Peau noire et son destin dans le monde occidental
162 pages
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Peau noire et son destin dans le monde occidental , livre ebook

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Description

Depuis la découverte de l’inconscient par Freud, deux débats font rage quand Sartre lui oppose un devoir de responsabilité. Et si l’on rapproche cela du racisme de l’homme occidental envers le Noir, on peut dire que les vieux clichés perdurent « inconsciemment » : le Noir sera toujours perçu comme paresseux, rusé, ignorant, esclave... Même si on refuse de le reconnaître, ce racisme apparaîtra toujours à travers quelques comportements, car l’homme a en lui les traces de son éducation et de la société dans laquelle il est né. Cependant, le conscient lui a sa part dans l’actualité, dans la vie présente, et a un rôle déterminant à jouer, celui de maîtriser les actions de l’homme dans l’espace culturel et social dans lequel il évolue. Et c’est là où Sartre met l’homme devant ses responsabilités : ses actes sont tous librement exprimés et manifestés. Pierre Bourdieu s’est également interrogé sur ce qui détermine les comportements humains d’un point de vue sociohistorique. Mais c’est Pascal Blanchard qui s’est le plus intéressé à l’image noire perçue en Occident, mettant en lumière ce comportement raciste séculaire.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 17 août 2017
Nombre de lectures 1
EAN13 9782414111381
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
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Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-11136-7

© Edilivre, 2017
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Remerciement

Je remercie Dr. Jenner Desroches qui s’est investi fortement dans les corrections du texte. J’ai vraiment apprécié le travail que nous avons fait ensemble. J’ai le plaisir d’exprimer toute ma gratitude envers mes proches et amis tels que : Martel Victor, Evens Valcin, Elsie Daphnis, Renel Pognon, Marlène Dessources, Michaël Farkas, Gérard Dorzin, Rony Bastien, Jean Lafleur, Gilles Odigé, Exilus Prévilon, Edwige Der, Jean-Claude Roc, Mozard Jean-Noël et Jocelyne Clairsaint qui ont toujours manifesté l’intérêt à mes écrits. Je tiens également à exprimer ma profonde gratitude envers le grand peintre et graphiste Jean-André Salomon pour tout le travail lié à la couverture et au montage. L’ouvrage Peau noire et son destin dans le monde occidental n’aurait pas été possible sans leur encouragement et leur soutien. Enfin, il me parait comme difficile d’arriver à exprimer ma reconnaissance envers tous mes proches et amis qui, d’une façon ou d’une autre, ont toujours toléré l’écart de mes comportements lors des débats et discussions sur le racisme.
Exergue

