Pluie oblige
156 pages
Français

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Pluie oblige , livre ebook

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Description

Mensonges et trahisons rythment le quotidien du couple Vélard, mais il suffit de quelques gouttes de pluie pour que tout rentre dans l'ordre, une fois encore. Du moins, jusqu'au prochain orage.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 janvier 2014
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332630483
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright














Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-63046-9

© Edilivre, 2014
Dédicaces


A toi, Raphaël, mon fils, mon ami, mon complice de toujours.
Pluie oblige
 
 
Synopsis
Mensonges et trahisons enveniment la vie du couple VÉLARD depuis longtemps. Mais il leur suffit d’un peu de pluie pour que tout change. Et chez eux, quand il pleut ce n’est jamais pour rien…
Décor
Un salon meublé d’une table, six chaises, un canapé, deux fauteuils, une méridienne, un meuble bar. Dans le fond, quatre portes : un accès à la salle de bains derrière l’escalier, un accès à la salle à manger-cuisine, un accès à la bibliothèque, une porte d’entrée cachée par un mur. Un escalier qui mène aux chambres supérieures.
Les personnages
2 femmes, 6 ou 7 hommes . (Possibilité pour Xavier de reprendre le rôle de l’un des deux agents de police)
Éduard VÉLARD   : 55 ans. Avocat. Avide et égocentrique. Ventru de préférence.
Barbara VÉLARD   : 45 ans. Psychologue. Épouse d’Éduard.
Daniel DECHÈSE : 55 ans. Dentiste et auteur du livre Le Quincasexe. Amant d’Anastasia.
Anastasia : 30 ans. Travesti. L’amante de Daniel. Habits, coiffure et maquillage extravagants. Accent russe très prononcé. Personnalité exubérante.
Jérôme : 55 ans. Valet. Discret, mais toujours sur la défensive. Son tic nerveux peut être au choix.
Xavier DÉCAN : 40 ans. Journaliste.
Patrice (faux curé) : 30 ans . L’amant de Jérôme.
Clément BONJOUR : Agent de police appointé, entre 30 et 60 ans. Sec et autoritaire.
Martin MARTIN : Agent de police entre 30 et 50 ans. Un peu simplet .
 
 
Le rideau se lève. ÉDUARD fume son cigare devant la baie vitrée, son imperméable posé sur l’un des fauteuils. Dehors, on entend des coups de tonnerre. Entre en scène par l’escalier Jérôme, chargé de valises et de deux fusils de chasse en bandoulière qu’il dépose devant l’entrée principale.
ÉDUARD
Et un week-end de fichu… (Interrompu par la sonnerie du téléphone.) Jérôme va répondre.
JÉRÔME
Villa VÉLARD, bonjour… Un instant, je vous prie. Mimant l’urgence, il apporte le combiné à ÉDUARD et sort de scène par l’escalier.
ÉDUARD
Oui, c’est moi !… Oui, je sais, mais je serai auprès de toi tantôt ma douce… Mais enfin, je ne suis tout de même pas à l’autre bout du monde !… Trop loin ? Non, Bonfol se trouve en Suisse… Oui, dans le Jura… Oui, le Jura suisse…. Non, je n’ai pas encore pu le lui dire… Un divorce ne s’annonce pas en un week-end !… Yaka, yaka, c’est facile à dire… Non, je ne peux pas me mettre à ta place, car je peine déjà à occuper la mienne… Ne t’énerve pas, je vais le lui annoncer… Quand ? ( Il réfléchit.) Sur le chemin, tiens ! Comme ça, elle ne pourra pas me faire de scandale et tout le monde sera mis au courant du premier coup. Ça te rassure ?… Non ? Ben, moi non plus !… Oui, je sais que j’ai eu trois jours, mais des événements inattendus ont changé mes plans. Mais attention ! Ce n’est pas pour autant que je ne contrôle pas la situation… (Interrompu par l’arrivée de Barbara : bottes à la main, vêtue d’un ciré jaune et coiffée d’un chapeau assorti.)
BARBARA
Voilà, voilà ! Je suis prête … (Constate qu’Éduard est au téléphone) Ho ! Pardon … Va s’asseoir pour se chausser. Éduard reprend la conversation au téléphone.
ÉDUARD
Nerveux, parle au téléphone.
C’est cela, à ce soir… Oui, deux petites heures environ. Oui, j’ai compris… Oui, tic-tac, tic-tac… C’est cela, à ce soir . (Raccroche.)
BARBARA
À ce soir ?
ÉDUARD
Un client. (Considère Barbara.) Dis - moi, tu comptes prêter main-forte aux pompiers ?
BARBARA
Naïvement.
Ils ont besoin de volontaires ?
ÉDUARD
Aucune idée. Mais dans cette tenue, crois-moi, l’emploi te sera assuré.
BARBARA
Ne change pas de conversation, Éduard … (En tirant sur sa botte.) Je t’ai entendu dire…
ÉDUARD
Réagissant vivement.
Oui, et alors ?
BARBARA
Tu m’avais promis de ne plus travailler le week-end. Il n’y a qu’à voir ce journaliste qui t’a proposé ce reportage sur la chasse . Eh bien, son week-end est fichu, et pas une seule ligne pour son article !
ÉDUARD
Ça, c’est son problème, pas le mien.
BARBARA
Tu devrais te remettre en question pourtant…
ÉDUARD
Que je me remette en question ?
BARBARA
Oui, car depuis vendredi, tu transpires, tu te répètes, et tu ennuies tout le monde.
ÉDUARD
J’ennuie et je transpire ? Et selon toi , comment puis-je faire autrement ? Dès que je tente d’aborder le sujet avec Daniel, sa cosaque se présente tel l’as de pique… Je t’avais pourtant dit d’attendre encore un peu pour les inviter. Mais non, il fallait que ce soit ce week-end ! (Imite la voix de Barbara en minaudant.) «  Soyons gentils avec Anastasia, et gnagnagni, et gnagnagna ! » Voilà pourquoi je sue, pour pouvoir la supporter !
BARBARA
Tu savais très bien que la présence de ce journaliste t’empêcherait de parler à Daniel pour arriver à tes fins. D’ailleurs, c’est à se demander ce qu’il peut encore écrire, vu que vous n’avez pas mis le nez dehors depuis notre arrivée.
ÉDUARD
Mes fins ? Dois-je te rappeler que c’est toi qui as proposé à Daniel d’investir dans ce projet rural pour dépressifs capitalistes ?
BARBARA
Le contact avec la nature faisait partie de la thérapie. Mais que peux-tu comprendre, toi, des problèmes des autres ?… Heureusement que Daniel a compris, lui. Son livre en est la preuve.
ÉDUARD
Ah, voilà que Le Quincasexe est une preuve d’intérêt social maintenant ! S’il te plaît, Barbara, ne sois pas ridicule.
BARBARA
L’as-tu seulement lu ?
ÉDUARD
Le titre suffit à comprendre. (Fort) « Le sexe pour quinquagénaires » ! Toi, qui es pourtant psychologue, tu devrais savoir que c’est tout simplement… (Cherche le mot en claquant des doigts.) Comment appelez-vous ça déjà ? Le transtruc… ce machin qui se passe à l’autre ?
