Manifeste pour un peuple calédonien
172 pages
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Manifeste pour un peuple calédonien , livre ebook

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Description

Ce deuxième essai est la suite logique de Comprendre les référendums de 2018-2022 en Nouvelle-Calédonie. Il s’agit de se poser, au-delà de la question lancinante du débat-combat pour l’indépendance ou pour le maintien dans la France ultramarine, une interrogation bien plus porteuse de sens et d’avenir : le peuple calédonien appelé de ses vœux par Maurice Lenormand dès 1958 existe-t-il ?


Nous répondons « oui ». Les graines ont été ensemencées lorsque le parti autonomiste multiracial Union calédonienne prit comme devise : « Deux couleurs, un seul peuple ». La germination a commencé quand Jacques Lafleur a déclaré en 1977 : « Ceux qui ont doivent donner à ceux qui n’ont pas. » Le préambule de l'accord de Nouméa a lancé une nouvelle dynamique.
On est passé d’un état végétatif à un état de gestation quand l’accord de Nouméa a permis aux deux principes opposés de convoler. Un bébé en est né : le peuple calédonien. Ses parents continueront-ils à se disputer ou donneront-ils le meilleur d’eux-mêmes au fruit de leurs entrailles. Tout dépendra de vous, de nous, d’eux, d’ils et d’elles !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 18 mars 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414325535
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194, avenue Président Wilson – 93210 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-32554-2

© Edilivre, 2019
Du même auteur
Du même auteur :
Comprendre les référendums de 2018-2022 en Nouvelle-Calédonie , Edilivre, Paris, 464 p.
La France aux antipodes, Histoire de la nouvelle-Calédonie , Vendémiaire, Paris, 2018, 390 p.
Histoire illustrée de la Nouvelle-Calédonie , Footprint Pacifique, Nouméa, 2015, 216 p.
Un drame de la colonisation. Ouvéa, Nouvelle-Calédonie, mai 1988 , Vendémiaire, Paris, 2015, 320 p.
Boulouparis, entre mer et montagnes, mairie de Boulouparis & GRHOC, Nouméa, 2019, 224 p.
& Costes William, Art Kanak. La collection William Costes, Footprint Pacifique, Nouméa, 2018, 128 p.
Photographies calédoniennes d’antan , Footprint Pacifique, Nouméa, 2017, 210 p.
Maisons nouméennes, Patrimoine colonial d’hier et d’aujourd’hui , Footprint Pacifique, Nouméa, 2014, 192 p.
& Fizin Paul, Congrès et parlements de la Mélanésie , Congrès de la Nouvelle-Calédonie, Nouméa, 2016, 200 p.
Histoire du pays Kunié. De la terre de tous les exils à l’île la plus proche du paradis , Mairie de l’Île des Pins et GRHOC, Nouméa, 2015, 120 p.
& Yann Bencivengo, La SLN. 130 ans au service d’une vision industrielle durable , Ed. SLN-Eramet, Nouméa, 2010, 168 p.
Historiographie de la Nouvelle-Calédonie ou l’émergence tardive de deux écoles historiques antipodéennes , Publibook, Paris, 2003, 360 p.
& Wadrawane Eddy (dir.) : Les Kanaks et l’histoire , Les indes savantes, Paris, 2008, 556 p.
Dédicace