« Le drame du peuple noir est celui d’un peuple qui subit la fatalité de l’image. S’arrêtant à son apparaître, l’Occident a très tôt figé l’homme noir dans des représentations toutes faites qui permettaient de maintenir l’autre à distance et de ne jamais se confronter à sa réalité au risque d’une remise en cause de soi. Les relations du peuple noir avec l’Occident sont tout au long de l’histoire ponctuées de clichés qui détournent le regard des réalités » (S. Chalaye, 2002 : 166, La première conférence sur le racisme anti-noir-Genève, 17-18 mars 2006).
Introduction
Soumis à un violent processus d’acculturation au détriment de sa propre personnalité et de son identité, le peuple colonisé porte en lui les empreintes du colonisateur et éprouve les mêmes inclinations et les mêmes répugnances face à lui-même et à ses concitoyens. Ce qui, dans un sens, veut dire que le peuple colonisé intériorise la même perception du Blanc à l’égard de lui-même et rejette son humanité. Sa vision du monde est blanche. Ce qui nous ramène à ce que dit Maximilien Laroche : Le Noir est l’alter ego du Blanc, pour ne pas dire le second. La ressemblance de comportement entre les deux devient le mode existentiel de l’un et, pour l’autre, un facteur aliénant.
Les masques blancs étendus dans toute la réalité du colonisé, pour répéter Frantz Fanon, résultent d’un long apprentissage dans ses relations avec l’Occident. Des cadres supérieurs noirs qui se prennent pour des colons inspirent des méthodes coloniales. Ils reprennent et répètent les mêmes violences et rages qui caractérisent le système colonial à l’égard de leurs compatriotes. Ils les fouettent, ils les torturent, ils pratiquent des exécutions et des expositions publiques de leurs cadavres. Ces crimes constituent des gestes d’intimidation dirigés surtout contre leurs adversaires politiques.
Peau noire, masques blancs de Frantz Fanon (1952), a bien décrit le portrait du Noir imitant le colon. Mais, mon intérêt pour ce sujet s’est véritablement réveillé après ma lecture de La révolte contre le père de Gérard Mendel qui date de 1972. L’auteur m’amène à découvrir la psychologie pathologique du bourreau. Il évoque la mémoire d’ Hitler comme exemple de ses manifestations, à travers laquelle je trouve un bel exemple de cet aspect néfaste de la culture occidentale. C’est ainsi que le premier chapitre de mon étude consiste à explorer l’inconscient chez l’homme à travers les différents auteurs et son rôle dans la détermination des comportements. Le deuxième chapitre renvoie à l’exposition et à l’étude de différentes images fabriquées par l’Occident pour signifier et exclure le Noir de toute l’entreprise proprement humaine. Les images répertoriées me conduisent dans le registre de l’inconscient de l’Occident pour découvrir la clé explicative du racisme. Puis, je conclus ce chapitre par un survol de certaines pensées à l’origine des comportements racistes. Finalement, le troisième chapitre montre les effets du racisme sur l’orientation de la pensée noire, suivant laquelle deux destins opposés s’imposent. D’abord, il fait régner d’un côté que l’évolution du peuple noir devrait passer par son intégration dans le monde blanc. L’autre serait plutôt la rupture ou le refus du destin imposé par le Blanc. On verra comment celui-ci a développé, autour du corps noir, la thématique de la négation afin de construire sa supériorité.
Chapitre I Le syndrome racial dans l’inconscient de l’occident
L’homme est capable du pire et du meilleur
Avec l’éclairage de l’inconscient, je témoigne d’intérêt à l’expérience d’injustices vécue par le Noir dans ses rapports avec l’Occident. Personne n’ignore que l’inconscient est un domaine sur lequel de nombreux chercheurs tentent d’expliquer le comportement humain. Et les résultats de leurs recherches comprennent des variations et des oppositions à n’en plus finir. Si on remonte à certaines pensées déjà énoncées, Leibniz (1646-1716) croit que l’homme n’est pas toujours conscient de ce qu’il pense, contrairement à Descartes (1596-1650) qui dit : je pense donc je suis . De là, on se rend compte qu’on repasse un vieux débat, mais plus développé depuis la découverte de l’inconscient par Freud (1856-1939), pour qui le comportement peut être le manifeste d’une histoire régressive et la riposte de Sartre (1905-1980 ) qui se fait sentir. Selon lui, « la conscience, seule, est chargée de donner un sens au monde » . Or, si Freud est allé de déterrer l’inconscient du fond de l’humain ; Sartre , lui, le dénonce comme l’acte de mauvaise foi et d’irresponsabilité.
À travers ce vieux débat, je cherche à saisir les symptômes racistes du comportement de l’homme occidental envers le Noir. À mon avis, il existe un fond inconscient anti-noir en Occident, chargé de toutes sortes de clichés : le Noir laid, esclave, méchant, ignorant, violent, rusé, incompétent, paresseux, inintelligent, etc. L’Occident ne s’en débarrassera pas facilement si on croit que l’homme maintient toujours en lui les emprises de son éducation et les empreintes de la société où il se voit naître. Toutes sont conservées et enregistrées dans son inconscient comme les trajectoires et les mémoires de son évolution. La thèse de conservation de Freud rappelle ceci :
« … rien dans la vie psychique ne peut se perdre, rien ne disparait de ce qui s’est formé, tout est conservé d’une façon quelconque et reparaitra dans certaines circonstances favorables, par exemple au cours d’une régression suffisante » 1
En étant ainsi, l’homme possède une structure psychique à deux modèles de référence : l’inconscient et le conscient. D’abord, l’inconscient c’est le magasin à accessoires, où s’arrangent des idées, des instincts, des faits, des histoires et des coutumes refoulés par le conscient, qui pourraient se manifester dans des circonstances favorables, anticiper et projeter même des comportements inouïs, connus de son passé. Or, ce qu’on entend par nouveau, ce ne serait peut-être pas une nouvelle version, mais une répétition, une redondance des faits et des dessous du conscient . Il arrive parfois qu’on refuse de les reconnaître, mais les manifestations de certains comportements et gestes incompréhensibles nous obligent à l’accepter. Ainsi donc, le conscient n’est pas le seul lieu de connaissance, d’explication et de révélation du comportement de l’homme. L’inconscient en fait aussi partie ; il est la dynamique d’ensemble de la vie de l’homme dans tout ce qui lui est inconnu. C’est pourquoi l’homme est capable du meilleur et du pire, parfois contraire à toutes les attentes et à toutes les prévisions. Sa mémoire inconsciente n’est jamais à l’état mort, même s’il a le sentiment de l’oublier dans les perceptions et dans les représentations qu’il se fait de lui-même, dans les croyances et dans les idéologies qu’il se donne ; même s’il se cache derrière un dieu, une idée, une doctrine ou une raison qui lui fait croire être conscient total de sa vie, l’inconscient peut se manifester et agir à tout moment, le conquérir, pour anticiper des comportements refoulés et devenir le sage, l’animal et le criminel intraitable qu’il ne soupçonnait pas en lui.
«  … les renseignements que fournit le conscient sont pleins de lacunes ; tant chez les êtres normaux que chez les êtres malades, on observe souvent les actes psychiques qui, pour être compris, présupposent d’autres actes dont le conscient cependant ne sait rien témoigner. Il ne s’agit pas seulement des actes manqués, des rêves faits par les normaux, de tout ce qu’on appelle symptômes psychiques et phénomènes obsessionnels chez les malades, mais notre expérience journalière personnelle nous permet d’observer des idées dont l’origine nous reste inconnue et des résultats de pensée dont l’élaboration nous demeure mystérieuse » 2 .
Ainsi présenté et compris, selon Freud , le conscient est une partie de l

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