Black Hole

Robin Ephraim-Winslow

Description

Dans le futur, l’humanité est balafrée par le " black hole ". La Terre est ravagée par une crise alimentaire sans précédent. La guerre civile lacère le temps. Dans ce monde, quatre personnages se déchirent dans l’absence. Miranda marche jusqu’à la plage... et attend Jacob.

Alors que Jacob sniffe tout une rangée de cocaïne, une question le frappe sans arrêt. Si elle était la bonne, tu ne te poserais pas la question. Mais s’il se pose la question...

Loïs affronte son fantôme.

Evelyn mange face à cette place vide, mais prête, la place de sa mère. Elle va revenir...

Dans ce monde où les êtres et les avoirs se sont effondrés, révélant des âmes vides, des cœurs vides et surtout des estomacs vides, la faim sera-t-elle leur fin ?

Sujets

• Arts visuels
• Architecture

Informations

• Publié par: Edilivre
• Date de parution: 09 septembre 2021
• Nombre de lectures: 1
• EAN13: 9782414549696
• Langue: Français

Extrait

Couverture
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Cet ouvrage a été composé par Edilivre
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Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-54970-2

© Edilivre, 2022
À toi,
si ton prénom et le mot « yeux » commencent par la même lettre ce n’est pas une coïncidence, car c’est à l’intérieur des tiens que mon âme a plongé.
Jacob
SCÈNE 1 EXTÉRIEUR, SUR UNE PLAGE – DISTRICT 7 – AURORE
Un fragment d’âme semblant flotter dans le presque silence.
De l’obscurité surgit une silhouette – la silhouette d’une jeune femme. C’est MIRANDA.
Un regard brisé.
Elle marche sur la plage, en direction des restes d’eau.
Les premiers rayons de soleil se reflètent.
Dans le sable, des déchets en tout genre : bouteilles en verre et en plastique, sacs, peluches, boites de conserves vidées depuis des années, affiches déchirées annonçant la guerre civile.
MIRANDA arrive près des restes d’eau, et les contemple.
CE regard brisé.
Elle regarde le lever de soleil.
Mais il n’est pas là.
Il n’est toujours pas là.
MIRANDA
Où es-tu, Jacob ?
Puis –
Noir.
SCÈNE 2 INTÉRIEUR D’UN APPARTEMENT, SALON – CHICAGO, DISTRICT 7 – NUIT
Un noir complet…
… qu’une lumière colorée vient progressivement remplacer.
Une soirée lycéenne mouvementée.
Une ambiance presque psychédélique.
De la musique. WANT de The Soft Moon.
Des adolescents affalés sur un grand canapé.
Trois filles : ALEXIS, NINA et NICOLE. Deux garçons : COLLIN et JACOB.
Éclats de rire. Drogues.
Les adolescents en consomment sans aucune modération. Ils échangent leurs cigarettes et leur contenu, et commencent peu à peu à échanger quelques baisers.
Alors qu’ils continuent à consommer – fumer… Les adolescents commencent à se déshabiller.
Ils ne portent plus que des tenues légères. Presque inexistantes.
Les cinq adolescents sont les uns sur les autres. Ils s’embrassent.
Sensuellement. Se touchent. Se caressent. Continuent à se déshabiller.
Une orgie.
ALEXIS et NICOLE sont maintenant allongées, JACOB et COLLIN sur elles. NINA est en retrait.
On en déduit que les quatre adolescents allongés sont allés plus loin.
NINA porte maintenant quelque chose d’inhabituel. Un gode ceinture. Elle s’apprête à pénétrer JACOB, très demandeur.
Soudain. Tous ses amis se mettent à rire. Des rires terrifiants. Des rires oppressants. Stoppant net l’action.
COLLIN
Ce n’est pas que tu n’es pas attirant, droogie…
ALEXIS
C’est ton besoin.
NINA
Le trou que tu as besoin de remplir ce n’est pas ta bouche ou ton cul…
NICOLE
… C’est dans ton cœur.
COLLIN, NICOLE, ALEXIS, NINA, ensemble
Et tu as laissé tomber la personne qui savait vraiment remplir ton cœur… Et maintenant, c’est vide. Vide. Vide.
Les lumières grésillent. S’éteignent et se rallument. Comme une simulation lumineuse d’une crise d’épilepsie.
L’ambiance psychédélique devient presque angoissante. Comme des voix qui résonneraient à l’intérieur de la tête de JACOB.
Puis.
La chanson se coupe.
Les lumières s’éteignent.
Noir.
Une ambiance toute autre.
SCÈNE 3 EXTÉRIEUR – CHICAGO, DISTRICT 7 – FIN DE JOURNÉE
Dehors.
La chanson ALINE de Christophe résonne quelque part.
Rien.
On ne distingue rien que ce bourdonnement étreignant d’un monde enténébré où semble encore onduler le fracas de débris et de souffrances. Comme une vague qui aurait déferlé et qui n’aurait laissé derrière elle que des fragments d’âmes et de chairs.
Des transmissions brouillées. Des éclats de la vie passée.
Comme une brume dans laquelle JACOB s’avance, dans les allées.
Alors qu’il recherche quelque chose – des formes surgissent de cette presque brume.
Il découvre une FEMME qui étend des draps.
