Maurice des Ombiaux  Du Soleil dans ma Mémoire
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Maurice des Ombiaux Du Soleil dans ma Mémoire , livre ebook

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Description

Contemporain de Camille Lemonnier et de Maurice Maeterlinck, récompensé par le Grand prix quinquennal de la Littérature française en 1929 par le gouvernement belge, Maurice des Ombiaux (Beauraing 1868 – Paris 1943) a publié un grand nombre de contes et de romans qui ont pour cadre le pays wallon, et, plus particulièrement, l'Entre-Sambre-et-Meuse.
Ardent défenseur du patrimoine culturel wallon, il est à l'avant-garde de nombreux mouvements en faveur de l'art wallon et des écrivains belges.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 août 2013
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332599131
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Dédicace


À Messieurs mes instituteurs et professeurs sans qui la littérature ne me paraîtrait pas aujourd’hui aussi envoûtante.
À tous ces écrivains wallons, fierté de notre pays de par la richesse inestimable du patrimoine légué.
J.B.
Préface
Je dois bien l’avouer : avant de rencontrer Jacques, j’ignorais jusqu’à l’existence de Maurice des Ombiaux. J’avais bien lu quelques auteurs wallons parmi lesquels le poète Henri Michaux, mais pas davantage.
Jacques a très vite comblé cette lacune, impardonnable selon lui, en m’invitant d’abord à lire « Totor ou le nouveau gros », puis d’autres titres de son auteur favori.
Nous n’étions pas encore sur un pied d’égalité (et ne le serons jamais tant l’érudition de Jacques à propos de ce prince des conteurs wallons est grande) mais, au moins, pouvions-nous débattre certaines questions relatives aux qualités littéraires de des Ombiaux, ses mérites et ses limites.
Nous n’avons pas toujours été d’accord et c’est bien mieux ainsi. L’essentiel est que ces échanges ont convaincu Jacques de se lancer dans l’aventure de cet essai que j’ai l’honneur de préfacer.
L’écriture a commencé en 2007, elle s’est achevée en décembre 2012. Dans l’intervalle, de nombreuses versions ont circulé entre nous, Jacques m’ayant confié la tâche de les relire et de les corriger, le cas échéant.
Je n’ai jamais hésité à donner mon avis ; de son côté, il a consenti à revoir sa copie quand j’émettais des réserves. Il ne m’en a jamais tenu rigueur, pourtant il lui en coûtait parfois d’élaguer.
Le résultat est là, imparfait sans doute, mais d’une honnêteté totale.
C’est pourquoi l’essai est magnifique, aussi.
Je souhaite aux lecteurs de prendre beaucoup de plaisir à le découvrir. Je veux croire que sa subjectivité même convaincra les plus curieux d’entre eux, s’ils ne connaissent pas des Ombiaux, de fouiller les bibliothèques et de consulter les sites de vente d’occasion en ligne pour mettre la main sur un de ses livres.
Jacques aura alors accompli sa mission de faire sortir de l’oubli ce conteur hors pair, ce chantre de la vie et de la Wallonie, ce fin gastronome.
Christine Opdecam
I Avant-propos
Je ne suis pas écrivain et sans doute ne le deviendrai-je jamais. Du reste, je ne cherche pas à être qualifié de la sorte. Chacun son métier ! Je me considère avant tout comme un conteur « coup de cœur ».
Je vous livre une unique étude, depuis longtemps enfouie en moi. Sans les encouragements de mes proches, une paresse naturelle et le manque d’audace n’auraient jamais permis qu’elle voit le jour. Je ne pourrai jamais assez remercier toutes celles et ceux qui ont transformé mes nuits en cauchemars éveillés ! Les coupables se reconnaîtront aisément, quant aux autres, qu’ils consultent les remerciements en fin de volume !
Ce que je veux partager au-delà de cette étude, c’est le plaisir intense que l’on éprouve quand on se libère du trop-plein de son âme, qu’on exprime l’objet de sa passion et par là même, qu’on livre ses joies, ses envies, ses angoisses.
Lire les auteurs wallons et, plus particulièrement ceux de l’Entre-Sambre-et-Meuse m’a toujours procuré une volupté, non exempte de fierté. Il faut dire qu’à l’aube de mes trente ans, je n’avais jamais quitté cette merveilleuse contrée enchanteresse.
Vingt ans d’exil ensuite n’ont en rien altéré l’intense plaisir de leur lecture. Ils ont, par contre, métamorphosé la fierté en un sentiment de profonde identification, au point de ressentir la nécessité d’un retour aux sources.
J’observe avec tristesse que non seulement l’œuvre mais aussi le nom même de l’incontestable maître de la littérature wallonne qu’est Maurice des Ombiaux disparaissent des mémoires. Quel gâchis que l’oubli d’un si beau patrimoine, si proche encore.
Je souhaite voir raviver la flamme de la littérature wallonne et protéger les germes encore présents sur ces bois d’époque en voie de décomposition.
C’est au travers de l’œuvre et de la personnalité de Maurice des Ombiaux que s’articule ma goualante en faveur de la littérature wallonne.
Les derniers messages incantatoires à l’endroit de Maurice des Ombiaux datent de 1932, quand l’auteur se trouve au faîte de sa gloire, et que Georges Delizée publie dans son ouvrage tout en aménité « Le Prince de Wallonie ». Les ultimes remontent à 1944, où, au lendemain de la disparition de l’auteur, Paul Prist nous livre un émouvant « Maurice des Ombiaux ou La Chanson de l’Entre-Sambre-et-Meuse ».
Il y a belle lurette de tout cela !
