Un moment avec vous
186 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Un moment avec vous , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
186 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Si vous pouviez être une petite souris, n’auriez-vous pas envie de vous cacher dans la classe pour pouvoir observer comment vit et se comporte votre enfant durant ces longues heures où vous le confiez à des professeurs ? N’auriez-vous pas envie de savoir ce qui se passe à l’intérieur de l’école ? Qui sont ces gens qui s’occupent de votre progéniture ?

Il n’y a pas de doute. Si cela pouvait se faire, beaucoup d’entre vous, chers parents, n’hésiteraient pas à saisir l’occasion, non par indiscrétion mais par volonté de comprendre.

M’autorisez-vous à passer un moment avec vous ? Oui ? Alors allons-y.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 16 décembre 2014
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332863539
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-86351-5

© Edilivre, 2015
Dédicace


A ma famille.
Introduction
Si vous pouviez être une petite souris n’auriez-vous pas envie de vous cacher dans la classe pour pouvoir observer comment vit et se comporte votre enfant durant ces longues heures où vous le confiez à des professeurs ? N’auriez-vous pas envie de savoir ce qui se passe à l’intérieur de l’école ? Qui sont ces gens qui s’occupent de votre progéniture ?
Il n’y a pas de doute. Si cela pouvait se faire beaucoup d’entre vous, chers parents, n’hésiteraient pas à saisir l’occasion, non par indiscrétion mais par volonté de comprendre.
M’autorisez-vous à passer un moment avec vous ? Oui. Alors allons-y. Les lignes qui suivent sont votre trou de souris. Partons d’abord à la rencontre de ceux qui vivent l’école, du moins de quelques-uns d’entre eux, élèves, parents et professeurs.
Nous aborderons ensuite les différentes composantes de la tâche éducative que parents et professeurs se partagent dans la vie de l’enfant. Nous nous poserons quelques questions comme : Pourquoi apprendre ? Qu’est-ce que comprendre ? Qu’est-ce qu’éduquer ?
Si nous nous rendons compte que nous poursuivons le même but peut-être que nous réussirons à avoir des relations plus apaisées, plus respectueuses des uns et des autres.
Si vous ne voulez pas être une souris asseyez-vous sur une chaise magique et devenez transparent, puis écoutez et regardez.
A la rencontre d’élèves
La voiture rouge s’arrête sur les galets centenaires de la place légèrement en pente qui jouxte le collège. En descend une petite fille aux cheveux noirs et lisses, au regard assuré, d’un vert profond et clair comme une source pure. Elle a mis sa jupe préférée, un chemisier blanc apparaît sous une veste légère et elle porte des chaussures ouvertes, écrin immaculé de ses délicats petits pieds.
Elle est en sixième depuis quelques semaines. Comme chaque jour elle marche vers l’entrée du collège, de son pas décidé mais plutôt lent, tirant son cartable muni de roues que le fabricant a eu la bonne idée d’ajouter à son œuvre afin d’épargner son jeune dos encore fragile.
Un jour, il y a bien longtemps déjà, elle est entrée à la maternelle avec le même pas, la même détermination.
Son cartable était prêt hier soir, posé au pied de son bureau, rempli de tout ce dont elle aurait besoin aujourd’hui. Lorsqu’elle a quitté sa maison ce matin, après avoir pris un petit déjeuner équilibré et copieux, sa chambre était parfaitement rangée et la fenêtre entrebâillée pour permettre à son espace familier de respirer l’air frais matinal.
En franchissant le portail de l’établissement elle salue la surveillante qui lui sourit et lui souhaite une bonne journée. Tout en parcourant les quelques dizaines de mètres qui la séparent encore de la cour de récréation, elle pense aux cours qu’elle va avoir dans la matinée. Son esprit est en paix. Ses devoirs ont été faits consciencieusement et ses leçons parfaitement apprises. C’est alors qu’elle aperçoit une camarade très appréciée, avec qui elle va pouvoir bavarder dix minutes jusqu’à ce que retentisse la sonnerie électrique qui commande la mise en rang et en silence avant la montée dans les classes.
Trois garçons arrivent par le haut de la place. Ils viennent de descendre du bus qui les dépose toujours au même endroit, près d’une boulangerie qui aurait bien besoin d’être rénovée pour être à la fois plus attirante et plus accueillante. Ils ont traversé la rue au passage clouté profitant de la bienveillance des automobilistes conscients de rouler dans un endroit fréquenté par de nombreux adolescents à cette heure matutinale.
Le plus grand des trois décide de s’arrêter sur les marches d’un escalier de pierre qui mène à une porte donnant accès à un jardin envahi de bambous. Les deux autres garçons continuent à converser à voix haute en longeant l’enceinte granitique jusqu’au portail rouge constituant une brèche franchissable seulement à certaines heures. Au-delà s’étend un lieu qui se veut fertile et dans lequel doivent se développer la raison, la culture et l’esprit.
Au bout de très peu de temps il commence à ressentir le froid minéral au travers de son jean. Il n’est pas huit heures et nous sommes en novembre. C’est un froid très relatif qui ne le fera pas bouger avant d’entendre la cloche du collège. Alors seulement il se lèvera et d’un pas auquel il sait donner une vitesse étonnante il regagnera les rangs, sans pour autant être le dernier.