Elle semble parfaitement appartenir à l’ambiance environnante.
Alors que JACOB s’approche d’elle, il découvre –
Les cadavres de ses enfants. Allongés près d’elle, alors qu’elle continue à étendre le linge.
JACOB
Ils sont morts de faim ?
La FEMME le regarde mais ne répond pas. Un regard perçant. Empli d’un quelque chose profond. JACOB ne saura jamais ce qu’était ce quelque chose.
Il regarde autour de lui – rien que la presque brume.
JACOB
Vous savez où est la plage ?
La FEMME le regarde à nouveau avec ce regard perçant.
JACOB comprend… Elle n’est plus vraiment là.
Il repart et disparaît dans la brume.
SCÈNE 4 EXTÉRIEUR – CHICAGO, DISTRICT 7 – NUIT
Dehors.
L’obscurité et son presque silence pesant se sont installés.
Rien.
On ne distingue rien que ce bourdonnement étreignant d’un monde enténébré où semble encore onduler le fracas de débris et de souffrances. Comme une vague qui aurait déferlé et qui n’aurait laissé derrière elle que des fragments d’âmes et de chairs.
Ce bourdonnement semble durer quand –
HISS. Une fusée lancée depuis les allées vient percer cette obscurité en sifflant dans le ciel noir, avant de retomber lentement.
Des silhouettes ondulantes semblent s’aventurer dans les allées.
L’obscurité revient. Un temps laissant les ténèbres déchirées silencieuses. Puis…
HISS. Une autre fusée est tirée.
Une lumière ondulante laisse percevoir des PROTAGONISTES armés dans les différentes rangées, de chaque côté du public, avançant prudemment en éclaireurs.
S’apercevant grâce à la lumière ondoyante –
BLAM, BLAM, BLAM ! Des coups de feu sont tirés. Une fusillade prend alors place dans le public entre les différents PROTAGONISTES, dispersés de part et d’autre de la salle.
Les balles fusent. Une atmosphère étouffante, angoissante, oppressante. BLAM.
Les PROTAGONISTES tentent de se mettre à couvert.
A mesure que le bruit des balles se fait entendre, de la lumière illumine progressivement les choses, s’allumant à chaque balle tirée et s’éteignant automatiquement après.
Nous entendons des effondrements.
La fusillade semble cesser.
Dans les allées, JACOB s’aventure dans une atmosphère bien triste. Nous découvrons des ruines. Des contours de bâtiments détruits.
BLAM. Un nouveau coup de feu. Quelque part dans l’obscurité. Un bref moment de confusion, alors qu’il cherche la source du coup de feu. BLAM. Un autre coup de feu.
JACOB commence à courir. Vite. Il traverse les ténèbres informes. Il court à l’aveugle. Le bruit de ses pas, sa respiration. Les balles bourdonnent autour de lui dans l’obscurité. Il se réfugie dans des décombres. Puis…
HISS – une autre fusée éclate. Puis noir.
Des coups de feu retentissent. Une respiration profonde. Puis…
Le silence. Le silence total. Pendant un temps.
UN PROTAGONISTE, depuis les rangs du public, enflamme une torche et s’approche. A mesure qu’il se dirige vers le plateau, nous découvrons les cadavres de tous les autres PROTAGONISTES sur les marches menant à la scène.
LE PROTAGONISTE se déplace sur la scène sombre. Toutes les fenêtres sont brisées. Il s’approche et enflamme une partie du décor. Des ruines, des débris en feu. Un goût amer de cendre se propage alors. Il repart.
JACOB commence à s’approcher des ruines. La lumière du feu se reflète sur les débris des bâtiments déchirés, comme des dents explosées.
Les êtres et les avoirs se sont effondrés, révélant des âmes vides, des cœurs vides et surtout des estomacs vides.
Pendant un moment, c’est comme si on ne voyait plus que la silhouette de JACOB devant les flammes vives.
Il saisit une arme sur un cadavre et commence à marcher quand –
BLAM. Un coup de feu déchire le crépitement des flammes.
JACOB semble légèrement tituber – il regarde son estomac – regarde droit devant lui et aperçoit – un HOMME ? JACOB lève son arme et –
Des coups de feu brefs. Puis…
Noir.
Le feu présent sur le plateau s’éteint instantanément.
La fumée se propage avec ce goût amer de cendres. Puis…
Une fumée totalement évaporée.
Ce presque silence pesant s’installe à nouveau progressivement.
Evelyn
SCÈNE 5 // SCÈNE VIDÉO INTÉRIEUR D’UN CENTRE SPATIAL – JOUR
Plan fixe sur MURPHY, une cigarette à la main, un bracelet noir au poignet, perdue dans ses pensées.
PROFESSEURE COOPER
Professeure ? Il faut y aller. Ce qui doit être fait doit être fait maintenant.
MURPHY écrase sa cigarette et se lève.
Alors qu’elle se lève et part, on distingue derrière elle UNE JEUNE FEMME la regardant s’éloigner. Il s’agit d’EVELYN. La douleur se reflète dans son regard intense. Quelque chose de brisé à l’intérieur. Une douleur et une réalité insoutenables.
SCÈNE 6 // SCÈNE VIDÉO INTÉRIEUR DU COULOIR DU CENTRE SPATIAL – JOUR
MURPHY marche...