Les Sous-teckels
178 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Les Sous-teckels , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
178 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Ils sont parmi nous!

La majorité silencieuse, les conformistes passifs-agressifs, les petits esprits trop bien-pensants, nourris de préjugés et emplis de « prêt-à-penser » !

Comment donc être heureux et tenter de se faire une place au soleil alors que l'on est considéré comme un outsider ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 juillet 2014
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332765710
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright














Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-76569-7

© Edilivre, 2014
Dédicaces


Pour Joëlle, qui n’a jamais plié, quoi qu’il lui en coutât.
Pour Soni et Marie, qui vivent leur vie comme bon leur semble.
Pour Eric Migom et Eric Clemens, qui de par leur travail artistique et leur humanité, se sont toujours détachés de la masse.
Pour Yves, qui m’a appris à être plutôt que de sembler. Et à rire de mes propres travers !
Pour Michel, sa philosophie de vie et son humour déroutant.
Pour Carole, Ronny, Madeleine, Monique, Karelmaria… Les profs qui m’ont amenée à penser par moi-même plutôt que de photocopier l’avis des autres.
Pour Jean S., et ses méthodes peu orthodoxes.
Pour mes parents, avant-gardistes et anticonformistes depuis le début des années 60.
Et en mémoire d’Elie Lison.
Introduction
J’ai bien souvent eu peur dans ma vie. Enfant, j’avais peur du loup-garou tapi sous mon lit, adolescente, je craignais qu’on ne m’invite pas à la boum du samedi soir. Aujourd’hui, mon sentiment de peur est à la fois plus intense et plus diffus : j’ai mis près de trente ans à comprendre que j’avais peur des gens. Non que je sois devenue misanthrope, que du contraire. Mais plus le temps passe, plus je me rends compte de mon propre affolement devant les préjugés de masse et les mouvements de foule.
Ce ne sont pas les leaders trop charismatiques qui présentent le vrai danger. Il suffit d’avoir une bonne vocation d’orateur et un public choisi pour mener des populations entières aux génocides, aux meurtres raciaux, ou tout au moins à la haine profonde de celui qui diffère et qui prétend simplement penser par lui-même. Ce public sera justement choisi parmi les frustrés, les besogneux, les colériques silencieux. Pensez-vous vraiment que le stalinisme, le nazisme et toutes les autres formes de fascisme auraient pris naissance s’il n’y avait pas eu une foule demandeuse de telles idées ? Ne condamnez pas les chefs, car sans la masse silencieuse, sans l’appui de la multitude, leurs propositions seraient restées le fait d’allumés complètement isolés.
Car le danger vient de là, et de nulle part ailleurs : des imbéciles craintifs qui n’attendent qu’un canalisateur pour mieux bêler. Ce sont eux qui ont brûlé les sorcières au Moyen-Age, ce sont eux qui ont voté pour Hitler en 1933 et de nos jours, ce sont eux qui, aujourd’hui, éliminent rageusement les infortunés candidats de la Star Academy. En tapant 2 pour dégommer celui ou celle qui leur plait le moins, ils ne font que reproduire le pouce pointé vers le bas des empereurs romains ; et bien qu’ils ne mettent pas littéralement à mort le gladiateur, ils le condamnent à une peine bien plus douloureuse : le rejet de leur pairs, puis l’oubli. De nos jours, en effet, mieux vaut être physiquement mort (et donc potentiellement voué une certaine gloire posthume) que renié par ses congénères. Et ceci n’a pas cours que dans l’univers impitoyable des médias. On connaît tous l’exemple de l’élève, de l’employé, de l’ouvrier, plus brillant et plus inventif que ses collègues et qui, attirant la jalousie et l’envie de tous, se retrouve mis au banc de sa société. L’exception, en effet, fait toujours très peur à la masse. Non seulement, le libre-penseur créatif représente tout ce à quoi la foule des médiocres ne pourra jamais aspirer, mais en plus, sa pensée novatrice remet en question tous les lieux communs auxquelles les faibles ont toujours cru. Bousculant ainsi leurs petites habitudes, il sème le doute. Or, c’est du doute que vient la réflexion et donc l’évolution… Et la foule des anonymes craint comme la peste d’être obligée de devoir changer.
Pourquoi le teckel ?
Le teckel est un animal joyeux, et sans doute l’un des chiens les plus cons.
Il aime sa baballe, sa niniche, son maimaitre (qui le lui rend bien). Et il brille surtout par son absence de conscience. Un Saint-Bernard aura une conscience de sauveur des montagnes, un huskie aura une conscience de tireur de traineau… Le teckel, lui, vit uniquement dans l’instant présent et ne se préoccupe que de son plaisir immédiat. La seule différence avec l’être humain grégaire est la reconnaissance du ventre : le teckel fera la fête à celui qui lui apportera sa pitance. Certes, ce mouvement de gratitude connaîtra une existence assez brêve, celle de la digestion, mais elle aura le mérite d’être sincère.
Les êtres humains que j’appellerai durant tout ce livre « sous-teckels » sont en tout point pareils au clebs sus-mentionné, hormis cette différence de taille : ils sont incapables de reconnaissance. Et encore moins de compassion.
Trop semblable à Monsieur Tout-le-Monde, le sous-teckel nourrit une haine silencieuse à l’égard de celui ou celle qui ne lui ressemble pas. Parfois, il est tellement insignifiant qu’il n’arrive même pas à prendre conscience de sa propre haine. Le sous-teckel étant par nature influençable et manipulable, ce sera sous l’impulsion d’autrui qu’il mettra en branle ses pulsions de colère. Joint dans ce mouvement par ses semblables, il finira par exploser. La horde déchainée de sous-teckels, balayant tout sur son passage, finit par présenter pour notre civilisation un danger pire que toutes les armées d’Attila. Leur force vient de leur nombre et le danger qu’ils représentent est omniprésent. Ils sont cependant assez difficiles à identifier, de par justement leur côté tellement passe-partout. C’est pourquoi il est aussi tant ardu de brosser un portrait-type : le sous-teckel étant aussi discret que perversement multiforme.
Pour le gai luron marginal, pour le libre-penseur et pour tous ceux qui tentent de rester fidèles à eux-mêmes dans une société où tout vous pousse au conformisme et à la médiocrité, il ne reste qu’une seule solution : la fuite.
Fuyez seul, fuyez en couple ou avec une bande de copains joyeusement farfelus. Peu importe où, quand et comment vous vous esquiverez… Mais tôt ou tard, fuyez. Sinon, vous finirez comme eux : autant passifs qu’agressifs, aussi insignifiants qu’extrêmement dangereux.
NB : Pour plus de clarté, et afin d’éviter les répétitions inutiles, j’abrégerai le terme « sous-teckel » en ST. La coïncidence est troublante : c’est la même abréviation pour le mot « Saint ». Rassurez-vous, à ma connaissance, il n’y a aucun Saint-sous-teckel. Sinon, ça se saurait….
 
 
1/ L’enfance du ST
Freud l’a dit bien avant moi : tout enfant est un pervers multiforme en puissance. Et j’emboite le pas à Corinne Meier : les enfants sont par nature conformistes. Vous pensiez avoir vu le pire avec les Télétubbies, les Pokémons et autres mouvements grégaires enfantins ? Je vous arrête de suite : ce n’est pas cette indigestion de pseudo-culture prépubère qui conditionne un futur ST. Tout gosse qui se respecte passera par une phase niaise, ce qui n’est pas un drame en soi. En revanche, le ST miniature sera dès l’entrée en maternelle d’un conformisme agressif. Et ce sera cette agressivité-là qui le rendra tellement pervers, donc tellement redoutable.
Il cherchera en premier lieu à identifier les ST en devenir au sein-même de sa classe. N’oublions pas que 90 % des individus isolés sont d’une nature pleutre et donc peu encline à la persécution d’autrui. Après cette phase de rassemblement, la horde nouvellement constituée cherchera un bouc émissaire. Cela peut être autant le premier de classe, que la petite fille à lunettes ou encore « celui-qui-fait-du-violon après l’école ». La troisième étape de ce processus virera au diabolique : on fera mine d’inclure dans le groupe la brebis galeuse et au bout d’un laps de temps assez bref, dès que le mouton noir est encerclé, on tentera de le forcer au conformisme ambiant, en usant de toutes les bassesses du chantage au rejet.
« Si t’arrêtes pas le violon, t’es plus mon copain ! »
« Si tu t’assieds encore près de la maitresse, je vais plus à la récré avec toi ! »
Quel enfant un peu hors-norme n’a jamais entendu de telles horreurs ? Malheureusement pour lui, bien souvent, il ne se soumet pas aux conditions d’admission du groupe. C’est là que ses vrais ennuis commenceront. La bande de petits ST, après l’avoir dûment exclu, achevera son processus d’agression par un final extrêmement offensif. Au mieux, l’enfant isolé se retrouvera affublé de multiples quolibets, en rapport soit avec son nom, soit avec sa particularité. Exemples divers et variés :
« Emilie a fait pipi au lit ! »
« Dupont, il est con ! »
« Il a des lunettes et pas de zèzette ! »
Et, au pire, Emilie ou Dupont devront endurer les coups de leurs congénères.
J’ai récemment entendu l’histoire d’un petit garçon de huit ans, passionné de piano, qui, seul dans la cour de récréation, faisait semblant de faire des gammes. (Eh oui, quand on est tout seul, surtout à cet âge-là, on s’amuse comme on peut…). Une bande de gosses déchainés lui est tombée et tout en scandant « Piano ! Fait popo ! », l’a roué de coups de poings, de coups de pieds et paracheva son œuvre d’un concours de lancers de crachats sur le gamin à terre, et il va sans dire, totalement terrifié. Il n’osa pas se plaindre aux autorités compétentes, mais s’en ouvrit à sa mère qui, horrifiée, en parla à la directrice de l’école. Sa réponse fut la suivante : « Oui, j’ai vu l’incident, mais ce ne sont après tout que des jeux d’enfants, non ? »
Morale de cette histoire : quoi qu’en disent certains psys lénifiants, le monde de l’enfance n’est pas un monde innocent et même enfant, le cas particulier effraye les ST adultes.
 
 
2/ Son adolescence
Si le ST enfant était pervers et conformiste, le ST adolescent le sera encore plus. Et fera preuve d’une cruauté encore plus accrue (quoi que parfois plus raffinée).
On retrouve le même mécanis

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents