Ma famille contre-nature
198 pages
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Ma famille contre-nature , livre ebook

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Description

Les familles homoparentales, dont la mienne, n'ont toujours pas compris comment leurs vies pacifiques pourraient entraîner le naufrage de notre civilisation.


Car c'est de cela dont il est question depuis les premiers débats sur le mariage pour tous et l'adoption.


Depuis, la contestation n'a jamais complètement désarmé. Au contraire, tous les prétextes sont bons pour raviver les braises. On tente même un nouveau défilé : une élection approche.


Attention, je revendique le droit à chacun d'être en désaccord avec cette loi. Par contre, rester dans le viseur de la haine ne me paraît pas mérité. J'ai souhaité cet éclairage citoyen, documenté et passionné, comme antidote face aux fantasmes et clichés en tout genre.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 13 janvier 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414004904
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-00488-1

© Edilivre, 2017
Préface de l’auteur
J’ai jeté les premières bribes de cet ouvrage au plus fort de la contestation anti-mariage pour tous au printemps 2013. Violence inouïe des propos et de certains actes, arguments fallacieux et grotesques, compromissions et complaisances de certains de nos élus avec les fanges les plus sordides du monde politique et religieux : ce vent mauvais méritait bien une réaction citoyenne concernée et éclairée.
Les familles homoparentales, dont la mienne, n’ont toujours pas compris comment leurs vies pacifiques pouvaient entraîner le naufrage de notre civilisation. Je pensais sincèrement pourtant pas que cette hystérie allait retomber et que mon livre n’aurait point le temps d’être achevé.
Il n’en fut rien. Depuis, la communauté LGBT et leurs enfants restent une cible facile. Le « pas d’amalgame », très en vogue de nos jours, ne semble pas s’activer pour nous. Les faux procès et autres boules puantes restent malheureusement d’actualité. « On » lève les boucliers régulièrement depuis 2014 contre une théorie du genre prétendument enseignée dans nos écoles. « On » parle d’une « légalisation des déviances » au cours d’un hommage au prêtre lâchement assassiné. Ecœurant et hors sujet.
« On » défile de nouveau dans les rues pour se faire un petit racolage électoral. Lorsque l’on a pas grand chose de mieux à proposer, autant défaire et ruiner l’espoir de quelques citoyens inoffensifs et pacifiques.
Il est plus que jamais primordial de mettre ces « on » face à leurs contradictions.
Exergue

« Si quand les nègres sont persécutés, tu ne te sens pas nègre, si quand les femmes sont méprisées ou les ouvriers, tu ne te sens pas femme ou ouvrier, alors, toute ta vie, tu auras été un pédé pour rien. »
Jean Genet – l’Enfant Criminel (1949).
Le déclic
Je suis une femme normale de 45 ans. Enfin, pas tout à fait. Normale oui, du point de vue de notre Président François Hollande, mais pas au regard de tous. La sexualité que je pratique aujourd’hui n’est pas normative, je suis homosexuelle.
Je vis avec la femme que j’aime. Nous élevons nos trois garçons, âgés respectivement de 19 ans, 14 et 13 ans. Il n’en a pas toujours été ainsi. J’ai aimé des hommes, j’ai aimé des femmes. Je connais le monde des hétéro, je connais le monde des homo. Au final, on se croise tous dans le même.
Je sais ce que c’est d’être perçue comme faisant partie du troupeau. Je sais ce que sais d’être perçue comme en dehors. Cela n’est jamais la même chose. Cela prendra du temps. Cela n’arrivera peut-être jamais.
Avez-vous déjà rencontré des hétéro cacher la véritable nature de leur sexualité ?
Tous les homo que vous connaissez osent-ils faire part spontanément de leur orientation sexuelle ? Combien s’assument réellement dans leur contexte professionnel ?
On ne peut pas leur en vouloir : certains milieux restent plus hostiles que d’autres. Les discriminations demeurent une réalité et la crise économique accentue bien entendu les crispations. 1
Quand aux agressions physiques pures et simples, les associations de défense des minorités observent et dénoncent une augmentation de 54 % 2 en 2013 du fait de la libération la parole (et de l’acte semble-t-il) homophobe grâce au travail réalisé notamment par nos amis, le collectif de la « Manif pour Tous » et des autres.
Outre ces cas de rejet pur et simple, voir d’hostilité, un autre phénomène s’articule quand vous révélez votre véritable sexualité. Vous encourez au minimum le risque de n’être plus considéré qu’à travers le prisme de votre orientation « différente » et d’incarner le pédé ou la gouine de service.
Avec l’arrivée des enfants, vous devenez obligatoirement visibles et franchissez l’ultime frontière d’un domaine normalement exclusivement réservé aux paires hétérosexuées : la parentalité.
Certains nous envisagent avec circonspection, d’autres saluent notre courage. D’autres encore remettent en cause notre existence.
Dès lors, proposer une loi légalisant le mariage Gay et l’adoption en 2012/13, témoigne du courage dont a fait preuve, dans ce cas là, nos dirigeants. C’est enfin une reconnaissance légale et un cadre juridique pour les couples homosexuels et leurs enfants adoptés (pour les autres, il faudra encore patienter). C’est leur permettre d’accéder à plus de sécurité, comme tous les autres citoyens. Celle loi, comme l’a rappelé le Président de la République, n’enlève rien à personne.
L’ampleur des réactions épidermiques, manifestées et revendiquées par une partie de l’opinion, nous a profondément peiné, même si cela ne constitue malheureusement pas une nouveauté.
Les contestataires n’ont pas manqué de soutien depuis 2012, voir d’instigateurs parmi certains élus de la République en quête de promotion et d’électeurs.
Les sentiments que nous avons pu éprouver, ma famille et moi, face à des prises de position visant à nous dégrader, ont réveillé en moi une fibre militante quelque peu embourgeoisée. Ce livre s’est donc imposé comme une évidence.
Tous ces gens, à qui on a tendu un micro ou qui ont pris une plume pour disserter du bien fondé de nos existences, sans nous connaître et nous juger sans autre forme de procès, ont abondamment, hélas, nourri mon projet.
Mais le temps de l’écriture s’étire lentement, surtout lorsqu’il se nourrit de recherches dans le souci d’un éclairage indispensable et salutaire : études scientifiques, citations, témoignages, etc.
Mes occupations familiales (3 enfants à charge) , professionnelles et potagères, puisque comme Candide je me plais à cultiver mon jardin, (au sens propre comme au figuré) , ont sérieusement différé la clôture de cet ouvrage, espéré pour l’été 2013.
Devant le retard accumulé résultant de cette activité pluridisciplinaire 3 , je pensai humblement que ce travail serait vain, une fois la loi passée et le débat dépassionné.
Finalement, tout le monde retournerai à ces occupations, en constatant bien que cette loi ne bouleversait pas grand chose, en réalité.
C’était sans compter sur ma compagne, ma muse, fidèle lectrice et inspiratrice qui m’encouragea fermement : « Continues ! de toutes façons, on ne trouve pas pléthore d’ouvrages sur le sujet : ton essai pourra toujours éclairer, informer et espérons-le : rassurer ! »
Je l’aime.
C’était sans compter également avec nos amis du collectif la Manif pour Tous et les autres 4 .
Galvanisés par leur rassemblement de 2013, ils s’activent aujourd’hui dans une entreprise de déstabilisation systématique, basée sur un profond rejet de tous les modèles qui ne sont pas les leurs .
Ce n’est plus seulement les familles homoparentales qui en font les frais : en effet l’accès à la PMA et la GPA semble définitivement ajourné pour les couples homos.
A chaque annonce, pourtant censée combler les injustices sociales ou faire taire les clichés, ces gardiens du temple agitent l’épouvantail de la destruction de la famille.
La lutte contre les stéréotypes hommes/femmes à l’école, la modernisation de la loi Veil sur l’accès à l’avortement, ont, entre autres, servis d’exutoire.
C’est surtout l’excellent projet de loi sur la modernisation de la famille qui en a fait les frais, le gouvernement ayant cédé sous la pression de la rue.
Son contenu semblait pourtant raccord avec la diversité des modèles familiaux et leurs aspirations qui compose notre pays aujourd’hui.
Par exemple, et c’est loin d’être anecdotique, un enfant sur dix vit dans un foyer recomposé. Or, leurs beaux parents (dont je fais partie comme d’autres amis en union hétérosexuelle) , n’ont toujours pas la possibilité d’avoir un statut juridique qui les relie aux enfants dont ils s’occupent au quotidien.
Aujourd’hui, le lien biologique prédomine encore, légalement , sur les véritables liens affectifs et les preuves concrètes de soin et d’éducation dispensés à nos enfants, biologiques ou non.
Ceci constitue un véritable archaïsme, non seulement pour les familles homoparentales , (200 à 300 000 enfants 5 ) mais aussi pour les familles recomposées « classiques » , beaucoup plus nombreuses (1,5 millions d’enfants concernés pour 720 000 familles – chiffres Insee) .
Entraver l’accès aux mêmes droits pour ces familles en arguant la sacrosainte filiation biologique, émane d’un obscurantisme suranné doublé d’une formidable hypocrisie.
En effet : quid des enfants adoptés ou « reconnus » par un père autre que le géniteur ? Entre autres.
Les familles recomposées ne constituent pas d’ailleurs, une tendance typiquement contemporaine.
Elles existent depuis bien longtemps, tout comme les familles monoparentales, compte-tenu de la prolifération consternante des décès au cours des siècles.
Ce qui a changé aujourd’hui, c’est que ces familles sont plus le fruit de divorces que la résultante des veuvages. Les enfants vont donc être élevés en « co-parentalité » mais la loi ne reconnaît pas cet état de fait. 6 Ces familles attendront encore grâce aux fiers hérauts de la famille française qui veillent à leur salut. (Ce fut déjà le cas sous la présidence Sarkosy, en 2007, avec les mêmes conséquences, nous y reviendrons) .
Pour toutes ces familles et pour la mienne, je n’ai aucunement envie que des tartuffes nous dictent leur monopole – pas encore une fois – plus dans ce monde là.
Au vu des derniers renoncements étatiques, mon témoignage m’apparaît d’autant plus de salubrité publique aujourd’hui.
Pis ! Le prétendu malaise vécu par nos enfants dont on se fie de se soucier, est grandement entretenu et essentiellement véhiculé et distillé par ces détracteurs et leurs théories fumistes, qu’ils nous assènent d’un ton péremptoire.
Ils contribuent, à chaque saillie ver

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