Un projet pour l Europe
176 pages
Français

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Un projet pour l'Europe , livre ebook

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Description

A quelques mois des élections européennes de 2014, qui appelleront aux urnes des millions d'électeurs pour désigner leurs députés, ce livre est une contribution urgente à l'obligation que nous avons de refonder l'Europe telle que nous la voulons. Avec ses valeurs et ses contradictions, elle représente plus que jamais une chance pour chacun d'entre nous. La comprendre, c'est éviter le pire : l'arrivée au Parlement d'une majorité contraire à ce qui a été construit patiemment depuis 60 ans

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2013
Nombre de lectures 26
EAN13 9782336669588
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Questionner l’Europe


Questionner l’Europe
Collection dirigée par Bruno Péquignot

Les questions européennes sont aujourd’hui au centre de la vie sociale, économique culturelle et politique en France comme dans l’ensemble des pays qui participent à l’Union Européenne, ou non. Cette collection accueille des ouvrages qui contribuent et participent aux débats et controverses sur ces questions.

Déjà paru
Thomas DUPONT FEDERICI, La désunion européenne. Pourquoi ça ne marche pas ?, 2013.
Titre

Patrice Obert






Un projet pour l’Europe

Plaidoyer pour une refondation



Préface de Pierre Royer
Copyright



















© L’Harmattan, 2013
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-66958-8
Que soient vivement remerciés Elisabeth Borne, Daniel Brobecker, Aurélie Kiéné, Philippe de Roux, Pierre Royer, Christine Walter-Boule et mon fils Charles, à qui je dédie cet ouvrage, qu’il ne pourra pas lire.
Préface
Pierre Royer, agrégé d’histoire, Coordonnateur de L’Europe : la puissance au bois dormant