Plus proche de nous, en 1968, Jean-Marie Horemans rédige un « Maurice des Ombiaux, prince des conteurs wallons ». Le livre en soi est remarquable : un ouvrage biographique se doit d’être complet, intègre et juste !
Pour l’inconditionnel, le titre du livre déjà apporte un bémol au talent du maître réduit au rang de conteur. Le prince “es toutes catégories” perd de sa superbe.
Le comble est atteint avec la communication faite en janvier 2007 par feu Roger Foulon à l’occasion d’une séance inaugurale de l’Académie royale de Langue et de Littérature françaises de Belgique. Ce Thudinien dans l’âme, ancien président de l’Association des Écrivains belges de Langue française, met en exergue les rares critiques émises par Jean-Marie Horemans. Qui plus est, sa communication est parsemée d’imprécisions flagrantes.
Le camouflet suprême est infligé lorsque le maître y est qualifié d’écrivain mineur !
Rejetons cette basse provocation vexatoire et rendons plein hommage au maître de la littérature wallonne.
II Imprégnation
Qu’elle est belle la vie dans l’Entre-Sambre-et-Meuse dans les années 1960-1970. Le vingtième siècle entre de plain-pied dans son dernier tiers. Quant aux enfants que nous sommes, encore imprégnés d’insouciance et de naïveté, petit à petit, nous poursuivons notre apprentissage. Les problèmes existentiels n’affectent guère notre quotidien. Tout nous semble propice à un déploiement d’extases que nous capitalisons machinalement sans coup férir pour profit ultérieur.
Loin des turbulences citadines, les uns après les autres, les jours coulent paisibles, semblables aux précédents.
L’Entre-Sambre-et-Meuse est le berceau de mes plus belles années, notamment sur les bancs des institutions scolaires. Certaines circonstances – favorables avec le recul du temps – qui affectent ma famille, m’obligent à passer d’un établissement à l’autre.
Ainsi je fais mes premiers pas à Walcourt, les suivants quelques années plus tard à Philippeville pour m’établir enfin à Florennes.
Cette trilogie d’instituts va marquer toute ma vie ! Non pas par l’établissement en soi, mais bien par l’enseignement de qualité qui y est prodigué.
Dès l’école primaire, et par la suite au cours de mes humanités, les enseignants, fiers sans doute de la tâche qui leur incombe, nous font découvrir la littérature, entre autres au travers d’auteurs wallons. Des gens de chez nous et d’autres aussi, bien entendu. Mais ne leur en déplaise, ceux-ci ne trouveront place dans le présent propos.
Je m’arrête aussi du reste aux régionaux : j’entends ceux-là mêmes qui ont mis en valeur l’Entre-Sambre-et-Meuse.
Tout commence au milieu des années 1960 quand, en quatrième année primaire, nous devons réciter, devant la classe toute entière et sur l’estrade, pardi ! les poèmes de Maurice Carême. Tiens, tiens, déjà un Maurice !
L’initiation se poursuit en sixième avec la lecture hebdomadaire, par notre instituteur, de passages homériques de livres d’Arthur Masson, notamment son « Toine Culot », un personnage haut en couleur. Nous sommes dans l’enchantement, tels les adeptes de Pindare écoutant ce dernier réciter ses péans dans la Grèce antique.
Ces matinées-là de lecture, jamais, ne sont ennuyeuses. Au contraire, nous les attendons avec impatience alors que, en autre temps, tout nous presse à déguerpir. À cette époque les cours se poursuivent jusqu’au sabbat et il nous tarde, nous les pensionnaires, de réintégrer le foyer familial.
La lecture terminée, avant de retrouver nos parents, nous pouvons emprunter un livre parmi ceux triés à notre intention et disposés sur des tables dans le couloir jouxtant les salles de classe.
Pouvoir choisir un livre et, de surcroît, le ramener à la maison, constitue un moment d’excitation intense, même si, je l’avoue, mes choix sont parcimonieux. N’empêche, c’est un début qui annonce de beaux lendemains. Je sens poindre d’intéressantes découvertes.
Ce sentiment est de courte durée !
Le soufflé ne tarde pas à retomber avec les premières années d’humanités, particulièrement indigentes en matière de lecture. Ces années d’enseignement secondaire sont à la lecture ce que la moquerie est à l’esprit !
La transition est mal préparée et nous sommes dépassés par les événements. Ce clivage entre primaire et secondaire est aussi profond que la faille de San Andreas. Et dire que nos grands-parents qualifiaient cet enseignement primaire de “préparatoire” !
Est-ce dû au passage aux années 1970 et à l’annonce des premières crises pétrolières ?
Faut-il y voir l’influence de ce mouvement hippie, né dans la foulée du festival de Woodstock et qui veut faire table rase du passé, ou celle de ces révoltes d’étudiants à Paris en mai 1968 ?
Que de révolutions avortées dans ces années-là !
Entre les deux, pour la première fois, l’homme marche réellement sur la Lune, enfin selon une légende amerloque ! Une fois n’est pas coutume, les Ricains nous copient ! Merci Jules Verne et Hergé.
Tandis que dans l’enseignement, nos chères mathématiques se modernisent grâce à Monsieur Papy. Le système rénové, cher au (seul) ministre de l’enseignement, prend le pas sur la méthode ancestrale, dite traditionnelle. C’est à plonger un œnophile averti dans le plus affreux des désarrois !
Je vous l’assure, nous sommes de véritables victimes.
N’en déplaise aux thuriféraires du ministre, le clivage entre les deux niveaux scolaires s’avère immense et l’absence de prise en charge des marmots, non encore rebelles que nous sommes, manifeste.
Mais la faute à qui ?

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