Un métier d avenir - Petit guide pratique du parfait SDF
80 pages
Français

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Un métier d'avenir - Petit guide pratique du parfait SDF , livre ebook

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Description

Un regard lucide sur la précarité sociale, la rue et tout ce que cela comporte comme dangerosité. L'auteur, illustrateur de talent, pointe avec ses feutres aiguisés les méandes des sans domiciles fixes.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 septembre 2015
Nombre de lectures 6
EAN13 9782359300871
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0400€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Un M tier d Avenir, Petit guide pratique du parfait SDF - Droits r serv s.
ISBN : 978-2-35930-087-1
SARL Les points sur les i ditions
16 Boulevard Saint-Germain
75 005 Paris
alainguilloediteur@gmail.com - Tel: 01 60 34 42 70 - Fax: 09 58 00 28 67 www.i- editions.com
Droits de traduction et reproduction pour tous pays. Toute reproduction m me partielle de cet ouvrage est interdite sans l autorisation de l diteur. Les copies par quelque proc d que ce soit constituent une contrefa on passible des peines pr vues par la loi du 11 mars 1957 sur la protection litt raire.
Maquette Antoine Dauzou
Un M tier d Avenir
Petit guide pratique du parfait SDF

Sommaire :
Pr face
Introduction
Premi re Partie : Comment perdre son logement
Marchands de sommeil
Des r serves peu naturelles
Propri taires de probl mes
Zoo-logis
Le choix de sa vie
Slum city
Chair canon
Deuxi me Partie : Comment puiser les solutions alternatives
Chez Papa Maman
En vacances toute l ann e
Ainsi squattent-ils
Contre habitat de fortune bon c ur
Une vie de star
Des petits grains de folie
La belle toile
Troisi me Partie : Comment faire carri re dans la rue
L entretien d embauche
Au boulot !
La cantoche
Entre coll gues
RTT
M decine du travail
" Tenue correcte exig e
Consigne d hygi ne
En guise de conclusion
L auteur et ses comparses
R f rences
Bibliographie
Sitographie
Notes

