Passer de la ville à la cité : Faire place à la participation citoyenne
76 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Passer de la ville à la cité : Faire place à la participation citoyenne , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
76 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

La place des citoyennes et des citoyens dans nos institutions publiques déterminera le succès ou l’échec de nos sociétés modernes.
Passer de la ville à la cité, c’est mettre un outil dans les mains des citoyens pour qu’ils puissent bâtir eux-mêmes la communauté et l’environnement où ils vivent.
Passer de la ville à la cité, c’est sortir du cadre habituel de l’action municipale. C’est agir en santé et en éducation. C’est agir pour consolider notre culture, notre identité, notre fierté. C’est agir pour le mieux vivre ensemble. C’est favoriser une économie plus sociale.
Passer de la ville à la cité, c’est répondre aux craintes d’une partie de la population qui ne se sent plus écoutée par les gouvernements nationaux, qui a perdu ses repères en raison de la mondialisation et qui les retrouve dans son quartier et dans son gouvernement municipal.
Passer de la ville à la cité, c’est peut-être un premier pas vers un renouveau de la démocratie tout court.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 18 février 2021
Nombre de lectures 2
EAN13 9782895978022
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

PASSER DE LA VILLE À LA CITÉ
FAIRE PLACE À LA PARTICIPATION CITOYENNE


Maxime Pedneaud-Jobin
Passer de la ville à la cité
Faire place à la participation citoyenne
L’expérience de Gatineau
Avec la collaboration de Yvon Leclerc
Postface de Gérard Beaudet

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada
Titre : Passer de la ville à la cité : faire place à la participation citoyenne : l’exemple de Gatineau / Maxime Pedneaud-Jobin, avec la collaboration de Yvon Leclerc ; postface, Gérard Beaudet.
Noms : Pedneaud-Jobin, Maxime, 1968- auteur. | Leclerc, Yvon, auteur.
Description : Comprend des références bibliographiques.
Identifiants : Canadiana (livre imprimé) 20200392875 | Canadiana (livre numérique) 20200395351 |
ISBN 9782895977759 (couverture souple) | ISBN 9782895978015 (PDF) |
ISBN 9782895978022 (EPUB)
Vedettes-matière : RVM : Gatineau (Québec)— Administration —Participation des citoyens. | RVM : Développement économique— Québec (Province) —Gatineau. | RVM : Développement communautaire— Québec (Province) —Gatineau. | RVM : Participation politique— Québec (Province) —Gatineau.
Classification : LCC JS1747.G37 P43 2021 | CDD 320.8/509714221— dc23
Nous remercions le Gouvernement du Canada, le Conseil des arts du Canada, le Conseil des arts de l’Ontario et la Ville d’Ottawa pour leur appui à nos activités d’édition.

Les Éditions David 335-B, rue Cumberland, Ottawa (Ontario) K1N 7J3 Téléphone : 613-695-3339 | Télécopieur : 613-695-3334 info@editionsdavid.com | www.editionsdavid.com
Tous droits réservés. Imprimé au Canada. Dépôt légal (Québec et Ottawa), 1 er trimestre 2021

En hommage à : Aimé Guertin, député fédéral de Hull de 1927 à 1935, premier grand défenseur de l’Outaouais et de son autonomie Bernard Landry, pour son action intellectuelle, pour son action politique, pour Pascale

