Les Clowns nécessaires
68 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
68 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

La pièce, qui se déroule dans la capitale d’un pays démocratique, commence plusieurs mois avant les élections présidentielles. Au Parti d’Opposition, les hommes et les femmes politiques en vue doivent présenter leur candidature aux Primaires. Le but ultime consiste à battre Charles, le président sortant, issu de l’Unité du Milieu...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 23 octobre 2013
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332612625
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-61260-1

© Edilivre, 2014
« Et ce que de vous tous j’exige,
C’est la confiance encor, la confiance toujours.
Il vous manque la foi, et lorsque la foi manque,
C’est fichu. Si j’ai fait ce que j’ai fait, pourquoi
A votre avis ? C’est que je possédais la foi,
Que fanatiquement, je croyais à la cause. »
Bertolt Brecht, La résistible ascension d’Arturo Ui
« La pureté, c’est une idée de fakir et de moine. Vous autres, les intellectuels, les anarchistes bourgeois, vous en tirez prétexte pour ne rien faire. Ne rien faire, rester immobile, serrer les coudes contre le corps, porter des gants. Moi, j’ai les mains sales. Jusqu’aux coudes. Je les ai plongées dans la merde et dans le sang.
Et puis après ? »
Jean-Paul Sartre, Les Mains sales
Les personnages
Achille, membre du Parti d’Opposition, candidat à la présidentielle, marié à Emma.
Barbara, membre du Parti d’Opposition, candidate à la présidentielle.
Guido, membre du Parti d’Opposition, candidat à la présidentielle, candidat (non élu) du Parti à la précédente élection présidentielle.
Vittoria, membre du Parti d’Opposition, candidate à la présidentielle.
Ernesto, journaliste travaillant pour le Journal du Soir , qui est connu pour soutenir le Parti d’Opposition.
Hans, conseiller politique de Guido.
Annie , femme de Guido.
Le patron du restaurant.
La pièce, qui se déroule dans la capitale d’un pays démocratique, commence plusieurs mois avant les élections présidentielles. Au Parti d’Opposition, les hommes et les femmes politiques en vue préparent leur candidature aux Primaires. Le but ultime consiste à battre Charles, le président sortant, issu de l’Unité du Milieu.
Scène 1 (Guido, Hans)
Siège du Parti d’Opposition, bureau.
Lampe et sous-main sur la table. Un bar dans l’angle, avec une carafe de whisky et deux verres.
Guido est au téléphone avec sa femme, Annie. Il a l’air serein, sûr de lui.
Il parle en marchant à grandes enjambées, et fait des gestes.
Guido : – Mais oui, chérie, tu sais bien tout ça. J’ai amplement le temps, les Primaires n’ont lieu que dans quatre mois. Et après, ce connard de Charles n’aura qu’à bien se tenir ! Même la presse économique dit qu’il a fait son temps et que c’est à nous de saisir notre chance. Ou plutôt à moi. A moi, parce que je suis le plus expérimenté des Opposants. A moi, parce que j’ai été en lice il y a cinq ans contre lui, et que j’ai manqué de peu d’être élu. C’est moi qui tiendrai un jour, que dis-je ? c’est moi qui VAIS tenir les rênes du pays dans mes mains. Je vais gagner la Primaire car tout le monde sait que je suis le mieux placé pour obtenir les suffrages du Parti, puis aller à la victoire contre Charles.
[…]
Guido : – Mais non ! Tu ne t’imagines quand même pas qu’Achille va me passer devant ? Je sais que ce coincé est plus proche des Centristes, mais ça ne suffira pas. Et ce serait aberrant qu’il fasse le grand écart en s’affichant avec l’Union Sociale Commune de Renata… Il n’aurait alors aucune chance d’emporter la Primaire…
[…]
Guido : – Mais enfin, c’est évident. Regarde-le, c’est une question de personnalité : aucune imagination. Sérieux, mais sans humour. Pas de vision à long terme, pas d’aptitude à l’enthousiasme ni à l’emportement des foules. Non, Achille est une machine bien huilée, un bon technocrate, voilà tout. Les membres de notre Parti et le pays tout entier veulent autre chose.
[…]
Guido : – Mais quels autres ? Barbara et sa revanche sociale, ses paillettes de complaisance ? Et Vittoria, la jeune starlette du Parti, fringante, certes, mais sans souffle, sans endurance ? [ Silence ] Je n’en ferai qu’une bouchée, tu vas voir… Ça va être quelque chose, chérie. Ce soir, je me sens en grande forme !
[…]
Guido : – Oh ! Au fait, tu as pensé à la déco du salon ? Où en est le devis de Charbonnier ? (Ton de satisfaction). Ah ! Et alors ? Cher ?
[…]
Guido : – Ah ouais, quand même. [ Silence ] Je vais m’en occuper. Tu lui dis que c’est d’accord et que je veux absolument que ce soit fait pour septembre, qu’il se débrouille pour nous faire passer en priorité ! Je sais qu’il est débordé, mais rappelle-lui qu’on saura s’en souvenir si tout se passe comme prévu. Nous allons nous mettre à recevoir à haute dose à l’automne, et je veux que rien ne soit laissé au hasard…
[…]
Guido ( plus doucement )  : – Chérie, j’ai encore du travail. Si tu voyais les dossiers sur la table… (La table est à peu près vide.) Je rentre aussi vite que je peux. Oui, c’est promis. Oui, mon zouzou ! Oui. Pas après 22 heures, je te l’assure…
(On frappe à la porte. Hans passe la tête dans l’entrebâillement de la porte, puis entre dans la pièce. Il a l’air embarrassé. Il tient un fax entre les mains.)
Hans : – Monsieur…
(Guido se retourne, l’aperçoit, lui fait signe d’attendre.)
Guido : – Chérie, il faut que je te laisse. Une urgence. Tu sais bien, ça n’attend pas. Bizoubizoubizou (Il raccroche.) Allez, entrez, Hans. Que se passe-t-il ? Vous avez l’air tout constipé. Détendez-vous, mon vieux.
Hans : – C’est que… ce n’est pas facile à dire…
Guido (plaisantant) : – Allez, vide ton sac, Judas ! (puis, voyant l’air interdit de Hans) Je plaisante, enfin. Parlez, voyons !
Hans (un peu rassuré)  : – Monsieur, voici le communiqué de presse qui va passer dans l’édition de demain du Journal du Matin . C’est un journaliste de mes amis qui me l’a transmis. Il me fait une faveur, nous avons fait une partie de nos études ensemble et…
Guido (le coupe, impatiemment)  : – Bon, bon. Voyons le message. (Il le lit.) Mais quel enfoiré, votre ex-petit camarade de classe ! Quelle petite fouine ! Où est-ce qu’il est allé chercher toutes ces conneries ? Des financements frauduleux ? Moi ? Un chef d’Etat ennemi pour financer ma campagne d’il y a cinq ans ? Rien que ça ! Vous n’y croyez pas, Hans. C’est un tissu de mensonges, n’est-ce pas ?
Hans (prudent) : – Le journaliste affirme qu’il a des sources sûres, que ses informations sont fiables.
Guido (abattu, s’affalant dans un fauteuil ) :
– Oui,  vous y croyez. Et si vous y croyez, le pays va y croire.
Hans : – J’ai réfléchi, monsieur. C’est un coup dur pour nous…
Guido (narquois) : – Bravo, vous avez déduit ça tout seul ?
Hans : – Mais je pense que nous pouvons détourner les soupçons.
Guido  : – Les détourner sur qui ? Sur quoi ?
Hans : –...

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents