Le développement non durable
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Description

Lorsque l’on examine la situation présente de la planète, les évolutions de ces dernières décennies et les tendances futures, il semble justifié d’utiliser l’expression de « Développement non durable ». Sous l’âge de l’Anthropocène le fonctionnement des sociétés modernes bouleverse les équilibres écologiques. Le changement climatique est en passe d’aggraver encore ces impacts, alors que son traitement demande des changements profonds dans l’économie. Enfin, les politiques menées sous l’égide du Développement durable révèlent leurs lacunes sur le long terme. Que sera l’avenir ?



Ingénieur agronome, docteur en sciences (PhD), Philippe Bourdeau est directeur honoraire à la Commission européenne. Il est également professeur honoraire, président-fondateur de l’IGEAT (Institut de gestion de l’environnement et d’aménagement du territoire) à l’Université libre de Bruxelles. Il est membre émérite de la Classe Technologie et Société de l’Académie royale de Belgique.



Ingénieur physicien, licencié en philosophie et docteur en sciences de l’environnement, Edwin Zaccai est professeur à l’Université libre de Bruxelles. Il est membre associé de la Classe Technologie et Société de l’Académie royale de Belgique.



Ingénieur commercial, Roland Moreau, il a dirigé Greenpeace Belgique durant 4 ans et est depuis 2003 le directeur-général Environnement du SPF Santé Publique.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 15
EAN13 9782803106387
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LE DÉVELOP P EMENT NON DURABLE
PHILIPPEBOURDEAU, ROLANDMOREAU, EDWINZACCAIS
Le développement non durable
Académie royale de Belgique rue Ducale, 1 - 1000 Bruxelles, Belgique www.academieroyale.be
Informations concernant la version numérique ISBN : 978-2-8031-0638-7 © 2018, Académie royale de Belgique
Collection L’Académie en poche Sous la responsabilité académique de Véronique Dehant Volume 109
Diffusion Académie royale de Belgique www.academie-editions.be
Crédits Conception et réalisation : Laurent Hansen, Académie royale de Belgique
Photo de couverture : © cigdem, Shutterstock
Publié en collaboration avec/avec le soutien de
Introduction
Le développement non durable. Ce n’est pas sans un sentiment particulier que nous proposons ce titre pour le recueil des trois contributions qui vont suivre. En effet, c’est au contraire sous l’égide de la promesse, du principe organisateur, que représente le développement durable que s’est déroulée la majeure partie de nos carrières. Dans le cadre de différentes fonctions que nous avons exercées nous avons maintes fois utilisé cette expression, qui est commode pour aplanir une série d’oppositions et réunir des acteurs divers vers un projet de société commun. Nous estimons que ce projet a toujours, et même plus que jamais, sa place et sa justification. En effet, le développement durable prône un développement humain qui n’est pas identique à la croissance économique, il vise à protéger notre environnement tout en tenant compte des questions sociales et économiques, et il cherche à préserver les capacités des générations futures à répondre à leurs propres besoins. Tout cela reste profondément justifié à nos yeux, que ce soit à une échelle locale ou mondiale. Mais lorsque nous examinons factuellement la situation présente, les évolutions de ces dernières décennies et les tendances futures, le tableau contraste nettement avec ce projet. Il nous semble dès lors beaucoup plus conforme à cette réalité d’utiliser l’expression de développement non durable. Ceci d’ailleurs tout particulièrement dans une optique de durabilité environnementale et de souci des générations futures, qui était l’un des sens initiaux les plus forts de la formule du « sustainable development » (Rapport Brundtland, Conférence de Rio). La question des limites environnementales était également posée dans cette conception, en relation avec l’organisation sociale et les usages des technologies. Nous ne sommes pas les premiers, loin s’en faut, à critiquer les déficiences de la formule du développement durable. De nombreux auteurs et acteurs ont pointé ses faiblesses en termes de réorganisation de la décision politique, étant donné les divergences entre intérêts, les inégalités sociales (nationales et internationales), et la difficulté à affronter certains défis environnementaux. Selon nous cependant il n’est pas sûr que de meilleurs résultats auraient été obtenus si l’on avait simplement changé de formule langagière. Ce n’est pas tant le vocabulaire du développement durable qui est responsable des cruelles limites de son application. Ce sont bien plutôt les réalités environnementales, sociales et économiques, et aussi certains choix politiques. En particulier la domination de logiques économiques étroites et à court terme qui négligent les fragilités sociales et environnementales. Tout au plus, la formule en elle-même pourrait avoir fait croire à une solution aisée et consensuelle, qui n’est manifestement pas au rendez-vous. Nos contributions visent donc essentiellement à tracer de façon synthétique un état des lieux des évolutions qui dessinent actuellement un développement non durable. Dans le premier chapitre, dû à Philippe Bourdeau, c’est une vaste fresque de la Terre et de son histoire qui est dressée avec les outils des sciences naturelles. L’humain y apparaît comme une singularité qui depuis récemment (à l’échelle géologique) modifie profondément son milieu d’accueil. L’Anthropocène symbolise cet âge géologique où les transformations de l’environnement se révèlent, causées en premier lieu par les sociétés humaines dans leur forme (post-)industrielle. L’évolution actuelle est lourde d’impacts et le futur se dessine selon des tendances qui font percevoir que le développement actuel n’est pas durable. La deuxième partie, dont l’auteur est Edwin Zaccai, se concentre sur le phénomène du changement climatique anthropogénique, qui est l’une des plus considérables modifications humaines sur la planète. Cette réflexion cherche à appréhender les différentes dimensions de ce phénomène dont l’influence est en passe de se faire sentir sur le plan tant de la politique internationale, que de nos modes de vie, et surtout du système énergétique, clé des blocages ou des progrès. Enfin, un troisième chapitre, dû à la plume de Roland Moreau s’essaie à proposer un historique
des réalisations sous l’égide de la formule du développement durable depuis sa promotion il y a plus de trente ans. Il reconnaît les expériences et les pratiques qui ont pu conduire à des changements et démontrent encore un réel potentiel. Toutefois, en phase avec les deux premiers chapitres, ce troisième constate une déficience caractérisée des principes de durabilité préconisés. Sans éluder la perspective d’effondrements possibles, on y plaidera alors vigoureusement pour des changements profonds passant par l’éducation et un engagement concret. Il se pourrait qu’en refermant ce petit ouvrage l’un ou l’autre lecteur se demande s’il existe alors une formule alternative à celle du