La lecture à portée de main
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Publié par | L'Harmattan |
Date de parution | 01 janvier 2008 |
Nombre de lectures | 107 |
EAN13 | 9782296187061 |
Langue | Français |
Poids de l'ouvrage | 1 Mo |
Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
LES FRAUDES ELECTORALES
COMMET ORECOLOISE LA RDC
Je tiens à remercier madame Paulette Reber-Dubas,
traductrice à Vevey (Suisse), pour sa relecture attentive
et pour les suggestions qu’elle m’a faites.
©L'HARMATTA, 2007
5-7, rue del'École-Polytechnique; 75005Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN: 978-2-296-04562-0
EAN: 9782296045620
FWELEY DIAGITUKWA
LES FRAUDES ELECTORALES
COMMET ORECOLOISE LA RDC
L'Harmattan
Etudes Africaines
Collection dirigée par Denis Pryen et François MangaAkoa
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COLLECTIF,L’Afrique,histoired’une longue errance,Colloqueau
Lucernairedu 24 et 25 mars 2007, 2007
Àtous les hommeshonnêtes qui espèrent
et quiontfoi en l’avenir,
je dédiecelivre.
«Ceux quenousavonsélus n’ontaucun pouvoir.Etceux qui
ont lepouvoir,nous nelesavons paschoisis».
Ulrich Beck,Pouvoir etcontre-pouvoiràl’ère delamondialisation, Paris, Aubier,
2003,p. 15.
« Cequi gêneréellementces puissances, c’est notre décision
de compter sur nos propresforcesetderefuserderecevoirdes
ordresde ceux quise considèrentdepuis toujourscommenos
maîtres.Notre diamant,notreor,cuivre, cobalt…
nousappartiennent.Nousdevonsen profiter.Nousdevons nous-mêmes
vendrenos richesses, alors qu’avant, cesontd’autres qui
vendaientet n’apportaient rienaubien-être denotre
peuple…Nousavonsbouchélesfilièresdel’exploitation» […]
Celaneveut pasdirequenous nevoulons pasdel’assistance.
Mais,nous nepouvons pasêtre continuellementdes mendiants
parcequ’ilfautattendrel’assistance et perdrenote
souverainet[é »…]Nous voulonscoopéreravectous lesÉtats
du monde,respecter leur souveraineté,leurindépendance.
Mais nousexigeonsaussiqu’on nous respecte,qu’on nenous
donnepasdeleçons.Nous voulons qu’on nous prennecomme
un pays réellementindépendant.Quenous n’ayons plusde
maître,quelesdécisions quiseprennent sur la destinée de
notrepeuple,soient prises par lesfilsdenotrepeuple »
Laurent-Désiré Kabila,ACP, Kinshasa,18 février 2001.
Introduction
e
CeXXIsiècle est-ilcelui delaviolence,
desfraudesélectoralesgénéraliséesetdelarecolonisationde certains pays
du tiers mondejugés nongouvernableset soumisàla
dominationà cause deleurs richessesconvoitées par toutes
lesgrandes puissances ?Lesfraudesélectorales sont-elles
devenuesces nouvelles méthodesdereconquête, en plaçant
àlatête des nations qualifiéesdenon viables oufailed
States(Étatsdéfaillants)deschefsd’Étatdepaille appelésà
couvrir les nouvelles stratégiescoloniales ? Comment, dans
cesconditions, éviter lesfraudesélectoralesafind’asseoir
partout les pratiquesde bonne gouvernance?
Il n’existepasde «science électorale » dans les
paysafricains. Cette «science »venue del’Occidentestencore àson
stade de balbutiement ;elle fait ses premiers pasdans une
incertitudetotale etil méritequ’ellesoit« accompagnée »
et«sécurisée », car toutdérapage compromet la chance de
construireunepaixdurable.
