Mythes et énigmes dans l’œuvre de Tolkien
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Mythes et énigmes dans l’œuvre de Tolkien , livre ebook

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Description

À travers les histoires qu'il raconte dans Le Seigneur des anneaux et Bilbo le hobbit, Tolkien met en place des mythes qui donnent à son œuvre une profondeur et une cohérence exceptionnelles. Chez lui, tout surprend et pourtant rien n'arrive sans raison. Si les rois épousent des princesses elfiques, si des personnages se défient à coup d'énigmes, si certains meurent à tel moment plutôt qu'à tel autre, si de simples hobbits accomplissent les exploits que de puissants elfes ne peuvent pas réussir... rien de cela n'est dû au hasard.

Ce sont ces mythes que l'auteur de cet essai analyse ici, donnant un éclairage original sur une œuvre qu'il faut comparer aux grands récits mythologiques antiques plutôt qu'à l'héroïque fantaisie moderne.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 07 novembre 2014
Nombre de lectures 4
EAN13 9782332849007
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-84898-7

© Edilivre, 2014
1
Quelle est-elle, celle là, la troublante
Qui pointe vers l’enfer ?
Lourde à la chute lente,
Se mesure à la terre.
Tombe avec fracas,
Heurte sans bruit le sol,
Lie à de vagues endroits,
Enchaînée, elle s’envole.
Introduction
Lorsqu’il publie Bilbo, le Hobbit en 1937, J.R.R. Tolkien n’a sans doute aucune idée du succès que rencontrera son livre et encore moins du retentissement de son œuvre sur les décennies à suivre. Un genre est né, l’héroïque-fantaisie, qui envahit le champ culturel dans la 2 ème moitié du 20 ème siècle à travers une littérature prolifique mais aussi les jeux de rôles, le cinéma ou la bande dessinée.
Mais plus qu’un initiateur, Tolkien est avant tout un maître et 70 ans plus tard, aucune œuvre d’héroïque-fantaisie ne peut vraiment se comparer à la sienne. Non parce qu’il fut le premier (à vrai dire, des écrivains comme William Morris et George McDonald ont publié des romans de « fantaisie » bien avant lui) mais parce que ses récits ont une dimension esthétique et mythologique inégalée dans la littérature moderne et qu’il faut comparer aux grands textes antiques comme les Eddas scandinaves, l’Énéide, l’Iliade ou l’épopée de Gilgamesh.
Mon propos n’est pas de montrer qu’au-delà de ses romans, l’œuvre de Tolkien constitue tout une mythologie. D’autres l’ont déjà fait et je crois que c’est aujourd’hui une idée admise. Il s’agit pour moi de décrypter la signification profonde de certains de ses récits, leur dimension mythique.
Les histoires contées dans Bilbo, le Hobbit ou le Seigneur des Anneaux approchent la perfection du mythe, c’est-à-dire cette forme de nécessité esthétique qui veut qu’une histoire, tournée de manière différente, perdrait de sa force et de son attrait. Cette justesse est porteuse d’une vision qui, à l’image des grands textes antiques, constitue les bases d’une culture, d’un système de valeurs, d’une civilisation. Voilà ce que j’essaie de montrer ici.
C’est une approche que je croix inédite de cette œuvre, et qui en dévoilera partiellement l’inépuisable profondeur. J’espère ainsi communiquer le bonheur que j’ai eu à la lire et, plus encore, à la relire. Je souhaite aussi inciter à la découvrir ceux qui ne la connaissent pas encore et, pour leur compréhension de mon essai, je commencerai par quelques rappels.
En simplifiant, l’univers de Tolkien est un monde imaginaire de type médiéval créé par des dieux appelés Valars et peuplé d’hommes mais aussi d’autres créatures humanoïdes comme les elfes, les nains, les gobelins et les hobbits. On y trouve des animaux communs et des monstres fantastiques, souvent intelligents, comme les dragons, les Balrogs, les Trolls, les Nazguls, les wargs, les ents…
A l’époque où se situe l’action de Bilbo, le Hobbit et du Seigneur des Anneaux , les 2 principaux livres publiés par Tolkien, les Valars ont quitté depuis longtemps le monde des hommes (appelé Terres du Milieu) où subsistent encore quelques elfes et quelques créatures fantastiques. Mais devant la résurgence du mal en la personne du nécromancien Sauron et de ses armées de gobelins, les Valars ont envoyé 5 magiciens (dont Saruman et Gandalf) pour aider les hommes et les elfes à préserver leur liberté et leurs vies.
Les hobbits font partie des peuples encore libres. Ce sont des créatures d’apparence humaine mais ne dépassant guère un mètre en hauteur, d’où leur surnom de « semi homme ». Les Hobbits habitent des trous bien aménagés et très confortables creusés sous les collines, à l’écart des endroits où se rencontrent d’autres créatures. Ils sont craintifs, agiles et d’un naturel bon vivant, d’où leur tendance à l’embonpoint. Conventionnels mais rieurs et pleins de bon sens, les hobbits fuient d’ordinaire tout ce qui a nom aventure.
Pourtant, sous l’impulsion du magicien Gandalf, l’un d’entre eux appelé Bilbo Baggins, va se retrouver embringué dans une expédition prodigieuse à la recherche d’un trésor volé jadis aux nains de la montagne solitaire par le dragon Smaug. Au cours de ce périple, Bilbo va mettre la main sur un anneau magique qui a le pouvoir de rendre invisible qui le passe à son doigt. Il va dès lors accomplir des exploits retentissants avant de retourner chez lui.
Des années plus tard, Bilbo donnera son anneau à son neveu Frodon et Gandalf découvrira que cet anneau n’est autre que l’Unique, forgé voilà des siècles par le maléfique Sauron. L’anneau fut arraché à Sauron il y a fort longtemps mais celui-ci n’a de cesse de le chercher. L’anneau lui-même, doué d’une volonté propre, essaie de revenir à son maître. Tôt ou tard il y parviendra, Sauron étendra alors sa noire emprise sur tout le monde connu.
Pour l’empêcher, Gandalf entraînera Frodon dans une quête désespérée afin de détruire l’anneau et, par là, le pouvoir de Sauron. Il s’agit de plonger l’anneau dans le feu qui l’a forgé et qui seul peut le défaire, dans le gouffre du Destin, au cœur même du royaume de Sauron. Bien sûr, d’innombrables dangers le guettent.
Après ces quelques rappels, plongeons nous dans l’analyse de quelques mythes chez Tolkien.
Comme vous avez pu le voir en ouvrant cet ouvrage, j’ai fait précéder chaque chapitre d’une énigme « à la manière » de celles qu’écrit Tolkien dans Bilbo, le Hobbit , encore que cette manière soit elle-même empruntée à des traditions plus anciennes comme nous le verrons. J’espère que ces énigmes vous divertiront et allègeront par moment un discours parfois trapu. Des indices, puis les solutions, sont donnés à la fin de cet essai.
2
Quelle est-elle, celle là, la montagne effilée
Qui pleure à chaude larme ?
Un soleil à son sommet
Chaque soir il s’attarde.
Et puis, insensiblement,
Au moment du couché,
De là haut il descend.
La montagne pourtant
Ne le cache jamais.
A Bilbo et le mythe du dragon
On retrouve des histoires de dragons dans des cultures très diverses : dans les mythologies chinoises ou grecques, dans la Bible et dans les Eddas scandinaves par exemple. Presque partout pour ainsi dire. Comme si cette créature avait une dimension universelle. Sa forme rappelle celle des grands dinosaures et l’on peut se demander si elle n’a pas été inspirée aux hommes par les fossiles qu’ils découvraient un peu partout sur la planète.
Mais à ces formes communes ou proches, les hommes ont pu prêter des significations variées selon les endroits et ces différences en disent sûrement long sur l’esprit de leurs civilisations. Par exemple, l’extrême orient bouddhiste désigne le dragon comme une force de la nature, sans orientation morale alors que, dans l’occident chrétien, le dragon est avant tout un être maléfique.
C’est à cette dernière tradition que se réfère Tolkien et il saura mieux que tout autre capter l’essence du mythe c’est-à-dire l’ambivalence du dragon. Car le dragon, créature terrifiante et certes diabolique (le serpent, Satan) possède pourtant un attribut divin. En effet, le feu qu’il souffle n’est pas seulement celui de l’enfer ou de la destruction. Il est aussi ce qui purifie et par là, comme dans les mythologies grecques et romaines, symbole de vérité.
Et voilà qui devrait surprendre si l’habitude et l’inattention ne s’en mêlaient. On ne s’y arrête guère tant cette association du feu et du dragon nous paraît naturelle mais la contradiction est pourtant bien présente : comment le dragon peut-il représenter en même...

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