La lecture à portée de main
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Description
Sujets
Informations
Publié par | L'Harmattan |
Date de parution | 29 octobre 2020 |
Nombre de lectures | 0 |
EAN13 | 9782336912820 |
Langue | Français |
Poids de l'ouvrage | 17 Mo |
Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Couverture
4e de couverture
Copyright
© L’Harmattan, 2020
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
www.editions-harmattan.fr
EAN Pub : 978-2-336-91282-0
Titre
Jean V. Guréghian
PATRIMOINE HISTORIQUE ARMÉNIEN EN TURQUIE
1 ère de couverture
Cathédrale d’Ani, dessin de reconstitution de l’auteur.
REMERCIEMENTS
Nous tenons à remercier les éditions Geuthner et Sigest pour les extraits utilisés dans ce livre, issus des précédents livres de l’auteur.
Nous remercions, pour les photos reproduites dans ce livre, Hrair Hawk Khatcherian (la plupart des photos), la Société de Recherche sur l’Architecture Arménienne (SRAA), le Musée d’Histoire d’Arménie, l’Union Internationale des Organisations Terre et Culture, Patrick Donabédian, Jean-Michel Thierry, B. Natanyan/A. Yarman, Arakel Patrik, S. Boghossian, Cumont, Lemaître.
Ouvrage réalisé avec le concours de
SOMMAIRE
PRÉFACE
La reconnaissance du Génocide par la Turquie ?
L’architecture arménienne
Patrimoine historique arménien aujourd’hui en Turquie (liste non exhaustive)
Liste des églises et couvents répertoriés sur la carte Mouch-Sassoun-Van
Table (partielle) de correspondance des localités dans la région Mouch-Sassoun-Van
Liste non exhaustive des églises et monastères des villages en Arménie mineure, situés autour de la capitale Sébaste (Sivas), avant 1915
Sources bibliographiques
Parmi les œuvres de Jean V. Guréghian notamment avec son épouse Rousane
Extraits de :
1. Architectures Arméniennes , de J. V. Guréghian, Paris, Geuthner, 2016
2, 3. Les monuments de la région Mouch-Sassoun-Van en Arménie historique , de J. V. Guréghian, Alfortville, Sigest, 2008
4. Histoire des Arméniens de Sébaste , Arakel Patrik, Meshag Press, Beyrouth, 1974
Les cartes :
– Arménie (conçue par G. Beglaryan) tirée de « Merveilles d’Arménie », éditions Sigest et en Arménie aux éditions Areg
– Région Mouch-Sassoun-Van (conçue par Eric Van Lauwe et Jean V. Guréghian), tirée de « Les Monuments de la région Mouch-Sassoun-Van », éditions Sigest
– Arménie historique (conçue par R. Takvorian) tirée de « Le Golgotha de l’Arménie mineure - Le destin de mon père », éditions L’Harmattan
PRÉFACE
On définit les actes de destructions du témoignage culturel d’un peuple comme un génocide culturel .
Après les massacres massifs des Arméniens, perpétrés entre 1894 et 1896 et en 1909, les dirigeants Jeunes Turcs ont programmé leur totale extermination lors de la Première Guerre mondiale. Le 24 avril 1915 marquera le début du Génocide avec l’arrestation à Constantinople des intellectuels arméniens. Le Génocide s’est perpétré, durant la Première Guerre mondiale, dans l’ensemble de l’Empire Ottoman, et particulièrement au sein de la patrie historique et plurimillénaire du peuple arménien.
À partir des années 1920, les survivants du Génocide seront, pour la plupart, chassés de leur foyer, sans retour possible 1 , et tous les biens individuels et nationaux des Arméniens seront confisqués par les autorités turques. Les maisons seront confisquées ; les cathédrales, les églises, les écoles, les hôpitaux seront transformés en mosquées ou autres bâtiments administratifs. Mais une grande partie de ce patrimoine sera, durant des décennies, systématiquement détruite. Des monastères, des églises, des khatchkars (pierres-croix), des cimetières, et même des quartiers entiers (comme à Van) seront détruits et rasés. Des milliers de manuscrits médiévaux écrits et enluminés à la main seront brûlés ou détruits. Les édifices seront souvent dynamités ou serviront de cibles pour les exercices militaires. Parfois après les démolitions, même les pierres disparaissent comme c’est le cas avec la cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Bagavan. Ces destructions et transformations du témoignage matériel seront méthodiques et planifiées.