Lorsquela «science électorale » émergea en France dans
certainesinstances parlementaires,sous la Troisième et la
Quatrième Républiques, ellesevoulait unescience dela
déviance. Cettenouvelle «science »était leproduitdela
mise encause d’une «normalitdeé »scomportementsde
vote; sondéveloppement n’était pas linéaire dans
lamesureoùellese construisaitdansdes situationsde crise.
1
L’étude delaviepolitique françaisemenéeparNathalie
Dompnier montrequ’àl’époque delanaissance dela
1
NathalieDompnier, « Lelaboratoire delachambre desdéputés. D’une
somme desavoir-faire àune‘science électorale’ (1870-1958)», inOlivierIhl,
Martine Kaluszynski,GillesPollet,Les sciences de gouvernement, Paris,
Economica,2003,p. 25.
7
science électorale, «les offres,les pratiques,les
comportementsélectoraux nese conforment pasàun
modèleuniforme,mais varient selon lescirconscriptionset
les régions. Faire campagne,se faire élire apparaissentdès
lorscomme des savoir-fairetrèsdifférents sur l’ensemble
du territoire français.Uncandidat parisien quise
présenteraitdans une circonscriptiondesPyrénées,un
hommepolitique breton quitenterait sa chance à Marseille
auraientcertainement les plusgrandesdifficultés,non
seulementàse faire élire,mais surtoutà entrer sur lascène
électorale, à encomprendre età enadopter les rouageset
les règles pragmatiques». Cetteréalitén’est pas très
2
différente avec celle dela RD Congoetcelle desautres pays
ducontinentafricain où l’influence ethnique et les relations
clientélistesinfluencenténormément le choixdesélecteurs.
Ilestdifficile àun ressortissantduBas-Congo, enRD
Congo, dese faire élire dans le Masisiquellequesoit la
qualité desa campagne, comme ilestdifficile àun
ressortissantduNord duSénégaldese faire élire en
Casamance.On voit vite apparaîtrelesdifficultésde
briguer un mandat pour uncandidat non originaire dela
circonscription.EnAfrique,la «science électorale »se
construitet s’expliquesur la base du patronage, du
néo3
patrimonialisme etduclientélisme.Pourgagner, ilfauten
plusdescadeaux, établirdesalliances,nouerdesamitiés
solidesdans toutes les provinces oudépartements, ilfautavoir
des représentantsdans lesdifférentesclasses sociales (nobles,
bourgeois,riches,pauvres, etc.) sans oublierdes’attirer la
faveurdeschefs spirituels – les prêtreset les pasteurs – ;ilfaut
approcher régulièrement les syndicats,les responsablesdes
secteurs privéset les patronsd’entreprises.
2
Ibid.,p. 25.
3
Pour plusde détails surcesconcepts,lireFweley Diangitukwa,Qu’est-ceque
lepouvoir ?, Paris, L’Harmattan,2004.
8
Lapossessiondu pouvoir serésume et seréduitàl’artde
distribuer les postes politiques les plusimportantsdans le
cercle deses relations,nonenfonctiondescompétencesde
chacun,mais plutôtenfonctiondudegré d’affinité, de
soumissionetde confiance envers lepourvoyeurdes postes
politiques.Oncomprend dès lors l’influence deshommes
politiques sur leursfamillesetdans leurscontrées.Puissants
personnageset puissants représentantsdu pouvoir,riches,
courtisés,jouissantdudoubleprestige du titre etdela fortune,
investisdel’autoritépolitique et matérielle, il leurestfacile de
fairesentir leurinfluence etd’imposer leurchoix sur les
électeursdémunis,pardes promesses ou par la corruption.Les
électeurs sont sous leurdépendance commeles pauvreset les
ouvriers quivivent sous la dépendance des richesetdes
patrons.La détentiond’une fortune importante et/oud’une
fonction politiquetient souvent lieud’argumentélectoral, car la
campagne électorale est uneluttetropcoûteusepour les
personnes modestes.
En France,l’intérêt