La question de l État congolais
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La question de l'État congolais , livre ebook

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Description

La question de l'État congolais présuppose que cet État est remis en question à la fois dans son concept mais aussi dans sa réalité. Aujourd'hui, la réflexion est indécise : penser un État congolais au-delà de ses frontières nationales ou admettre, après le diagnostic nietzschéen de la "mort de Dieu", la mort de l'État congolais comme la vérité la plus actuelle du "malaise de la démocratie" en RDC.
La RDC se trouve dans une situation de « non État » qui continue à faire des millions des victimes. Le pays a parfaitement droit de s'émanciper, de se libérer et de s'organiser politiquement afin de surmonter les injustices et les violences institutionnalisées, de dépasser les puissances qui l'asservissent de l'intérieur et de l'extérieur.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 18 juillet 2013
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332566157
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Dédicace
À vous :
Héros et martyrs de l’indépendance, de la démocratie et des droits humains en République Démocratique du Congo : Liandja, Dona Kimpa Vita, Simon Kimbangu, Patrice Émery Lumumba, Anuarite Nengapeta, Isidore Bakandja, le Cardinal Frédéric Etsou Nzabi Bamunguabi, Floribert Chebeya, Bazana Edadi, Armand Tungulu, Pascal Kabungulu, Serge Maheshe, Didace Namujimbo, Franck Ngycke, Cédric Nyanza, les adeptes de Bundu-dia-Kongo, les militants de l’UDPS et du MLC, etc.
Éminence le Cardinal Laurent Monsengwo Pasinya, Excellences Évêques Fridolin Ambongo Besungu et Fulgence Muteba pour votre engagement en faveur de la renaissance d’une autre République Démocratique du Congo fondée sur les valeurs de paix, de vérité, de justice, de liberté et des droits de l’homme pour le bien-être de tous les congolais ;
Toute la diaspora congolaise combattante à travers le monde pour la fin du régime d’occupation en République Démocratique du Congo ;
Mesdames et Messieurs Baudouin Amba Wetshi, Abbé Jean-Pierre Mbelu, Daniel Bamba-di-Lelo, Youyou Muntu Monsi, Candide Okeke, Guillaume Ngefa Atondoko Andali, Mpia Imanda Guy Guy, Docteur Denis Mukwege, Abbé Charles Mbombo, Fernando Kuthino, Josephine Ngepeta, Jean Boleki Empita, Jean-Paul Longila, Pie-Roger Intolo, De gaul Mbongo, Mamou Lorraine qui sont toujours à l’attaque pour la libération du Congo.
Je dédie ce livre.
Jean-Robert Boende-wa-Boende, Ph. D
Avant-propos
Les Excellences et honorables qui se partagent le pouvoir en République Démocratique du Congo n’aiment pas le peuple et confondent dans une même désapprobation la démocratie véritable et la démagogie, le populaire et le populiste pour sauver le seul système kabiliste et la MP-PPRD-CNDP-M23 leur famille politique chérie. Dans ce système le peuple fonctionne comme une catégorie grossière, vulgaire, prolétarienne, et on lui associe la brutalité, la stupidité, la veulerie, la ductilité de foule et des masses. Dans cette configuration idéologique, « La question de l’État congolais . Appel à la refondation de la République Démocratique du Congo », ne peut être vue par les excellences et honorables que comme une provocation, une insulte, une critique. L’heure est à la lutte contre « les chiens de garde » du kabilisme : la soumission à la domination et à l’occupation rwandaise en RDC, le pillage et l’exploitation impunis des ressources naturelles de notre pays par des groupes maffieux étrangers proches du chef de l’État congolais, le clientélisme, le népotisme, etc. Nous marchons ainsi sur les traces de Patrice Lumumba qui las des abus de la colonisation belge au Congo disait ceci : « Nous désirons voir établir dans notre pays un État démocratique moderne assumant la liberté, la justice, la paix sociale, la tolérance, le bien-être et l’égalité des citoyens sans aucune discrimination. (…). Dans notre action pour la conquête de l’indépendance du Congo nous n’avons cessé de proclamer que nous n’étions contre personne, mais uniquement contre la domination, les injustices et les abus, et que nous voulions tout simplement nous libérer du colonialisme avec toutes ses conséquences. » . (Extrait du Discours prononcé par Patrice Lumumba le 11 décembre 1958 à Accra)
Le Kabilisme est coiffé d’un béret rouge, armé et botté. Sa domination de l’élite congolaise s’effectue plus subtilement avec des instruments plus et des acteurs moins repérables pas avec ceux-là qui se font appeler « honorables et Excellences » à l’Agora.
Le mobutisme comme système politique fut l’un des plus abominables qui ont existé au siècle passé. À l’instar du colonialisme léopoldien, du fascisme, du nazisme et du kabilisme actuel, personne ne le regrette. Néanmoins, Mobutu a su appliquer pour le compte de sa politique quotidienne les quatre surnoms que les idéologues de son système lui avaient donnés : « le Bâtisseur , le Rassembleur , le Pacificateur, l ’Unificateu r ». Le vieux dictateur avait réussi à réunir autour de lui toute la masse populaire : artistes, sportifs, commerçants, femmes, hommes des églises, chefs coutumiers etc. L’unité et la conscience nationales constituent l’apport précieux de son système ainsi que l’illustre l’hymne national de son époque : la Zaïroise : « Zaïrois dans la paix retrouvée, Peuple uni nous sommes Zaïrois. En avant fiers et pleins de dignité. Peuple grand, peuple libre à jamais (…) »
J’invite les Excellences et Honorables de la République Démocratique du Congo à faire la politique autrement. Et faire la politique autrement, c’est vouloir le plus grand bonheur pour le plus grand nombre des concitoyens. Non pas demain, trop facile, trop simple, trop confortable, maintenant et tout de suite. Cet impératif présente l’avantage de permettre un tri redoutable dans la masse de nos « Excellences et Honorables ». À cette aune, nombre de ceux qui ne sont tels que de papier volatilisent comme une vesse avec leur Raïs… Restent des subjectivités dignes de considération. L’idée d’évaluation n’est certes pas absurde : elle est même inséparable de celle de démocratie, régime où quiconque a du pouvoir ne l’exerce jamais qu’au nom de tous les autres. Le philosophe Alain défendait la nécessité d’un contrôle constant et efficace des gouvernés sur les gouvernants, parce que la démocratie n’est pas autre chose que le pouvoir de déposer des Rois et des spécialistes à la minute, s’ils ne conduisent pas les affaires selon l’intérêt du plus grand nombre (propos sur le s pouvoirs ).
Je remercie tous mes amis(es) et connaissances qui m’ont encouragé à écrire un petit essai en relation avec la situation dramatique que traverse la République Démocratique du Congo notre pays en ce moment de son histoire. Je pense spécialement à Madame la journaliste Paulette Kimuntu Kimpiomb qui au cours d’un bref entretien sur Facebook m’a demandé d’écrire quelque chose sur la « révolution de la modernité ». Je pense aussi à mon Oncle Paul Elumbu, ancien Secrétaire Général au ministère de l’intérieur sous Gaétan Kakudji et Mira Ndjoku aujourd’hui à la retraite, qui me conseille sans relâche depuis la ville d’Anvers en Belgique où il vit de réflechir sur le vide idéologique et révolutionnaire que connaît la RDC. Merci à tout le Peuple de la RDC.
Jean-Robert Boende-wa-Boende, Ph. D
Introduction
Depuis Platon, il y a au moins vingt-cinq siècles nous savons que le socle de toute société est fait de l’absolue nécessité pour les humains de vivre en sociétés structurées et ordonnées, parce que le recours à la médiation technique pour satisfaire les besoins l’exige. Le mythe antique de Prométhée et d’Épiméthée imaginait déjà que les hommes oubliés par la nature car sans fourrure, ni griffes, ni ailes, ni sabots, ni crocs ne pouvaient survivre faces aux duretés naturelles et menaces des autres prédateurs. C’est alors que, pour compenser ce déficit naturel, Prométhée s’en alla voler la capacité technique et le feu à Zeus lui-même, et fit dons aux hommes. Depuis ceux-ci fabriquent des chaussures pour compenser leur manque de sabots, des vêtements en guise de fourrure, des couteaux en guise des griffes et crocs, etc. Mais Platon prolonge le mythe : avec la technique, les hommes travaillent, produisent, mais ils ne peuvent le faire qu’en divisant les tâches, ce qui implique qu’ils aient besoins d’échanger leurs produits et d’organiser leurs relations 1 . Organiser la vie collective ne va pas de soi, et même en supposant que la divinité ait fait don aux hommes du sens politique, il demeure que chacun éprouve les plus grandes difficultés à y accéder. C’est même si chacun ressent plus ou moins clairement la nécessité absolue de règles communes qui conviennent à tous, chacun ressent très clairement ses propres intérêts et penchants personnels, au point de tendre toujours à les faire prévaloir sur ceux d’autrui et de la collectivité. «  Zeus leur fait don du sens des règles et de leur respect 2  ». Le devoir exister de l’État face à la contrariété entre les intérêts des individus et ceux de la collectivité est appelé par Emmanuel Kant «  l’insociable sociabilité » à savoir notre «  penchant à entrer en société lié toutefois à une opposition générale qui menace sans cesse de dissoudre cette société 3 . »
L’État est une partie du corps politique (société) spécialisée dans les intérêts de tous. Il est au service de l’homme et non l’inverse. Sa fin suprême réside dans le bien commun de la société politique, le maintien de l’ordre y compris. L’État moderne est défini par l’existence de l’espace public et par le gouvernement de la loi. L’État se distingue fondamentalement des autres collectivités humaines parce qu’il est une collectivité souveraine du fait qu’il dispose du monopole de la force légitime organisée sur son territoire auquel est lié le monopole d’édiction du droit. L’État posé comme démocratie est la norme de la modernité. Il représente en tant que telle la nation, le peuple et les individus libres et égaux. L’État moderne est pensé en relation avec la nation qui est à la base de l’intégration des communautés dans l’État. Il se substitue à la religion comme facteur de cohésion sociale. «  Par contre, insiste Weber, il faut concevoir l’État contemporain comme une communauté humaine qui, dans les limites d’un territoire déterminé – la notion de territoire étant une de ses caractéristiques, revendique avec succès pour son propre compte le monopole de la violence physique légitime. Ce qui est en effet le propre de notre époque, c’est qu’elle n’accorde à tous les autres groupements, ou aux individus, le droit de faire appel à la violence que dans la mesure où l’État le tolère : celui-ci passe pour l’unique source du « droit » à la violence. Par conséquent nous entendrons par politique l’ensemble des efforts que l’on fait en vue de participer au pouvoir ou d’influencer la répartition du pouvoir, soit entre les États, soit entre les différents groupes à l’intérieur du même État 4 . » Weber poursuit sa réflexion : «  Il y a enfin l’autorité qui s’impose en ver

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