développement durable, capable de remplir davantage les promesses insuffisamment tenues. Toute importante et justifiée que soit cette question, nous n’y répondons pas ici. Ce que nous avons voulu souligner est le fait que d’une façon ou d’une autre le développement tel qu’il se produit aujourd’hui n’est pas durable, au sens d’« environnementalement durable ». D’autres formes vont être trouvées qui manifesteront, à ce qu’il nous semble, des différences sensibles avec les évolutions actuelles. En effet, la poursuite de la hausse de la consommation mondiale et la dépendance majoritaire à l’énergie fossile ne peuvent coexister dans un futur à moyen terme avec la stabilité des écosystèmes et des habitats humains qui en dépendent. Dans le cadre de cet ouvrage de synthèse, le propos est forcément empreint d’une certaine généralité. Il est clair que l’on devrait tracer plus de différences entre les niveaux global, national, régional et local, et parmi ces niveaux distinguer entre différents types de sociétés. Si dans la dernière partie il est parfois question d’effondrements par exemple, ceux-ci concernent davantage des zones locales, voire régionales, qu’un ensemble mondial. Mais ce qui semble commun à de multiples échelles est la grande complexité propre à un changement de direction nécessaire des logiques d’action et des évolutions. Qui est le « pilote dans l’avion » ? Quels sont les niveaux capables d’orienter et de coordonner suffisamment des directions de changements, bien souvent affirmées sous l’égide du développement durable depuis son lancement ? En réalité les évolutions dépendent d’interactions multiples, techniques, économiques, culturelles, et si des initiatives voient le jour partout sur la planète, il semble y avoir peu de garantie d’un projet d’ensemble. C’est sans doute une raison profonde qui permet d’expliquer les résultats insuffisants atteints. Nous aurions pu ajouter des éléments sur les choix de société qui conduisent à des inégalités sociales toujours croissantes, et au fait que de grandes parties de la population souffrent de la faim ou d’une grande pauvreté. Mais malgré l’importance primordiale de ces questions que nous reconnaissons bien évidemment, nous nous sommes limités, si l’on peut dire, essentiellement à l’aspect non durable du développement au plan environnemental. En effet, si l’environnement continue à être profondément perturbé, la base même d’un meilleur équilibre entre économique et social se voit toujours plus fragilisée, et ce en partie de façon irréversible. Les solutions qui répondent à ces difficultés et menaces ne se laissent pas simplifier par une formule, quelle qu’elle soit. Face à la gravité de la situation, les sociétés sont certainement capables d’innovation, de progrès et d’adaptation. Les années et décennies qui viennent seront aussi marquées par des initiatives enthousiasmantes et des changements motivés par la volonté de contrer les menaces que nous évoquons ici et de créer les conditions d’une vie meilleure. En effet, ces questions sont de plus en plus présentes dans les débats publics, où l’environnement a longtemps été une question secondaire et symbolique. C’est précisément en souhaitant que ces réalités soient mieux prises en compte dans des débats qui dépassent les spécialistes confirmés, et ce à différents niveaux, que nous avons entrepris l’écriture de cet ouvrage.
CHAPITRE1 L’Anthropocène, ou quand l’homme devient un agent géologique majeur
