessité qu’il y avait à entreprendre une analyse à froid du rôle joué par les institutions de Bretton Woods (Banque Mondiale et Fonds Monetaire International) dans la desente aux enfers des économeis des pays tels que le Cameroun entre 1986 et 1996.
Dans ce contexte, les processus concomittants de désétatisation et de démocratisation, pilliers de la gouvernance dans l’optique néolibérale, sont passés au crible de l’analyse sociopolitique du chercheur méticuleux qu’est le Dr Onana.
Dans cette déconvenue économique, la part jouée par les acteurs nationaux n’est ni minorée ni occultée, d’où l’importance de cette reflexion salutaire sur l’impact réel des différents plans d’ajustement structurel et celle des nombreuses privatisations sur la recrudescence de la mauvaise gouvernance qu’ils étaient censés éradiquer.
Le grand interêt du présent livre résude dans les prescriptions faites par son auteur, qui plaide avec passion – comme à son habitude – pour une gouvernance authentique et endogène.
En somme, je recommande vivement la lecture de cet important et courageux ouvrage dont la publication vient à point.
Pr. Jean-Emmanuel PONDI
Professeur titulaire des Sciences Politique et de Relations
Internationales, embre de l’Académie des Sciences du Cameroun
INTRODUCTION
A l’horizon du temps, le 21 e siècle s’est levé dans un environnement où les Etats, les systèmes et les organisations traversent une crise multidimensionnelle.
Une crise accentuée par le conflit d’intérêt qui perdure entre nations d’inégale importance au triple plan économique, démographique et stratégique, entre le nord développé et le sud sous-développé, entre la civilisation judéo-chrétienne et le monde arabo-musulman.
Dans ce contexte, où l’Afrique est qualifiée par l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) d’obédience occidentale, de zone à déficit de gouvernance, il s’opère des mutations visant l’émergence d’un nouveau modèle de gestion des affaires publiques.
La bonne gouvernance, puisqu’il s’agit d’elle, a vocation à rationaliser les conduites dans la société tant du point de vue économique que politique. Son avènement est le résultat d’une conjonction des dynamiques « du dehors » et des dynamiques du « dedans », selon une dichotomisation chère à Georges Balandier {1} .
Si le concept de gouvernance resurgit au début des années 90 dans le lexique des sciences sociales, c’est grâce à un rapport commis par la Banque mondiale en 1989 sous le titre : l’Afrique subsaharienne, de la crise à une croissance durable, étude prospective à long terme.
Sa publication a été suivie du déclenchement au plan interne, des processus concomitants de privatisation et de démocratisation, deux modalités pratiques de mise en œuvre de la gouvernance en Afrique et au Cameroun en particulier.
Ainsi qu’affirme Karim Dahou {2} , « la bonne gouvernance n’est pas née de génération spontanée ».
L’actualité et la pertinence de cette problématique sont d’autant plus notoires que l’échec des politiques d’ajustement structurel qui l’ont précédée est pour le moins patent. Cette déconvenue ayant – pour ainsi dire-consacré une sorte d’épuisement et de paradigmes dans la théorie de développement, les institutions financières multilatérales ont dû mettre un bémol à leur approche économiste pour adouber un nouveau modèle de gestion de la société, intégrant des préoccupations plus politiques.
Aussi convient-il de rappeler que gouvernance et bonne gouvernance sont loin de recouvrir la même réalité.
La gouvernance est l’exercice de l’autorité politique, économique et administrative dans le cadre de la gestion d’un pays à tous les niveaux.
La bonne gouvernance, qui s’applique davantage à l’Afrique qu’à d’autres continents, est une obligation internationale qui se matérialise dans une société donnée par la transparence, la responsabilité, l’obligation de rendre compte, la primauté du droit et l’équité.
En observant de très près son statut épistémologique et son mode opératoire, l’on se rend à l’évidence que la bonne gouvernance repose sur un soubassement idéologique de type injonctif. Dans la praxis, elle se situe au confluent de deux processus concomitants :
un processus de désétatisation d’essence économique ;
un processus de démocratisation de nature politique.
Il en résulte que la problématique de la gouvernance ou de la bonne gouvernance – c’est selon – peut être abordée sous trois angles différents mais complémentaires.
Premièrement : quelles sont les conditions de réémergence du concept de gouvernance dans un contexte où les institutions politiques sont instables et où l’Etat postcolonial n’a pas encore renoncé à ses obligations régaliennes ?
Deuxièmement : comment ce concept influence-t-il les orientations politiques économiques et sociales du gouvernement camerounais ?
Troisièmement : au-delà de l’action publique qui en constitue le paravent, la bonne gouvernance est-elle un vecteur de changement social ? Est-elle une axiologie modernisatrice, une technologie politique réformatrice du système ou une simple technique managériale ?
Au Cameroun, les politiques publiques qu’elle énonce, sous les couleurs de la rigueur et de la moralisation dans une rhétorique rebaptisée « les grandes ambitions », ne cachent-elles pas une stratégie de patrimonialisation et d’accaparement des ressources de l’Etat par une classe dirigeante au service de ce que Bayart appelle « la politique du ventre » ?
Tout bien pesé, l’importance de cette problématique est plurielle et multidimensionnelle. A cet égard, divers types d’intérêts se croisent et s’entrechoquent dans le traitement systématique de la bonne gouvernance. Ils sont d’ordre politique, économique, social et scientifique.
En prime, l’analyse sociologique que charrie la problématique en cause présente l’intérêt d’une reformulation des questions classiques de la sociologie par rapport au pouvoir.
Au plan économique, la « bonne gouvernance » apparaît comme un ensemble de techniques modernes de gestion. Le NMP (Nouveau management public) en est la forme la plus achevée. La gouvernance ré instituée permet de techniciser des décisions et des choix que le politique seul ne peut justifier. Les investigations menées dans le cadre du présent ouvrage dévoilent plutôt l’existence d’un paradoxe. La subsidiarisation du rôle de l’Etat dans la gestion économique, officiellement recherchée par les caciques de la Banque mondiale, s’est transformée à bien des égards en un processus de privatisation de la souveraineté camerounaise. La preuve : des secteurs aussi névralgiques que ceux de l’approvisionnement en eau et en électricité, ainsi que celui des télécommunications, sont passés entre les mains des capitalistes étrangers. Les répercussions de ces mutations écon

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