Les Nations Unies contre le Katanga
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Les Nations Unies contre le Katanga , livre ebook

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Description

Le 30 juin 1960, le Congo Belge devient indépendant dans des conditions rocambolesques. Le 5 juillet, la Force Publique se mutine et installe un capharnaüm à demeure. Le président Kasavubu et son Premier Ministre Lumumba Patrice ne savent où donner de la tête. A l’initiative de l’ambassadeur des Etats-Unis, Timberlake, les deux font appel aux Nations Unies. Le 11 juillet, M. Tshombe, président de la province du Katanga, proclame l’indépendance de son pays pour l’extirper du chaos. Les événements s’enchaînent et deviennent incontrôlables dans le reste du Congo. Mais, paradoxalement, les yeux sont fixés vers le Katanga qui est resté calme. Le gouvernement du Katanga rejette le stationnement des soldats de l’ONU et le Secrétaire général, Dag Hammarskjoeld, décide de se rendre là-bas. Il promet tout et rien et finit par déclarer la guerre au Katanga le 13 septembre 1961. En allant à Canossa, son avion s’écrase à Ndola, en Rhodésie du Nord (la Zambie) où il périt avec une dizaine de fonctionnaires de l’ONU. Celle-ci, épaulée par les Etats-Unis mettent fin à la souveraineté du Katanga.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 08 août 2014
Nombre de lectures 3
EAN13 9782332695277
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0135€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-69525-3

