Trois jeunes, trois continents, un rêve
180 pages
Français

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Trois jeunes, trois continents, un rêve , livre ebook

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Description

Les destins croisés des trois protagonistes du roman de Marcel Banou livrent un condensé de la société contemporaine globalisée, dans toute sa complexité. Respectivement originaires du Mali, du Pakistan et d'Italie, Ansèguèrèmo, Ashi et Giovanni sont unis par une volonté commune, celle de contribuer à un monde meilleur. Au-delà de leurs différences culturelles, les jeunes hommes réfléchissent ensemble aux causes de la crise humanitaire et mettent tout en œuvre pour lutter contre la logique destructrice du capitalisme. Leur engagement commence sur le terrain, en combattant les inégalités pour renouer du lien social. Comme une bouffée d'espoir, cette vision utopique a l'effet bénéfique d'un agitateur de conscience, qui laisse entrevoir les possibilités d'un monde tel qu'il devrait être.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 11 avril 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414049530
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-04951-6

© Edilivre, 2017
Un sommaire, une présentation de l’auteur, ainsi qu’un résumé du texte, figurent à la fin de ce manuscrit.
Prologue
Nous vivons aujourd’hui dans un monde globalisé où il n’est guère difficile de se rencontrer. Les gens de divers horizons se retrouvent, dans des circonstances généralement liées à leurs intérêts personnels.
Ce marché global d’échange devait améliorer les rapports sociaux, en faisant profiter toute l’humanité des avancées technologiques et économiques. Mais fondée sur une base spéculative, d’exploitation, la mondialisation est vite devenue la négation du partage, un principe d’exclusion et d’iniquité. Elle a permis l’emprise d’une minorité sur toute la planète, changeant d’abord les rapports entre les hommes, ensuite les rapports de ceux-ci avec les biens matériels.
Aujourd’hui, la loi du marché régit tous les domaines : la politique, l’économie, la vie sociale. En effet, tout se vend et s’achète, au détriment des règles fondamentales de notre existence. Ce nouveau marché monopolisé n’est plus un espace privilégié de rencontres et d’échanges comme jadis, mais un champ de bataille entre des multinationales super-riches et des petits producteurs qui luttent pour leur survie.
Dans tout cela, les consommateurs à bout de souffle cherchent désespérément une issue à leur sort. Comment survivre sans avoir ni les moyens de produire ni ceux de consommer ? Dans ce contexte, pendant qu’une partie de la population mondiale se meurt, privée des moyens de subsistance, d’autres tentent de revendiquer leurs droits par la révolte sociale ou d’autres moyens très violents.
Alors, le monde n’a-t-il pas régressé avec l’économie du marché en favorisant le retour des classes sociales – les nouveaux aristocrates, la classe moyenne, les travailleurs (les nouveaux esclaves de l’économie) et les exclus (du marché du travail et des moyens de production) ? La nouvelle aristocratie disposant de la quasi-totalité des richesses vit, dans l’oisiveté, du travail des esclaves économiques. Pensiez-vous que l’esclavage avait été aboli ?
C’est dans ce contexte fatidique que trois jeunes se rencontrent, font chemin et unissent leurs destins. Ils se sont révoltés contre le système moderne fondé sur la satisfaction personnelle aux dépens des autres, contre l’injustice de tous bords, contre la dictature du matérialisme ou le capitalisme à visage inhumain. Et ils ont décidé de travailler à changer ce monde. Ils ont souhaité, bien volontiers, partager leur histoire avec vous qui lisez ces lignes.
Le premier s’appelle Giovanni, il vient d’Europe, le vieux continent, celui des grands penseurs et des colonisateurs. Le second se prénomme Ashi et vient de l’Asie, le continent des sages. Et le troisième, Ansèguèrèmo, c’est moi, celui qui vous raconte l’histoire. Je viens d’Afrique, le berceau de l’humanité. Je suis un citoyen mondial, souvent taxé de révolutionnaire.
Mon objectif – et celui de mes amis – est de voir le système économique mondial se rebâtir sur un nouveau fondement plus humain.
Ce qui suit est l’histoire des trois amis.
Première partie La vie des protagonistes
La vie d’Ansèguèrèmo
Amba sôn, Trièn sôn, Ba sôn, Na sôn, Delen sôn, sôô in sôn ; ba unlum kabilé kanan, sôô inen  : honneur à Dieu, aux aïeuls, aux parents, aux aînés, aux sages ; je demande votre indulgence en prenant la parole, sachant que je ne suis pas un sage.
Je suis Ansèguèrèmo, vous pouvez m’appeler Ansèguè. Selon ma grand-mère, je suis né un de ces matins d’harmattan, le jour du marché du village d’Anakanda, le troisième jour de la semaine dogon.
Ce matin-là, un vent glacial soufflait d’est en ouest dans mon village de Doundioulou, et un brouillard réduisait faiblement la visibilité. Beaucoup de gens étaient encore cloîtrés dans leur maison, attendant avec impatience les premiers rayons de soleil pour se réchauffer.
Mais voilà ! Tout le monde n’avait pas la chance d’attendre le chauffage naturel, et les coups de pilon des braves dames retentissaient de partout. Il fallait préparer la bouillie du petit déjeuner. Certaines avaient déjà commencé la corvée d’eau en allant au puits, situé à l’ouest à cinq cents mètres du village. Beaucoup d’autres femmes s’affairaient déjà autour du feu, en réchauffant le reste du to 1 de la veille (appelé to couché ), le préféré des enfants, tandis que certaines se trouvaient à trois heures de marche du village, en route pour la foire d’un autre village. D’autres encore sillonnaient la brousse à la recherche de bois pour la cuisine.
Yassamba, elle, un autre programme l’attendait. Les vieilles faisaient des allers-retours sans fin de sa chambre aux leurs. Yakounindjou, l’accoucheuse, avait été appelée et elle s’activait autour de la future maman. Les hommes et les enfants étaient tenus à l’écart d’un événement pareil, qui est strictement féminin.
Amborgo, le mari de Yassamba, qui savait ce qui adviendrait, quitta son domicile et se rendit chez son ami Molibèmo. Après avoir échangé les nouvelles, les deux amis commencèrent leur journée avec du dolo 2 de la veille que Molibèmo n’avait pas fini de boire de sa gourde.
Pendant ce temps, le soleil donnait l’impression de ne pas vouloir réchauffer le village, les premiers rayons tardaient à venir. Soudain arriva un messager à la porte de Molibèmo, qui annonça à Amborgo que sa femme venait de mettre au monde un nouveau-né. Celui-ci fit un geste de satisfaction et son ami se précipita pour le féliciter tout en faisant un long vœu pour l’enfant.
Il fallait vite se rendre à la maison pour connaître le sexe de l’enfant. Sans perdre de temps, Amborgo, accompagné de son ami, se rendit chez lui. À peine eut-il mis le pied dans la concession familiale qu’une vieille vint à sa rencontre, avec des mots porteurs de vœux : « J’ai la joie de t’annoncer que tu viens d’avoir une progéniture mâle ! Par la grâce d’Amba (Dieu), qu’il ait une longue vie, que les aïeuls le protègent, qu’il grandisse entouré de l’amour de ses parents… » Elle n’avait pas encore fini ses bénédictions que d’autres vieilles la relayaient.
Le nouveau père mit ainsi un certain temps avant de pouvoir rejoindre son propre père Olou, assis devant le vestibule de la ginna 3 et qui l’attendait. Le nouveau grand-père, fier de son fils, ne tarda pas à le lui faire savoir. Sa joie était grande de voir son petit-fils. Les deux amis prirent alors place aux côtés du vieux. Ensemble, ils répondirent à chaque vœu des villageois par une symphonie de «  gana  », ce qui veut dire merci.
Au pays dogon, la naissance d’un enfant est un grand événement, aussi les villageois passent l’un après l’autre présenter leurs vœux aux bienheureux parents. Le chapelet de présentation des vœux continue des jours durant.
Ainsi, pendant que les jours passaient, Olou le grand-père trouva le nom juste pour l’enfant (au pays dogon, le patriarche est le chef de famille et décide du nom). Il décida de l’appeler Ansèguèrèmo qui veut dire « Dieu me l’a fait voir ». On offrit des sacrifices aux mânes des patriarches, afin que l’enfant grandisse sous leur protection et de façon naturelle, sans problème, d’autant que sa grand-mère paternelle Yadouro n’oubliait pas de lui donner un bain régulier de décoction des produits du terroir, tels que des racines, des feuilles, des fleurs de prunier, de tamarinier, de baobab, de Daniellia oliveri ( koibô en dogon)… pour le protéger des épidémies de rougeole, de méningite et autres maladies infantiles.
Baba faiseur de pluie, et moi son apprenti
En tant qu’Ansèguèrèmo, mon premier souvenir fut celui de mon grand-père paternel. J’avais cinq ans. Il vint me trouver un matin chez ma grand-mère Nangale avec qui je vivais (chez nous, en général, les premiers enfants grandissent avec leurs grands-parents maternels). Après avoir échangé les salutations fraternelles avec tous, il m’invita à l’accompagner, ce que j’acceptai avec spontanéité et gaieté de cœur.
Ainsi, nous allâmes chez lui. Il ramena de sa chambre deux gourdes, l’une remplie de dolo et l’autre de jus de raisin sauvage, qu’il versa dans des calebasses. Sous mes yeux brillants de curiosité, il prit soin de verser une goutte au sol (en l’honneur des aïeuls) avant de porter la bière à sa bouche. Après une gorgée, visiblement secoué par ce carburant matinal, il s’exclama : «  Iye sèyn (vive aujourd’hui) ! »
C’était à mon tour de boire, il me passa le jus, que je bus. Sérieusement, je n’eus pas de peine à vider le contenu. Lui aussi vida le sien et prit son sac, son chapeau, une petite hache et m’invita à le suivre. Nous arrivâmes à l’enclos de l’âne ; après l’avoir détaché, mon grand-père le monta en premier et d’un geste, m’arracha de la terre et me plaça devant lui. De la main droite, il me tenait, et de l’autre, la corde de l’âne.
Nous nous dirigeâmes vers le marigot. Je compris que l’on partait pour son jardin. Sur le chemin, il me raconta beaucoup de choses dont je n’ai aucun souvenir, puisque je ne l’ai pas vraiment beaucoup écouté. Comme j’étais assis près du garrot de l’âne, la partie la moins grasse, mes fesses ne se sentaient point confortables et j’étais pressé d’arriver à destination. À cent mètres du jardin, mon grand-père stoppa et attacha la bête dans un espace herbeux.
Une fois au jardin, situé à près de trois kilomètres du village, mon premier regard se posa sur une aubergine rouge, puis sur une tomate mûre, et sur le goyavier plein de fruits. Grand-père me donna un exemplaire de chaque légume et fruit sur lesquels mes yeux tournaient en rond. La nature des plantes du jardin était vraiment variée. On y trouvait de l’échalote, des tomates, des aubergines, du

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