Quel destin pour l’homo sapiens ?
188 pages
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Description

Dans ce livre, l‘auteur, qui est une personnalité historique de l’écologie politique en France, fait un bilan de son activité militante. Il ressort de ce bilan que l’écologie politique n’a jamais existé en France. Aujourd’hui ce ne sont pas les politiques mais les scientifiques qui poussent un cri d’alarme. 1500 d’entre eux l’affirment : « Il sera bientôt trop tard ». Nous allons à grands pas vers une sixième extinction d’origine anthropique celle-là. L’auteur aborde le rôle des religions monothéistes dans cet effondrement. D’une manière plus générale, cette marche à la catastrophe nous oblige à une réflexion ontologique non pas sur l’être mais sur l’espèce. Quel statut pour l’homo sapiens au sein de la création ? Peut-il échapper aux lois générales qui régissent le monde vivant ? Il revient sur les présocratiques qui se sont interrogés les premiers sur l’être et le monde. Il fait une critique succincte des philosophes européens qui prétendent que l’homme peut échapper à sa condition. Quoiqu’il en soit la perspective d’une sixième extinction change d’une manière radicale notre manière de penser le monde. Il s’agit évidemment d’un regard subjectif d’un politique, mais l’auteur essaie de se plier à une analyse rationnelle du réel, analyse qui conduit à une vision tragique de la condition humaine, qui en dernière analyse pourrait se résumer à : « manger et être mangé ». Si l’on admet qu’il est fondé d’étudier l’homo sapiens selon les mêmes critères scientifiques écologiques que les autres espèces, alors on est amené à penser que si l’homme veut survivre il doit abandonner d’immenses territoires aux autres espèces. Le drame est que toutes les solutions envisageables vont à l’encontre de la programmation génétique de l’espèce, qui comme toutes les espèces tend à se reproduire pour occuper le maximum de territoire possible, en l’occurrence la totalité de la planète. Depuis Aristote on sait que l’homme est un animal politique, l’issue de cette crise dépend donc des politiques. Seront-ils capables d’entendre le cri d’alarme des scientifiques et d’appliquer de vraies solutions ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 juillet 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414191024
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-19100-0

© Edilivre, 2018
Une planète en danger de mort – Cri d’alarme des scientifiques

Une planète en danger de mort Cri d’alarme des scientifiques
En 1992, l’ONG Union of Concerned Scientists , avec plus de 1 700 cosignataires, lance « l’avertissement des scientifiques du monde à l’humanité ». Ils affirmaient, preuves à l’appui, que l’impact des activités de l’être humain sur la nature allait probablement aboutir « à de grandes souffrances humaines » et à « mutiler la planète de manière irrémédiable ».
Il est peu dire que cet appel solennel fut ignoré ; disons qu’il fut l’objet d’une omerta méprisante, et ridiculisé par les idéologues du progrès et de la croissance.
Le 14 novembre 2017, soit 25 ans plus tard, le journal Le Monde titre : Le cri d’alarme de 15 000 scientifiques pour sauver la planète.
« Il sera bientôt trop tard »
Si l’on se reporte à la page 9 du Monde du même jour : « Planète : les indicateurs de la mauvaise santé de la planète », on est absolument épouvanté par l’accélération démentielle de tous les paramètres qui conduisent à une sixième extinction.
Dans la même page, Rémi Barroux consacre un article sur la surpopulation, cet article est rédigé à partir des données de Gilles Pison et Hervé Le Bras, « experts démographes ». Ces « experts », qui ignorent souverainement les lois de l’écologie, ont pour seul mérite d’être des idéologues anti-malthusiens. À ce titre, ils portent une redoutable responsabilité dans le refus de toute politique de maîtrise de la population mondiale.
Le 15 novembre 2017, Emmanuel Macron, qui se présente en défenseur de l’environnement à l’échelle mondiale, a commencé son discours lors de la COP 23 à Bonn par un rappel du cri d’alarme de ces 15 000 scientifiques.
On est en droit de s’étonner que notre président puisse faire état de cet appel et dans le même temps prôner une politique de croissance économique.
Espérons que notre ministre Nicolas Hulot jettera un coup d’œil aux indicateurs de la mauvaise santé de la planète.
Quoi qu’il en soit, cet appel est l’objet de la même omerta criminelle de tous les détenteurs du pouvoir économique et de ceux qui contrôlent les médias, eux-mêmes contrôlés pour la majorité par les mêmes individus.
Malheureusement, nous pouvons craindre que les famines qui s’annoncent, accompagnées de leurs migrations de masse, aillent mettre cet appel à l’ordre du jour. Il est certain qu’il n’y aura pas eu, en 2017, d’appel d’Heidelberg. Ce qui pose problème est que nombre de signataires ignorent malheureusement les lois élémentaires de l’écologie en tant que science et n’envisagent pas la possibilité d’une décroissance. Puisse, cependant, cet appel trouver le retentissement qu’il mérite. Nous réitérons notre conclusion que tous les scientifiques et autres responsables doivent non seulement dénoncer l’état de dégradation de la biosphère, mais proposer des solutions pour essayer de stopper une sixième extinction.

L’influence de l’être humain a atteint une ampleur telle qu’elle précipite l’avènement d’une nouvelle ère géologique. Cette nouvelle ère, c’est l’Anthropocène, où l’humanité constitue une force planétaire géologique. Depuis deux siècles, nous sommes en train de modifier l’Holocène, une période interglaciaire extrêmement stable, commencée il y a plus de 10 000 ans et qui a permis le développement mondial que nous connaissons.
Rien n’est plus désespérant que de ne pas pouvoir être utile à l’humanité
Rien n’est plus désespérant que de ne pas pouvoir être utile à l’humanité
Questionnement
Après plus de 64 années d’activité militante menée avec difficulté parallèlement à mon activité médicale, à 85 ans, le temps est venu de m’interroger sur la signification de cette agitation tant physique (manifestations, conférences, réunions) qu’intellectuelle, innombrables textes non lus, foison de communiqués… Un constat, ce n’est que récemment que j’ai acquis la certitude que nous allons d’une manière inéluctable vers une extinction d’origine anthropique. C’est donc grâce à un certain gain d’existence qu’aujourd’hui, j’éprouve le besoin de réfléchir sur le chemin qui m’a conduit à cette certitude. Ce besoin de s’exprimer apparaît bien vain dans la mesure où il est hautement probable que mon opinion n’aura aucune influence sur le cours des choses. Cependant, quoi qu’il advienne, il existe un sentiment moral, chez chaque homo sapiens, d’assumer sa responsabilité, d’être conscient et d’essayer de réfléchir sur notre devenir en tant qu’espèce. Les prolégomènes de la tragédie qui s’annonce obligent à une réflexion sur notre statut d’ homo sapiens au sein de la biosphère. D’où une tentative de résumer l’évolution des conceptions du monde qui se sont succédé au cours de la période historique de nos sociétés humaines. J’ai consacré beaucoup de place aux présocratiques, car ce sont les premiers qui ont posé finalement les questionnements sur l’être et le monde.
Dans mon parcours écologique, la rencontre de Philippe Lebreton a été un élément essentiel. Grâce à lui, le rôle des énergies fossiles dans la crise écologique, avec son corollaire de la mise à disposition de l’être humain d’innombrables esclaves mécaniques, a été un élément fondamental dans ma compréhension de la crise écologique. À l’empreinte écologique de chaque être humain s’ajoute celle du nombre de ses esclaves mécaniques. Une conférence de Jean-Marc Jancovici m’a conforté sur l’importance de la crise climatique, enfin la lecture du livre de Keith Lierre, Le Mythe végétarien, a fini de me convaincre qu’il n’y aura pas de solution à la crise écologique, et que nous allons à grands pas vers la sixième extinction. Je peux me tromper, c’est ce que je souhaite.
Chapitre I Autobiographie hagiographique
Le mouvement écologiste, un mouvement mort-né
La candidature de René Dumont aux présidentielles de 1974 inaugure une aventure politique qui se termine dans le ridicule, discréditant durablement ce qu’il est convenu d’appeler « l’écologie politique ». C’est dès 1974, avec L’Utopie ou la mort, de René Dumont, que j’ai pris conscience que l’espèce humaine ne pourrait durablement violer les lois générales qui permettent une pérennité de l’ensemble de l’écosystème terrestre. J’ai participé physiquement à toutes les péripéties et élections en tant que participant au Mouvement écologiste de Rhône-Alpes où Philippe Lebreton, « professeur mollo mollo », était la personnalité la plus représentative de la réflexion écologiste (cf. livre L’Ex-croissance ). C’est grâce à lui que j’ai vraiment compris l’importance des données démographiques et le rôle de l’énergie qui alimente les innombrables esclaves mécaniques de notre société thermo-industrielle.