Je dédicace cet ouvrage à mes quatre filles et à leurs mères : Pascale, Françoise et Aurélie Angleviel, nées de Tania Le Moigne-Chenevier et Elodie Angleviel-Nguyen née de Thi Nhung Nguyen. Ces jeunes adultes et ce bébé plein de vie sont des Calédoniennes de la sixième génération et font pleinement partie du peuple calédonien dans la France… que nous appelons de nos vœux !
Je crois au génie du peuple tant que les médias de masse
Ne l’abrutissent pas pour le transformer en masse abêtie
Michel Onfray
Introduction
Le titre composite ci-dessus présente tout de suite les incertitudes, les antagonismes et en même temps les possibilités de trouver des solutions tous ensemble. Les deux grands partis kanak indépendantistes (UC, Palika) évoquent une nation arc-en-ciel où toutes les communautés auraient leur place à partir du moment où les non-kanak accepteraient de prendre la nationalité kanak. Le petit – mais actif – Parti travailliste considère que seul le peuple colonisé devrait avoir l’autorisation de voter dans les référendums d’autodétermination, gommant 166 ans de vie commune, et souhaitant par cela même une indépendance uniquement kanak. Les partis non-indépendantistes sont partagés entre ceux qui sont fiers de leur appartenance à la France ultramarine et ne veulent pas entendre parler de peuple calédonien (Rassemblement national, Républicains calédoniens), ceux qui sont tiraillés entre la mère patrie et les réalités insulaires calédoniennes (le Rassemblement-UMP) et ceux qui militent pour une petite nation dans la grande (Calédonie ensemble).
Notre propos ne sera pas de donner des satisfecit ou non à tel ou tel parti politique car aussitôt les militants des autres partis considèrent que vos paroles ne sont que propagande ce qui stérilise par exemple les débats télévisuels où les élus restent dans des postures attendues. Ceux qui nous intéressent sont bien évidemment les femmes et les hommes de l’archipel néo-Calédonien au-delà des partis et des mots d’ordre obligatoirement incisifs et caricaturaux. Or, nous sommes intimement persuadé que le meilleur chemin pour les Néo-Calédoniens serait de continuer à construire peu à peu un peuple calédonien, qui soit l’essence d’un nouveau vivre ensemble, plus vrai, plus liant et plus fraternel.
En effet, en cette heure grave où les nuages s’amoncellent au dessus du Caillou, la lancinante question que se posent tous les Néo-Calédoniens est bien de savoir comment vivre ensemble. Car si tous les grands élus se gargarisent de grands mots, nous savons tous que LA question est bien de savoir si demain nous continuerons à partager le pain et le sel ou bien si nous recommencerons les combats fratricides des années 1980.
Et nous savons dans notre for intérieur que l’homme étant capable du meilleur comme du pire, tout peut sortir du chapeau, autant une Nouvelle-Calédonie française pleinement multiraciale (en gommant la plupart des aspérités par la construction d’un peuple commun) qu’une Kanaky pleinement kanak (le terme englobant les membres des autres communautés acceptant d’être des accueillis) ou toute autre solution intermédiaire.
Comme c’est l’usage, les politiques nous mentent, ou bien plutôt les politiques ne nous présentent que les facettes de leurs projets multiformes qui sont susceptibles d’obtenir notre assentiment, et surtout notre vote, quitte à changer leur fusil d’épaule quelques mois plus tard. Dire cela n’est pas faire insulte au monde politique, puisque le mandat impératif n’existe pas dans la conception française (et sans doute humaine) alors que la grande majorité des hommes politiques considèrent qu’ils sont à même de décider ce qui est le mieux pour nous, sans revenir devant le peuple par des élections anticipées ou un référendum populaire.
Et gageons que les hommes exceptionnels, comme Pierre Mendès France, qui savait lors de son élection que s’il mettait en place l’indépendance inéluctable de l’Indochine française – comme il s’y était engagé – il serait « remercié » voire honni et hué en son temps, sont rares 1 . A contrario , même un géant comme le général de Gaulle a utilisé la guerre d’Algérie pour asseoir son pouvoir, en n’hésitant pas à passer de l’idée d’Algérie française (1958) qui l’avait fait élire comme le sauveur de la nation au concept d’Algérie algérienne (1961-1962) qui lui permit de sortir d’un conflit gagné militairement mais perdu politiquement 2 .
Aussi, nous semble-t-il nécessaire que la société civile prenne les débats sur notre avenir à bras le corps et que ce que l’on appelle pompeusement les intellectuels sortent de leur mutisme pour s’exprimer pleinement. Et de fait pour notre bien à tous, le pays du non-dit devrait laisser la place à une « Terre de parole, terre de partage ».
A quand des clubs de réflexion ? A quand de vrais cafés philo ? A quand des conférences et des débats publics ? A quand de vraies émissions contradictoires dans les média ? A quand des ouvrages de réflexion ? 3 Il est vrai que les Néo-Calédoniens sont les premiers à sembler se désintéresser de leur avenir, en évitant d’évoquer les questions sensibles avec leurs voisins, leurs amis et leurs proches, de peur de créer des gouffres d’incompréhensions entre eux. On peut comprendre la volonté des citoyens de préserver un vivre ensemble minimum en évitant les questions qui fâchent. Il est du rôle de la société civile d’aider peu à peu ces mêmes citoyens à dépasser leurs craintes et à trouver les voix et les voies du dialogue.
Nous reconnaissons pleinement l’intérêt du club de la presse mis en place par une radio loyaliste qui permet l’expression d’une parole – biaisée mais comment faire autrement dans un média logiquement engagé – relativement libre et contradictoire. Nous remercions les franc-maçons locaux d’avoir rédigé au bout de trente années d’accords et de désaccords une étude sur le jour d’après qui reste malheureusement confidentielle et sans doute trop prudente dans sa réflexion. Nous notons le travail de fond de la Revue Juridique, Politique et Economique de la Nouvelle-Calédonie qui a sorti deux numéros de sa revue sur la question de l’émancipation puis sur les résultats du (premier) référendum, bien que ses colonnes ne soient pas toujours pleinement ouvertes au spectre politique local malgré des appels à contribution à toutes les tendances. Le premier numéro a été remis au Président de la république lors de sa venue en mai 2018.
A ce propos, le Journal de la Société des Océanistes a publié un numéro spécial de sa revue, en oubliant que la contradiction était la base de la recherche scientifique et en ne publiant que des articles correspondant à une ligne éditoriale affirmée. A contrario , les érudits du Bulletin de la Société des Etudes historiques de la Nouvelle-Calédonie considèrent que l’histoire contemporaine n’a pas de place dans ses colonnes et n’ont jamais entendu parler de l’histoire immédiate et de l’histoire du temps présent 4 . Nous évoquerons aussi les colloques internationaux de l’Université de la Nouvelle-Calédonie sur l’Avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie (2017) puis sur Nouvelle-Calédonie : un projet multiculturel (2018) qui, comme trop de rencontres universitaires, abordent des points ponctuels sans entrer dans les vrais débats 5 . Qu’il nous soit permis ici de regretter la disparition du président Paul de Deckker qui avait su donner une dimension humaniste et ouverte sur le monde calédonien à l’université « d’état » locale 6 , qui oublie parfois que la formation des hommes passe par une tête bien faite et un esprit critique toujours en éveil.
A l’avenir, il serait bien que l’on entende un peu plus des Camus et des Sartre calédoniens, des Jean d’Ormesson et des Jean Ferrat 7 , voire des Michel Onfray et des Bernard-Henri Lévy, ou encore des Eric Zemmour et des Tarik Ramadan locaux. Les média calédoniens devraient proposer de vrais débats où toutes les sensibilités de la société civile pourraient se rencontrer et discuter-disputer. Car la parole ne circule pas assez dans notre petit microcosme insulaire où beaucoup semblent avoir peur de leur ombre.
Ce « coup de gueule » 8 étant dit, notre essai porte – à travers la question du p

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