En outre, les noms des villes, des villages, des fleuves, des rivières, des montagnes vont progressivement changer, Berkri est devenu Muradiye, Lim – Karakoç, Moks – Bahçesaray, Narek – Yemi$lik, Vostan – Geva$ , etc., la liste est extrêmement longue. On a même changé, il y a quelques années, des noms d’animaux. En effet, en 2005, le ministère turc de l’Environnement a débaptisé la race de mouton Ovis Armeniana en le renommant Ovis Orientalis Anatolicus , de même pour le chevreuil, de son nom scientifique Capreolus. Capreolus Armenius , qui a été rebaptisé… Capreolus Caprelus Capreolus !
Tout cela dans le même but d’éradiquer le témoignage de l’héritage historique et culturel de tout un peuple et d’effacer les traces de sa présence sur ces territoires.
Effacer à jamais le mot Arménie 2 , en effaçant le témoignage culturel de son peuple.
Extrait de l’« Atlas géographique Alpha », 1972, éditions Grange Batelière. On constate très bien les limites entre l’Anatolie (Plateau d’Asie Mineure) et l’Arménie sur les territoires de la Turquie.
1 « Sans retour possible » était systématiquement tamponné sur les papiers des émigrés arméniens quittant la Turquie, dans les années 20 - 30. Ce fut aussi le titre d’un film de Kébadian.
2 « Arménie » est désormais remplacé par « Anatolie » ou « Anatolie orientale », et cela même par certains historiens. Mouch, Sassoun, Van (situés au centre de l’Arménie historique) ne seraient plus en Arménie ! Il suffit de consulter une carte physique (ci-dessous) pour constater qu’au delà du nord-est de l’Euphrate cela s’appelle bien Arménie, et que l’Anatolie ne s’étend pas au-delà de l’Euphrate.
La reconnaissance du Génocide par la Turquie ?
En 1919, le gouvernement turc de l’époque avait reconnu les crimes commis envers le peuple arménien et les principaux responsables furent condamnés, dont les quatre principaux responsables condamnés à mort par contumace (ils ont été tués par des justiciers arméniens, dans les années qui suivirent). Cependant, depuis la prise du pouvoir par Mustafa Kemal, en 1920, tous les gouvernements successifs de la Turquie ont nié le Génocide.
Mais les choses peuvent changer car la société turque a considérablement évolué ces deniers temps. D’abord, au plus haut niveau, il y a eu les invitations réciproques des présidents Gül et Sarkissian, à l’occasion des matchs de qualification pour le championnat européen de football et le projet d’un protocole d’accord a été signé entre les deux pays.
Nombreux sont les Turcs qui rejètent désormais la négation officielle du Génocide, à l’image des députés turcs du Bundestag en Allemagne, avec Cem Ozdemir à leur tête, qui ont été les principaux artisans de la loi sur le Génocide arménien. Parmi les personnalités qui soutiennent la cause arméniennes depuis de nombreuses années, malgré les menaces des autorités, Ragip Zarakolu et son épouse (emprisonnée et décédée depuis), Ali Ertem, Taner Akçam, Erol Ozkoray, Ayse Günaysu, et beaucoup d’autres.
En 2008, Cengiz Aktar, Baskin Oran, Ali Bayramoglu et Ahmet Insel, lancent un appel demandant pardon aux Arméniens. Le texte dit : « Ma conscience ne peut accepter que l’on reste indifférent à la Grande Catastrophe que les Arméniens ottomans ont subi en 1915, et qu’on le nie. Je rejette cette injustice et, pour ma part, je partage les sentiments et les peines de mes sœurs et frères arméniens et je leur demande pardon ». Ils vont recueillir des dizaines de milliers de signatures.
Durant le Génocide, de nombreux Arméniens, notamment des femmes et des enfants ont été sauvés grâce à des Turcs bienveillants. Ce fut d’ailleurs le cas pour mes parents. Mon père, déporté de Sébaste, fut sauvé de la mort par des Turcs. Après avoir perdu ses parents, sa tante et ses quatre sœurs dans le désert de la mort et resté seul à l’âge de onze ans, il fut notamment sauvé par un directeur d’orphelinat, qui déplaçait et cachait sans cesse un groupe d’orphelins arméniens, en Cilicie, alors qu’il recevait de Consta