Le vingtième siècle: genèse des grandes peurs de l an 2000 Tome II
454 pages
Français

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Le vingtième siècle: genèse des grandes peurs de l'an 2000 Tome II , livre ebook

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Description

« La guerre froide succède à la guerre armée. Les nouveaux ennemis entraînent une grande partie du monde dans leurs luttes idéologiques d’où de multiples guérillas et des blocus économiques. Les prix flambent. Pour lutter les Européens aimeraient s’unir mais, gênés par une immigration incontrôlée, n’obtiennent que de piètres résultats. Les USA s’offrent un double krach politique et financier et l’URSS implose. La Chine populaire manque également de disparaître à cause des foucades de Mao Tsé Toung. C’est alors que des pays, jusqu’alors considérés comme négligeables, émergeants sur le marché international, déclenchent une rude concurrence pour la vieille Europe. A l’aube de l’an 2000 l’horizon semble bien sombre. »

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Informations

Publié par
Date de parution 06 janvier 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332758835
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

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Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-75881-1

© Edilivre, 2014
Citation

« Aujourd’hui, l’histoire est plus que jamais révisée ou même inventée par des gens qui ne souhaitent pas connaître le passé véritable, mais seulement un passé qui s’accorde à leurs intérêts. Notre époque est celle de la grande mythologie historique »
Eric Hobsbawm, Intresting Times. A Twentieth-Century Life. Pantheon Books, Londres, 2003
Tout se complique (1958-1974)
Alors qu’un équilibre basé sur la peur des représailles nucléaires semblait s’être installé entre les Supers-Grands, des fissures commencent à apparaître au sein des deux grands blocs qui s’affrontent. A l’Ouest, les ruades de De Gaulle, en matière de politique internationale, montrent bien que le climat se détériore entre les Alliés, mais c’est surtout à l’Est que des lézardes encore plus profondes s’ouvrent entre les puissances du bloc communiste. Par contre, à ce moment, l’absence de différents entre les Etats-Unis et la Chine populaire ne peut que favoriser des tentatives de rapprochement diplomatique entre ces deux puissances. Cette tendance à une mutuelle coopération inquiète très sérieusement l’Union soviétique qui, elle aussi, aimerait reprendre un dialogue apaisé avec les Américains alors qu’elle subit des attaques verbales de plus en plus acerbes et irritantes de la part de la Chine, pourtant également communiste, qui, apparemment, rêve de reléguer l’URSS au rang de fossoyeur de l’idéologie marxiste. Aussi, maintenant que les deux forces apparemment monolithiques qui, jusqu’à présent se jaugeaient et se craignaient tout en ayant réussi à maintenir un fragile équilibre, commencent, chacune de leur côté, à éclater, la stabilité mondiale risque à nouveau d’être remise en question.
De Gaulle, en prenant le pouvoir, doit régler le problème algérien et libérer la France du poids de ses dernières colonies
Comme nous venons de nous en rendre compte dans le premier Tome de cet ouvrage 1 , René Coty, président de la République française, devant la vacance du pouvoir constitutionnel, s’est senti obligé de faire appel à Charles de Gaulle puisque celui-ci, depuis sa retraite Haut-Marnaise, vient d’annoncer clairement qu’il se tenait prêt à reprendre le flambeau. C’est pourquoi, le 29 mai 1958 à dix-neuf heures trente, le reclus de Colombey-les-Deux-Églises, arrivant par la route, pénètre un peu subrepticement dans le palais de l’Elysée par la grille du parc. La discussion entre l’actuel président de la République et celui qu’il souhaite voir lui succéder, bien que cordiale, est légèrement tendue. De Gaulle, se sentant l’homme de la situation est, comme à l’habitude, inflexible. Il veut l’investiture immédiatement, sans préalable, sans concession. Son interlocuteur, qui souhaite lui aussi ardemment la passation des pouvoirs, doit lui faire comprendre, lui faire entendre, qu’il n’est pas possible de transgresser certaines formes. Il va finalement lui faire accepter deux concessions majeures :
– le Général se présentera devant l’Assemblée nationale, mais seulement pour y lire une déclaration et surtout pas pour participer aux débats (comme tient immédiatement à le préciser de Gaulle)
– il recevra auparavant les présidents des groupes parlementaires (« Les présidents ! », là Charles rechigne vraiment, « soit, mais alors tous ensemble » lâche-t-il enfin)
De ce fait de Gaulle va rester à Paris, à l’hôtel La Pérouse, en attendant ce soir du dimanche 1 er juin où, pendant que monte un orage formidable (celui du ciel seulement et pas celui que l’on craignait voir venir de l’autre rive de la Méditerranée), il pénètre au Palais-Bourbon. Il est un peu ému, il n’est pas entré dans ce lieu emblématique depuis de 6 janvier 1946. Là, devant tous les parlementaires réunis au grand complet, il réclame les pleins pouvoirs sur l’Algérie, la vacation du Parlement pendant six mois (temps qu’il juge nécessaire à la mise en place de nouvelles institutions) et le pouvoir d’élaborer, pendant ce temps, une nouvelle loi constitutionnelle dont le projet devra ensuite être soumis aux Français par voie référendaire. Tout le monde écoute religieusement la Voix , la voix venue d’en haut (de la tribune, de la haute stature de l’orateur et un peu de Dieu le Père). Mais, lorsque le Général a quitté l’Assemblée, les discussions, les chamailleries, les cancaneries vont pouvoir se donner libre cours. En ce qui concerne les pouvoirs spéciaux et la vacance parlementaire il n’y a pas de problème. Tout le monde est trop heureux qu’un bouc émissaire veuille bien se charger de résoudre, comme il le pourra, comme l’Armée l’acceptera, l’épineux problème que représente le bourbier algérien au fond duquel ces brillants politiciens, qui pérorent maintenant, se sont si bien enlisés. Les pouvoirs constitutionnels eux, posent problème. Il y a ceux qui, intellectuellement pas très honnêtes, tentent de tracer un parallèle entre le désir présentement exprimé et le coup d’Etat, constitutionnellement correct, réalisé par Pétain en juillet 1940. La situation semble toutefois assez différente : si l’Armée peut être, éventuellement, qualifiée de factieuse, cette fois elle n’est pas absente. Il y a surtout ceux, et c’est la grande majorité, qui espèrent, qui souhaitent toujours, même à ce moment qui semble être l’heure de vérité, une fois que le problème algérien sera réglé, qu’on pourra, comme on l’a fait avec Pierre Mendès-France après Diên-Bien-Phu, se débarrasser de ce revenant mythique et emphatique, de cet empêcheur de gouverner en rond, de ce « briseur » des mœurs pourtant si joyeuses de la IV e République. Toutefois, malgré les communistes qui crient au meurtre, au cours de la nuit la voix de la raison va péniblement, timidement, se faire entendre. Après le vote Le Troquer annonce que la confiance au général de Gaulle est votée par 323 voix contre 224. Celui-ci est donc porté à la tête du gouvernement. A partir de là tout se précipite. Dès le 3 juin le nouveau président du Conseil forme son ministère, savant dosage entre tous les partis politiques, à l’exclusion des communistes. En fait, parallèlement à ce ministère officiel, le chef de l’Etat en constitue un autre, occulte, près de lui à l’hôtel Matignon. Il est uniquement composé de fidèles et de grands commis, dont la loyauté au Général est sans faille, sous la direction de Georges Pompidou (ce normalien qui, comme il l’a malicieusement baptisé, sait écrire) qui, entre 1948 et 1953 a été le précieux collaborateur effacé et efficace du chef de file du Rassemblement du Peuple Français ( RPF ), nommé directeur de Cabinet. Ce ministère occulte est chargé d’élaborer de nouvelles institutions et se met au travail le 19 juin.
Ayant posé les fondations de ce qu’il considère comme la partie la plus importante de sa mission, Charles de Gaulle peut donc s’envoler pour Alger afin de tenter d’y désamorcer le brûlot. Aussi, comme nous l’avons déjà constaté au même ChapitreV du Tome I (… puis l’Afrique du Nord), y lance-t-il à la cantonade son fameux « Je vous ai compris ». Son discours privé, s’il est fort différent, n’en est pas moins sibyllin. A Soustelle et à Debré il affirme « Nous resterons » alors qu’à Jean Amrouche, André Philip et même, un peu plus tard, à Georges Boris, il déclare « l’Algérie sera indépendante (ou) doit être libre de se déterminer », ce qui permettra à Jean Lacouture décrire dans son ouvrage « Pierre Mendès-France » (Paris – Le Seuil – 1981) « Il y a un De Gaulle pour chacun : ce n’est plus un général, c’est un champ de bataille ». Fort de la vague de popularité qu’il vient de déclencher, le chef de l’Etat s’emploie d’abord à rétablir la légalité républicaine à Alger même en exigeant le retrait de tous les militaires du Comité de Lagaillarde, Ortiz et comparses. Dans le même esprit, dès son retour à Paris, il va donner les ordres nécessaires au déplacement, hors de l’Algérie, de tous les colonels et généraux ayant pris part aux événements de mai 1958.
Il est donc maintenant installé à Matignon entre ses deux ministères. Pendant que Michel Debré, le Premier Ministre officiel, tout en faisant part de ses sujétions sur la mise en place d’un « parlementarisme rationalisé », règle les affaires courantes, Georges Pompidou rédige, conformément aux désirs du Général, la nouvelle constitution. Elle est présentée à René Coty, toujours officiellement président de la IVe République, le 3 septembre. De Gaulle ne lui laisse pratiquement pas l’occasion de pouvoir en formuler la moindre critique, tout comme il vient de le faire, quelques jours auparavant, avec le Comité consultatif parlementaire (prévu par le texte du 2 juin 1958 sur la procédure de révision constitutionnelle). Ce texte correspond trop exactement aux vues, aux idées et aux intentions que le nouveau chef de l’Etat rumine depuis douze ans pour qu’il envisage, aujourd’hui, que l’on puisse y changer la moindre virgule. Ce texte renforce considérablement les pouvoirs du futur président de la République. En plus de ceux qui étaient déjà l’apanage de cette fonction, y ont été adjoints le droit de dissoudre l’Assemblée nationale ainsi que la possibilité de consulter le pays par voie référendaire sur l’organisation des pouvoirs publics et sur les traités susceptibles de présenter une incidence sur les institutions. En cas de menace pour les institutions ou pour l’indépendance nationale le président disposera de pouvoirs exceptionnels, cumulant à la fois ceux du Parlement, du gouvernement et des autres pouvoirs publics. En contrepartie, les pouvoirs de la Chambre des députés sont considérablement amenuisés. Les attributions de l’Assemblée nationale sont cantonnées au vote des lois e

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