Apéronien

Florent Darlet

Description

« Ignoble monstre ! Tu profites de ma faiblesse ! Ta stratégie est infamante [...] Je t’en supplie, brise le miroir que tu mets entre nous. Comment veux que je lutte avec moi-même ? Je connais mes armes, mes tactiques, mes piques et autres tirades dialectiques ! Tout rebondira sur toi sans t’atteindre. C’est certain ! »

Cette pièce de théâtre philosophique, au confluant de la Grèce antique, du XVIIème siècle et de la modernité, nous installe au cœur de la question du destin. Apéronien, l’antihéros est projeté en enfer où il fait face à son double, son sosie, qui prend la forme d’un démon avec lequel il dialogue. Le voilà engagé dans un terrible combat hégélien dont il trouve l'issue.

Peu après,notre personnage se réveille devant sa télévision allumée, lui laissant à penser qu’il a rêvé. Et pourtant, il a un doute, tant ses souvenirs semblent réels ! Exposé à la bêtise digne de Bouvard et Pécuchet, il sombre dans une sarabande métaphorique, rocambolesque et dramatique qui met en exergue l’enfer sartrien de la conscience humaine dépourvue d’intériorité et exposée au jugement des autres. Au bout de la démesure Apéronien, héritier de Prométhée, âme souillée, trouvera une fin des plus tragiques.

Sujets

• Arts visuels
• Architecture

Informations

• Publié par: Edilivre
• Date de parution: 10 septembre 2020
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782414472161
• Langue: Français

Extrait

Couverture
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intégrale ou partielle réservés pour tous pays.
 
ISBN numérique : 978-2-414-47215-4
 
© Edilivre, 2020

Dédicace
 
À vous, les non-chercheurs, les bouffons de la vie, ne cherchez ici que l’illusion de votre justification.
À vous, qui avez trouvé dans l’inquiétude une motivation, que votre soif de destin martèle très fort à nos oreilles !
Enfin, à Éloïse et Chloé, les demoiselles de l’insouciance, que mon amour de père vous accompagne chaque jour sur votre chemin.
Ἄξων δ’ἐν χνοίῃσιν ἵει σύριγγος ἀϋτήν
αἰθόμενος, δοιοῖς γὰρ ἐπείγετο δινωτοῖσιν
κύκλοις ἀμφοτέρωθεν 1
Le Poème, Parménide


1 . « L’axe faisait jaillir dans les moyeux le crissement de la boîte sous l’effet de la brûlure, car il était pressé des deux côtés par les deux roues bien tournées » (Traduction Maurice Sachot)
 
Introduction musicale : Memoria (Original Mix), Romulus & Remus
Acte I
« Words ! Words ! Words ! »
Hamlet, Shakespeare
Scène 1
Apéronien
La pénombre, partout la pénombre ! Et il fait si froid !
(Il titube – cherche de ses mains sa direction.)
Par quel sortilège effrayant vient-elle m’accabler ? Ne sait-elle donc point que l’hiver est en moi comme le printemps dans un bourgeon ?
Une voix
Tais-toi ! Poète dégénéré !
Apéronien
Qui a parlé ?
(L’air effaré, personne ne répond.)
Qui est là ?
(Toujours personne.)
Tiens, tiens ! Crois-tu m’effrayer avec ta voix grave et lugubre ? Je ne suis ni dégénéré, ni lâche. Montre-toi, si tu l’oses ! Sparte vit en moi ! Agamemnon, Persée, Ulysse… Et même le Minotaure… Allons, montre-toi.
Une voix
Quelle horreur ! Tu parles comme une harpe mal réglée. Tu pinces toujours la fourchette dans le mauvais sens. Pourquoi dissimules-tu tes mains ?
Apéronien
La harpe. Cet instrument majestueux. Il nous a enchantés, nous autres Vikings et guerriers normands, nous, prêtres de Viviane, nous…
Une voix
…Où caches-tu tes doigts ? Ta musique est compliquée pour les mortels, mais moi, n’essaie pas de me corrompre. Je ne connais que trop bien tes refrains.
Apéronien
...