« L’Europe, ça ne fait pas vendre ». Patrice Obert a beaucoup entendu cette phrase depuis qu’il frappe à la porte des éditeurs. Heureusement pour lui – et pour les Européens, auxquels il s’adresse – il ne s’est pas découragé, ce qui n’a rien d’étonnant de la part d’un rugbyman amateur, membre indéfectible depuis plus de 30 ans de l’équipe des « Sciences po Old Boys » où je l’ai connu. Est-ce parce que nous nous partageons régulièrement les deux ailes de cette vénérable formation, aux prestations d’autant plus précieuses qu’elles se font rares, qu’il m’a sollicité pour écrire la préface de son « essai » (mot prédestiné) ? Sans doute en partie, même si le fait que j’ai coordonné et co-écrit il y a quelques années un ouvrage sur l’Europe, que Patrice a utilisé pour sa réflexion et qu’il a l’obligeance de citer dans ses sources, a été probablement plus décisif. Ce livre constituait une synthèse, à la fois historique, économique et géopolitique, plutôt destinée au public des classes préparatoires, mais je suis heureux qu’il ait entretenu la flamme d’un citoyen européen et l’ait renforcé dans son projet de mettre à la disposition du public ses réflexions personnelles, alimentées par son parcours et par des travaux et des contacts noués au temps où il fréquentait la rue Saint Guillaume. En une époque où chacun revendique le quart d’heure de célébrité promis par A. Warhol et où l’avis de célébrités plus ou moins éphémères est sollicité à tout propos, c’est-à-dire bien souvent hors de propos, l’opinion d’un citoyen éclairé, argumentée et construite au fil d’années de réflexion et d’exercice de responsabilités, a toute sa place dans le débat public.
Car l’année qui vient devrait être celle d’un débat, et notamment d’un débat sur l’Europe, puisque des élections européennes nous attendent au printemps 2014. Il est à craindre que comme il est de funeste tradition, ces élections européennes soient marquées par une abstention record, notamment en France où elles prendront place dans un calendrier déjà chargé en élections locales, dont les enjeux sont plus parlants pour les électeurs. Il est encore plus à craindre que, comme c’est aussi l’usage, ces élections servent plus de défouloir et de champ d’expression des frustrations et des colères internes que de rendez-vous pour désigner des députés européens dont peu de citoyens connaissent vraiment le rôle et les pouvoirs ; ce sera vrai aussi en France, où 2014 est le premier grand rendez-vous électoral depuis 2012 et où l’impopularité actuelle de l’exécutif, y compris au sein de sa propre majorité, pourrait avoir un effet électoral dévastateur dans un scrutin où le poids des personnalités implantées ne viendra pas compenser le réflexe brutal du vote-sanction. On peut enfin redouter qu’une fois de plus la volonté de faire de l’Europe un bouc-émissaire ne se traduise par un vote protestataire voire contestataire envoyant à Strasbourg de gros bataillons de députés plus décidés à détricoter la construction européenne qu’à la faire avancer. Inutile de chercher les responsables de cet état de fait, d’autant que les coupables sont multiples : le fonctionnement de l’Europe et ses institutions restent méconnus des citoyens. Il ne faut pas chercher plus loin une des racines de ce désamour pour l’Europe qu’on voit monter depuis une décennie, et pas seulement dans les nouveaux entrants – ce sont bien des pays fondateurs, les Pays-Bas et la France, qui ont dit « non » à la constitution européenne en 2005 alors même que leur classe politique leur demandait majoritairement de voter « oui ». Qu’ils aient eu raison ou pas importe peu, ce vote traduisait à tout le moins une méfiance, une rupture avec la période initiée au début des années 1950, où le thème de l’approfondissement de la construction européenne avait tendance à rallier la majorité de l’opinion, transcendant même le clivage droite – gauche, même si le référendum français de 1992 sur le traité dit de Maastricht avait déjà montré le succès croissant des thèses « souverainistes » tant à gauche qu’à droite.
Depuis 2005, la construction européenne ne va plus de soi, ébranlée par les accusations contre la mondialisation en général, dont le grand marché européen peut être vu comme une des formes les plus avancées. Mise à mal aussi par la crise de la dette, qui concerne moins aujourd’hui les pays en développement que les économies méditerranéennes, survitaminées pendant deux décennies aux subventions européennes et à l’endettement facile, puis plombées par un euro fort, en tout cas plus fort que les autres monnaies mondiales et qu’on accuse de ruiner la compétitivité-prix de pays dont les produits ne bénéficient pas de l’attrait du « made in Germany » ; pourtant, qui dit que cet euro fort permet à tous d’amortir la hausse des matières premières, à commencer par le pétrole que les Européens achètent ainsi moins cher que les Américains, les Chinois ou les Japonais ? L’Italie et l’Espagne ont d’ailleurs une balance commerciale excédentaire, malgré (ou grâce à) la force de l’euro. Qui, parmi ceux qui conseillent à ces pays, et même à la France, de quitter l’euro, informera le public qu’à l’instant même du retour à la peseta, à l’escudo, à la lire ou au franc, la dette exprimée en devises explosera proportionnellement à la dévaluation de notre nouvelle monnaie et que les taux d’intérêt consentis aux États feront de même, parce que les marchés n’accorderont pas la moindre confiance à une monnaie qui ne sera plus adossée à la plus puissante Banque centrale du monde ? Qui dit simplement que le retour aux monnaies nationales signifiera inéluctablement la banqueroute, à brève échéance, des pays qui seront assez aveugles pour s’y résoudre ?
Et comme personne ne le dit, comme personne ne le relaie, beaucoup croient encore que l’Europe ne nous protège pas. Beaucoup croient, et de plus en plus, que l’Europe ne sert à rien donc les élections européennes non plus. Alors que l’Europe pèse lourd dans les négociations internationales (c’est elle qui négocie à l’OMC, non pas chaque Etat membre), et qu’elle interviendra de plus en plus directement dans nos vies à partir de l’année prochaine, où la procédure de vote au Conseil des ministres sera simplifiée conformément au traité de Lisbonne, avec introduction de la double majorité : une décision devra être approuvée par 55 % des États, soit au moins 16 sur 28, représentant 65 % de la population, soit environ 330 millions d’habitants ; ce qui multipliera les cas où plusieurs États, y compris importants, devront s’incliner devant la volonté majoritaire ; ce qui signifiera que 150 millions d’Européens pourraient avoir à accepter des changements décidés contre l’avis de leurs gouvernements. Il est donc temps que les électeurs comprennent A quoi sert le Parlement européen, qu’ils sont appelés à élire, et que ces députés ont de réels pouvoirs, associés au Conseil des ministres, pour changer le budget, donc notamment les aides et leur répartition, et infléchir les règles qui régissent leur vie quotidienne et leur environnement. Donc qu’ils ne doivent pas être élus sur un « coup de tête » ou pour sanctionner un pouvoir national, mais en fonction de la conception que l’on se fait de l’Europe et du rôle qu’on veut lui voir jouer.
Tout l’intérêt du livre de Patrice Obert est là : ce n’est pas un manuel des institutions européennes, une dissection de la prise de décision – il en existe déjà et c’est effectivement assez peu vendeur ! C’est plutôt la réflexion d’un citoyen, on pourrait dire d’un usager de l’Europe, qui s’interroge sur l’identité européenne à la fois d’un point de vue intérieur – un Européen parlant aux Européens – et d’un point de vue extérieur – qu’est-ce que l’Europe peut encore apporter au monde ? Nous sommes tellement envahis d’analyses à l’emporte-pièces sur la montée des pays émergents, sur le duopole sino-américain, sur le déclin de l’aire atlantique et l’entrée dans l’ère du Pacifique que nous en oublions parfois certaines évidences – que l’Union européenne représente le premier PIB mondial (près du quart du total mondial), le premier pôle commercial et le premier stock d’investissements, par exemple – et que nous finirions par croire, en prolongeant la courbe de ce fallacieux « sens de l’Histoire » pour le coup très caractéristique de la pensée européenne, que les pays européens sont appelés à rentrer dans le rang, puis à s’éteindre, ayant achevé de jouer leur rôle historique et apporté au monde ce qu’ils devaient lui apporter – en bien comme en mal.
Patrice Obert propose de sortir de l’alternative, si fréquente dans les analyses géopolitiques, entre déclin annoncé et (re)construction d’une puissance, donc d’une structure étatique. Fidèle à l’esprit de la construction européenne, qui a toujours été celui d’une « troisiè

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