BARBARA
Le transfert.
ÉDUARD
Voilà, un transfert ! Daniel a des faiblesses avec sa zigounette et voilà que tous les quinquagénaires sont obligatoirement impuissants. Mais attention ! Sur les conseils d’un dentiste, la machine repart comme en quarante. Ah, ça ! pour une bonne pub, ça nous en fait une bonne ! J’imagine déjà les petites annonces. « Femme, la cinquantaine, cherche compagnon du même âge, point. Lecteurs de Quincasexe s’abstenir, point. »
BARBARA
Ce ne sont que des conseils pour raviver le désir, ça n’a rien à voir avec l’impuissance.
ÉDUARD
Si Daniel n’avait plus de désir, il n’avait pas besoin de s’emmerder et de nous emmerder, en écrivant ces foutaises ! D’ailleurs, il a trouvé tout seul comment raviver son désir… Ha ! Il n’a pas perdu son temps, celui-là. Deux jours ! Il lui a fallu seulement deux jours pour sauter à pieds joints chez les Soviets après le départ de sa femme. On a beau dire que les cochons ne deviennent pas vieux, mais alors que les vieux deviennent cochons, il n’y a plus aucun doute. Même qu’ils voyagent maintenant.
BARBARA
Il fait ce qu’il veut de sa vie amoureuse. Cependant, il a tout de même continué à s’intéresser à ce problème tabou au travers de ses patients.
ÉDUARD
Car selon toi, il est logique qu’un dentiste t’interroge sur ta libido tout en s’acharnant à t’extraire une molaire ????
BARBARA
Pourquoi pas ?
ÉDUARD
Fort.
Parce que ça fait mal de se faire arracher une dent ! Et qu’il est impossible de leur répondre, vu que leurs grosses paluches nous ferment la gueule !
BARBARA
Ce n’est pas pendant l’intervention que Daniel est supposé questionner le patient. Mais avant ou après .
ÉDUARD
C’est du pareil au même ! Avant, on a le trouillomètre à zéro, et après, on bafouille. Sans oublier le prix que coûte une intervention dentaire – du coup, on s’économise sur la salive ! D’ailleurs, si ma zigounette venait à me faire défaut, ce n’est pas à un dentiste à qui je m’adresserais – il n’y a qu’à voir la délicatesse avec laquelle ils arrivent à nous mettre la bouche en compote… alors, d’ici que je lui fasse des confidences sur la grève de « Popol »…
BARBARA
Et pourquoi un dentiste n’aurait-il pas le droit de se diversifier ? Je ne me suis pas limitée à la psychologie freudienne, moi. J’ai opté pour la nature et ses bienfaits.
ÉDUARD
Ah oui, j’oubliais ton côté écolo… les papillons, les pâquerettes, les cheveux au vent… Sauf que toi, côté finances, il ne te reste que les pâquerettes, contrairement à Freud qui, lui, a su faire son blé.
BARBARA
Furieuse.
Quinze pour cent de mes patients ont retrouvé leur équilibre grâce à mes thérapies !
ÉDUARD
Oui, jusqu’à ce que l’un de tes patients, encore et toujours déséquilibré, mette le feu à toute la maison. Pour marcher, ça a marché ! Coût de l’opération : deux millions de francs brûlés, calcinés, foutus, envolés, comme tes petits oiseaux, et nous devons encore et toujours rembourser Daniel. Je te rappelle au passage que ce genre de détail n’est pas en faveur de ma carrière politique.
BARBARA
Tu seras largement élu ! Tu en as la raison, et les moyens. La raison : ta volonté farouche à vouloir tout gérer. Les moyens : ton expérience à manipuler tout le monde.
ÉDUARD
Oui, mais en attendant, une dette de deux millions, on ne la planque pas dans un tiroir le temps d’être élu . On peut la ressortir après, mais pas avant. La politique c’est comme ça, il faut montrer patte blanche au début !
BARBARA
Et sortir les crocs après, n’est-ce pas, mon chéri ?
ÉDUARD
On s’est compris.
BARBARA
En attendant, c’est tout de même de ta faute si les assurances n’ont pas remboursé les dégâts, monsieur l’avocat ! Il faut prévoir ce genre de détail avant de jeter la pierre sur un malheureux patient . (Timidement.) Quant à Daniel, je le rembourserai moi-même en vendant l’hôtel de papa.
ÉDUARD
Réagissant vivement.
Vendre l’hôtel ??? As-tu pensé un seul instant à nos vieux jours ?
BARBA

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