Projet pour un Bénin démocratique
61 pages
Français

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Projet pour un Bénin démocratique , livre ebook

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Description

Les Béninois avaient de grands rêves et de grands espoirs au soir de leur indépendance et au lendemain de la Conférence nationale de 1990. Depuis, des présidents se sont succédé, une démocratie y a poussé, mais le pays reste dans son ensemble miné par la pauvreté, et ses institutions par la corruption. Le Bénin a des occasions à saisir, de nouveaux seuils à passer pour sortir le pays de la pauvreté et de la corruption. Grand défenseur d'un développement juste et équitable pour les pays pauvres, l'auteur s'intéresse ici aux conditions et aux effets de la démocratie véritable et propose des solutions réfléchies pour son pays d'origine, le Bénin.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 16 septembre 2020
Nombre de lectures 1
EAN13 9782336908427
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Collection « Justice & Démocratie »
Dirigée par Laurent HINCKER

Cette collection a pour vocation de donner des éclairages sur les problématiques de justice et de démocratie qui traversent notre société. Elle a pour principale ligne éditoriale une réflexion pluridisciplinaire autour des enjeux actuels de l’institution judiciaire. Elle porte également un éclairage innovant sur des expériences variées qui fondent des formes émergentes dans nos démocraties.

Déjà parus

- Myriam Quémener, Cybersociété, entre espoirs et risques , 2013.

- Zaîr Kedadouche et Habderrahim Hafidi, Marche ou Crève, La Marche pour l’égalité et contre le racisme , 2013.

- René Vogel, La violence conjugale, une affaire à trois… et bien plus , 2019.

- Sylvain Moraillon, Halte aux placements d’enfants abusifs. Une dérive alarmante de notre système socio-judiciaire , 2019.

- Monique Fritz, Accidents de la route mortels, Ma fille, ma bataille , 2020.
Titre

Richard Boni OUOROU






Projet pour un Bénin démocratique

Une option gagnante pour sortir de la pauvreté et de la corruption
Copyright
























© L’Harmattan, 2020
5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.editions-harmattan.fr
EAN Epub : 978-2-336-90842-7
Dédicace

À feu ma mère, Geraldo Mondoukpê, privée de ma présence et moi de la sienne au moment où il n’y avait que cela qui comptait.
AVANT-PROPOS
15 avril 2020.
Hier encore, comme tant d’autres, je ne me doutais de rien. Dans la chaleureuse froidure de ce Québec que j’habite depuis maintenant douze ans, je vivais sans le savoir les derniers moments d’une certaine innocence collective. Rétrospectivement, cette inexpérience, cette ignorance de ce qu’il allait advenir m’apparaissent bien douces.
Et pourtant, hier encore, autre époque, je me frottais aux exigences et aux résistances du quotidien. En marge de mes activités professionnelles, des défis m’appelaient, des projets m’accaparaient, se réalisaient. Toujours désireux d’améliorer les choses, je poursuivais mes petits et grands combats, as usual , une passion parfois douloureuse coulant dans mes veines.
À cet égard, ceux et celles qui me connaissent savent combien le sort du Bénin m’interpelle, que la question de son développement m’obsède. Épris du sort de mes origines, j’observe et commente inlassablement la scène politique béninoise, à distance, via le Web, mais envahi d’un réel sentiment de proximité avec les angoisses d’un peuple tant meurtri par l’histoire. Au Bénin, la vie est difficile depuis des lustres, les grandes ruptures n’ont pas toutes été heureuses et le régime politique actuel est, quant à lui, décevant à plus d’un égard.
Cela dit, mon sens critique ne fait pas de moi quelqu’un de pessimiste. Je crois aux éventualités positives, aux solutions potentielles, pourvu qu’on veille à les faire naître par le débat, le dialogue, l’action éclairée et l’esprit d’initiative. D’ailleurs, ayant eu la chance de fréquenter une Québécoise que j’ai finalement rejointe à Montréal, j’ai pu en quelque sorte voir la manifestation effective d’un tel enchaînement, d’un tel effet d’entraînement, ici, au sein de cette « petite » société distincte et démocratique, moderne et pluraliste qu’est le Québec. J’y ai en outre eu la preuve que mes convictions ne sont pas en porte-à-faux par rapport au progrès. Avoir confiance en soi, se donner les moyens de réussir, s’investir et se responsabiliser, respecter qui l’on est et d’où l’on vient ainsi que se pousser vers le haut par l’innovation et l’équité, voilà qui mène inéluctablement à quelque chose de grand, de pérenne et de juste, et ce, tant collectivement qu’individuellement.
En quelques semaines, donc, tout bascula. Je ne parle pas ici de mes convictions ni de mon quotidien de consultant autonome, mais de notre rapport au monde, à tous, alors qu’au moment où j’écris ces lignes, près de 4,5 milliards d’êtres humains vivent sous des états d’urgence sanitaire ou sont contraints au confinement. Un rapport au monde dorénavant teinté d’une angoisse globale, inédite et vécue en mode « pause », mais loin de l’esprit des vacances.
En Europe, où les pertes en vie humaine sont déjà colossales, les « temps libres » sont d’ailleurs occupés à comprendre l’inimaginable, à trouver les raisons profondes de l’apocalypse COVID. Au-delà de la dangerosité du virus à couronne, plusieurs pointent du doigt la dégradation organisée des systèmes de santé qui s’est opérée en douce, si je puis dire, doctrine néolibérale contagieuse oblige. Les soins y sont en mutation depuis trente ans et devenus marchandise conformément à la logique des flux tendus et des calculs coûts/bénéfices. L’internalisation de l’inopiné et des « cygnes noirs » — la prévention — y a perdu au change, sans parler de l’abolition des stocks de sécurité, notamment dans les EHPAD 1 où les aînés ont si cruellement écopé. Dès lors, même certains chantres du tout-au-rendement en viennent à souhaiter l’étatisation intelligente des services sociaux vitaux.
La flèche que je viens de décocher au néolibéralisme n’est pas accidentelle. Le présent ouvrage en est persillé. Bien que portant sur les voies d’avenir pour le Bénin, et plus largement pour l’Afrique de l’Ouest, mes réflexions assument néanmoins leur penchant critique à l’égard des pulsions destructrices du capitalisme de type williamsonien 2 et des dégâts de la mondialisation qui en propage les excès.
Je suis optimiste, je l’ai dit plus haut, mais je le suis réalistement. Il est clair que les Occidentaux de souche et d’adoption devront revoir nombre de leurs habitudes (écologiquement suicidaires pour eux-mêmes comme pour tous les terriens) et questionner leur richesse, mesquine à l’égard d’un « tiers-monde » plus étendu qu’on ne le croit 3 . L’après SARS-CoV-2, le défi du lendemain de crise, ce sera aussi de pouvoir corriger le modèle de croissance, de consommation, d’échanges commerciaux et de relation à la nature qui s’est imposé à leur conscience. Cela dit, rien ne sert de tout réinventer, y compris dans le cas des pays cyniquement dits « émergents ». Des solutions existent déjà, d’autres sont en train de faire leurs preuves : la social-démocratie, la coopération, l’autonomie des États, la relocalisation, le commerce et la fiscalité équitables, la justice distributive, l’économie solidaire, les énergies propres, les technologies saines, la science, l’éducation…
La crise sanitaire mondiale de 2020 ne doit pas avoir été que cauchemardesque et épisodique. Elle ne doit pas être refoulée, au sens freudien du terme, mais être vue comme l’occasion de libérer des possibles, de créer, de prendre de bonnes résolutions, de réformer, d’apporter des correctifs durables, et ce, afin que le retour à la « vie normale » ne soit pas que la reprise des vieilles manies, notamment celles de sacrifier la diversité, la réciprocité, l’élévation et la vie au nom d’un dogme économique rétrograde.
En écrivant ce qui précède, j’avais en tête aussi cette « Afrique mal partie » 4 et pas encore arrivée, plus particulièrement le Bénin, loin d’être là où ses rêves et ses espoirs s’étaient rendus lors de l’Indépendance et de la Conférence nationale 5 .
Je suis inquiet pour les pays pauvres quand je vois ce qu’ont dépensé jusqu’ici les pays riches pour atténuer les impacts de la pandémie, des sommes astronomiques que les premiers n’ont pas. Je ne sais pas si les Africains et les Béninois 6 seront miraculeusement immunisés ou s’ils auront été, comme les défavorisés des pays développés, plus durement frappés en bout de piste. Chose certaine à mes yeux, et quitte à ce que mes compatriotes m’accusent de parler comme un blanc, la crise sanitaire mondiale doit être l’occasion pour eux de redéfinir leur horizon. Veulent-ils encore et toujours marcher péniblement dans les sentiers qu’on ouvre « pour eux » depuis trop longtemps (colonialisme, dictature, néocolonialisme, mondialisation néolibérale, paternalisme) et chaque fois fermer la marche, à la traîne, reproduisant souvent plus pernicieusement les effets collectivement pervers d’un développement livré au seul marché et pensé qu’en fonction des intérêts d’une petite minorité de géants et de puissants ?
La nécessité est m&#

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