Les sociétés africaines et le capitalisme
488 pages
Français

Les sociétés africaines et le capitalisme , livre ebook

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488 pages
Français

Description

Ce livre rend compte de la dynamique initiale du capitalisme, elle situe ce phénomène dans son rapport historique de diffusion et d'expansion en Afrique. On y découvre alors comment ce continent a fait une rencontre brutale avec cette nouvelle civilisation matérielle et comment il a été confronté à une invention qui combine autrement l'économique, le politique et le symbolique, selon des formes d'alliance étrangères à sa représentation antérieure du monde.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2014
Nombre de lectures 7
EAN13 9782336339108
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

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Jules Marcel Mandeng NyobeLes sociétés africaines
et L e capita Lisme
r egards sur la complexité de la civilisation matérielle
La présente réflexion rend compte de la dynamique initiale du
capitalisme, et elle situe ce phénomène dans son rapport histo­ Les sociétés aricaines rique de diffusion et d’expansion en Afrique. On y découvre alors
comment ce continent a fait une rencontre brutale avec cette nou­
velle civilisation matérielle, et comment il a été confronté à une et L e capita Lisme
invention qui combine autrement l’économique, le politique et le
symbolique, selon des formes d’alliance étrangères à sa représen­
tation antérieure du monde.
Malgré les turbulences de cette rencontre, l’Afrique ne peut r egards sur la complexité
plus se soustraire à ce mode de vie, qui lui impose cependant de la civilisation matérielle
de le rendre supportable en le soumettant à une « gouvernance
convenable ». Il s’agit d’une exigence d’imagination d’un capita
lisme adapté à son idée de progrès dans le monde de notre temps,
ainsi qu’à sa capacité à rendre réel ce qui n’est que potentiel, dans
un univers caractérisé par l’instabilité des choix et la rivalité des
jeux d’échange des valeurs.
Jules Marcel Mandeng Nyobe est né le 20 juillet 1956 à
Edéa, au Cameroun. Docteur en science politique, il s’ intéresse
particulièrement à l’analyse des politiques publiques et à la
gouvernance économique. Chez le même éditeur, il a déjà
publié Économie et entreprenariat social. De nouveaux
repères, en 2009.
46,50 €
ISBN : 978-2-343-01320-6
H-CAMEROUN_GF_MANDENG_SOCIETES-AFRICAINES-CAPITALISME.indd 1 21/02/14 10:28
Les sociétés aricaines et L e capita Lisme
Jules Marcel Mandeng Nyobe
r egards sur la complexité de la civilisation matérielle






Les sociétés africaines
et le capitalisme






















Jules Marcel Mandeng Nyobe








Les sociétés africaines
et le capitalisme
Regards sur la complexité
de la civilisation matérielle

































































© L’Harmattan, 2014
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-343-01320-6
EAN : 9782343013206
Dédicace

A mes éclaireurs.
Guides patients d’un très long chemin !

A mes compagnons de route.
Témoins attentifs de cette œuvre commune !

A mes enfants.
Porteurs engagés de sa part inachevée !








« Si vous voulez vous survivre, il vous faut ou bien laisser des écrits qui
vaillent d’être lus, ou bien des exploits qui vaillent d’être contés ».
Benjamin FRANKLIN

INTRODUCTION
La réflexion sur les possibilités et les difficultés du développement a donné
lieu à une prodigieuse littérature. Il s’agit d’un sujet sur lequel beaucoup a été
dit et il peut paraître prétentieux après tant d’analyses savantes et parfois
militantes, d’oser ajouter à ce qui a déjà été fait, ou de chercher à en retirer
quelque chose. C’est pourtant ce que nous nous proposons de faire avec un
courage construit sur la base d’une relativisation épistémologique des discours
1antérieurs dont une belle recension nous est fournie par Guichoua et Goussault .
Ces auteurs entament leur ouvrage en affirmant que le développement est un
objet fuyant à l’analyse, et que son image brouillée tient au fait qu’il englobe à
la fois des problèmes économiques, politiques, sociologiques, démographiques,
géographiques, historiques, psychologiques, religieux, philosophiques,
juridiques, … qui font finalement de lui un thème scientifique complexe parce
2que désarticulé et disloqué , dans lequel il est difficile de distinguer clairement
les causes des effets, les comportements structurels de ceux conjoncturels, les
3attitudes centrales de celles périphériques .
Pour sortir de l’inextricabilité de cette confusion, la réflexion ordinaire
procède dans une incertitude mal assumée à des découpages de cet objet en
plusieurs champs problématiques, chacun étant pris en charge par une
discipline scientifique : économie, géographie, histoire, sociologie, philosophie,
droit …. Ce qui donne à la fin une économie du développement, une géographie
du développement, une histoire du développement, une sociologie du
développement, une philosophie du développement, un droit du
4dévent … Et dans tous « (ces) savoirs partiels accumulés ici et là »,
transparaît d’abord la volonté d’une mise en évidence des conditions et des
potentialités du passage de la prémodernité à la modernité, en prenant comme
référence duplicable la trajectoire européenne ou occidentale, de façon avouée
5ou inavouée . Ensuite, il s’y affiche la nécessité d’une diffusion dans les aires
de civilisation encore prémodernes ou en retard de modernisation, de tous les
bienfaits de la modernité en termes d’ajustement aux modes de vie de
l’humanité accomplie ou de rationalisation économique, politique, sociale et

1 (André) Guichoua et (Yves) Goussault, Sciences sociales et développement, Paris, A. Colin,
1993.
2 (Edgar) Morin et (Jean-Louis) Le Moigne, L’intelligence de la complexité, Paris, L’Harmattan,
1999.
3 (Roger-Gérard) Schwartzenberg, Sociologie politique, Paris, Montchrestien, 1977, pp. 145- 146.
4 (Jacques) Brasseul, Introduction à l’économie du développement, Paris, A. Colin, 2003, p. 5.
5 (Jean) Baechler, Le capitalisme, Tome I (les origines), Paris, Gallimard, 1995, pp. 35-38.
(Peter) Berger, La révolution capitaliste (50 propositions concernant la prospérité, l’égalité et
la liberté), Paris, Nouveaux Horizons et Litec, 1992, p. 127.
9 culturelle des pratiques qui s’imposent à la cohabitation des hommes dans un
6monde en partage .
En ce qui concerne spécifiquement les sociétés africaines, plusieurs sciences
sociales se sont intéressées à cette mutation soit pour rendre compte du passé,
soit pour qualifier le présent, soit pour penser les trajectoires envisageables du
futur. Mais malgré la volonté engagée de chacune de ces disciplines instituées
d’établir une explication logique des conditions et des possibilités de leur
passage de la prémodernité à la modernité, aucune d’elles n’a réussi à s’imposer
de manière convaincante. De nombreux glissements de sens et de multiples
dérapages ont troublé de plusieurs manières la rationalité du discours savant et
7introduit dans le champ de l’analyse scientifique de profonds malentendus .
Sans prétendre rappeler de manière exhaustive toutes les querelles de sens qui
se sont constituées sur la base des logiques du développement, nous pouvons
dire que pour l’essentiel les désaccords se localisent autour des prétentions
relatives à la race, à la culture, à l’économie et à la politique; et nous allons
essayer d’exposer à ce sujet les grandes lignes des décalages qui se sont érigés
en obstacles épistémologiques obstruant ou perturbant gravement l’appréciation
objective du passage de la prémodernité à la modernité.
1- La dérive raciale
Dans toutes les sciences sociales, la race a été utilisée comme facteur de
différenciation, soit favorable soit défavorable à l’explication des itinéraires
d’évolution des

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