Poutine et l espace vital dans la Russie postsoviétique
70 pages
Français

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Poutine et l'espace vital dans la Russie postsoviétique , livre ebook

70 pages
Français

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Description

Depuis son accession au pouvoir, Vladimir Poutine exprime sa volonté de redorer l'image ternie de l'URSS depuis la disparition de cette dernière en 1991. Il a opté pour la réhabilitation du complexe militaro-industriel comme levier de puissance, désormais mise au service de la recomposition géopolitique de deux espaces-mondes : postsoviétique et moyen-oriental. L'annexion de la Crimée et la guerre de Donbass (Ukraine), l'occupation militaire de l'Ossétie du Sud et l'Abkhazie (Géorgie), l'assujettissement militaroéconomique des pays de la CEI, la victoire militaire en Syrie attestent, s'il en est besoin, de l'efficacité de la stratégie du retour à l'espace vital, menée d'une main de fer, par le maître du Kremlin.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 12 juin 2019
Nombre de lectures 5
EAN13 9782336874937
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Déjà parus

Collection « Géopolitique mondiale »
Dirigée par Mwayila TSHIYEMBE

L’objet de la collection « Géopolitique mondiale » est de susciter les publications dont la vocation est double : d’une part, donner un sens aux mutations provoquées par la mondialisation, étant donné la perte des repères du monde ancien et la nécessité d’inventer des repères du monde nouveau ; d’autre part, analyser la complexité des enjeux territoriaux, des rivalités d’intérêt et de stratégies qui pousse les acteurs à user de la force ou de la diplomatie, pour modifier ou tenter de modifier le rapport de force (ressources naturelles, humaines, culturelles), selon des idéologies qui les animent. A cette fin, la prospective et la pluridisciplinarité sont des approches privilégiées.
Déjà parus
Jean OTEMIKONGO MANDEFU YAHISULE, Guerre des méthodes en sciences sociales , Du choix du paradigme épistémologique à l’évaluation des résultats, 2018.
Mwayila TSHIYEMBE (dir), Relations internationales, Une science appliquée au service du pouvoir, Mélanges en hommage au professeur Philippe Biyoya, 2018.
Fraternel AMURI MISAKO, Abdon KASEREKA MAHALIBO, Jules KASEREKA MAHALIBO Jean OTEMIKONGO MANDEFU YAHISULE, La recherche scientifique en sciences sociales et humaines , 2018.
Wenu BECKER, Diplomatie et sécurité en RDC de 1960 à 1965 , 2018.
Gilbert Malemba N’Sakila, Au-delà de la sorcellerie , 2017.
Dyna Albert POMBO NGUNZA, Communication des entreprises commerciales en République Démocratique du Congo , 2016.
Titre