Au lendemain de l’élection présidentielle et la candidature de René Dumont, Antoine Waechter, Solange Fernex et Philippe Lebreton créent le Mouvement écologiste. Dès 1975, le groupe entourant Brice Lalonde, avec lequel ils fonderont le Réseau des Amis de la Terre (RAT) en 1977, quitte le Mouvement écologiste.
Brice Lalonde, fils d’Alain-Gauthier Lévy, industriel du textile, et de Fiona Forbes, grande fortune de Boston, tante de John Kerry, s’est toujours revendiqué publiquement comme « libertarien », ce qui ne l’a pas empêché de militer au PSU et à l’UNEF. À ce titre, il s’est toujours opposé à l’existence d’un parti politique écologiste et, sur le plan international, a toujours défendu les intérêts de l’Empire.
 
Élections municipales de 1977, législatives de 1978, rédaction d’ Écologie 78, la France défigurée
En 1978, la CIME (Confédération des mouvements écologistes) succède au Mouvement écologiste, qui se dissout. Ce sera la CIME qui organisera les premières élections européennes de 1979, sans la moindre participation du RAT (Réseau des Amis de la Terre). Étant dépourvu de budget, seuls les bulletins de vote furent édités, sans prospectus d’explication de vote dans la plupart des régions, sauf l’Alsace. Europe écologie n’aura pas d’élu.
Lors de l’échéance électorale suivante, la présidentielle de 1981, tout le monde se retrouve à Dijon pour organiser pour la énième fois le mouvement écolo… grande foire, débats interminables. Un petit groupe prend la décision de créer une structure authentiquement politique, décision concrétisée en 1980 par le MEP (Mouvement d’écologie politique).
Décision également à Dijon de la création du CLE (Comité de liaison écologiste), qui devait préparer les Assises de l’écologie qui allaient se tenir à Lyon en mai 1980.
J’ai participé à toutes les réunions du CLE. Nous avons collecté les analyses et les propositions de différents groupes écologistes.
En tout, 14 textes :
Association Belfontaine de protection de la nature
Pierre Samuel, réponse personnelle
Groupe de Saint-Étienne
Philippe Bouleau, Thierry Meunier
Ginette Artaud (Europe écologie)
Écologie et liberté (AT de Lyon et Villeurbanne)
G. Dimary, membre du MERA
Marcelle Doussot (MERA, Apera)
APERA
Pierre Samuel, réponse à Marimot
Marie-Jo et Jean-Marc Brunet
Mouvement d’écologie politique (MEP)
Amis de la Terre (AT)
Écologie X
Pour illustrer le degré zéro du politique dans tout ce fatras de propositions plus déconnectées de la réalité les unes que les autres, je citerais ce passage sur les moyens d’action concrets du groupe de Saint-Étienne : « Être heureux de vivre déjà l’avenir, et appeler les gens à le vivre heureux. Seul le bonheur est politique. Changer, à la base, de comportement et de structure, c’est changer de discours. Le discours politique devient optimiste et bienveillant du seul fait que les écolos incarnent avec joie le nouveau culte et parlent du cha

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