AVANT-PROPOS
La seule condition préalable vraiment nécessaire à celui ou à celle qui fait le choix de l’action politique, c’est d’aimer profondément son quartier, sa ville, sa patrie. C’est un amour qui s’apparente à celui de sa famille. Quand on aime la terre qu’on habite, on sent l’importance et même l’urgence de la voir s’épanouir, on s’indigne de ses malheurs — petits ou grands — et on prend naturellement les moyens d’y remédier. Un de ces moyens les plus puissants, bien que ce ne soit pas le seul, c’est l’action politique. C’est celui que j’ai choisi.
Paradoxalement, c’est à l’autre bout du monde, en 1997, que j’ai décidé de faire ma vie à Buckingham, l’endroit où je suis né. J’étais à mi-parcours d’un voyage de près de deux ans en Asie du Sud-Est. Je marchais seul, le long d’une rivière de Mongolie. J’avais 300 kilomètres à faire, j’ai marché durant près d’un mois. Tous les midis, je m’éloignais du bord de la rivière pour gravir le point le plus haut des environs et dîner en regardant le paysage. Quand on est seul, vraiment seul, durant plusieurs semaines, on a le temps de réfléchir… de beaucoup réfléchir.
Un midi, du haut d’une colline, j’ai vu une « ger », une tente mongole que les Russes appellent « yourte ». Je voyais au loin cette tente, quelques animaux et deux jeunes enfants qui s’amusaient près de la tente. C’était la vie à son plus pur : le foyer, la famille, le terroir.
Quelque part sur le plateau tibétain…
La tente était située, selon mes repères, absolument au milieu de nulle part. Mais le sentiment puissant qui m’a envahi à cet instant, c’était de me dire que cette famille — pour choisir de vivre là — devait se sentir profondément chez elle. Il n’y avait rien autour d’elle. Une rivière, quelques arbres, la plaine à perte de vue. Rien, sinon leur amour pour leur coin de terre.
Cet attachement puissant à la terre a été un choc pour moi. Je me suis demandé d’où j’étais, quelle terre j’aimais. J’avais vécu à Montréal, à Québec, au Japon, entre autres. Un nom s’est imposé naturellement : Buckingham, l’endroit où mes racines s’enfonçaient dans le sol. Je savais bien que Buckingham n’était ni Paris, ni Florence, ni même Verchères, mais c’était chez moi.
Je suis né à Buckingham, de parents nés à Buckingham, et de grands-parents Pedneaud nés eux aussi à Buckingham 1 . J’y ai passé la plus grande partie de ma vie adulte, j’y ai acheté ma première maison, mes enfants y ont grandi et j’y habite toujours.
Dans mon Buckingham natal, qui fait aujourd’hui partie de Gatineau, des gens ont contribué à faire de moi ce que je suis et m’ont transmis les valeurs qui ont défini mes actions futures. Il y a, entre autres, mon grand-père Jos Jobin, ingénieur, candidat défait à une élection municipale dans les années 1950 et plus haut salarié chez les francophones de la compagnie Maclaren. Il y avait aussi ma grand-mère, Bernadette Laterreur, qui avait tenu tête au curé qui lui reprochait d’empêcher la famille, alors qu’elle avait déjà dix enfants. Durant la campagne électorale de 2017, alors que j’étais candidat à la mairie, un homme très âgé est allé voir mon père pour lui dire qu’il avait connu mes grands-parents et toute sa famille. Il a ajouté : « Dis à ton gars que tous mes amis vont voter pour lui ; je leur ai dit que je n’avais jamais vu un Jobin malhonnête ! »
Dans ce Buckingham, il y a ma mère, ancienne propriétaire et rédactrice en chef du Bulletin de Buckingham qui n’a jamais eu peur de dénoncer, en éditorial, les mauvaises décisions ou le manque d’éthique des gouvernements de tous les niveaux. Il y a mon père, un idéaliste qui a consacré sa vie au développement local, chez lui et à l’étranger.
Mes études m’ont amené à quitter Buckingham. J’ai fait mon secondaire comme pensionnaire au Collège Bourget de Rigaud. J’y ai rencontré celle qui allait devenir mon épouse et aussi ma conseillère principale, parce que nous partageons les mêmes valeurs, notamment celles de l’attachement à la communauté et de l’engagement politique.
J’ai par la suite fait mon cégep au Petit Séminaire de Québec, mon baccalauréat en Sciences politiques à l’Université d’Ottawa et ma maîtrise en Développement régional à l’Université du Québec en Outaouais, à Gatineau.
Né de parents très engagés dans leur communauté, je l’ai été moi aussi dès mon enfance. Président de mon école secondaire, président de mon université (les souvenirs de mon cégep sont plus flous…), chroniqueur dans les journaux de toutes mes institutions scolaires, au Bulletin de Buckingham, à Zone , puis à Voir Outaouais , à Radio-Canada.
À 24 ans, je participais aux travaux du Comité Outaouais sur l’avenir économique de la région, présidé par Marcel Beaudry. Comme j’ai toujours nourri de grandes ambitions pour ma région et pour le Québec, de 1992 jusqu’au référendum de 1995, j’ai milité activement dans le camp du OUI en Outaouais. Pour moi, il en est de même pour les personnes, les villes, les régions ou encore les nations : on n’est jamais si bien servi que par soi-même.
Quelques années plus tard à Buckingham, je cofondais un petit groupe pour embellir un parc situé le long d’une piste cyclable, puis je prenais position contre les défusions et pour le maintien du carré patrimonial autour de notre église. Chaque fois, je choisissais de rassembler des gens autour de moi pour que notre voix porte plus loin.
En 2006, ce sera la grande aventure collective de la sauvegarde de la Laiterie de l’Outaouais, sur laquelle nous reviendrons plus loin. L’année suivante, alors que des critiques s’élevaient à l’égard du manque de vision de Gatineau, quelques personnes qui avaient fait cause commune pour la Laiterie se sont réunies pour fonder Projet Gatineau, un groupe de réflexion sur la politique municipale. Plutôt que de nous contenter de critiquer, nous avons rédigé un manifeste sur ce qui, selon nous, pourrait constituer une vision d’avenir pour Gatineau. Nous avons voulu nourrir positivement le mouvement et c’est ainsi que d’ateliers en conférences, nous en sommes venus à rédiger ce qui avait toutes les apparences d’un programme pour notre ville.
Lors de l’élection de 2009, je faisais partie d’un groupe de cinq candidates et candidats qui se présentaient en proposant certaines idées fortes de Projet Gatineau : le rayonnement de Gatineau, la lutte à l’étalement urbain, les investissements dans la culture, le renforcement des liens avec le monde de l’éducation, une réforme fiscale municipale et le rapprochement avec la ville d’Ottawa, notamment pour améliorer le transport en commun.
En 2012 naissait Action Gatineau et, à l’élection de 2013, j’étais élu maire en compagnie de quatre conseillers sous la bannière d’Action Gatineau. En 2017, nous avons ajouté deux élues à notre équipe et notre mouvement a franchi le seuil des 2 000 membres. En somme, mon engagement politique a toujours suivi le même chemin : aimer sa communauté, élaborer une certaine vision de son développement, rassembler des gens autour de cette vision et prendre les moyens de la réaliser.
* * *
Né en 1968, je n’ai compris que plus tard que cette année marquait une période charnière dans la plupart des pays occidentaux. Elle a vu les étudiants et une bonne partie de la société civile secouer la rigidité d’une organisation sociale figée et intouchable. Au Québec, les Libéraux progressistes de Jean Lesage avaient déjà amorcé, dès le début de la décennie, une Révolution tranquille qui promettait une vie meilleure, plus prospère, plus égalitaire, plus démocratique. Je n’avais pas terminé l’école primaire que René Lévesque et son gouvernement poursuivaient, entre 1976 et 1980, cette Révolution tranquille qui avait fait relâche durant quelques années. Ma région, l’Outaouais, a mis plus de temps que le reste du Québec à rejoindre ce mouvement, comme l’ont démontré les travaux de la commission Beaudry 2 .
Durant mon adolescence et une partie de ma vie adulte, si je voulais assister à un spectacle, je devais traverser la rivière et aller au Ce

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents