Blackitude

Agnès Nana

Description

Ce catalogue est le fruit d’un travail de longues années de recherches sur les collections ethnographiques du Musée La Blackitude. Il présente dans son ensemble les résultats du travail d’inventaire systématique effectué par l’ensemble du personnel du Musée La Blackitude, en vue de la sauvegarde et de la valorisation du riche patrimoine matériel et immatériel du Cameroun et d’Afrique ; partant de la préhistoire aux temps contemporains.

Le Musée La Blackitude est une institution muséale à caractère ethnographique qui a pour objectif la valorisation et la transmission des savoirs et savoir-faire traditionnels du Cameroun et d’Afrique. Le thème général de l’exposition permanente porte sur « Arts et Royauté. Culture préservée ». Dans ce sens, le musée La Blackitude conserve, documente et communique quotidiennement sur ses acquisitions.

Au-delà de ce thème général, le catalogue renseigne à travers les sous-thèmes sur les styles et les formes d’art du Cameroun et d’Afrique. Mises ensemble ou exposées individuellement, les collections du Musée La Blackitude sont constituées majoritairement d’un legs de la dynastie royale de Son Altesse FÔ NAB NGO 1er, Présidente Fondatrice de cette institution.

Face aux mutations actuelles observées dans le secteur muséal mondial, le Musée La Blackitude se donne les moyens de répondre aux exigences des publics proches et éloignés, en mettant à leur disposition ce catalogue.

Sujets

• Arts visuels
• Architecture

Informations

• Publié par: Edilivre
• Date de parution: 22 février 2022
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782414400249
• Langue: Français

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
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intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-42050-6

© Edilivre, 2021
Dédicace

A tous les visiteurs du Musée La Blackitude
Remerciements

Nous adressons nos sincères remerciements au Dr Eric SUNJIO pour son soutien moral. Aux services culturels des représentations diplomatiques installées à Yaoundé, au Cameroun, nous exprimons notre grande reconnaissance pour leurs soutiens et leur collaboration dans la réalisation de cet ouvrage.
Nous remercions également les rois et notables de l’Ouest Cameroun pour leur disponibilité dans la collecte des données orales.
A toute l’équipe scientifique du musée La Blackitude, y compris les stagiaires, nous sommes reconnaissants.
Ont participé

Équipe scientifique du Musée La Blackitude :
Son Altesse Agnès NANA
Christian NANA TCHUSSEU
Appolinaire KAJI
Dr Hugues HEUMEN TCHANA
Fernand Ghislain ATEBA OSSENDE
Anaëlle Laurine TSAFACK AZEBAZE
Les étudiants – stagiaires de l’Université des Montagnes, Institut des Beaux-Arts de Nkongsamba et de l’Institut des Beaux-Arts de Foumban
Introduction

C ’est à un moment charnière de son existence que se concrétise ce projet d’édition de catalogue du Musée La Blackitude. Catalogue qui met en exergue la très riche et variée collection que possède cette Institution Muséale Privée Camerounaise.
Ce Catalogue vient répondre à la volonté de son Altesse Royale Fo Nab Ngo Ier NANA Agnès, Fondatrice et Présidente du Conseil d’administration du Musée la Blackitude et de la Fondation Fo Nab Ngo Ier, sur les problématiques liées à la conservation, à la valorisation, à la Promotion, à la diffusion et au positionnement de ce riche patrimoine Culturel Camerounais et africain dont s’est doté Le Musée La Blackitude. IL vient justifier la raison d’être du slogan de cette Institution Muséale à savoir : « Préserver sa Culture c’est défendre son identité ».
Il s’agit d’un support de communication qui vise à promouvoir les collections du musée, dont la mission est de conserver des objets témoins ou des objets mémoires afin de les rendre visibles, accessibles et compréhensibles à un public qui puisse s’en nourrir. Ce catalogue est aussi un musée vivant et mobile. Les visiteurs et touristes pourront s’en approprier en tant qu’indice et souvenirs et même pour leurs potentielles recherches.
En somme, cet ouvrage est un précieux outil de vulgarisation des témoins matériels et immatériels que le musée met à la disposition de ses nombreux visiteurs et des professionnels nationaux et internationaux des Musées pour une connaissance parfaite des riches collections que regorge en son sein cette Institution Muséale et toutes les offres qui peuvent en découler et être présentées. Un travail qui aura également permis la numérisation de toutes les œuvres de la riche collection que possède cette Institution muséale pour une meilleure exploitation. Il contribuera aussi à enrayer le phénomène de Trafics illicites des biens Culturels que nous observons de plus en plus aujourd’hui au Cameroun.
Par Christian NANA TCHUISSEU
Art africain

L ’art africain est l’un des arts les plus étonnants et les plus divers ; de par sa fonction (sacré ou utilitaire), sa morphologie et son caractère pluriel. C’est un art qui met en évidence le rapport entre l’africain et son environnement d’une part, et retrace le parcours de l’évolution de l’Homme des temps préhistoriques aux temps contemporains d’autre part. C’est dans un souci de préservation et de transmission des valeurs culturelles africaines que naît le Musée La Blackitude. Il est fondé en 1998 par Son Altesse Royale Fô Nab Ngo I NANA Agnès, mais c’est officiellement en 2008 que le musée est ouvert au public. Le musée La Blackitude est un musée ethnographique qui a pour thème général « Arts et Royauté. La culture préservée ». A travers son patrimoine matériel et immatériel, il a pour mission de « conserver, documenter, valoriser et diffuser les arts et cultures du Cameroun et de l’Afrique dans tous leurs aspects ». Cette institution muséale dispose d’une collection d’environ deux mille (2000) objets, avec une salle d’exposition permanente, une salle d’exposition temporaire, trois réserves, une bibliothèque et un bureau du personnel. Il est ouvert à tout public.
Les collections de La Blackitude en majorité sont issues du legs ancestral de la Fondatrice et des cadeaux des autres chefferies du Cameroun. Quelques-unes de ces œuvres sont acquises par achat. Ainsi, près de 80 % des objets sont issues de l’aire Grass Fields et le reste des collections des autres aires culturelles (Fang-béti, Sawa, Soudano-Sahélien) du Cameroun et d’autres pays africains (Congo, Nigéria). Elles sont constituées de la statuaire, des masques, instruments de musique, contenants, sièges, rebus de chasse, armes, costumes traditionnels, attributs de pouvoir et du matériel préhistorique. Ces objets sont réalisés à partir des matériaux divers tels que le bois, le fer, l’os ou la pierre. Dans le souci de mieux préserver et de mieux protéger les collections, un projet de catalogage a été mis sur pied par l’équipe dirigeante du musée La Blackitude.
Ce projet de catalogage concerne à la fois le contenu exposé dans la salle d’exposition permanente et celui conservé dans les réserves.
Laurine AZEBAZE
Musée

Au 21 e siècle, la notion de musée dans la société camerounaise apparait encore comme une affaire des classes sociales aisées. C’est à peine que le camerounais au revenu faible ou moyen vous explique ce qu’il entend par musée : « je n’en sais rien, c’est la maison des fétiches, c’est la maison que visitent les touristes blancs, c’est la maison ou les villageois et non civilisés exposent des totems », les résultats de ces sondages démontrent de façon regrettable la méconnaissance de nos sociétés en ce qui concerne le musée. Le musée se définit comme un lieu où on rassemble, conserve, expose, étudie les témoins matériels et immatériels de notre culture à des fins d’éducation et de délectation. L’ICOM, qui est le conseil international des musées, va plus loin dans sa définition du musée pour le présenter comme une institution permanente sans but lucratif, au service de la société et de son développement, ouverte au public, qui acquiert, conserve, étudie, expose et transmet le patrimoine matériel et immatériel de l’humanité et de son environnement à des fins d’études, d’éducation et de délectation. Le caractère non lucratif du musée laisse d’emblée les profanes croire que le musée appauvrit plus qu’il n’enrichit. Etant au service de la société, ses activités doivent contribuer à l’amélioration du cadre de vie et de l’épanouissement de l’homme. Ce n’est pas encore vraiment le cas pour les institutions muséales camerounaises. Qu’elles soient publiques ou privées, les institutions muséales camerounaises connaissent les mêmes problèmes de diffusion, de promotion, d’attirance et de fidélisation des publics. Face aux mutations sociales de ce 21 è siècle, les enjeux et défis des musées doivent leur permettre de jouer leurs rôles de transformateurs sociaux. Pour ce faire, il incombe aux professionnels et promoteurs de ce secteur d’investir et de développer un marketing susceptible de protéger et de vendre le musée. Cela passe par la maîtrise du contenu de son institution. Ceci ne peut se faire qu’à travers un inventaire systématique et complet des collections. Cet inventaire doit ensuite faire l’objet de la rédaction d’un catalogue du musée. Le catalogue doit donc être le résultat d’un travail scientifique abouti qui non seulement sert les missions de recherches et d’éducation du musée, mais devrait être aussi un ouvrage qui promeut l’institution.
La vente de ce catalogue devrait enfin générer des devises pour le développement de l’institution.
Appolinaire KAJI
Les statues et les masques

Les collections du musée La Blackitude sont enrichies des statues et masques à hauteur de 49 % de sa collection totale. Ils constituent visiblement la moitié du contenu muséal mis en scène et conservé en réserve. Les formes, les courbes, les lignes et les volumes de ces œuvres expriment tout simplement les thèmes plastiques des centres et sous centres de styles des 04 grandes aires culturelles que comptent le Cameroun. Dans cette diversité des masques et statues recensés au Musée La Blackitude, l’art des Grass Fields y est dominant avec des chefs d’œuvre mondialement connues tel que le célèbre masque Batcham, les statues miniaturisées et grandeur nature de la reine dansante Bangwa. L’ornementation inouïe des masques cimiers et faciaux dévoilent ici le caractère expressif des sculptures des Grassfields et l’extrême finesse des arts des régions du centre, du Sud et de l’Est du Cameroun. L’activité sculpturale de ces trois régions qui constituent l’aire culturelle Fang est mise en évidence dans l’exposition permanente du musée La Blackitude par une extraordinaire variété de masques triangulaires dont certains sont couverts de patine blanche et d’autres avec de l’ocre. Quelques masques stylisés aux formes géométriques et humaines représentent l’extraordinaire richesse d’une production sculpturale exubérante des peuples Ibo du Nigeria voisin. On dénombre une diversité de masques conçus pour des différentes raisons. Nous avons ainsi les masques cimiers, cagoules, heaumes, faciaux, frontaux. Ces masques sont tantôt zoomorphes, anthropomorphes ou les deux à la fois. Ils ont plusieurs fonctions dans la société : cérémonielle, décorative, communicationnelle. Les statues sont des représentations zoomorphes, anthropomorphes ou anthropozoomorphes. Elles peuvent être parfois recouvertes de perles ou de cauris. Elles ont fonctions et utilisations variées :