Les Mondes de Gaia
144 pages
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Les Mondes de Gaia , livre ebook

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Description

Les Mondes de Gaia est une pièce de théâtre en quatre actes définissable en quatre mots : comique, tragique, cosmogonique et... cosmologique.

Quatre personnages, Gaia, Stella, Luna et Elio, devisent des mystères de l'univers sous la voûte étoilée.

Pourquoi le ciel est-il bleu ? Et le soleil jaune ? Quelle est la température de l'Univers ? Y a-t-il eu un début à tout ?

Certes, comme dans toute pièce digne de ce nom, un drame va se jouer, mais la fin sera paradoxalement heureuse... Or, les fins existent-elles ?

Et si Les Mondes de Gaia était la première pièce entre le zéro et l'infini ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 21 novembre 2019
Nombre de lectures 1
EAN13 9782414393312
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194 avenue du Président Wilson – 93210 La Plaine Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-39346-6

© Edilivre, 2020
Dédicaces

À Rennes, la mal aimée…
À Marc, à Vilma et à tous les autres…
L’infini 1
Toujours chère à mon cœur fut cette colline érémitique
Et cette haie, qui de toutes parts
Ôte au regard l’ultime horizon.
Mais m’asseyant et voyant au-delà d’elle, par la pensée je simule pour moi
D’interminables espaces, et une très profonde quiétude ; au point que pour peu
Mon cœur prendrait peur. Et comme j’entends le vent
Bruire parmi ces plantes, je vais comparant cet
Infini silence à cette voix : et il me souvient de l’éternel,
Et des mortes saisons, et de la saison présente
Et vivante, et le son qu’elle fait. Ainsi dans cette
Immensité se noie ma pensée :
Et le naufrage m’est doux en cette mer.
Giacomo Leopardi, Canti – septembre 1819.

Mattina
Matin
M’illumino d’immenso
Je m’illumine d’immensité
Giuseppe Ungaretti, Allegria – 26 janvier 1917

– Dis-moi, combien y a-t-il d’étoiles dans une galaxie ?
– Environ cent milliards.
– Et de galaxies dans l’univers ?
– Environ cent milliards.
– Et combien y a-t-il de neurones dans un cerveau humain ?
– De cent à deux cents milliards, mais pourquoi cette analogie ?
– Eh bien, j’ai souvent l’impression d’avoir tout un univers dans ma tête.
– À nous deux, tu as peut-être raison. Mais un autre point nous unit et nous relie à l’univers…
– Ah oui, lequel ?
– De même que l’univers est en expansion, notre ignorance sur son essence et sa raison d’être l’est de façon exponentielle…
Anonymes : De petits Riens sur un grand Tout.
Merci à Etienne Klein sans les conférences duquel la rédaction de ce texte n’aurait pu être possible 2 .

Personnages : Gaia, Elio, Stella et Luna.
Les trois femmes sont sœurs.
Elio est l’amoureux de Gaia.
Lieu et temps :
La scène se déroule au début du vingt et unième siècle, le soir et la nuit du solstice d’été au nord-ouest du continent européen, au bout du monde, dans le Finistère.
L’heure du dîner approche. La journée a été solaire. L’humeur est joyeuse. On entend de la musique : du jazz ou du classique ; le cas échéant, au début, ce peut être « La Mer » ou « L’après-midi d’un faune » de Claude Debussy.
À mesure que la soirée avancera, la musique s’atténuera, sauf dans les épisodes de danse où le volume sera plus fort ; la brise et le bruissement de l’océan seront toujours en fond sonore. De rares libellules survoleront le jardin où les braises d’un barbecue mourront après le dîner. Sous la voûte constellée, quelques grillons se feront également entendre.
Pour l’heure, les personnages s’apprêtent à prendre un apéritif. La maison grand-ouverte sur le jardin est celle de Gaia et d’Elio. Gaia s’activera entre la cuisine et la table dressée rythmant ainsi la soirée. Elio l’assistera et grillera notamment le poisson. Les sœurs de la jeune femme alimenteront la conversation.
Dès le commencement, Gaia, curieuse de tous et de tout, posera beaucoup de questions. Sans être poseur, Elio y répondra avec patience et précision, Luna et Stella interviendront à propos. Le ton général sera badin.


1. Poésies traduites par l’auteur

2. En libre accès sur Internet
Les croquis sont de Philippe Bonnamy
Acte I (Scène 1)
Gaia
À qui sont ces livres posés sur la table ?
Elio
Le livre de Giacomo Leopardi est à moi.
Stella
Et le livre d’Ungaretti à moi.
Gaia
Faites-moi de la place s’il vous plaît, pour que je puisse poser mon plateau d’apéritifs.
Stella et Elio s’exécutent puis ensemble rouvrent leur livre en quête d’une nouvelle et courte lecture.
Gaia
Leopardi, Ungaretti, vous vous êtes donné le mot ou quoi ?
Elio
Pourquoi dis-tu cela ?
Gaia
Deux auteurs italiens en guise de livres de plage : est-ce une coïncidence ou une rencontre au sommet d’ « intellectuels » de bac de sable ? (Elle mime les guillemets avec ses doigts)
Elio (Il la corrige sans penser à mal)
Tu veux dire de bac à sable ?
Gaia
Oui si tu veux !
Elio
J’avais envie de lire de la poésie solaire aujourd’hui.
Stella
Moi aussi.
Luna
Mais Leopardi n’a-t-il pas la réputation d’être un poète romantique et sombre ?
Elio
On le connait aussi pour certaines de ses illuminations. Ecoutez, si vous le permettez, sa plus fameuse poésie intitulée l’Infini .
Tandis que Gaia pose sur la table des verres à pied et une bouteille de Nuits-Saint-Georges sur un plateau contenant aussi des coupelles d’amuse-bouches, Elio prend théâtralement, mais sans emphase, la pose du poète déclamant sa poésie. Il lit avec recueillement l’extrait choisi. Les trois femmes tombent sous le charme.
Luna
Comme c’est beau !
Stella
C’est très inspirant en effet… Autant que cette poésie très courte d’Ungaretti.
Stella lit « Mattina » directement en italien.
Gaia (Elle verse le vin)
C’est beau l’italien, mais qu’est-ce que cela veut dire ?
Stella (Elle sourie à sa sœur)
M’illumino d’immenso ? C’est simple, cela veut dire : je m’illumine d’immensité.
Gaia
Et c’est tout ?
Stella
Oui.
Gaia (Moqueuse)
Eh bien, il ne s’est pas foulé ton poète ; et je comprends pourquoi tu l’as choisi pour le lire à la plage cet après-midi !
Stella (Amusée)
Détrompe-toi chère sœur, Ungaretti est considéré comme un poète métaphysique, aussi profond que…
Gaia (Elle l’interrompt)
Stop ! Moi aussi je peux dire : « je m’illumine d’intensité »…
Stella (Elle rit)
D’immensité, Gaia !
Gaia (Avec énergie)
Oui, d’immensité, de beauté… de méchanceté, d’obscurité, pourquoi pas ? Comme ça je montre que je sais créer un oxymore ! Je peux aussi d’un claquement de doigts (Elle mime) m’obscurcir d’étroitesse ou de…
Elle s’arrête, déjà à court d’inspiration. Tous rient. Elle reprend son souffle, elle sert le vin et elle poursuit :
Non, soyons sérieux, ne me dis pas que cette poésie en est une ! À la limite, ce pourrait être un titre, mais franchement tu veux me faire croire que ces quatre mots ont une portée métaphysique ? Ma lecture de Marie-Claire était autrement plus sérieuse sur la plage si vous permettez…
Fière de sa saillie, elle lève son verre.
Allez, santé !
Ils trinquent. Le cristal de leurs verres tinte. Des coupelles, les amuse-bouches circulent de main en main vers les bouches.
Luna
Et peut-on savoir ce que toi tu as lu ?
Gaia
Bien sûr ma chérie, je n’ai aucun secret à vous cacher : un article très fourni sur les rapports entre sœurs.
Eclat de rires général
Luna
Et c’est ce qui te rend (Elle feint d’hésiter) si… disposée à notre égard ?
Gaia lui répond par un baiser maniéré à la Marylin, elle avale suavement une gorgée du vin vermillon, croque une olive noire, et reprend sa diatribe :
Gaia
Sœurette, (Elle regarde Stella) éclaire ma lanterne sur ton… (Elle affecte une moquerie irrévérencieuse) « pouet » !
Stella
C’est tout bête Gaia, on peut être à la fois simple et profond.
Gaia
Comme moi, tu veux dire ?
Elio
Chérie, ne ramène pas tout à toi. Je crois que Stella a raison.
Luna
Connais-tu, Stella, l’histoire de cette poésie ?
Stella
Elle est très belle… et d’une simplicité désarmante. Giuseppe Ungaretti était très jeune quand il l’écrivit. Enrôlé dans la première guerre mondiale, ce petit soldat portait dans la poche de son uniforme un crayon et un carnet où il griffonnait ses vers.
Luna
C’est incroyable…
Gaia
Quoi donc ?
Luna
Qu’un jeune homme embourbé dans cette guerre ait été, comment dire ? … Disposé à… ( Elle cherche ses mots ) … être saisi … par une quelconque inspiration, au beau milieu de la barbarie !
Elio
Son inspiration n’était pas aussi quelconque que tu le dis et cette disposition à l’inspiration est sans doute ce qui l’a aidé à rester en vie.
Stella
Tu as raison Elio. Ce qui m’émeut, c’est de l’imaginer dans les tranchées du front.
Elio
Celui du Carso , au nord-est de l’Italie, je crois.
Stella
Oui, c’est ce que j’ai lu. Il passait des jours et des nuits dans les tranchées, souffrant de faim, tremblant de froid et de peur, dormant dans l’humidité sépulcrale. À l’aube, en contemplant le disque rouge du soleil il a écrit ces vers de toute beauté.
Gaia (Un brin provocatrice)
Dont tu as joui en te dorant la pilule au soleil…
Stella (Faussement outrée)
Ton article éclairant parlait-il de perfidie sororale ?
Rires
Elio
Il se fait lui-même soleil. C’est magnifique, en effet. C’est un genre de personnification mais à l’envers.
Luna
Quel nom cela porte-t-il en poésie ?
Gaia
Pitié, ne rentrons pas dans ces schémas d’analyse littéraire ce soir où je demande le divorce de vous tous !
Elio (Amusé)
Quel beau chantage … Et poétique de surcroît !
Stella
En tout cas, cet homme victime de la guerre et des bassesses du genre humain se transmue en grand homme lorsqu’il prend cette hauteur et décide de s’identifier à l’astre solaire. Tout cela à l’aide d’un rayon (Elle se corrige en souriant) , pardon… d’un crayon et d’un carnet, le ventre vide et dans l’incertitude du lendemain. C’est sublime !
Gaia
Vues comme cela, les choses me paraissent plus nobles, tu as raison. Eh bien, quel début de soirée !
Elle sirote une autre gorgée.
Stella
Je connais peu Leopardi mais je suis fascinée par sa quête d’immensité et de solitude.
Gaia
Moi je la trouve déprimante : être assis sur une...

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