1. L’UNIVERS « P - - ? ». À , OURQUOI Y A T IL QUELQUE CHOSE AU LIEU DE RIEN CETTE QUESTION QUI A BEAUCOUP PRÉOCCUPÉ L ’ , . L EIBNITZ ET D AUTRES PHILOSOPHES AVANT ET APRÈS LUI LA SCIENCE NE PEUT Y RÉPONDRE A SCIENCE PEUT RLECOMMENTDESCHOSES,PASLEPOURQUOI. CECIÉTANTRAPPELÉ,VAISTENTERDEXPOSER EXPLIQUE JE  ( ) ’ ’ , BRIÈVEMENT COMMENT ET NON PAS POURQUOI L IMPACT DE L HUMANITÉ SUR SON HABITAT LA PLANÈTE TERRE,ESTDEVENUTELLEMENTIMPORTANTQUILRIVALISEAVECCELUIDESAGENTSGÉOLOGIQUESMAJEURSET QUELAQUESTIONESTPOSÉEDESAVOIRSINOUSNESOMMESPASENTRÉSDANSUNENOUVELLEPÉRIODE GÉOLOGIQUE,QUELONAPPELLERAITA « NTHROPOCÈNE »,SUCCÉDANTÀL’HOLOCÈNEDES000-12 000 10 dernières années. L’ ’U ( - ’ ) 13,8 ÂGE DE L NIVERS QUE NOUS CONNAISSONS IL Y EN A PEUT ÊTRE D AUTRES EST ESTIMÉ À MILLIARDSDANNÉES. ILAURAITCOMMENCÉAVECLE BIG BANG (QUE,INCIDEMMENT,LECH ANOINE L , ’U L , 1920, EMAÎTRE DE L NIVERSITÉ CATHOLIQUE DE OUVAIN AVAIT IMAGINÉ DÈS LES ANNÉES PARLANT D UN  ). L T , ’ , S , ’ , ATOME PRIMITIF A ERRE PLANÈTE D UNE ÉTOILE DE TAILLE MOYENNE LE OLEIL AU SEIN D UNE GALAXIE  V , , -LA OIE LACTÉE QUI EN COMPREND DES MILLIARDS LES GALAXIES ÉTANT ELLES MÊMES TOUT AUSSI , 4,5 ’ . L NOMBREUSES A ÉTÉ FORMÉE IL Y A MILLIARDS D ANNÉES A VIE EST APPARUE APRÈS ENVIRON UN  ’ . L T MILLIARD D ANNÉES A ERRE EST ACTUELLEMENT LA SEULE PLANÈTE DU SYSTÈME SOLAIRE SUSCEPTIBLE DE  , V M . U J , E , PERMETTRE LA VIE ÉNUS ÉTANT TROP CHAUDE ET ARS TROP FROIDE NE DES LUNES DE UPITER UROPE POURRAITAUSSILAPERMETTREMAISCEDOITENCOREÊTRECONFIRMÉ. LAVIEEXISTE-T-ELLEAILLEURSQUE  ? O , . R -DANS LE SYSTÈME SOLAIRE N NE LE SAIT PAS MAIS CELA PARAÎT PROBABLE APPELEZ VOUS LA  (2017) ’ ’ T -1, 40 -DÉCOUVERTE RÉCENTE D EXOPLANÈTES AUTOUR DE L ÉTOILE RAPPIST À ANNÉES LUMIÈRE DE LA T , ’U L , ERRE PAR UNE ÉQUIPE CONDUITE PAR DES ASTROPHYSICIENS DE L NIVERSITÉ DE IÈGE OÙ EXISTERAIENT des conditions pouvant permettre la vie. DURANTCES4,5MILLIARDSDANNÉES,LA TERREAÉVOLUÉSOUSLINFLUENCEDEPHÉNOMÈNESINTERNES ( , , ; ÉRUPTIONS VOLCANIQUES TECTONIQUE DES PLAQUES DÉRIVE DES CONTINENTS À NOTER À CE SUJET ’ ) ( , , L IMPORTANCE DE LA RADIOACTIVITÉ ET EXTERNES VARIATIONS DU RAYONNEMENT SOLAIRE DONC DU CLIMAT  , DUES NOTAMMENT AUX CHANGEMENTS DANS SON ORBITE ET AUX OSCILLATIONS DE SON AXE COLLISIONS AVEC météorites, etc.). NOTREÉTOILE,LESOLEIL,ÉVOLUEÉGALEMENT. ILDEVIENDRADEPLUSENPLUSCHAUD,RENDANTLAVIESUR TERREIMPOSSIBLEDANS 1,9MILLIARDDANNÉES,POURDEVENIRENSUITEUNEGÉANTEROUGEDANS 5,5 milliards d’années et puis une naine blanche. 2. L’ APPARITION DE LA VIE C ? U , OMMENT DÉFINIR LA VIE NE DE SES PROPRIÉTÉS PRINCIPALES EST LA FACULTÉ DE SE REPRODUIRE MAIS  . O CERTAINS CRISTAUX PEUVENT ÉGALEMENT LE FAIRE N PEUT LE MIEUX CARACTÉRISER LA VIE COMME  , APPARTENANT À UNE CLASSE DE PHÉNOMÈNES QUI SONT DES SYSTÈMES OUVERTS OU CONTINUS CAPABLES DE  ’ RÉDUIRE LEUR ENTROPIE AUX DÉPENS DE SUBSTANCES ET D ÉNERGIE LIBRE PUISÉES DANS LE MILIEU  . L’ ENVIRONNANT ET REJETÉS ENSUITE SOUS UNE FORME DÉGRADÉE ENTROPIE EST DONC RÉDUITE LOCALEMENT  ’ . C MAIS AUGMENTÉE DANS L ENSEMBLE ETTE DÉFINITION S APPLIQUE ÉGALEMENT À DES PHÉNOMÈNES TELS  ’ ( P ) ’ QUE LA FORMATION D UNE FLAMME CE SONT LES SYSTÈMES DISSIPATIFS DE RIGOGINE MAIS CE QU IL Y A EN plus c’est la faculté de reproduction. L , ES PLUS ANCIENS ORGANISMES FOSSILES CONNUS SONT DES MICROBES FORMANT DES AMAS APPELÉS STROMATOLITES,DATANT 3,5 ’ (M ), DE MILLIARDS D ANNÉES A MAIS ON A DÉCOUVERT RÉCEMMENT DES  (4,1 M ), INCLUSIONS DE CARBONE DANS DES ZIRCONS DÉTRITIQUES ENCORE PLUS ANCIENS A QUI POURRAIENT provenir d’organismes. ILNYAPASDEMODÈLEGÉNÉRALEMENTACCEPTÉPOUREXPLIQUERLORIGINEDELAVIE. CEQUIEST actuellement considéré...
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