Pr face :
La question de l absence ou du mal-logement est fort complexe dans la mesure o elle renvoie de nombreuses dimensions : sociale, conomique, politique mais aussi historique et anthropologique. Le probl me du manque de logements ou de l insalubrit de ces derniers, tout comme le fait d y vivre en surnombre, n est pas r cent, loin s en faut ! Si de tout temps, s abriter appara t comme un besoin vital inh rent l animal (plus ou moins social) qu est l homme, l volution de l habitat - en partant de la caverne pr historique et en allant jusqu aux bien nomm s " grands ensembles (soit les " barres et autres " tours qui agr mentent si joliment nos p riph ries) en passant par les immeubles cossus ou encore par les gratte-ciel r serv s nos lites en tous genres - suit celle dudit " progr s des soci t s humaines encore qu historiquement pour des raisons parfois sinistres.
Ainsi, nombre d entre vous seront peut- tre surpris d apprendre que l assainissement du logement ouvrier au XIX me si cle ne provient pas tant de la volont d quit sociale d illustres philanthropes, bourgeois et autres politiciens soucieux du bien- tre des " classes inf rieures (que pour la plupart ils exploitent impun ment), mais bien de la peur de la contagion non de l indigence mais des maladies infectieuses particuli rement virulentes au sein de la classe laborieuse du fait m me de sa condition de vie plus que sommaire, entass e qu elle tait dans de v ritables taudis 1 . En effet, le d veloppement de l industrie 2 provoque un intense exode rural dont le corollaire est une crise du logement sans pr c dent, les villes n tant pas pens es pour recevoir et abriter - sinon ind cemment, permettez que je file l euph misme - ce flot humain, cette masse d nomm e (ironiquement ou de mani re instrumentale?) par une de ses extr mit s : " main-d uvre .
Le " boom des villes qui s ensuit reste, aujourd hui encore, une donn e pr gnante : les pauvres du monde (la moiti de la population urbaine mondiale vit au dessous du seuil de pauvret , ce qui repr senterait un tiers de l ensemble de la population mondiale) - caract ris s notamment par l indignit ou par l absence de logement - " r sident majoritairement dans ou autour de nos fi res et lumineuses m galopoles en voie d implosion 3 . De fait, l tude fouill e et largement document e de Mike Davis montre que le moteur de la sururbanisation n est autre que la reproduction de la pauvret et que l on assiste, notamment sous l effet conjugu d une crise g n ralis e du travail et de l explosion d mographique, une in vitable disparition des villes au profit des bidonvilles 4 . En somme, l urbanisation ne va pas ou plus de pair avec la sacro-sainte croissance - h ritage difficilement acceptable d une politique mondiale qui semble tre accept e par tous, sur un mode in luctable. Par cons quent, " loin des structures de verre et d acier imagin es par des g n rations pass es d urbanistes, les villes du futur seront au contraire pour l essentiel faites de brique brute, de paille, de plastique recycl , de parpaings, de t le ondul e et de bois de r cup ration. En lieu et place des cit s de verre s levant vers le ciel, une bonne partie du monde urbain du XXI me si cle vivra de fa on sordide dans la pollution, les excr ments et la d composition. De fait, le milliard d urbains qui vivent d j dans les bidonvilles postmodernes pourraient juste titre envier le sort des habitants de solides maisons de torchis de atal H y k, en Anatolie, construites aux toutes premi res lueurs de l aube de la vie urbaine, il y a 9000 ans 5 . De l affirmer que se joue sous nos yeux bahis une r elle guerre des pauvres il n y a qu un pas : ce combat - qui vise tendre l espace de survie et les droits des exclus - engendre un nivellement socio- conomique par le bas et l exploitation des plus pauvres par les pauvres un chouia moins pauvres
Il faut dire qu il appara t d sormais difficile d identifier " les plus pauvres d entre nous dans la mesure o , sans remettre en question la persistance d une classe ouvri re et tout en postulant l mergence d un sous-prol tariat urbain, le concept de " classe sociale semble tre toujours plus flou, avoir des fronti res toujours plus poreuses : pour extrapoler, tout un chacun, encore plus que par le pass , peut na tre riche et mourir indigent ou l inverse, ou encore conna tre au cours de sa vie et de sa carri re familiale, sociale et/ou professionnelle - mais aussi psychique - bien des variations! Il est vrai que l humanit toujours eu ses extr mes et ses extr mit s, ses pauvres, ses vagabonds, ses mendiants et indigents, ses fous et il est tout aussi vrai qu elle ne les a jamais regard d un bon il 6 . Mais peut-on penser qu il en sera toujours ainsi s il devait s av rer qu il ne s agit plus d une part n gligeable, r siduelle et par cons quent " acceptable de la soci t , mais bien d un ph nom ne de pr carisation en voie de g n ralisation ?
Voyons un peu la situation fran aise. Selon le 18 me rapport annuel sur l tat du logement publi par la fondation Abb Pierre en f vrier 2013 7 , le mal-logement est un probl me majeur qui s aggrave sensiblement et touche un " public toujours plus large, les classes moyennes n tant plus pargn es. Les visages de ce fl au se diversifient et se renouvellent : plus de 3,6 millions de personnes seraient mal log es ou sans abri, et plus largement 10 millions d individus seraient victimes de la crise du logement. Si l on met de cot (comme elles le sont d j ) les personnes vivant dans des taudis surpeupl s ou insalubres, ou dans la rue, on d couvre un piph nom ne structurel touchant aux relativement r centes modifications de la famille, dont les politiques de logement tout comme, videmment, le march immobilier ne tiennent pas compte. La chert des logements emp che ainsi de nombreux jeunes couples de s installer, et s ils y parviennent, le nombre d enfants qu ils choisissent d avoir est influenc par la pr carit et souvent par la petitesse de leur habitat. De m me, l augmentation notable des familles monoparentales provoque de graves distorsions au niveau familial : des couples divorc s sont contraints la colocation, des p res s par s ne peuvent accueillir leur prog niture faute d un logement adapt et de tr s nombreuses femmes se retrouvant seules avec leurs marmots ne peuvent compter sur un abri d cent, voir sur un toit tout court. Sans parler de la " tanguysation subit des jeunes (qui n ont pas d autre choix que celui de rester sous le toit parental jusqu un ge indu) et de l abandon de nos petits vieux (appartenant au troisi me, mais aussi, toujours plus souvent, au quatri me voir au cinqui me ge) qui, confront s la perte croissante d autonomie et de ressources (600 000 disposent du seul " minimum vieillesse ), n ont plus les moyens d assurer leur subsistance et donc de s abriter dignement. Le ch mage et la pr carisation qui na t de la crise g n ralis e du march de l emploi (contrats pr caires dur e ind termin e, travailleurs pauvres ) entra nent donc une fragilisation et une paup risation de l ensemble des cat gories (d ge, socioprofessionnelles ) constituant notre soci t .

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