Willy Mbombo Mandembe et Patrice Onyenga W’onyenga






Poutine et l’espace vital dans la Russie postsoviétique


Préface de Mwayila Tshiyembe
Copyright




















© L’Harmattan, 2019
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
www.editions-harmattan.fr
EAN Epub : 978-2-336-87493-7
Liste des sigles et abréviations
ABM : Anti-Balistic Missiles
AIEA : Agence Internationale de l’Energie Atomique
APEC : Coopération Economique pour l’Asie-Pacifique
BRICS : Brésil, Russie, Inde, Chine et South Africa
CEEuras : Communauté Economique Eurasiatique
CEI : Communauté des Etats Indépendants
COMECON : Conseil d’Assistance Economique Mutuelle
CSCE : Conférence sur la Sécurité et la Coopération en Europe
EURASEC : Communauté Economique Eurasiatique
FMI : Fonds Monétaire International
FPA : Foreign Policy Analysis
GUAM : Géorgie-Ukraine-Azerbaïdjan-Moldavie
IDH : Indice de Développement Humain
IN : Intérêt National
NEP : Nouvelle Politique Economique
OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economiques
OCS : Organisation de Coopération de Shanghai
OI : Organisation Internationale
OMC : Organisation Mondiale du Commerce
ONG : Organisation Non Gouvernementale
ONU : Organisation des Nations-Unies
OSCE : Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe
OTAN : Organisation du Traité d’Atlantique Nord
OTSC : Organisation du Traité de Sécurité Collective
PC : Parti Communiste
PCUS : Parti Communiste de l’Union Soviétique
RI : Relations Internationales
START : Strategic Arms Reduction Treaty
UE : Union Européenne
URSS : Union des Républiques Socialistes et Soviétiques
USA : United State of American ou les Etats-Unis
Préface
Vladimir Poutine, président de la Russie postsoviétique, a considéré dès son accès au pouvoir à l’ombre de Boris Eltsine, son protecteur, que la disparition de l’Union soviétique en décembre 1991, était la catastrophe géopolitique majeure du vingtième siècle.
Chemin faisant, Vladimir Poutine a exprimé la volonté de redorer l’image ternie de l’URSS, en optant pour la réhabilitation du complexe militaro-industriel, à l’instar de Staline dans l’entre-deux-guerres, comme levier de puissance, désormais mise au service de la recomposition géopolitique de deux mondes : d’un côté l’espace monde postsoviétique autour de la Russie ; de l’autre l’espace monde postguerre froide en ligne de mire de la nouvelle puissance russe.
* Face au premier espace monde
Face au premier monde, Vladimir Poutine a privilégié la stratégie de retour à l’espace vital russo-soviétique, au sens de Ratzel, aussi bien sur le socle religieux de l’orthodoxie orientale, ethnique du panslavisme que de l’exaltation de la culture impériale de la Russie (rupture avec l’Occident) ainsi que la vocation spatiale de la Russie en tant que pays de l’Asie.
La recomposition de ce premier espace monde, selon Vladimir Poutine, doit être arrimée au vaisseau amiral, pour utiliser le langage militaire, en l’occurrence la CEI (Communauté des Etats indépendants) résultant d’un accord international multilatéral négocié au forceps par le gouvernement de Boris Eltsine (décembre 1991) avec siège à Minsk, et regroupant autour de la Russie des pays de l’ancien bloc soviétique tels que l’Arménie, l’Azerbaïdjan, la Biélorussie, le Kazakhstan, le Kirghizstan, la Moldavie, l’Ouzbékistan, le Tadjikistan, le Turkménistan (Etat associé), l’Ukraine.
Dans l’esprit de Vladimir Poutine, la CEI doit jouer le rôle de tête de pont de la stratégie de retour à l’espace vital, en tant qu’alliance économique (organisation économique à vocation de zone de libre-échange) et militaire (traité de sécurité collective). L’enjeu pour la Russie, est de contrôler et consolider sa présence dans cet hinterland aux confins des Balkans eurasiatiques, selon l’expression de Z. Brzezinski dans Le Grand échiquier (Paris, Fayard, 2011), où s’affrontent à fleurets mouchetés les acteurs stratégiques et les pivots géopolitiques.
A ce jour, il est plausible de conclure que la messe est dite pour le contrôle de cet espace vital par la Russie de gré ou de force. Il suffit, pour s’en convaincre, de citer le cas de la Géorgie et l’Ukraine, deux pays où l’usage de la force a modifié les frontières des Etats en cause, pourtant protégées par le droit international. Le soutien militaire du Kremlin aux groupes rebelles de Géorgie (Ossétie du Sud et Abkhazie) d’une part ; aux rebelles de Donbass, sans compter l’annexion sans aucune forme de procès de la Crimée, a ruiné les velléités souverainistes de la Géorgie et de l’Ukraine, deux Etats qui voulaient adhérer à l’OTAN et à l’Union européenne.
On peut objecter qu’après avoir choisi de faire profil bas, l’administration Obama s’est contentée à minima de décréter des sanctions économiques, en concertation avec l’Union européenne contre Moscou. Néanmoins, cette pantalonnade stratégique n’a pas modifié le rapport des forces en faveur du Kremlin, bien que son économie chancelante et tiers-mondiste (essentiellement fondée sur les matières premières telles que le pétrole et le gaz) soit une source récurrente de précarité.
Face au nouvel espace monde
Face à l’espace monde postguerre froide, la reculade des USA sur le théâtre syrien, a créé une opportunité pour Vladimir Poutine obligé de faire la démonstration de la force au profit du régime de Bachar el Assad. En effet, c’est le président américain Obama, qui avait déclaré imprudemment que l’usage des armes chimiques, est une ligne rouge qui, si elle était franchie, provoquerait la sanction militaire des USA et ses alliés. Cependant, lorsque les soupçons montaient de toute part sur l’usage hypothétique des armes chimiques, le président Obama décida de garder l’arme au pied, déjugeant ainsi son allié, la France qui, fleur au fusil, voulait en découdre avec la Syrie.
Qu’on l’accepte ou qu’on le déplore, force est de constater qu’à l’issue de cette intervention militaire, la Russie est de retour dans l’espace vital du Moyen-Orient, en alliance tacite avec l’Iran et la Turquie, tandis que les USA et leurs alliés peinent à asseoir le rapport de forces anti-Bachar el Assad dans la région.
Parallèlement, la myopie diplomatique des USA « diplomatie de gros sabots 1 » sous les lampions de l’administration Trump (20 janvier 2017), champion du néo-isolationnisme « l’Amérique d’abord », n’est pas faite pour clarifier les stratégies concurrentes.
Toutefois, en décidant de réhausser les dépenses militaires des USA d’une somme de 54 milliards de dollars, pour franchir le cap 657 milliards de dollars, Trump a placé la barre très haute pour Poutine quand on sait que la course aux armements est l’une des causes de la débâcle soviétique. En effet, avec 58,2 milliards de dollars en 2015, la Russie occupe la quatrième place après l

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