Laïcité, identité(s), citoyenneté
133 pages
Français

Laïcité, identité(s), citoyenneté , livre ebook

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Description

Cet ouvrage cherche à cerner les moyens pour assurer la prévention de la radicalisation, d'où qu'elle vienne. Fruit d'un colloque organisé par l'association CEDEC (Chrétiens pour une Église Dégagée de l'École Confessionnelle), il affirme d'abord haut et fort que la loi, celle de la République, n'a pas à se soumettre aux aspirations d'une communauté étiquetée « religieuse » (ou d'un autre groupe convictionnel). Seuls des citoyens élus, représentants de la nation, ont la responsabilité de l'exprimer.

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Publié par
Date de parution 21 octobre 2020
Nombre de lectures 5
EAN13 9782140161018
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sous la direction deMonique CabotteCarillon
Laïcité, identité(s), citoyenneté
La même loi pour tous
Débatslaïques
Laïcité, identité(s), citoyenneté
Débats Laïques Collection dirigée par Gérard Delfau Nombreuses sont les collections qui traitent des religions. En revanche, il n’existait pas jusqu’ici de collection consacrée à la Laïcité, alors qu’elle est devenue un enjeu majeur, en France et dans le monde. L’objectif de la collectionDébats laïques, c’est d’ouvrir une discussion de fond sur sa dimension historique et philosophique ; mais aussi de faire le point sur un certain nombre de sujets controversés, liés à sa mise en œuvre, le Concordat, par exemple. Les auteurs s’inscrivent dans la grande tradition humaniste, celle des Lumières, de e la Révolution française, et des lois de laïcisation de la III République. Or ce mouvement d’émancipation se prolonge aujourd’hui dans le combat en faveur de l’égalité des droits pour les femmes et les minorités sexuelles, ou dans le droit de maîtriser sa fin de vie. Irremplaçable Laïcité, qui reste un acquis fragile, menacé par un regain des intégrismes, y compris sur notre sol. Dernières parutions
Georges BRINGUIER,Un grand récit de la laïcité. De Clovis à Briand, 2019. Michel DELMAS,L’islam et la République laïque, 2018. Nadia GEERTS,L’après-midi sera courte. Plaidoyer pour le droit à l’euthanasie, 2018. Gérard BOUCHET,La laïcité en question(s), 2018. Gérard DELFAU, André GOUNELLE, Jacques HAAB, Thierry MESNY, Didier MOLINES, Jacques-Louis PERRIN, L’invention de la liberté de conscience ou l’entrée dans la modernité, 2017. Jean-Marie GILLIC,La laïcité à l’école en Alsace et en Moselle, 2017. Monique CABOTTE-CARILLON (dir.),Citoyens d’abord, croyantspeut-être, laïques toujours,2016. Michel SEELIG,Vous avez dit Concordat ?, Sortir progressivement du régime dérogatoire des cultes,2015. e Gérard DELFAU,siècle,La laïcité, défi du XXI 2015.
Sousla direction de MoniqueCabotte-CarillonLaïcité, identité(s), citoyenneté La même loi pour tous
© L’Harmattan, 2020 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr
ISBN : 978-2-343-21492-4 EAN : 9782343214924
PROLOGUE Par Monique Cabotte-Carillon Présidente du CEDEC depuis 2001 La publication de ce livre paraîtra tardive aux participants du colloque organisé par le CEDEC (Chrétiens pour une Église dégagée de l’École Confessionnelle) le 17 novembre 2018, colloque dont le thème était : « La loi pour tous au-dessus de la loi communautaire ». Il devait en être la voix publique immédiate. Mais son élaboration fut plusieurs fois interrompue, la pandémie générée par le coronavirus n’étant pas le moindre motif de ce report. Au décours de la pandémie, en cette période de rentrée singulière, nous voudrions surtout apporter un approfondissement sur la nécessité d’opposer une fin de non-recevoir aux requêtes identitaires multiples qui s’amplifient,du moinssi elles contestent le bien-fondé de la loi, et s’y opposent. Certaines requêtes identitaires peuvent être légitimes et ne pas heurter les codes de notre société. Ainsi, on peut passer de la notion légitime de communauté, par exemple s’agissant de la famille, à celle de communauté fermée, vécue sur fond de séparatisme, et obéissant à des règles qui entrent en conflit avec notre organisation sociale. La République semble peiner à prendre la mesure de ce qui se passe dans maints territoires, et pas seulement à cause de la progression de l’islamisme radical. Mais une question préliminaire s’impose si nous voulons comprendre pourquoi des concitoyens contournent sans honte la Loi républicaine : qu’est-ce que la loi ? Lors de la première intervention du colloque, Alain Vivien, ancien secrétaire d’État aux Affaires étrangères, auteur du rapport « Les sectes en France », parle d’un « dispositif juridique censé ordonner les comportements
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individuels et sociaux afin de protéger les équilibres indispensables et la paix intérieure ». La loi sera donc codifiée dans la Constitution, coercition pourtant relative puisque « tout ce qui n’est pas défendu par la loi ne peut être empêché et nul ne peut être contraint à faire ce qu’elle n’ordonne pas » (article 5 de la Constitution de la cinquième République). Voici que pointe la liberté de conscience, soubassement sur lequel s’appuie la loi de séparation des Églises et de l’État de 1905. Bienheureuse laïcité. A contrario, le drame qui vient de se dérouler au Liban révèle à quel point la non-séparation entre un État et les diverses communautés religieuses ou philosophiques rend cet État impuissant. DansLe Mondedu 6 août 2020, est utilisé le terme de « déliquescence ». Un article de Benjamin Barthe apporte un constat sans appel : « Le modèle politique confessionnel qui régit le Liban a échoué à remédier à ces dysfonctionnements criants. Censé assurer la juste représentation de toutes les communautés religieuses du pays, ce système a été perverti par leurs responsables... » Au-delà des responsabilités, des incompétences, des luttes intestines, c’est le système politique, celui du confessionnalisme, en lui-même, qui ne saurait perdurer, car il place l’État, garant de l’intérêt général, sous la dépendance d’appareils religieux qui poursuivent des objectifs particuliers. Certes, en France, les risques de la prégnance des religions ne sont pas du même ordre, mais ils existent ! Au colloque du CEDEC, les interventions de Claire Caboche et d’Omero Marongiu-Perria, truffées d’exemples concrets, sont une incitation à la résistance, là où nous sommes et en fonction de nos compétences. Tous deux témoignent des stratégies des intégristes proches du salafisme (cela même si tous les salafistes ne sont pas intégristes), voire de DAECH. Ne rien lâcher, savoir dire
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non, éclairer d’autres musulmans par la pédagogie ou la divulgation de connaissances d’ordre religieux, sociologique ou historique, apporter une aide aux femmes victimes premières de cette société perverse. La tâche est immense. Dans la deuxième partie de l’ouvrage, d’autres textes poursuivent la réflexion et justifient plus encore l’appartenance à la collection Débats laïques. Que Gérard Delfau, maître d’œuvre de la collection, soit remercié de nous inviter à cette table de prises de parole. Ainsi sont ajoutées plusieurs contributions qui enrichissent le débat sur l’identité. Un magistral exposé de Jacqueline Costa-Lascoux ouvre un débat sur l’identité. En tant que sociologue (aux compétences reconnues au plus haut niveau de l’État), elle part des constats issus de rencontres avec des jeunes, avec des responsables religieux et politiques, de rapports sur la situation de femmes victimes d’intégrismes religieux divers, etc. Elle stigmatise tout ce qui nourrit « la police de la pensée et des mœurs ». C’est l’affirmation d’une conviction forte qui met à mal les revendications formulées au nom d’un groupe : « L’égalité existentielle entre les êtres n’est ni la ressemblance ni la similitude. » ... Au cœur des distinctions incontournables, se situe la dialectique identité/citoyenneté, l’une et l’autre entrant en dialogue au cours de nos histoires personnelles, apport existentiel rarement souligné. « La laïcité est ce qui permet le jeu de correspondance entre les deux registres, sans que l’un surplombe l’autre. » Que Jacqueline Costa-Lascoux soit remerciée pour la densité de sa contribution. L’identité, étrange couverture que chacun tire à soi, est à la fois revendiquée par le monde religieux, le monde politique... et le citoyen lambda. Pour essayer de faire un sort à l’expression – au prétexte historique mal fondé – « les racines chrétiennes de l’Europe », j’ai essayé
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d’apporter quelques nuances que vous pourrez lire dans le texte ici proposé. On ne saurait tolérer de tels abus de langage. L’identité nationale devient une notion difficile à transmettre déplorent de nombreux enseignants. La « recette » que nous donne Véronique Decker (elle fut directrice d’école primaire à Bobigny) est pour le moins savoureuse. Le texte qu’elle nous a permis de reproduire vous montrera qu’on peut mettre l’humour au service de la laïcité. L’élaboration de cette identité nécessite les apports de chacun. « Blanquette de veau (avec) un indispensable fond de bouillon, hérité des générations précédentes, une cuisson commune allant du céleri à la carotte et du tendron de veau à l’oignon piqué, et dans une autre casserole, des champignons sautés au beurre, et dans une autre encore des petits oignons glacés au sucre. Mais à la fin, tout le monde saute ensemble dans le plat pour s’unifier par la sauce à la crème et au citron, avec juste un fragile jaune d’œuf qu’il ne faut pas faire cuire pour lier. La laïcité, c’est cette sauce fragile et douce, qu’on ne peut jamais recuire, et qu’il faut recommencer à chaque cuisson pour lier les éléments disparates mais qui, pourtant, vont si bien ensemble… ma défense de la laïcité est indissociable du partage des carottes et des tendrons de veau entre toutes les bouches. » D’un tout autre ton seront les propos de Géraldine Santrot, professeur de philosophie, car c’est celui de l’inquiétude face aux réactions des jeunes qui lui sont confiés. Des jeunes qui se sont laissés imprégner par la pensée de l’islamisme radical. L’accès à la rationalité leur échappe. Allant au cœur d’une citoyenneté qu’elle voit menacée, elle nous interpelle crûment. « Comment vit-on en France entre compatriotes musulmans et non-musulmans ? L’islam est-il une foi et seulement une foi ? Ou bien cette foi se décline-t-elle nécessairement
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