C’est un jour gris, un camaïeu de gris. Son sweat-shirt est gris, son jean est gris et ses tennis également. Il est en troisième. C’est un beau garçon, grand et mince, qui ne laisse pas indifférentes les filles de son âge. Mais c’est un taciturne et cela suscite à la fois le mystère et la crainte. Souvent le silence fait peur aux jeunes âmes.
Il sait très bien quelle va être la succession des cours de sa journée. Pour le moment il préfère penser à autre chose. Hier soir il a fait de son mieux. Cependant cela ne lui a pas permis d’arriver au bout de sa tâche. Il a terminé ses écrits, sans toujours trouver toutes les solutions et il ne sait que très peu sa leçon d’histoire ; le temps lui a manqué. Dès le week-end prochain il aura rattrapé son retard. Il aimerait qu’on ne l’interroge point.
Perdu dans ses pensées, presque malgré lui sa main s’est glissée dans la poche latérale de son sac, en a sorti une livre de poche qui s’est ouvert sur ces lignes que ses yeux suivent machinalement :
« Peut-être dans la foule, une âme que j’ignore.
Aurait compris mon âme et m’aurait répondu ? ».
Un violent coup de klaxon se fait entendre, suivi de quelques épithètes que la bienséance n’autorise pas à répéter ici. Un jeune cycliste vient de griller la priorité à un automobiliste, un grand père, conduisant ses petits-enfants à l’école. Le paradoxe vient du fait que les jurons ne sont pas sortis des lèvres surmontées d’une moustache blanche, mais bien de celles que l’âge n’a pas encore recouvertes du moindre duvet.
Ce n’est pas la première fois que ce garçon, qui aura bientôt quatorze ans, se fait remarquer de la sorte. Comme il a E.P.S. les deux premières heures il est en survêtement et chaussures de sport. Il a juste oublié d’apporter une deuxième tenue, comme le règlement le stipule.
Il est très pressé car en retard. Le retard est chez lui une deuxième nature. Au portail la surveillante lui fait une vive remarque qu’il reçoit avec un hochement de tête très expressif. Une fois la roue avant de son engin engagée dans le range-vélo il se précipite vers ses camarades de classe déjà alignés dans la cour. Son sac de toile qui lui tient lieu de cartable semble mince à côté de ceux des autres élèves. En réalité il lui manque un ou deux livres et autant de classeurs. Son cahier de textes est quasiment vierge et il n’a pas la moindre idée de ce qu’il avait à faire pour aujourd’hui. Il redouble sa cinquième et est persuadé que pour cette raison il n’a pas à s’en faire puisqu’il a déjà vu le programme !
Assise à l’arrière d’un S.U.V. noir conduit par le père de sa meilleure amie elle révise avec celle-ci les leçons à savoir pour aujourd’hui. Ses longs cheveux châtain clair lui tombent sur les épaules. Ses grands yeux sombres recèlent une lumière que l’on devine éblouissante. Des lèvres pulpeuses signent la féminité de son visage qui sait tout aussi bien exprimer une immense douceur qu’une distance glaciale selon qu’elle décide ou pas de vous accepter dans son monde.
Dans sa quinzième année, elle est une véritable femme – qui n’a pas encore besoin de tricher sur son âge – et n’a avec les garçons de sa classe de relations que scolaires tant la maturité leur fait cruellement défaut.
Elle perçoit les être tels qu’ils sont, élèves ou professeurs. Parfois elle le laisse transparaître et cela peut devenir gênant. Si un cours ne l’intéresse pas, toujours en restant d’une parfaite politesse, elle s’en échappe et regagne la richesse de son monde intérieur où elle se sent mieux. Attention ! Ne pas essayer de la prendre en défaut car malgré tout elle est toujours capable de répéter ce que vous venez de dire. Une ébauche de sourire au coin de ses lèvres vous peint alors un tableau de la scène dans lequel vous n’êtes pas à votre avantage.
Elle a toujours occupé la tête de la classe et ne conçoit pas qu’il puisse en être autrement. Elle est sûre d’avoir la mention très bien au brevet des collèges à la fin de l’année scolaire. Accomplissant parfaitement tous ses devoirs, à l’école comme à la maison elle estime qu’on n’a rien à lui dire, voire rien à lui refuser.
Une console de jeux dans les mains il quitte l’arrêt du bus en direction du collège. A voir le nombre de piques qu’il a sur la tête on se dit qu’il a dû passer un temps fou à se préparer avant de partir de chez lui. Ce qu’il a fait sans déjeuner et sans même dire au revoir à ses parents.
Les jeux électroniques sont interdits au collège. Mais cela, il n’en a cure ! Il est en quatrième et pratique cette activité depuis l’âge de six ans. Age auquel l’un de ses oncles lui a offert son premier jeu, sans se douter de la puissance du virus qu’il renfermait. Il a une deuxième passion, les films d’horreur. Comme il le dit lui-même son théorème préféré est celui de « pitre à gore ». Mais il n’y a que lui que cela fait rire.
Il se déplace vers le collège mécaniquement, comme si ses muscles avaient mémorisé le trajet et le conduisaient où la loi rendant l’école obligatoire lui dit d’aller. Il sait qu’une descendante de Cerbère garde la porte en fer et que c’est là que sa liberté se meurt car ses râles lui parviennent du fond de son imagination. Comment connaît-il Cer

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents