La fontaine dansante
176 pages
Français

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La fontaine dansante , livre ebook

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Description

De quelle manière la danse peut-elle être un chemin de vie ? Quels sont les chemins qu’emprunte cette vie qui danse ? Voici l’itinéraire singulier d’une danseuse humaniste mue par la conviction que tout un chacun peut danser et dont le projet de vie est de faire germer la graine dansante au cœur de chaque être. Elle invente son chemin artistique hors des sentiers battus en même temps qu’elle construit sa vie ; elle se crée tout en créant. Pas à pas, vous suivrez l’évolution de cette femme artiste en quête d’elle-même. L’élève appliquée, qui a quitté l’Italie pour réaliser son rêve et devenir danseuse contemporaine en France. La pédagogue passionnée, qui cherche à rendre la danse accessible et participative, en retrouvant ses racines populaires. La danseuse philosophe, qui s’interroge sur le sens de la danse et sur les possibles existentiels qu’elle ouvre. La danseuse voyageuse, animée par le désir de rencontre d’autres cultures, qui a éprouvé combien la danse est un langage universel. La danseuse écrivaine, qui fait aujourd’hui danser sa plume. Entrez dans la danse de sa vie et laissez-vous entraîner par l’élan de la vie !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 22 décembre 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414156160
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-15614-6

© Edilivre, 2018
Dedicace

À ma famille – Isanna, Giuseppe, Elena, Vittorio –
qui m’a offert de réaliser mon rêve
À Raffaella
qui m’a initiée à la danse
À Stefan
qui m’a accompagnée avec amour


Je suis une fontaine, una fontana !
Une fontaine qui rit.
Fontaine hilare, fontaine rieuse.
Sourire à la vie, rire de la vie.
Rayons de sourire pour un bain de soleil.
Rires qui éclatent et éclaboussent le vernis de sérieux.
Une fontaine qui pleure.
Le robinet s’ouvre et les larmes se déversent.
Larmes de tristesse, pleurs d’émotion.
L’eau qui zèbre mes joues lave et apaise.
Point de retenue, point de noyade.
Une fontaine qui danse.
La danse jaillit de mon corps.
Eau vive qui coule dans mes veines.
Source de liberté et de joie.
Mouvement de vie qui ressource.
Une fontaine qui crée.
Fontaine qui puise et ne s’épuise pas.
Jets de créativité qui arrosent la vie.
Idées pétillantes qui rafraîchissent.
Paroles et écrits se répandent en abondance.
Plongez dans l’histoire de la fontaine dansante…
Qu’elle vous transmette un peu de son effervescence !
En guise d’introduction
Pourquoi la fontaine a-t-elle laissé couler un flot de mots sous la forme d’un livre ?
Peut-être pour répondre aux questions qu’on me pose souvent : « Pourquoi es-tu venue en France ? Ah bon, c’est grâce à la danse… Tu es danseuse alors ? Mais comment as-tu commencé ? Raconte-moi ! »
Peut-être pour parler de la vie à travers la danse et en même temps parler de la danse à travers ma vie. J’ai eu l’occasion de pouvoir vivre la danse et, au fil des ans, j’ai commencé à danser la vie. Magnifique cadeau que la vie m’a offert et dont j’ai pu, dont j’ai su profiter pleinement… À mon tour de partager avec vous mes présents qui balancent entre expérience et réflexion.
L’expérience s’est mise à dialoguer avec la réflexion. Dialogue stimulant, revitalisant, créateur, artiste… À force de se confronter et de se nourrir l’une l’autre, expérience et réflexion se sont enlacées dans un corps à corps…
Le corps. Sans lui, en effet, la danse n’existerait pas. Nietzsche écrit qu’« il y a plus de raison dans ton corps que dans la meilleure sagesse 1 ». Comme s’il voulait nous rappeler que sans un travail sur notre corps nous ne pourrions devenir plus sages et plus heureux ; et aussi, à l’encontre de ceux qui opposent raison et corps, que notre corps porte en lui une raison qui est sagesse. Qu’en est-il pour la danseuse que je suis ? La danse, en tant qu’art qui s’enracine dans le corps, m’aurait-elle mise sur le chemin de la sagesse ? Je pense, comme Nietzsche, que la danse est une véritable voie de connaissance et d’accomplissement de soi. C’est ce que j’ai essayé de laisser résonner dans les mots qui s’écrivent, en écoutant la raison de mon corps qui s’est déployée tout au long de mon parcours dansant.
Parcours d’une danseuse ordinaire – puisque je n’ai pas fait partie de grandes compagnies de danse ou participé à des projets artistiques de renom, ce que j’assume pleinement – mais qui n’en est pas moins extraordinaire. Être extra-ordinaire, c’est bien sortir de l’ordinaire et du normal, du conforme et de l’uniforme, en osant suivre son chemin singulier. C’est probablement dans la vie quotidienne, au sein du plus ordinaire et dans la rencontre avec des gens ordinaires, qu’on exprime au mieux l’extra-ordinaire qui loge en chacun de nous. Encore faut-il le réveiller afin de se révéler dans sa singularité : c’est bien à cela que je voudrais participer grâce à mon livre, en vous proposant en partage une expérience qui trouvera peut-être un écho en vous…
1 . Friedrich Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra , « Des contempteurs du corps ».
Quand la danse est venue à ma rencontre
Un beau jour, la danse se glissa souplement dans les plis de mon corps et l’habilla d’une nouvelle vie… De quelle manière ? À vrai dire, je ne me souviens pas exactement comment la danse a fait son apparition dans ma jeunesse. L’avais-je découverte dans mes premiers cours à l’école de danse ou était-ce avant ? M’avait-elle surprise à travers l’écran de télévision ? Seules quelques images éparpillées dans ma mémoire surgissent çà et là et me relient à l’enfant qui esquissait ses premiers pas de danse.
Je me revois saisie par un ballet retransmis à la télévision, en train d’essayer d’épouser avec mon corps les mouvements de ces drôles de personnages qui défilaient sous mes yeux. J’ouvrais un bras et puis l’autre, comme pour offrir quelque chose, et je marchais autour de la table du séjour, en allongeant vers l’avant ma jambe droite et puis la gauche. Sans quitter la télévision des yeux, je tournais sur moi-même, je restais en équilibre sur l’une des deux jambes, je sautais et atterrissais sur mes deux pieds avec plus ou moins de grâce… Ma mère, dans la cuisine, penchée sur les casseroles, levait de temps à autre les yeux sur moi et me souriait avec tendresse. Je prenais beaucoup de plaisir et sentais aussi une certaine aisance à pratiquer ce jeu corporel tout nouveau pour moi. J’étais fascinée par ces corps qui évoluaient dans toutes les directions, tournoyaient, bondissaient, se pliaient vers la terre et s’élevaient vers le ciel. D’où venait cette fascination ? Et pourquoi avais-je le désir de suivre ces danseurs qui m’entraînaient vers ce monde de gestes et de mouvements inédits ? Je l’ignorais, et je l’ignore encore, mais une chose est sûre : c’est qu’à partir de ces premiers frémissements, la danse ne m’a plus quittée.
Premiers pas à l’école de danse
Petite fille très mince et délicate, de santé assez fragile, mes épaules retombaient vers l’avant et j’avais un début de cyphose au niveau du dos. Ma mère me fit essayer la natation. Mais, à ce qu’elle me dit, je passai mes dix cours à attendre qu’elle revienne me chercher. De toute évidence la natation n’était pas faite pour moi. Mon problème de dos ne s’améliorant pas, on me prescrivit un bustier pour que je me tienne bien droite et des séances de gymnastique corrective qui avaient lieu à l’hôpital. Dans une salle grisâtre, sous des néons, il fallait enchaîner différents mouvements avec un bâton : par exemple, le monter au-dessus de la tête, puis le redescendre derrière les épaules en rapprochant le plus possible mes omoplates. J’y allais parce qu’on me l’avait préconisé, mais ce n’était guère réjouissant !
Un jour, ma mère trouva dans la boîte à lettres un dépliant d’une école de danse de ma ville et pensa que la danse pouvait m’aider à redresser mon dos et à me renforcer. Après tout, la première chose que l’on apprend dans la danse n’est-ce pas d’acquérir un beau port ? Elle demanda conseil à la pédiatre qui me suivait. Celle-ci répondit : « Oui, c’est une bonne idée. Cela lui fera du bien et ce sera beaucoup plus plaisant que la gymnastique à l’hôpital. Mais, attention ! À condition qu’elle ne monte pas sur les pointes tout de suite. » Enfant sage et docile, j’acceptai cette proposition, non sans une légère crainte de devoir me confronter à un univers inconnu, encore une fois loin des bras maternels rassurants.
À huit ans je franchis la porte de l’école de danse de Raffaella Bordin, qui se trouvait au rez-de-chaussée d’un ancien palais en plein centre-ville de Vicenza. Avant de m’engager pour une année, ma mère voulut faire connaissance avec la directrice de l’école, lui faire part de mes problèmes de dos et s’assurer que je ne monterais pas sur les pointes trop rapidement. Raffaella nous raconta qu’elle avait fait des études universitaires de gymnastique et de sport et que, par conséquent, elle avait été sensibilisée à l’anatomie en mouvement et à la physiologie. Grande passionnée de danse, elle nous expliqua qu’elle s’était aussi formée à la méthode de danse classique de la Royal Academy of Dancing de Londres, méthode pédagogique codifiée et progressive qui respectait l’évolution du corps des enfants et ne pouvait mettre en danger d’aucune façon leur croissance. Elle examina mon dos, pour être sûre que je n’avais pas de scoliose, et m’invita à participer à mon premier cours de danse.
Mes cheveux noirs relevés en chignon, mon justaucorps bleu ciel, mes collants blancs et mes chaussons roses, j’entrai dans la jolie salle parquetée, lumineuse et paisible. J’étais au milieu d’une rangée de petites filles, bien arrangées comme moi, les mains à la barre, et je suivis avec attention et application ce que notre professeur de danse nous montrait et nous disait : « Première position. Serrez bien vos fessiers, rentrez votre ventre et ouvrez vos pieds. Puis, pour arriver en deuxième position, tendez votre jambe droite sur le côté en pointant le pied et transférez le poids du corps. Musique ! Préparation : un, deux, trois, quatre, commencez ! Oui, comme ça, doucement, et accompagnez avec vos bras… » Le cours se poursuivit avec quelques « ports de bras » et différentes manières de parcourir l’espace : marches, pas chassés, pas glissés et pas courus, sauts de biche et sauts de chat, en portant une attention particulière aux appuis et au placement des pieds. J’étais satisfaite de l’apprentissage qui était proposé et je m’inscrivis à l’école, prête à continuer les cours assidûment une à deux fois par semaine.
Les cours de danse s’enchaînaient et je découvrais progressivement de nouveaux pas et de nouveaux mouvements, tout en apprenant à les exécuter avec justesse et harmonie. Raffaella, qui fut mon premier professeur de danse, m’a rappelé récemment que j’étais une enfant ordonnée, silencieuse, toujours à sa place, respectueuse et très concentrée. Elle avait été marquée par ma réceptivité à ses corrections : non seulement je les acceptais sans faire

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