© Edilivre, 2014
Quel plus terrible fléau que l’injustice qui a les armes à la main.
Aristote, Politique, I, 2, (16)1253-a
Seul contre quatre.
M. Tshombe face à face avec Dag Hammarskjoeld, J.F. Kennedy, les Nations Unies et le Royaume de Belgique
Préface
« Le Katanga et les Nations Unies ». Voilà un livre d’histoire tragique dans lequel l’auteur ne se contente pas seulement à relater les faits, mais plutôt et surtout à désigner sans ambages les positions et les rôles acteurs en train de façonner dramatiquement l’avenir d’une province (Etat) et de son peuple.
Kyoni kya Mulundu s’évertue à habiller les acteurs dans son livre des masques des guerriers se livrant un combat déséquilibré qu’il désigne avec le trinôme de « Seul contre trois » : il s’agit du combat de M. Tshombe face à Dag Hammarskjoeld, J.F.Kennedy et les Nations Unies ; un véritable combat de David contre Goliath qui ne va malheureusement pas signer la victoire de David, mais celle du plus fort qu’est Goliath. L’auteur le dit lui-même avec les termes suivants : « La loi du plus fort est pour eux l’expression d’une nécessité d’ordre physique et elle n’a rien à voir avec le droit. » « Le Katanga avait subi de telles violences juridiques, diplomatiques et militaires parce qu’il était tout simplement faible et n’avait pas d’alliés. L’île de Mélos fut prise et saccagée. Beaucoup de gens, à commencer par les Belges, avaient trouvé les Katangais démesurément fous pour avoir tout simplement souhaité vivre en paix dans leurs limites naturelles. », ajoute Kyoni kya Mulundu.
A la fin de ma lecture du livre de Pierre Davister (Katanga enjeu du monde, 1960), livre à la fin duquel je me suis retrouvé très irrité et intrigué par le système de la volonté de puissance infâme et inhumain des forts de ce monde à travers le drame de la sauvagerie des leurs actions dans le monde en général et en Afrique (Congo/Katanga) en particulier ; ce livre de Mr Kyoni Kya Mulundu vient non seulement de réveiller mes anciens sentiments d’irritation, il vient d'ouvrir cependant aussi les portes de vérités historiques sur la lutte, le sort d’un homme Tshombe et son peuple katangais, peuple que Kyoni kya Mulundu caractérise de : la victime toute désignée dont les deux promoteurs sur le plan international sont d’une part la Belgique et d’autre part le clan Kennedy (donc les intérêts américains). Il n’est donc pas un hasard que l’auteur parvienne à comparer l’histoire du Katanga dans sa confrontation avec les Nations Unies à la guerre du Péloponnèse dans les dernières phases des négociations au paragraphe 111, telle que décrite par Thucydide, lorsqu’il dit que la dernière relation de la guerre du Péloponnèse a de fortes similitudes avec la conduite du proconsul américain qui vint à Ndola en décembre 1961 convoyer M. Tshombe à Kitona. Car, comme les troupes des mercenaires onusiens, les Athèniens, sous la conduite de Nikias, en 426, avaient échoué dans leur première attaque contre Mélos qu’ils avaient cherchée à asservir.
Comme on le voit, ce livre fait voyager son lecteur dans l’histoire de l’impérialisme des états prédadeurs de ce monde depuis l’antiquité jusqu’à la politique du « Big Stick » occidentale chapeautée par les Etats-Unis d’Amérique. Oui, comme le dit Denys d’Halicarnasse, grand historien grec à l’époque romaine, « l’impérialisme est un témoignage d’un cynisme révoltant », preuve que l’hypocrisie juridique était non seulement l’affaire des puissances antiques inspirées par les idées de Calliclès et autres Sophistes, ainsi que des puissances moyenâgeuses dominées par des philosophes jusnaturalistes comme Nicolas Machiavel, mais elle est aussi et surtout l'affaire des puissances occidentales modernes influencées par la politique américaine du « Big Stick ». En effet, la politique des puissances impérialistes de ce monde reste la même, elle est basée sur le principe sophiste de l’interaction entre les forts tel que paraphrasé par l’auteur avec ces termes : La loi du plus fort est la loi de la nature et les rapports de justice ne peuvent exister qu’entre Etats qui se craignent l’un l’autre et entre citoyens également soumis à l’autorité d’un pouvoir plus fort que chacun d’eux. Mais comme le dit l’auteur vers la fin de son livre en citant JJ Rousseau : Le plus fort n’est jamais assez fort pour être toujours le maître s’il ne transforme sa force en droit. Et comme la force est une puissance physique, il ne peut jamais y résulter une quelconque moralité de ses effets. Ainsi donc, céder à la force est un acte de nécessité, non de volonté, c’est tout au plus un acte de prudence. En quel sens pourra-t-il donc être un devoir ?
Il y a plus de quarante ans que le Katanga fut saccagé et mis à genou par une force dite de paix, mais à la solde des Etats Unies, car le Katanga était faible ! Le mérite de l’auteur revient donc non seulement à nous rappeler les faits et les causes de cette tragédie, mais aussi et surtout à poser à tout lecteur et homme épris de justice, de morale et d’éthique une question de conscience sur tous les actes impérialistes que posent les puissants dans ce monde, ceci en pensant à l’ONU (force de paix ?!) qui quitta le Katanga couverte de beaucoup d’ignominies et d’opprobres.
Je conseille donc à tous et à toutes de jeter un coup d’œil dans ce livre de Mr Kyoni kya Mulundu. Car ce livre est un veritable plaidoyer contre l’impérialisme de tout le temps. Tout lecteur y découvrira le parfum de l’opposition que l’auteur opère consciemment entre la volonté de justice et la volonté de puissance tout en considérant cette première comme condition sine qua none qui devrait guider toute action humaine dans ce monde.
Pierre Damien Ndombe Makanga. Dr. Théol. & Dr. Phil. vivant actuellement en Allemagne.
I Les Nations-Unies
Chapitre 1 L’accueil à la Luano
L’homme qui atterrit ce vendredi le 12 août 1960 à la Lwano, en pleine saison sèche, est accueilli par un hôte, ayant derrière lui un peuple qui croit en la liberté, en la démocratie et en toutes autres valeurs terrestres lesquelles, a-t-on pensé au Katanga, guident également l’hôte venu des Amériques. Bien plus, le maître de céans, appartient aussi comme l’étranger qu’il recevait sur le sol Katangais à une longue tradition familiale et tous les deux de confession protestante. M. Moïse Tshombe a un avantage : il est le rejeton, par sa mère, d’une longue tradition impériale, vieille de plus de trois cents ans. Le Katanga moderne que Dag Hammarskjoeld vient rencontrer, réunissait quatre nations. Elles ont toutes une histoire jalonnée de conquêtes, d’alliances matrimoniales et de cohabitations autant pacifiques que belliqueuses.
L’homme qui se tenait à la passerelle et qui serra la main du Suédois, avait en lui quelque chose d’inné, de noble et répandait tout autour de lui des qualités innées de conducteur des hommes et ses compatriotes lui avaient confié leur destin. En face de lui, l’hôte venait au nom d’une organisation au sein de laquelle il présidait aux destinées d’une pléthore des peuplades qui cherchaient à avoir voix au chapitre dans le destin du Katanga. Il arrivait en ambassadeur desdites peuplades à l’instar de celle qui débarqua un jour du mois d’août 416 avant Jésus-Christ sur l’île de Mélos, pendant la guerre du Péloponnèse. Comme lui, venu de New York, capitale du monde, les ambassadeurs étaient venus d’Athènes ; comme lui, en été 416, ils vinrent annoncer aux habitants de Mélos qu’ils n’avaient d’autre destin que celui de se soumettre à la volonté du plus fort. Comme eux, Dag Hammarskjoeld arrivait transmettre l’ultimatum aux Katangais qu’ils devaient se plier devant les intérêts belgo-congolais.
Voici le récit sur l’occupation de Mélos, tel que Thucydide l’a laissé à la postérité :
« Au commencement de l’été suivant, Alcibiade fit voile vers Argos avec vingt navires, il fit capturer trois cents Argiens qui passaient encore pour être favorables à Sparte et les Athéniens les transférèrent sur les îles voisines qui se trouvaient dans leur giron. Les Athéniens montèrent une expédition militaire contre l’île de Mélos avec leurs propres forces navales composées de trente navires, de six navires de l’île de Chios et deux de Lesbos, et de même mille deux cents hoplites athéniens, trois cents archers et de vingt archers à cheval et surtout mille cinq cents hoplites mis à leur disposition par les alliés insulaires. Les habitants de Mélos étaient des colons venus jadis de Lacédémone. Ils ne voulaient pas se soumettre à l’autorité athénienne comme le firent d’autres habitants insulaires. Neutres, ils voulaient vivre en paix. Ensuite, comme les Athéniens employèrent la force pour mettre à sac leur pays ; ils estimèrent qu’ils se trouvaient en guerre ouverte avec eux. Les généraux Cléomèdes, fils de Lycomède et Tisias, fils de Tisimachos, après qu’ils eurent établi leur camp pour leur armement sur l’île et avant qu’ils n’engageassent des hostilités contre l’île de Mélos, ils envoyèrent d’abord des ambassadeurs entamer des pourparlers. Les habitants de Mélos ne les introduisirent pas dans la Chambre des Représentants, ils leur sollicitèrent de prendre la parole devant les gouvernants et les oligarques afin d’écouter l’objet de leur venue. Et les ambassadeurs athéniens prirent la parole et s’exprimèrent à peu près ainsi :” 1
Quels sont les liens avec le Katanga ?
Il s’agit aussi de soumission. Dans le cas du Katanga, on doit se soumettre au nom des intérêts belgo-congolais. Comme les habitants de Mélos qui n’avaient souhaité qu’une chose : vivre libres et en paix avec les voisins . Lorsque le Conseil de Sécurité prit sa résolution d’

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