Les trottoirs de la liberté
204 pages
Français

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Les trottoirs de la liberté , livre ebook

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Description

La rue, lieu privilégié des activités de la vie quotidienne, des rencontres et des surprises, la rue se perd, c'est pourtant un trésor. La rue est l'enjeu des pouvoirs sur la ville, espace public où s'exprime encore avec force la volonté du peuple. Mais la rue ne figure guère dans les préoccupations des urbanistes et des architectes. Pour pouvoir profiter du plaisir de la rue, il faut maintenir ou créer les conditions d'existence économique, sociales et culturelles que requiert le plaisir de marcher sereinement en ville. Il importe de nous préoccuper de la qualité de l'espace public.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2013
Nombre de lectures 52
EAN13 9782336285443
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Questions contemporaines
Collection dirigée par B. Péquignot, D. Rolland et Jean-Paul Chagnollaud
Chômage, exclusion, globalisation… Jamais les « questions contemporaines » n’ont été aussi nombreuses et aussi complexes à appréhender. Le pari de la collection « Questions contemporaines » est d’offrir un espace de réflexion et de débat à tous ceux, chercheurs, militants ou praticiens, qui osent penser autrement, exprimer des idées neuves et ouvrir de nouvelles pistes à la réflexion collective.

Dernières parutions

Jean-Christophe TORRES, Les enseignants. Quelle reconnaissance pour un métier en crise ?, 2012.
Gérard LEFEBVRE, Les chemins du silence , 2012.
Hubert LEVY-LAMBERT et Laurent DANIEL (dir), Les douze travaux d’Hercule du nouveau Président , 2012.
Tony FERRI, Qu’est-ce que punir ? Du châtiment à l’hypersurveillance , 2012.
Abou-Bakr Abelard MASHIMANGO, La dimension sacrificielle de la guerre. Essai sur la martyrologie politique , 2012.
Jordane ARLETTAZ, Séverine NICOT (dir.), Le cadre juridique de la campagne présidentielle , 2012.
Alain BÉNÉTEAU, Louis MALLET, Michel CATLLA, Les régions françaises au milieu du gué, Plaidoyer pour accéder à l’autre rive, 2012 .
Jean BRILMAN, Réconcilier démocratie et gestion , 2012.
André PRONE et Maurice RICHAUD, Pour sortir du capitalisme. Éco-partage ou communisme ? , 2012.
Christophe du PAYRAT, Pourquoi avoir fait de Mayotte le 101 e département français ?, 2012.
Jean-Michel VINCENT, L’invention de la maîtrise d’œuvre urbaine . De la ville nouvelle aux ateliers , 2012.
Simon DOLAN, Martine GUIDONI, Succès et valeurs. Les valeurs pour un mieux-être professionnel et personnel , 2012.
Titre
Gérard Sainsaulieu






Les trottoirs de la liberté

Les rues, espace de la République
Du même auteur
« La serrurerie française du XVIII e siècle », CRMH, 1962
« Gare à l’Urbanisme », Revue, 1972
« Contre l’indifférence », Institut d’environnement, 1976
« Cahiers du Secteur Public », Revue ESA, 1982/1996
« Italia-Italiæ », Carnet de voyage, De Nora, 1997
« La ville. Le temps des fondations » , préface de Paul VIRILIO, ESA, 2005
Copyright

© L’Harmattan, 2013
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-28544-3
Remerciements

Grand merci à Giorgio et à Olivier.

Les illustrations (dessins et photos) sont de l’auteur.
Dédicace

À Liliane ZYLBERSZTEJN
sans qui je n’aurais pas eu envie d’écrire ce livre,
sans qui je n’aurais pas eu l’énergie de l’entreprendre et de le finir.
Avec elle, je l’ai amené dans sa forme actuelle.
Place d’Aligre, Paris 2012
Sommaire Couverture 4e de couverture Questions contemporaines Titre Du même auteur Copyright Remerciements Dédicace Sommaire PREFACE 1. PREAMBULE 2. ELOGE DE LA RUE 3. LA RUE EN HERITAGE 4. LA FORME DES RUES 5. PENSER LA RUE 6. LE NOM DES RUES 7. ENNEMIS DE LA BONNE RUE 8. AMOUR/HAINE DES RUES 9. À LA RUE 10. LA NON-RUE 11. LA RUE POLITIQUE 12. VIOLENCE ET FORCE DES RUES 13. MAUVAIS PLAN 14. L’HOMME DE L’URBANISME 15. GARE À L’URBANISME 16. LE DROIT À LA RUE INDICES BIBLIOGRAPHIQUES L’urbanisme aux éditions L’Harmattan Adresse
PREFACE
Philippe Panerai
11 novembre 2012

« La ville est là dès le chemin… » dit Henri Lefebvre.
Gérard Sainsaulieu nous parle de la rue. Il le fait avec fermeté et conviction, indignation et espoir et nous invite à partager ses promenades. Les trottoirs de la liberté seraient en quelque sorte un essai péripatéticien : allons marcher un moment et nous en profiterons pour discuter en cours de route. Le sous-titre annonce le sujet de conversation : les rues, espace de la République.

Marcher avec Gérard Sainsaulieu n’est pas aisé. Il va à son rythme, déconcertant. Le préambule, que dis-je, le premier paragraphe, voire même les trois premières phrases du livre nous livrent l’essentiel, martelé avec ce sens de la formule qui caractérise l’auteur :
« La ville post-moderne ou même néo-moderne n’aime pas les rues. L’individualisme nous a rendus insensibles à l’autre. Les manifestations de rue irritent le politique en place, et l’Internet prétend (se) suppléer à la démocratie. »
Alors à quoi bon aller plus loin ?
Et bien, c’est comme la promenade où l’on flâne le nez au vent sans objectif précis, en prenant son temps, parfois même en revenant sur ses pas pour regarder un objet dans une vitrine, un détail sur une façade, une scène de rue inattendue. Il va falloir prendre le temps de suivre l’auteur qui lui n’est pas trop pressé.

Gérard Sainsaulieu nous parle de la rue. Derrière la rue, c’est de la ville qu’il s’agit et de notre capacité à accueillir aujourd’hui la vie urbaine dans un monde d’individualisme et de replis. En fait, il y a deux ou trois récits qui s’entremêlent au cours des seize chapitres qui constituent le livre, un peu à la manière des thèmes musicaux d’une symphonie ou d’un concert : la rue, la dégradation de la vie quotidienne, l’avenir de la démocratie.

Le premier thème de la promenade est frais et stimulant. Ici la rue est presque exclusivement parisienne. On y suit un promeneur curieux pour qui chaque rue possède sa propre histoire qui nous renvoie au Paris d’autrefois de Balzac, de Baudelaire, de Proust, d’Éluard, de Prévert ou de Perec. Un promeneur qui se délecte du nom de certaines rues, glisse quelques photos, s’arrête volontiers pour dessiner et dit son plaisir d’être là. On peut difficilement être en désaccord.
Dans un grand mouvement épique et coloré, la rue parisienne devient aussi le cadre des Révolutions qui ont changé l’histoire nationale, des grandes manifestations populaires ou des rencontres plus banales. Cette évocation conduit directement au second thème de l’ouvrage, une méditation un peu désabusée sur le temps présent, la mondialisation de l’économie, la marchandisation de la vie quotidienne et de la culture. La promenade devient politique, on y croise Olivier Mongin ou Edgar Morin, Pierre Sansot ou Jean-Luc Godard et bien d’autres. Face à la « bonne rue » il y a la non rue, l’absence de rue qui caractérise selon l’auteur la quasi-totalité de la production urbanistique depuis…. Haussmann au moins. Il cite à juste titre la dégradation des rues et des villes anciennes, New-York comme Venise, livrées au tourisme de masse et à la consommation effrénée. Et là, le lecteur : vous, moi, en prend pour son grade car c’est comme s’il se trouvait tout à coup devant un miroir. Est-ce bien cela que j’ai vécu, est-ce bien cela que je pense ? N’y a-t-il pas d’autre voie que cette nostalgie un peu résignée devant un monde qui change. Ne sommes-nous pas en train de reconstruire un passé idéal d’une ville qui n’a pas existé, un peu comme Georges Perec : « on aurait été à l’école avec le facteur… » ; ne sommes-nous pas incapables de lire et participer à une vie quotidienne qui a changé mais reste présente, vivante, voire chaleureuse et détourne, esquive ou ignore les nouveaux interdits qui cherchent à aseptiser l’espace de la rue.

Enfin le troisième thème constitue à lui seul une interrogation essentielle sur notre temps. Le temps qui nous est laissé pour réfléchir par nous-mêmes au lieu de consommer à haute dose les messages aliénants que nous assènent à longueur de temps les médias et les TIC, dans un monde où les personnes (agents, préposés, gardiens, concierges) sont remplacées par des robots. Le plaidoyer est clair et insistant et ce n’est pas par hasard ou par mode que Gérard Sainsaulieu cite volontiers Stéphane Hessel. Il nous alerte sur le danger de voir insensiblement s’émousser notre capacité de jugement, notre liberté de réfléchir, entraînés par une distraction perpétuelle, un brouillard d’images permanent – une absence de conscience personnelle qui facilite les entreprises totalitaires. On balance entre Sénèque et Orwell. C’est salutaire. Après Sainsaulieu il faudra relire Annah Harendt.
Paris 1937
Place de l’Opéra
1. PREAMBULE
« Vaincre le capitalisme par la marche à pied. »
Walter Benjamin
Paris Capitale du XIX e siècle 1939

La ville post-moderne ou même néo-moderne n’aime pas les rues. L’individualisme nous a rendu insensibles à l’autre. Les manifestations de rue irritent le politique en place, et l’Internet prétend se suppléer à la démocratie La fonction commerciale est supplantée par des logiciels de commande à distance et de livraison à domicile. Le petit com

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